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Il y a 41 citations sur le salon.
Quelle diversité dans mes journées ! La classe de Louis-le-Grand, les palabres de l’œuf à la coque, ma cellule communiste du quai de Javel, le tennis d’Auteuil, le salon de Tante Reine, la bibliothèque de l’Oncle… Pierre-Henri Simon — Les Raisins verts
Je ne sais si vous avez à *** d'aussi bons catholiques que nous en avons à Paris. Le fait est que les salons ne sont plus tenables. Non-seulement les anciens dévots sont devenus aigres comme verjus, mais tous les ex-voltairiens de l'opposition politique se sont faits papistes. Prosper Mérimée — Lettres à une inconnue
Il y a dans les promenades aux environs du Mont-Dore des endroits qu’on appelle des salons, ce sont des groupes d’arbres, des quinconces sous l’ombrage desquels les baigneurs vont passer quelques heures en plein air. Hector Malot — Sans famille
Amaury est un poète de salon, un de ces exaltés Alphonse Daudet — Femmes d'artistes
Avant de franchir la porte du grand salon Romains — Hommes bonne volonté
On distingue alors [dans les habitations luxueuses] le grand et le petit salon
Le salon de jardin, confortable et peu encombrant: 1 table forme tonneau et 4 fauteuils empilables, entièrement démontables
Si la chose économique avait joué aussi durement que de nos jours, peut-être le légendaire salon des refusés n'aurait-il jamais existé?
En entrant dans toute réunion mondaine, quand on est jeune, on meurt à soi-même, on devient un homme différent, tout salon étant un nouvel univers. Proust — Jeunes filles en fleurs
Ces amateurs et ces curieux, ils doivent montrer patte blanche. N’entre pas qui veut au Palais-Royal. Des Suisses, à la livrée du roi, veillent aux portes et interdisent rigoureusement le passage aux soldats, aux laquais, aux servantes , aux personnes qui ont une veste ou un bonnet, aux écoliers, aux polissons, grooms ou petits pâtissiers ou marchands d’oubliés, aux gens sans aveu, à ceux du moins qui ne paient pas de mine, aux ouvriers et aux chiens. Le plus honnête homme du monde, s’il se présente en costume trop négligé, ne sera pas admis dans cet immense salon en plein vent où abondent d’ailleurs les escrocs bien vêtus. Restif de La Bretonne — Le Palais-Royal
M. Mérimée venait quelquefois. Un jour qu’il dînait, et que la cuisinière avait manqué compléte ment un plat de macaroni, il offrit de venir en faire un, et, à quelques jours de là, il vint, ôta son habit, mit un tablier, et fit un macaroni à l’italienne qui eut le succès de ses livres. Il allait souvent chez des anglaises, mesdemoiselles Clarke, qui avaient un salon doctrinaire, libéral et classique; il y entraîna M. Victor Hugo, qui y connut M. Benjamin Con stant, alors vieillard à cheveux blancs, négligé de mise, visage vénérable et fatigué, M. Fauriel, M. Henri Beyle, etc. Adèle Hugo — Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie
Je suis allé m'allonger dans sa chambre. J'ai laissé la lumière allumée. Je l'ai entendue se relever, aller aux toilettes, puis au salon. Je lui ai crié de venir me rejoindre. Régis Jauffret — Histoire d'amour
Sophie disparut de nouveau et Daniel resta seul. Il se balança dans le fauteuil de rotin en se disant qu’il jouissait de la tranquillité recouvrée. Puis il s’aperçut qu’il se dorait la pilule et alluma une cigarette. Il se sentait extrêmement ridicule, laissé en carafe dans cette antichambre ici intitulée « salon », tandis que Sophie s’affairait dans la cuisine. Julia Chamorel — Colin-maillard
Dans le grand salon, Joséphine prit son café en priant le ciel que les questions ne lui tombent pas dessus en rafales. Elle essaya d’engager la conversation avec Philippe Dupin, mais celui-ci s’excusa : son portable sonnait, c’était important et si elle n’y voyait pas d’inconvénient… Il se réfugia dans son bureau pour y répondre. Katherine Pancol — Les yeux jaunes des crocodiles
L'appartement était entièrement vide, hormis un petit coussin de cuir au milieu du salon. Catherine Cusset — Amours transversales
Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bord bleus, fabriquées à Tournai. Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses de chaque pensionnaires. Il s’y rencontre de ces meubles indestructibles, proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables. Vous y verriez un baromètre à capucin qui sort quand il pleut, des gravures exécrables qui ôtent l’appétit, toutes encadrées en bois noir verni à filets dorés ; un cartel en écaille incrustée de cuivre ; un poêle vert, des quinquets d’Argand où la poussière se combine avec l’huile, une longue table couverte en toile cirée assez grasse pour qu’un facétieux externe y écrive son nom en se servant de son doigt comme de style, des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. Enfin, là règne la misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée. Si elle n’a pas de fange encore, elle a des taches ; si elle n’a ni trous ni haillons, elle va tomber en pourriture. Balzac — Le Père Goriot
Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d’entrée la figure d’un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette.Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l’esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d’abord l’idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d’entrée, et qui évidemment n’osait pas lever la main jusqu’à la sonnette. Mme de Rênal s’approcha, distraite un instant de l’amer chagrin que lui donnait l’arrivée du précepteur. Julien, tourné vers la porte, ne la voyait pas s’avancer. Il tressaillit quand une voix douce lui dit tout près de l’oreille:– Que voulez-vous ici, mon enfant?Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu’il venait faire. Mme de Rénal avait répété sa question.– Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu’il essuyait de son mieux.Mme de Rênal resta interdite, ils étaient fort près l’un de l’autre à se regarder. Julien n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d’un air doux. Mme de Rênal regardait les grosses larmes qui s’étaient arrêtées sur les joues si pâles d’abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d’une jeune fille, elle se moquait d’elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c’était là ce précepteur qu’elle s’était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants ! Stendhal — Le Rouge et le Noir
Décollage sur les chapeaux de roue, direction le salon d'honneur. Doré et chamarré à point, c'est beau. Il y règne une atmosphère de première d'opéra. Boualem Sansal — L'enfant fou de l'arbre creux
Elle se demanda ce qu’elle allait faire maintenant, cherchant une occupation pour son esprit, une besogne pour ses mains. Elle n’avait point envie de redescendre au salon auprès de sa mère qui sommeillait ; et elle songeait à une promenade, mais la campagne semblait si triste qu’elle sentait en son cœur, rien qu’à la regarder par la fenêtre, une pesanteur de mélancolie.Alors elle s’aperçut qu’elle n’avait plus rien à faire, plus jamais rien à faire. Toute sa jeunesse au couvent avait été préoccupée de l’avenir, affairée de songeries. La continuelle agitation de ses espérances emplissait, en ce temps-là, ses heures sans qu’elle les sentît passer. Puis, à peine sortie des murs austères où ses illusions étaient écloses, son attente d’amour se trouvait tout de suite accomplie. L’homme espéré, rencontré, aimé, épousé en quelques semaines, comme on épouse en ces brusques déterminations, l’emportait dans ses bras sans la laisser réfléchir à rien.Mais voilà que la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l’inconnu. Oui, c’était fini d’attendre.Alors plus rien à faire, aujourd’hui, ni demain ni jamais. Elle sentait tout cela vaguement à une certaine désillusion, à un affaissement de ses rêves.Elle se leva et vint coller son front aux vitres froides. Puis, après avoir regardé quelque temps le ciel où roulaient des nuages sombres, elle se décida à sortir.Étaient-ce la même campagne, la même herbe, les mêmes arbres qu’au mois de mai ? Qu’étaient donc devenues la gaieté ensoleillée des feuilles, et la poésie verte du gazon où flambaient les pissenlits, où saignaient les coquelicots, où rayonnaient les marguerites, où frétillaient, comme au bout de fils invisibles, les fantasques papillons jaunes ? Et cette griserie de l’air chargé de vie, d’arômes, d’atomes fécondants n’existait plus.Les avenues, détrempées par les continuelles averses d’automne, s’allongeaient, couvertes d’un épais tapis de feuilles mortes, sous la maigreur grelottante des peupliers presque nus. Les branches grêles tremblaient au vent, agitaient encore quelque feuillage prêt à s’égrener dans l’espace. Et sans cesse, tout le long du jour, comme une pluie incessante et triste à faire pleurer, ces dernières feuilles, toutes jaunes maintenant, pareilles à de larges sous d’or, se détachaient, tournoyaient, voltigeaient et tombaient. Maupassant — Une vie
Il allait sortir quand, soudain, il vit, dans un coin du salon, sur un piano droit, l’obscur carton à kaolin noirci à l’indian ink sur quoi, suivant Savorgnan, Voyl avait fait blanchir par un artisan hors pair un tanka japonais. Georges Perec — La disparition