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Il y a 107 citations sur le reste.
Du reste, quand le sommeil l'emmenait si loin hors du monde habité par le souvenir et la pensée, à travers un éther où il était seul, plus que seul, n'ayant même pas ce compagnon où l'on s'aperçoit soi-même, il était hors du temps et de ses mesures. Proust — À la recherche du temps perdu
— Non. Je suis vide. Je n’ai que gestes, réflexes, habitudes. Je veux me remplir. C’est pourquoi je psychanalyse les gens. Mais mon tonneau est un tonneau des Danaïdes. Je n’assimile pas. Je leur prends leurs pensées, leurs complexes, leurs hésitations, et rien ne m’en reste. Je n’assimile pas ; ou j’assimile trop bien… c’est la même chose. Bien sûr, je conserve des mots, des contenants, des étiquettes ; je connais les termes sous lesquels on range les passions, les émotions, mais je ne les éprouve pas. Boris Vian — L’arrache-coeur
Alors, je dis "non" à tout le reste ! Un homme qui a un métier à exercer ne doit pas s'en laisser distraire pour aller faire la mouche du coche dans les affaires auxquelles il n'entend rien. Moi, j'ai un métier. J'ai à résoudre des problèmes précis, limités, qui sont de mon ressort, et dont souvent dépend l'avenir d'une vie humaine d'une famille, quelquefois. Roger Martin du Gard — Les Thibault
Au reste ce préjugé lui a été commun avec les plus grands hommes de l'antiquité et même avec le peuple romain, qui confia sa destinée à des généraux dont le nom leur paraissait d'un heureux augure pour avoir été porté par des hommes dont il chérissait la mémoire... Jean-Jacques Rousseau — Les Rêveries du Promeneur solitaire
Je veux parler de ce que freudisme et marxisme ont en commun. Le reste, ils l'envoient à la poubelle. Il faut que la pensée qui leur est étrangère soit écartée, dévaluée, et caetera, ordure, quoi! en face de leur monde sacré ! André Malraux — Hôtes de passage
Je m’y soumettrai sans doute, il vaut mieux mourir que de vivre coupable. Déjà, je le sens, je ne le suis que trop ; je n’ai sauvé que ma sagesse, la vertu s’est évanouie. Faut-il vous l’avouer, ce qui me reste encore je le dois à sa générosité. Enivrée du plaisir de le voir, de l’entendre, de la douceur de le sentir auprès de moi, du bonheur plus grand de pouvoir faire le sien, j’étais sans puissance et sans force ; à peine m’en restait-il pour combattre, je n’en avais plus pour résister ; je frémissais de mon danger sans pouvoir le fuir. Eh bien ! il a vu ma peine et a eu pitié de moi. Comment ne le chérirais-je pas ? je lui dois bien plus que la vie.Ah ! si en restant auprès de lui je n’avais à trembler que pour elle, ne croyez pas que jamais je consentisse à m’éloigner. Que m’est-elle sans lui ? ne serais-je pas trop heureuse de la perdre ? Condamnée à faire éternellement son malheur et le mien ; à n’oser ni me plaindre, ni le consoler ; à me défendre chaque jour contre lui, contre moi-même ; à mettre mes soins à causer sa peine, quand je voudrais les consacrer tous à son bonheur : vivre ainsi n’est-ce pas mourir mille fois ? voilà pourtant quel va être mon sort. Je le supporterai cependant, j’en aurai le courage. Oh ! vous, que je choisis pour ma mère, recevez-en le serment ! Pierre Choderlos de Laclos — Les Liaisons dangereuses
SCAPIN.- Cachez-vous. Voici un spadassin qui vous cherche. (En contrefaisant sa voix.) "Quoi ? Jé n'aurai pas l'abantage dé tuer cé Geronte, et quelqu'un par charité né m'enseignera pas où il est ?" (À Géronte avec sa voix ordinaire.) Ne branlez pas. (Reprenant son ton contrefait.) "Cadédis, jé lé trouberai, sé cachât-il au centre dé la terre." (A Géronte avec son ton naturel.) Ne vous montrez pas. (Tout le langage gascon est supposé de celui qu'il contrefait, et le reste de lui.) "Oh, l'homme au sac !" Monsieur. "Jé té vaille un louis, et m'enseigne où put être Géronte." Vous cherchez le seigneur Géronte ? "Oui, mordi ! Jé lé cherche." Et pour quelle affaire, Monsieur ? "Pour quelle affaire ?" Oui. "Jé beux, cadédis, lé