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Il y a 60 citations sur le roman.
C’est un roman selon le pôle quenellien de l’oulipo, à contraintes invisibles. Il réalise, sous une forme originale, l’union wittgensteinienne des jeux de langage et des formes de vie. Je suis, ainsi, un personnage d’un roman de Queneau. Jacques Roubaud — « L’auteur oulipien »
Tu es sur le point de commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si une nuit d’hiver un voyageur. Détends-toi. Recueille-toi. Chasse toute autre pensée de ton esprit. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. Il vaut mieux fermer la porte ; là-bas la télévision est toujours allumée. Dis-le tout de suite aux autres : « Non, non, je ne veux pas regarder la télévision. » Lève la voix, sinon ils ne t’entendront pas : « Je suis en train de lire ! Je ne veux pas être dérangé. » Il se peut qu’ils ne t’aient pas entendu avec tout ce bazar ; dis-le à haute voix, crie : « Je vais commencer le nouveau roman d’Italo Calvino ! » Ou si tu ne veux pas, ne le dis pas ; espérons qu’ils te laissent tranquille. Italo Calvino — Si une nuit d’hiver un voyageur
Anton Voyl n’arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s’assit dans son lit, s’appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l’ouvrit, il lut; mais il n’y saisissait qu’un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification.Il abandonna son roman sur son lit. Il alla à son lavabo; il mouilla un gant qu’il passa sur son front, sur son cou.Son pouls battait trop fort. Il avait chaud. Il ouvrit son vasistas, scruta la nuit. Il faisait doux. Un bruit indistinct montait du faubourg. Un carillon, plus lourd qu’un glas, plus sourd qu’un tocsin, plus profond qu’un bourdon, non loin, sonna trois coups. Du canal Saint-Martin, un clapotis plaintif signalait un chaland qui passait.Sur l’abattant du vasistas, un animal au thorax indigo, à l’aiguillon safran, ni un cafard, ni un charançon, mais plutôt un artison, s’avançait, traînant un brin d’alfa. Il s’approcha, voulant l’aplatir d’un coup vif, mais l’animal prit son vol, disparaissant dans la nuit avant qu’il ait pu l’assaillir. Georges Perec — La Disparition
Le Moyen Âge est une période longue, qui voit apparaître et se développer, avec les langues romanes, les littératures écrites dans ces langues. Michel Zink — Lire un texte vieilli
Attention chef-d’œuvre ! Troia, ce village anodin, possède la plus belle cathédrale romane (1039) des Pouilles. La rosace est sublime : ses onze branches rayonnent sur un treillis de pierre qui n’est pas sans évoquer les moucharabiehs arabes. GEOguide : Pouilles et Basilicate — Gallimard Loisirs
Jadis, on payait pour faire nommer un ancêtre dans une chanson de geste; maintenant, on se tenait pour honoré d'avoir paru dans une joute et d'être nommé dans un roman courtois Faral — Vie du temps de Saint Louis
L'effet produit par le latin sur la langue celtique, qu'il a transformée en roman et en wallon, s'est aussi fait sentir sur la langue tudesque, dans les pays situés en deçà du Rhin et voisins de la France. François-Xavier Masson — Annales ardennaises
J’entends par ROMAN les anciens dialectes littéraires de la langue d’Oc, par ANCIEN FRANÇAIS ou VIEUX FRANÇAIS, les anciens dialectes littéraires de la langue d’Oil. Émile Ruben — « Avertissement & Corrections » in Jean Foucaud
La Bible, le livre inflexible de Jéhovah, le code terrible du Père, n’est-il pas traduit par le Roman dur et contrit et les Évangiles si consolants et si doux, par le Gothique plein d’effusions et de câlineries, plein d’humbles espoirs ? Joris-Karl Huysmans — La Cathédrale
Or donc, cette préface est pour prier les personnes qui liront l'ouvrage ci-contre, de ne pas croire, d'après certains passages, que c'est une amende honorable que j'ai faite en le composant : ces passages et les sentiments que je donne à mes personnages sont nécessaires à l'intérêt du roman, comme les incidents et les aventures que l'on a trouvés condamnables dans le vicaire, l'étaient à l'intérêt de ce roman en lui-même. Honoré de Balzac — Annette et le criminel
Ils me prennent tous pour un foutu cinglé, poursuivit Comell. Et je ne me lasse pas de voir leur stupéfaction quand on en arrive à la présentation des preuves, tout le bastringue démonté de A à Z. Y en a qui se mettent à hurler. D’autres, plus rares, qui tombent dans les pommes. La plupart se contentent de blêmir et d’allumer une cigarette en sucrant les fraises comme dans un roman policier. Steve Fisher — Vicky
J'ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l'écrire. Je suis restée un an dans ce roman, enfermée dans cette année-là de l'amour entre le Chinois et l'enfant. Marguerite Duras — L'Amant de la Chine du Nord
