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Il y a 21 citations sur la rumeur.
Pendant ce temps le tocsin mettait toute la ville en rumeur Tharaud — Tragédie de Ravaillac
Le père, désigné par la rumeur publique, s'est disculpé Mirbeau — Journal d'une femme de chambre
Hommes et femmes s’étreignaient : les hommes entre eux, les femmes entre elles, à de rares exceptions, et l’accordéon couvrait l’épaisse rumeur de son gargouillement. Francis Carco — Images cachées
Pourtant, à l’heure creuse, quand la rumeur des boulevards s’intensifie et qu’à la puanteur du kérosène s’ajoute la frénésie des klaxons… Marie-Ève Sévigny — Intimité et autres objets fragiles
Ce ne fut qu’au milieu des années 1980 que William Steinman et Wendelle Stevens coécrivirent leur livre de 623 pages, UFO Crash at Aztec, et que la rumeur sur l’incident d’Aztec commença à s’éveiller de quatre décennies de sommeil. Suzanne et Scott Ramsey — Franck Thayer
Gui, se détournant à peine, entrevit les sourires de Berry et Bourgogne; la lippe dubitative d'Orléans - qu'on n'avait guère vu car la rumeur courait qu'il fréquentait les bordeaux - ,les lèvres pincées d'Olivier Clisson -- (Pierre Naudin Les fureurs été éd Auberon1999p328)
Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir. Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
De plus en plus furtif, de plus en plus présent, comme une rumeur ensemencée dans un village bafoué, le beau Ali a viré sa cuti, effacé à l’esprit-de-sel ses tatouages de petit maquereau romanesque et balancé la lame qui a assuré ses premiers succès ; il ne quitte plus son cache-poussière et sa Matt 49 ; il tue avec des motifs supérieurs ceux qu’il gardait hier pour un salaire de nervi. Boualem Sansal — Le serment des barbares
En Bourse il faut acheter la rumeur et vendre la nouvelle. Dicton populaire
La rumeur est la fumée du bruit. Victor Hugo
La guerre c'est aussi un jeu. On se dit des secrets et on écoute leurs rumeurs en attendant de mourir. Réjean Bonenfant et Louis Jacob
J'adore les rumeurs. Les faits sont parfois trompeurs alors que les rumeurs, vraies ou fausses, sont souvent révélatrices. Christoph Waltz — Inglourious Basterds
La rumeur publique est plus forte que toutes les puissances de ce monde. Gilles Vigneault — Contes du coin de l'oeil
Moi, je dis qu’il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu‘il existe un complot universel. Umberto Eco — Le Pendule de Foucault
La rumeur pousse comme une mauvaise herbe après un incendie de forêt. Moses Isegawa — Chroniques abyssiniennes
Dans un monde où l'information est une arme et où elle constitue même le code de la vie, la rumeur agit comme un virus, le pire de tous car il détruit les défenses immunitaires de sa victime. Jacques Attali — Europe(s)
Quiconque est un jour la cible d'une rumeur devient ensuite vulnérable à toutes les autres. Jacques Attali — Europe(s)
Haaaaaaa, une bonne rumeur ! Ca c'est de la communication… Jissey — Communication, je me marre !!!
La rumeur, cette vérité qui se promène comme un mensonge, de bouche à oreille, qui ne fait pas réfléchir les gens, qui passe comme un soupir au-dessus du vent. Charles Soucy — Chroniques des saisons gaspésiennes
En ville, tenir le crottin pour parfum, préférer le silence d’un box aux rumeurs de salon, travailler plus à la perfection d’un appuyer qu’à la dilatation de son importance, c’est être sinon fou, du moins bête. Jérôme Garcin — Lettres de rupture