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Citations sur le saoul
Il y a 19 citations sur le saoul.
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D’horribles massacres périodiques changent le Pô et le Tibre en fleuves de sang ; l’herbe pousse dans les rues des villes désertes ; mais, une fois saouls de tueries, les massacreurs s’établissent, se marient.
Joseph Reinach — La France et l’Italie devant l’Histoire -
Le dernier soir [de la vie de sa mère], papa est rentré fin saoul, comme d'habitude.
Bernanos — Journal curé camp. -
Ô géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la crois-de-Malte, des hortensias, et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais… A contre-cœur, elle faisait pacte avec l’Est : « Je m’arrange avec lui », disait-elle. Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules. Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junkobiloba, – je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d’école, qui les séchaient entre les pages de l’atlas – tout chaud jardin se nourrissait d’une lumière jaune, à tremblements rouges et violets, mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet, dépendaient, dépendent encore d’un sentimental bonheur ou d’un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demis, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensible que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, - « chef-d’œuvre » disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis. Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul, pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais. L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles, je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire…
Colette — Sido -
C’est vrai qu’il y en a déjà qui sont saoules parmi les passagères, surtout celles qui descendent au marché vers Saint-Ouen, les demi-bourgeoises.
Louis-Ferdinand Céline — Voyage au bout de la nuit -
Un homme intelligent est parfois obligé d’être saoul pour passer du temps avec les imbéciles.
Ernest Hemingway — Pour qui sonne le glas -
C'est moins définitif que le suicide de se saouler la gueule, mais ça revient au même.
Robert Malaval — Etoile de Malaval -
A colombe saoule, les cerises sont amères.
Proverbe français -
Ceux qui s’enivrent d’eux-mêmes finissent vite par vous saouler.
Jean Delacour -
On ne peut pas se saouler convenablement en compagnie d'un homme...
Björk -
L'étrange goût de mort s'offre mon corps saoule mon âme jusqu'à l'aurore.
Mylène Farmer -
Aller à l’opéra, comme se saouler, est un péché qui comprend sa propre punition.
Hannah More — Lettre à sa soeur - 1775 -
Ce que l'homme sobre a dans la tête, l'homme saoul l'a sur la langue.
Proverbe russe -
Le meilleur auditoire pour un orateur, c'est celui qui est très intelligent, très cultivé et un peu saoul.
Alben William Barkley -
Quand on aime, on est toujours saoul, ou bien c'est de trop ou bien c'est de manque !
Christiane Rochefort -
Ces Français sont formidables : ils font l'amour même quand ils ne sont pas saouls !
Art Buchwald -
Aucun animal n'a jamais inventé rien d'aussi navrant que d'être saoul, ni rien d'aussi épatant que de boire.
Gilbert Keith Chesterton -
Quand Dieu a créé le dindon, il était saoul.
Michèle Bernier — Le Petit Livre de Michèle Bernier -
Quelquefois, le chasseur dit : « Pauvres bêtes ! » C'est quand il a tué tout son saoul.
Jules Renard — Journal 1893 - 1898 -
Les généraux français un peu jaloux de l’exploit réalisé par les Polonais dirent à l’empereur que les Polonais avaient beaucoup bu avant la bataille « pour se donner du courage » et qu’ils étaient saouls au moment de combattre.
Saoul comme un Polonais ? D’où vient cette expression ? | lepetitjournal.com