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Il y a 63 citations sur la robe.
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit. Jean Anouilh — Antigone
Il prophétisait vrai : notre maître Mitis,Pour la seconde fois, les trompe et les affine,Blanchit sa robe et s’enfarine ;Et, de la sorte déguisé,Se niche et se blottit dans une huche ouverte.Ce fut à lui bien avisé :La gent trotte-menu s’en vient chercher sa perte.Un rat, sans plus, s’abstient d’aller flairer autour ;C’était un vieux routier, il savait plus d’un tour ;Même il avait perdu sa queue à la bataille.Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,S’écria-t-il de loin au général des chats :Je soupçonne dessous encor quelque machine :Rien ne te sert d’être farine ;Car, quand tu serais sac, je n’approcherais pas.C’était bien dit à lui : j’approuve sa prudence :Il était expérimenté,Et savait que la méfianceEst mère de la sûreté. Jean de La Fontaine — Fables
Puis le luxe de sa longue robe consistait dans une coupe extrêmement distinguée, et, s’il est permis de chercher des idées dans l’arrangement d’une étoffe, on pourrait dire que les plis nombreux et simples de sa robe lui communiquaient une grande noblesse. Honoré de Balzac — La Femme de trente ans
"— Monsieur le bailli, vous ne me citez, comme importants, que des noms qui appartiennent à la robe ; et la noblesse d’épée, qu’en pensez-vous ? — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T. 2 ,4 ,1833)"; "Il parlait d’une voix douce et ferme et me demanda tout ce qu’un homme de sa robe a coutume de demander. Julien Green — Le voyageur sur la terre"
C’est un étalon barbe, pas grand mais bien formé et bien musclé; un alezan étoile blanc au front dont la robe dorée; la queue ainsi que crinière blondes; longues fournies reluisent au soleil. Frédéric Weisgerber — Trois mois campagne Maroc : étude géographique région parcourue
Cette invention a pour objet une nouvelle machine servant à enrouler automatiquement les noyaux cigares dans feuilles robe. Description machines procédés pris sous régime loi juillet 1844 1876
Louvain toutefois devient peu à peu le foyer principal, jusqu'au jour où le plus jeune des Arnauld aura pris la robe virile Bremond — Histoire des sentiments religieux
Le médecin, en robe noire, en grande perruque Jouy — Hermite
Le magistrat instructeur est celui qui prend son plaisir à être instruit ; cet homme studieux, après, devient le magistrat instructif ; ces gens de robe furent, dans tous les cas, les premiers partisans actifs de l’instruction obligatoire Alfred Jarry — Œuvres complètes
Sainte-Agathe: Qu'entendez-vous par robe courte? Madame Hélier: Ce que tout le monde entend! les laïques comme vous, affiliés comme vous Augier — Lions
Dis-lui, mon gros, que, ce soir, elle ne mette pas de robe longue. C'est un dîner de départ et on ne s'habille pas Duhamel — Suzanne
Deux personnes avaient pris place à la table voisine de la nôtre. Un vieux monsieur avec des moustaches gris perle et un feutre blanc, une vieille dame en robe bleu foncé. Patrick Modiano — La ronde de nuit
Le décor représente la cuisine d'Honorine, éclairée par des cuivres et des carreaux rouges. Au milieu, Claudine est assise. C'est une belle commère de trente-cinq ans. Elle a une belle robe verte, par-dessus laquelle elle a mis un tablier. Et tout en parlant avec sa sœur elle tourne vigoureusement l'aïoli dans un mortier qu'elle serre entre ses genoux. M. Pagnol — Fanny
— Vite !... Vite !... Chère amie, faites-moi cette robe fleurie dont j’ai besoin ; vous aurez ajouté : Soyez gentille, allons, vous savez bien que je suis une bonne cliente. Faites-moi une grâce. Car, moi, je paie « rubis sur l’ongle ». Vous aurez illustré, alors, ce qu’à l’instant je viens de dire.Payer « rubis sur l’ongle » cela devrait vouloir dire non pas payer vite, comme vous le croyez, mais avec rigueur ; je dirai même, si ce n’est aussi impropre que le sens dans lequel vous usez de la locution, avec art, avec adresse. Francis Cover — Comme disait ma grand’mère
Elle est très maigre, sa longue robe flotte sur elle. Elle aide Jacques à faire cuire le riz. Elle mange de bon appétit. J. M. G. Le Clézio — La quarantaine
