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Il y a 76389 citations sur le sa.
[…] Baïkal se crispa d’un coup. Altman venait d’évoquer l’un des épisodes les plus noirs de sa vie. La méfiance était revenue. Jean-Christophe Rufin — Globalia
En apparence, rien n'a l'air plus simple que de rejoindre sa chambre au sortir de la salle de bains, mais ne nous y trompons pas, ils sont légion ceux d'entre nous qui ont silencieusement disparu sur de tels trajets. Louis Calaferte — Promenade dans un parc
Il rentre difficilement dans une valise donc Emmanuel Macron n'a pas pu l'apporter en mains propres. Mais pour sa première visite d'Etat dans l'empire du Milieu, le président de la République a décidé d'offrir un présent original à son homologue chinois : un cheval. Atlantico — L'encombrant cadeau offert par Emmanuel Macron au président chinois
Remise en main propre dès sa prise de fonction, elle insistait sur le secret lié à la protection des enquêtes en cours. Le Figaro — L’ex-garde des Sceaux rattrapé par une «note blanche»
Il en parlait peu parce que seul de sa table il était dreyfusard ; les autres étaient violemment hostiles à la révision, excepté mon voisin de table, mon nouvel ami dont les opinions paraissaient assez flottantes. Marcel Proust — Le Côté de Guermantes
« Te rappelles-tu ce que te disait ta maman ? J’entends sa voix comme si c’était hier Milanku, cesse de faire des plaisanteries. Personne ne te comprendra. Tu offenseras tout le monde et tout le monde finira par te détester. Te rappelles-tu ? Oui, dis-je. Milan Kundera — La lenteur
Dans le cas des participes passés antéposés comme passé, mis à part, étant donné, etc., deux types d’accord sont possibles, selon que l’on donne à ce participe une valeur de particule invariable jouant un rôle de préposition (c’est le cas le plus fréquent) ou selon qu’on souhaite lui conserver sa valeur verbale. On pourra donc écrire "Passé les derniers frimas, la végétation commença à s’épanouir" comme "Passés les derniers frimas", "Mis à part ces quelques remarques…" comme "Mises à part ces quelques remarques…" et bien sûr "Fini les vacances" comme "Finies les vacances". Académie française — Questions de langue
Rimbaud enfant séjourne beaucoup à la campagne où sa solitude et peut-être son secret désarroi d'enfant sans père l'inclinent au sentiment panthéiste du monde, qui va marquer certains de ses poèmes d'adolescent. Mis à part ces bains de nature, l'enfance de Rimbaud n'est que désert moral, étouffement. Pierre Gascar — Rimbaud et la Commune
Il était tout petit enfant encore quand sa grand-mère lui disait, tout en filant sa quenouille, car il était difficile de le faire tenir en place, et l'on était sûr de le trouver précisément dans l'endroit où il n'aurait pas dû être : « Petit-Pierre, mon garçon, souviens-t'en, pierre qui roule n'amasse pas mousse ! » Félix-Henri — « Pierre qui roule »
Quand elle [la vache] sort du pré, elle est déjà saoule, et elle mange, le long du mur, comme si elle crevait de faim. Sa mâchoire laborieuse ne refuse rien. Renard — Nos frères farouches
Le dernier soir [de la vie de sa mère], papa est rentré fin saoul, comme d'habitude. Bernanos — Journal curé camp.
