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Je représentai au régent que mollir serait sa perte, que le Rubicon était passé. Saint-Simon — Mémoires
Vue sous cet angle, l'innovation, qui s'apparente ici à l'imaginaire extravagant et démesuré de l'enfance, se fixe aussi pour objectif d'étonner et de détonner, de nous désorienter ou de tromper notre attente. Elle s'évertue donc à mettre notre univers quotidien sens dessus dessous en déjouant sa logique. Eugène Ionesco — La Leçon
Qu’il fasse mieux, ce jeune jouvencel,À qui le Cid donne tant de martel,Que d’entasser injure sur injure,Rimer de rage une lourde imposture,Et se cacher ainsi qu’un criminel.5Chacun connoit son jaloux naturel,Le montre au doigt comme un fou solennelEt ne croit pas, en sa bonne écriture,Qu’il fasse mieux.Paris entier, ayant lu son cartel,L’envoie au diable, et sa muse au bordel ;Moi, j’ai pitié des peines qu’il endure ;Et comme ami je le prie et conjure,S’il veut ternir un ouvrage immortel,Qu’il fasse mieux.Omnibus invideas, livide ; nemo tibi. Corneille — Rondeau
Je veux peindre la France une mère affligée, Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée. Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage Dont nature donnait à son besson l'usage ; Ce voleur acharné, cet Esaü malheureux, Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux, Si que, pour arracher à son frère la vie,Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie.[…] Ni les soupirs ardents, les pitoyables crisNi les soupirs ardents, les pitoyables cris,Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.Leur conflit se rallume et fait si furieuxQue d'un gauche malheur ils se crèvent les yeux.Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte ,Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ; Théodore Agrippa d’Aubigné — Je veux peindra la France (Les Tragiques)
C'était bien là la besogne des démons, disperser ses pensées, obnubiler sa conscience, en l'assiégeant aux portes de la chair lâche et corrompue. James Joyce — Portrait de l'artiste en jeune homme
Mignonne, allons voir si la roseQui ce matin avoit descloseSa robe de pourpre au Soleil,A point perdu ceste vespréeLes plis de sa robe pourprée,Et son teint au vostre pareil.Las ! voyez comme en peu d’espace,Mignonne, elle a dessus la placeLas ! las ses beautez laissé cheoir !Ô vrayment marastre Nature,Puis qu’une telle fleur ne dureQue du matin jusques au soir !Donc, si vous me croyez, mignonne,Tandis que vostre âge fleuronneEn sa plus verte nouveauté,Cueillez, cueillez vostre jeunesse Comme à ceste fleur la vieillesseFera ternir vostre beauté. Pierre de Ronsard — Mignonne allons voir si la rose
Elle a bien soixante dix ans et elle doit avoir les cheveux blancs; je n'en sais rien; personne n'en sait rien, car elle a toujours un serre-tête noir qui lui colle comme du taffetas sur le crâne; elle a, par exemple, la barbe grise, un bouquet de poils ici, une petite mèche qui frisotte par là, et de tous côtés des poireaux comme des groseilles, qui ont l'air de bouillir sur sa figure.Pour mieux dire, sa tête rappelle par le haut, à cause du serre-tête noir une pomme de terre brûlée et, par le bas, une pomme de terre germée: j'en ai trouvé une gonflée, violette, l'autre matin, sous le fourneau, qui ressemblait à grand tante Agnès comme deux gouttes d'eau. Jules Vallès — L’enfant
Ah! sous une feinte allégresseNe nous cache pas ta douleur!Tu plais autant par ta tristesseQue part ton sourire enchanteurÀ travers la vapeur légèreL’Aurore ainsi charme les yeux;Et, belle en sa pâle lumière,La nuit, Phoebé charme les cieux.Qui te voit, muette et pensive,Seule rêver le long du jour,Te prend pour la vierge naïveQui soupire un premier amour ;Oubliant l’auguste couronneQui ceint tes superbes cheveux,À ses transports il s’abandonne,Et sent d’amour les premiers feux ! Gérard de Nerval — Romance
Ô souvenirs ! printemps ! aurore !Doux rayon triste et réchauffant !- Lorsqu'elle était petite encore,Que sa sœur était tout enfant... - Connaissez-vous, sur la collineQui joint Montlignon à Saint-Leu,Une terrasse qui s'inclineEntre un bois sombre et le ciel bleu ? Victor Hugo — Ô souvenirs ! printemps ! aurore !