Le nom de ce masque italien vient d'un certain paysan de Sorrente, contrefait, mais de bonne humeur, qui, vers le milieu du XVIème siècle, apportait ses poulets au marché de Naples qu'il égayait de ses saillies. Après sa mort, on eut l'idée de transporter ce personnage sur le théâtre pour l'amusement du peuple, et il obtint un grand succès. Suivant une autre version, une troupe d'acteurs étant venue à Acerra, à l'époque des vendanges, fut accueillie par les sarcasmes des paysans qui se livraient aux folies de ce temps de joie; les acteurs remarquèrent surtout les bouffonneries d'un certain Pulci d'Aniello, et parvinrent à l'engager dans leur troupe. Il parut sur la scène avec une large robe blanche, de longs cheveux, et il plut tellement aux Napolitains qu'à sa mort il fallut trouver un autre Pulcinello. (...) Ce n'est pas tout-à-fait là le polichinelle que nous connaissons, à la double bosse, au nez particulier, au vaste chapeau tricorne, aux jambes grêles avec de gros sabots, au vêtement multicolore, qui amuse la foule dans sa petite baraque, où, armé d'un bâton, il frappe à son tour sa femme, le commissaire, le gendarme (quelquefois même un malheureux chat), qu'il assomme successivement, jusqu'à ce que le diable parvienne à s'emparer de lui. Encyclopédie des gens du monde — répertoire universel des sciences
Dans la vie tout s’accomplit comme il a été dit, il y a les chants, les alliances, les intentions de prière, des petites filles en robe blanche et des gens âgés qui sont entrés dans l’église pour se réfugier, il y a les baisers, les bravos, les « mariage pluvieux mariage heureux », les mains serrées et les sourires et dans ce bordel il y a Jeannot, mon copain. Antoine Audouard — La peau à l’envers
Mais la vieille futée se sauva dans la rue. Elle n’était pas belle à voir avec sa robe dégrafée par-derrière, ses bas qui retombaient, ses mèches qui flottaient, un œil au beurre noir, le visage flapi et, sans dentier, la bouche flasque. Les gens se retournaient sur son passage. Blaise Cendrars — Emmène-moi au bout du monde
Mais le contact de ce corps raidi, de ces bras crispés, lui communiqua la secousse de son indicible torture. L’énergie et la force dont elle retenait avec ses doigts et avec ses dents la toile gonflée de plumes sur sa bouche, sur ses yeux et sur ses oreilles pour qu’il ne la vît point et ne lui parlât pas, lui firent deviner, par la commotion qu’il reçut, jusqu’à quel point on peut souffrir. Et son coeur, son simple coeur, fut déchiré de pitié. Il n’était pas un juge, lui, même un juge miséricordieux, il était un homme plein de faiblesse et un fils plein de tendresse. Il ne se rappela rien de ce que l’autre lui avait dit, il ne raisonna pas et ne discuta point, il toucha seulement de ses deux mains le corps inerte de sa mère, et ne pouvant arracher l’oreiller de sa figure, il cria, en baisant sa robe : « Maman, maman, ma pauvre maman, regarde-moi ! » Elle aurait semblé morte si tous ses membres n’eussent été parcourus d’un frémissement presque insensible, d’une vibration de corde tendue. Il répétait : « Maman, maman, écoute-moi. Ça n’est pas vrai. Je sais bien que ça n’est pas vrai. » Elle eut un spasme, une suffocation, puis tout à coup elle sanglota dans l’oreiller. Alors tous ses nerfs se détendirent, ses muscles raidis s’amollirent, ses doigts s’entrouvrant lâchèrent la toile ; et il lui découvrit la face. Elle était toute pâle, toute blanche, et de ses paupières fermées on voyait couler des gouttes d’eau. Maupassant — Pierre et Jean (1888)
Vous avez empoigné les crins de la DéesseAvec un tel poignet, qu’on vous eût pris, à voirEt cet air de maîtrise et ce beau nonchaloir, Pour un jeune ruffian terrassant sa maîtresse.L’œil clair et plein du feu de la précocité, Vous avez prélassé votre orgueil d’architecteDans des constructions dont l’audace correcteFait voir quelle sera votre maturité.Poëte, notre sang nous fuit par chaque pore ;Est-ce que par hasard la robe de Centaure, Qui changeait toute veine en funèbre ruisseau, Était teinte trois fois dans les baves subtilesDe ces vindicatifs et monstrueux reptilesQue le petit Hercule étranglait au berceau ? Baudelaire — Les Fleurs du mal