Dans cette œuvre, l’auteur imagine le personnage d’Émile, un enfant qu’il aurait à élever. Il expose ainsi les principes qui le guideraient pour lui faire découvrir la vie et le monde. Je ne conçois qu’une manière de voyager plus agréable que d’aller à cheval ; c’est d’aller à pied. On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. On observe tout le pays ; on se détourne à droite, à gauche ; on examine tout ce qui nous flatte ; on s’arrête à tous les points de vue. Aperçois-je une rivière, je la côtoie ; un bois touffu, je vais sous son ombre ; une grotte, je la visite ; une carrière, j’examine les minéraux. Partout où je me plais, j’y reste. À l’instant que je m’ennuie, je m’en vais. Je ne dépends ni des chevaux ni du postillon. Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes ; je passe partout où un homme peut passer ; je vois tout ce qu’un homme peut voir ; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. Si le mauvais temps m’arrête et que l’ennui me gagne, alors je prends des chevaux. Si je suis las... Mais Émile ne se lasse guère ; il est robuste ; et pourquoi se lasserait-il ? Il n’est point pressé. S’il s’arrête, comment peut-il s’ennuyer ? Il porte partout de quoi s’amuser. Il entre chez un maître, il travaille ; il exerce ses bras pour reposer ses pieds. Voyager à pied, c’est voyager comme Thalès, Platon et Pythagore. J’ai peine à comprendre comment un philosophe peut se résoudre à voyager autrement, et s’arracher à l’examen des richesses qu’il foule aux pieds et que la terre prodigue à sa vue. Qui est-ce qui, aimant un peu l’agriculture, ne veut pas connaître les productions particulières au climat des lieux qu’il traverse, et la manière de les cultiver ? Qui est-ce qui, ayant un peu de goût pour l’histoire naturelle, peut se résoudre à passer un terrain sans l’examiner, un rocher sans l’écorner, des montagnes sans herboriser, des cailloux sans chercher des fossiles ? Vos philosophes de ruelles étudient l’histoire naturelle dans des cabinets ; ils ont des colifichets ; ils savent des noms, et n’ont aucune idée de la nature. Mais le cabinet d’Émile est plus riche que ceux des rois ; ce cabinet est la terre entière. Chaque chose y est à sa place : le naturaliste qui en prend soin a rangé le tout dans un fort bel ordre : Daubenton ne ferait pas mieux. Combien de plaisirs différents on rassemble par cette agréable manière de voyager ! sans compter la santé qui s’affermit, l’humeur qui s’égaye. J’ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants ; et les piétons toujours gais, légers et contents de tout. Combien le cœur rit quand on approche du gîte ! Combien un repas grossier paraît savoureux ! Avec quel plaisir on se repose à table ! Quel bon sommeil on fait dans un mauvais lit ! Quand on ne veut qu’arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. Jean-Jacques Rousseau — Émile ou de l’éducation
Ayons donc pour les livres des Anciens cette même indulgence que nous espérons nous-mêmes de la postérité […]. La nature se montrait en eux (les premiers hommes, ndlr) dans toute sa pureté et sa dignité, et n’était point encore souillée par la vanité, par le luxe, et par la sotte ambition. La Bruyère — Les Caractères
La raison du plus fort est toujours la meilleure :Nous l'allons montrer tout à l'heure.Un Agneau se désaltéraitDans le courant d'une onde pure.Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,Et que la faim en ces lieux attirait."Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?Dit cet animal plein de rage :Tu seras châtié de ta témérité.— Sire, répond l'Agneau, que votre MajestéNe se mette pas en colère ;Mais plutôt qu'elle considèreQue je me vas désaltérantDans le courant,Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,Et que par conséquent, en aucune façon,Je ne puis troubler sa boisson.— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,Et je sais que de moi tu médis l'an passé.— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.— Je n'en ai point.— C'est donc quelqu'un des tiens :Car vous ne m'épargnez guère,Vous, vos bergers, et vos chiens.On me l'a dit : il faut que je me venge."Là-dessus, au fond des forêtsLe Loup l'emporte, et puis le mange,Sans autre forme de procès. Jean de La Fontaine — Le Loup et l’Agneau
La Bruyère sait bien que sa vision du monde est en quelque sorte déterminée par la révolution linguistique du début de son siècle, et au-delà de cette révolution, par sa parole personnelle, cette sorte d’éthique du discours qui lui a fait choisir le fragment et non la maxime, la métaphore et non le récit, le naturel et non le précieux. Ainsi s’affirme une certaine responsabilité de l’écriture, qui est en somme très moderne. Roland Barthes — Essais Critiques
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode.Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers ; et, avant que tu eusses reçu ma lettre, tout serait changé. Montesquieu — Les Lettres persanes
À cette occasion, il n'avait pas marchandé de dures vérités à son auditoire. De là, sa réputation. Or, vers la fin de ce mois, les autorités ecclésiastiques de notre ville décidèrent de lutter contre la peste par leurs propres moyens... Albert Camus — La Peste
Je tâcherai d'arranger ça, dit-elle. Au revoir. Au revoir, dit Xavière. Françoise retint sa main. Ça me fait deuil, de vous laisser là toute fatiguée et morne. Simone de Beauvoir — L'invitée
II lui a pris la main qu'elle laissait pendre au côté de sa chaise-longue et l'a longuement pressée sur ses lèvres. André Gide — Les faux-monnayeurs
Je trouve assez bon que ces petits viennent offrir sa nourriture quotidienne à ma cuve septique, sorte d'ogresse coprophage et souterraine, âme noire, gourmande et immonde de ma maison. Michel Tournier — Petites proses