—Bah ! et s’il s’en fait l’éditeur ? Cet homme-là, qui n’est qu’une mouche du coche, est plus jaloux cent fois de Mme de Vernage que s’il était son mari ; et en supposant qu’elle lui récite ce beau roman inventé sur mon compte, crois-tu qu’il s’amuse à en garder le secret ? Alfred de Musset — Le secret de Javotte
Un petit indice dans le silence de la nuit, insolemment rompu par le bruit du réfrigérateur, dont le moteur se mettait à ronronner avec des intervalles imprévisibles, il découvrit, tout au fond de l'armoire qu'il mettait sens dessus dessous pour la énième fois, un roman policier, une traduction, derrière une paire de souliers vert pétrole à talons hauts que Ruya n'avait pas emportés. Orhan Pamuk — Le livre noir
Ô Richardson ! j’oserai dire que l’histoire la plus vraie est pleine de mensonges, et que ton roman est plein de vérités. L’histoire peint quelques individus ; tu peins l’espèce humaine […] Sous ce point de vue, j’oserai dire que souvent l’histoire est un mauvais roman ; et que le roman, comme tu l’as fait, est une bonne histoire. Ô peintre de la nature ! c’est toi qui ne mens jamais. Diderot — Éloge à Richardson
C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. Seulement, il faudrait lire mes romans, les comprendre, voir nettement leur ensemble, avant de porter les jugements tout faits, grotesques et odieux, qui circulent sur ma personne et sur mes œuvres. Ah ! si l’on savait combien mes amis s’égayent de la légende stupéfiante dont on amuse la foule ! Si l’on savait combien le buveur de sang, le romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d’étude et d’art, vivant sagement dans son coin, et dont l’unique ambition est de laisser une œuvre aussi large et aussi vivante qu’il pourra ! Je ne démens aucun conte, je travaille, je m’en remets au temps et à la bonne foi publique pour me découvrir enfin sous l’amas des sottises entassées. Zola — L’Assommoir
Tu écriras un roman sur moi. Je t’assure. Ne dis pas non. Prends garde : tout s’affaiblit, tout disparaît. De nous, il faut que quelque chose reste… André Breton — Nadja
Fort de ses trois ans d’expérience, Franck pense qu’il existe des conducteurs sérieux, même parmi les noirs. A… est aussi de cet avis, bien entendu. Elle s’est abstenue de parler pendant la discussion sur la résistance comparée des machines, mais la question des chauffeurs motive de sa part une intervention assez longue et catégorique. Il se peut d’ailleurs qu’elle ait raison. Dans ce cas, Franck devrait avoir raison aussi. Tous les deux parlent maintenant du roman que A… est en train de lire, dont l’action se déroule en Afrique. L’héroïne ne supporte pas le climat tropical (comme Christiane). La chaleur semble même produire chez elle de véritables crises :“C’est mental, surtout, ces choses-là”, dit Franck. Il fait ensuite une allusion, peu claire pour celui qui n’a pas feuilleté le livre, à la conduite du mari. Sa phrase se termine par “savoir la prendre” ou “savoir l’apprendre”, sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude de qui il s’agit, ou de quoi. Franck regarde A…, qui regarde Franck. Elle lui adresse un sourire rapide, vite absorbé par la pénombre. Elle a compris, puisqu’elle connaît l’histoire. Non, ses traits n’ont pas bougé. Leur immobilité n’est pas si récente : les lèvres sont restées figées depuis ses dernières paroles. Le sourire fugitif ne devait être qu’un reflet de la lampe, ou l’ombre d’un papillon. Du reste, elle n’était déjà plus tournée vers Franck, à ce moment-là. Elle venait de ramener la tête dans l’axe de la table et regardait droit devant soi, en direction du mur nu, où une tache noirâtre marque l’emplacement du mille-pattes écrasé la semaine dernière, au début du mois, le mois précédent peut-être, ou plus tard. Le visage de Franck, presque à contre-jour, ne livre pas la moindre expression. Le boy fait son entrée pour ôter les assiettes. A… lui demande, comme d’habitude, de servir le café sur la terrasse. Là, l’obscurité est totale. Personne ne parle plus. Le bruit des criquets a cessé. Alain Robbe-Grillet — La Jalousie
Non seulement [l’auteur et le lecteur] se méfient du personnage de roman, mais, à travers lui, ils se méfient l’un de l’autre. Il était le terrain d’entente, la base solide d’où ils pouvaient d’un commun effort s’élancer vers des recherches et des découvertes nouvelles […] Quand on examine sa situation actuelle, on est tenté de se dire qu’elle illustre à merveille le mot de Stendhal : « le génie du soupçon est entré dans le monde ». Nous sommes entrés dans l’ère du soupçon. Nathalie Sarraute — L’ère du soupçon
Il a eu une postérité immédiate. Mais Huysmans est quand même en retrait : il est persuadé qu’on ne le comprend pas. On prend À rebours pour un roman imaginatif et baroque, alors que lui dit avoir écrit le parcours d’un aristocrate névrosé de l’époque. Il est dans le même état d’esprit d’incompréhension à la réception de ses romans catholiques qui se vendent bien. André Guyaux — Libération