faire mourir sous les coups de vaton." Oh ! Monsieur, les coups de bâton ne se donnent point à des gens comme lui, et ce n'est pas un homme à être traité de la sorte. "Qui, cé fat dé Geronte, cé maraut, cé velître ?" Le seigneur Géronte, Monsieur, n'est ni fat, ni maraud, ni belître, et vous devriez, s'il vous plaît, parler d'autre façon. "Comment, tu mé traites, à moi, avec cette hautur ?" Je défends, comme je dois, un homme d'honneur qu'on offense. "Est-ce que tu es des amis dé cé Geronte ?" Oui, Monsieur, j'en suis. "Ah ! Cadédis, tu es de ses amis, à la vonne hure." (Il donne plusieurs coups de bâton sur le sac.) "Tiens. Boilà cé que jé té vaille pour lui." Ah, ah, ah ! Ah, Monsieur ! Ah, ah, Monsieur ! Tout beau. Ah, doucement, ah, ah, ah ! "Va, porte-lui cela de ma part. Adiusias." Ah ! diable soit le Gascon ! Ah !En se plaignant et remuant le dos, comme s'il avait reçu les coups de bâton. Molière — Les fourberies de Scapin
Sans doute faudra-t-il reparcourir le chemin en arrière, revenir aux après-midi éperdus de vos dix ans – vos premières embuscades, vos premiers coups. Vos secrets serrés dans de petits papiers. Rebrousser chemin vers ce noir impalpable de l’enfance qui vous fait pleurer sans bruit. Recoller une à une les images de tout petits morceaux de vies, vibrations au ralenti : balançoire, trahison, chute, léger vertige, juxtaposition de certitudes dégrafées au réel. Au final, il ne vous reste dans la main presque rien, une poignée de souvenirs, quelques lieux, deux trois prénoms – au milieu quelque part se trouve votre nom, chuchoté tout bas. Ce nom-là ne vous appartient pas, vous ne le connaissez pas. Il nous fonde et vous traverse. Certains appellent ça l’inconscient. D’autres encore n’y croient pas. Vous croyez l’entrevoir, mais c’est lui qui vous regarde. Anne Dufourmantelle — Éloge du risque
La couturière, exaspérée, s'écria « Bon. Ne reste pas là à bayer aux corneilles. Va donc faire du thé pour Mme Garnier. [...] » Annick Geille — La voyageuse du soir
Horace, ami de la campagne, envoie son salut à Fuscus, ami de la ville. De toute évidence, c'est le seul point qui nous sépare irrémédiablement ; en tout le reste, nous sommes frères, presque frères jumeaux. Horace — Epîtres (I
SÉVÈRE - Que je me prive ainsi du seul bien qui me reste !PAULINE - Sauvez-vous d’une vue à tous les deux funestesSÉVÈRE - Quel prix de mon amour ! quel fruit de mes travaux !PAULINE - C’est le seul remède qui peut guérir nos maux.SÉVÈRE - Je veux mourir des miens : aimez-en la mémoire.PAULINE - Je veux guérir des miens : ils souilleraient ma gloire. Pierre Corneille — Polyeucte
Le reste du temps, ils zigzaguent comme des bécassines, s’aveuglent de soleil au sortir de la cave. Ils passent des conduites les plus folles aux regards les plus sages, des baisers à tire-larigot à la messe du dimanche que Zélie oblige Arthur à servir. Elvire de Brissac — Les Règles
Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a trois dimensions, si l’esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux ; il faut d’abord répondre. Albert Camus — Le mythe de Sisyphe
Il est donc à croire que les besoins dictèrent les premiers gestes, et que les passions arrachèrent les premières voix. En suivant avec ces distinctions la trace des faits, peut-être faudrait-il raisonner sur l'origine des langues tout autrement qu'on n'a fait jusqu'ici. Le génie des langues orientales, les plus anciennes qui nous soient connues, dément absolument la marche didactique qu'on imagine dans leur composition. Ces langues n'ont rien de méthodique et de raisonné ; elles sont vives et figurées. On nous fait du langage des premiers hommes des langues de géomètres, et nous voyons que ce furent des langues de poètes.Cela dut être. On ne commença pas par raisonner, mais par sentir. On prétend que les hommes inventèrent la parole pour exprimer leurs besoins ; cette opinion me paraît insoutenable. L'effet naturel des premiers besoins fut d'écarter les hommes et non de les rapprocher. Il le fallait ainsi pour que l'espèce vînt à s'étendre, et que la terre se peuplât promptement ; sans quoi le genre humain se fût entassé dans un coin du monde, et tout le reste fût demeuré désert.De cela seul il suit avec évidence que l'origine des langues n'est point due aux premiers besoins des hommes ; il serait absurde que de la cause qui les écarte vînt le moyen qui les unit. D'où peut donc venir cette origine ? Des besoins moraux, des passions. Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir. Ce n'est ni la faim, ni la soif, mais l'amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix. Les fruits ne se dérobent point à nos mains, on peut s'en nourrir sans parler ; on poursuit en silence la proie dont on veut se repaître : mais pour émouvoir un jeune cœur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes. Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d'être simples et méthodiques. Tout ceci n'est pas vrai sans distinction, mais j'y reviendrai ci-après. Jean-Jacques Rousseau — Essai sur l’Origine des langues
Première LettreConsidère mon amour, jusqu'à quel excès tu as manqué de prévoyance. Ah ! malheureux, tu as été trahi, et tu m'as trahie par des espérances trompeuses. Une passion sur laquelle tu avais fait tant de projets de plaisirs ne te cause présentement qu'un mortel désespoir, qui ne peut être comparé qu'à la cruauté de l'absence qui le cause. Quoi ! cette absence, à laquelle ma douleur, toute ingénieuse qu'elle est, ne peut donner un nom assez funeste, me privera donc pour toujours de regarder ces yeux dans lesquels je voyais tant d'amour, et qui me faisaient connaître des mouvements qui me comblaient de joie, qui me tenaient lieu de toutes choses, et qui enfin me suffisaient ? Hélas ! les miens sont privés de la seule lumière qui les animait, il ne leur reste que des larmes, et je ne les ai employés à aucun usage qu'à pleurer sans cesse, depuis que j'appris que vous étiez enfin résolu à un éloignement qui m'est si insupportable, qu'il me fera mourir en peu de temps. Crébillon — Lettres portugaises
Mais pourquoi Stella n'avait-elle pas mis le manteau dans un colis ? Puisque tout le reste était empaqueté, pourquoi pas le manteau ? Ou alors, Janie aurait-elle volé le manteau plus tôt dans la journée, avant que Stella ne fasse son colis ? Dans ce cas, cela contribuerait dans une certaine mesure à affaiblir les accusations qui pesaient sur elle. John Le Carré — Chandelles noires
Ils n'osèrent pas avouer, Gens de gauche et gens de droite, Qu'avec le reste, ils se l'étaient laissé flouer, Hélas par la girafe adroite, Un jour, yeux dans les yeux, qu'on criait « Haut les cœurs ! » Gardons-nous bien pour un empire (C'est vraiment le cas de le dire) De confondre à jamais gigantisme et candeur. Jean Anouilh — Fables
Orgon : Hé bien ! vous le voyez, ma mère, si j’ai droit,Et vous pouvez juger du reste par l’exploit.Ses trahisons enfin vous sont-elles connues ?Madame Pernelle : Je suis toute ébaubie, et je tombe des nues ! Molière — Le Tartuffe ou l’Imposteur
Ils ont ensuite produit des contenus muséographiques pour la journée "mission pilotage", organisée sur deux jours, en mai : des sets de tables pour la brasserie, des quizz et des jeux ainsi qu’une marelle thématique. Certains de ces contenus sont destinés du reste à être pérennisés dans l’espace muséal. La Dépêche — Blagnac. Les collégiens et l’histoire des femmes dans l’aéronautique
Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage,Ou comme cestui-là qui conquit la toison,Et puis est retourné, plein d’usage et raison,Vivre entre ses parents le reste de son âge !Quand reverrai-je, hélas, de mon petit villageFumer la cheminée, et en quelle saisonReverrai-je le clos de ma pauvre maison,Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,Que des palais romains le front audacieux,Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l’air marin la douceur angevine. Joachim du Bellay — Les Regrets