On écoute. Père ne tire plus sur sa pipe. Mère tient en suspens la poignée de sel sur la soupe. Ils se regardent. Jean Giono — Un roi sans divertissement
« Rigaud? Qu'est-ce que vous lui voulez exactement ? » Il tenait sa cigarette entre ses doigts, le bras en suspens. « Je voudrais le voir. » Patrick Modiano — Voyage de noces
Avec son visage poupin, son pardessus clair et sa serviette bourrée de papiers, il avait l'air à première vue d'un de ces hommes qui traitent de grosses affaires en faisant de bons déjeuners et des soupers fins. Georges Simenon — Le Suspect
Respect ou remords, elle chassait loin d’elle, afin de les oublier à jamais, les commandements de Dieu et de l’Église, qui mettaient en sa charmante tête de linotte le lourd plomb des angoisses depuis si longtemps inconnues. Emile Goudeau — Le Froc
Ne remettez pas au lendemain ni au surlendemain.L'homme qui néglige son travail ne remplit pas sa grange. Hésiode — Les Travaux et les Jours (410-411)
C’est une tête de linotte, un brouillon, un évaltonné, qui ne songe qu’à s’amuser, à flâner, se trémousser, rouler sa bosse de droite et de gauche ! Albert Cim — Le Gros lot
[...]Un jour au coin du feu nos deux maîtres friponsRegardaient rôtir des marrons.Les escroquer était une très bonne affaire :Nos galands y voyaient double profit à faire,Leur bien premièrement, et puis le mal d'autrui.Bertrand dit à Raton : Frère, il faut aujourd'huiQue tu fasses un coup de maître.Tire-moi ces marrons. Si Dieu m'avait fait naîtrePropre à tirer marrons du feu,Certes marrons verraient beau jeu.Aussitôt fait que dit : Raton avec sa patte,D'une manière délicate,Ecarte un peu la cendre, et retire les doigts,Puis les reporte à plusieurs fois ;Tire un marron, puis deux, et puis trois en escroque.Et cependant Bertrand les croque.Une servante vient : adieu mes gens. RatonN'était pas content, ce dit-on.Aussi ne le sont pas la plupart de ces PrincesQui, flattés d'un pareil emploi,Vont s'échauder en des ProvincesPour le profit de quelque Roi. Jean de la Fontaine — Fables
— Je vous attendais... j’en ai une bien bonne... Tenez-vous bien ! Devinez.— Allons, Alfred – intervint sa femme, – elle donne sa langue au chat. François Mauriac — Le Mystère Frontenac
Enfin l’ouvrier a compris, il est las de tirer les marrons du feu pour l’U. R. S. S. et marque sa défiance au Parti qui voulait le dresser contre les institutions républicaines ; rassasié de violence, il retourne à son jardinet de banlieue, à la douceur tant vantée de ses mœurs. Jean-Paul Sartre — Situations
Comment vous faites, vous ? avait-elle finalement demandé, un peu comme on donne sa langue au chat. C'est le coup de main, mademoiselle, avait répondu Angèle. Ça ne s'apprend pas! Pascal Lainé — Tendres cousines
Poil de Carotte jette sa langue au chat et se décide à rentrer dans la maison, pour prendre l'état de sa mère. Peut-être qu'elle se calme, et que si la pièce reste introuvable, on y renoncera. Jules Renard — Poil de Carotte