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Il y a 38 citations sur le saut.
Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; proteste aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu’à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : dada ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA ; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA ; abolition de la mémoire : DADA, abolition de l’archéologie : DADA ; abolition des prophètes : DADA ; abolition du futur : DADA ; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice, d’une harmonie à l’autre sphère ; trajectoire d’une parole jetée comme un disque sonore crie ; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste ; peler son église de tout accessoire inutile et lourd ; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante, ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c’est tout à fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d’insectes pour le sang bien né, et doré de corps d’archanges, de son âme. Tristan Tzara — Manifeste Dada
Sur le trottoir, l’un des hommes fit un saut fort comique, un saut de terreur sans doute, au moment où la bombe tomba devant lui. H.G. Wells — La Guerre dans les Airs
Elle se leva d'un saut et s'avança vers moi pour souffler la flamme Abellio — Pacifiques
J'imagine cette arrivée à Paris si lugubre que je ne me retiens pas d'aller l'accueillir au saut du train André Gide — Journal
J'en profiterai pour faire un saut jusqu'à la maison, voir si aucun malade n'a téléphoné depuis hier soir auteur
Nous ne comprenons pas de prime saut nos mots un peu généraux; ils ne sont pas transparents; ils ne laissent pas voir leur racine, le fait sensible auquel ils sont empruntés Taine — Philosophie de l'art
Toutefois, si de prime-abord et de plein saut devenir premier secrétaire d'ambassade sous un prince de l'Église, oncle de Napoléon, paraissait être quelque chose, c'était néanmoins comme si j'eusse été expéditionnaire dans une préfecture Chateaubriand — Mémoires d'outre-tombe
Le capitaine joyeux cria: « Douze de moins, nom de Dieu! » Un soldat, dans le tas, répondit: « V'là des veuves! » Un autre ajouta: « Faut pas grand temps tout d'même pour faire le saut » Maupassant — Contes et nouvelles, Souvenirs
Quelle que soit la sagacité de ses agents [d'une compagnie], ils ne peuvent prophétiser à coup sûr les résultats des abaissements et des réformes. C'est toujours plus ou moins le saut dans l'inconnu Chardon — Travaux publics
Le saut périlleux, c'est une culbute sans mettre les mains, en donnant un coup de reins Duranty — Malheureux Henri Gérard
Vers l'âge de sept ans, Nello était très fort sur le saut de carpe, ce saut où, étendu sur le dos, sans se servir des mains, un garçonnet se relève debout sur ses pieds par le ressort d'un coup de reins Edmond de Goncourt — Zemganno
Les poursuivants étaient des acrobates professionnels, venus du music-hall ou du caf' conc', des spécialistes de la cascade, du saut périlleux ou du saut du lion Sadoul — Cinéma
Il y a aux pieds de ce pont immense jeté sur la baie [de San Francisco] un endroit où les photographes viennent attendre des candidats au suicide qui font le saut de la mort Romain Gary — La Nuit sera calme
Un jour qu'elle concourait en finale dans un championnat de saut en hauteur, la barre étant à 1 m 32, par deux fois elle avait failli Montherl. — Songe
[Adrien] se faisait pardonner par ses succès à la course, au saut à la perche, à la corde lisse Aragon — Beaux quartier
Parmi nos adeptes actuels du saut de l'ange ou du coup de pied à la lune
Tiens! comme il était haut ce mur et la rue comme elle s'allongeait. Tant pis! on connaît sa gymnastique. Une escalade, un saut de chat, et maintenant au trot jusqu'à l'église Baillon — Délires
À proximité des marais de Gorges était prévu le cisaillement en saut-de-mouton de la ligne à voie unique Carentan/Carteret exploitée sur tout son parcours depuis l'été 1894 par la Compagnie de l'Ouest Michel Harouy — Un petit train de la Manche: Granville
J’agrandis, cela est certain ; mais je n’agrandis pas comme Balzac, pas plus que Balzac n’agrandit comme Hugo. Tout est là, l’œuvre est dans les conditions de l’opération. Nous mentons tous plus ou moins, mais quelle est la mécanique et la mentalité de notre mensonge ? Or – c’est ici que je m’abuse peut-être – je crois encore que je mens pour mon compte dans le sens de la vérité. J’ai l’hypertrophie du détail vrai, le saut dans les étoiles sur le tremplin de l’observation exacte. La vérité monte d’un coup d’aile jusqu’au symbole. Zola — Lettre à Henry Céard
Par les journées de juillet très chaudes, le mur d’en face jetait sur la petite cour humide une lumière éclatante et dure.Il y avait un grand vide sous cette chaleur, un silence, tout semblait en suspens ; on entendait seulement, agressif, strident, le grincement d’une chaise traînée sur le carreau, le claquement d’une porte. C’était dans cette chaleur, dans ce silence – un froid soudain, un déchirement.Et elle restait sans bouger sur le bord de son lit, occupant le plus petit espace possible, tendue, comme attendant que quelque chose éclate, s’abatte sur elle dans ce silence menaçant.Quelquefois le cri aigu des cigales, dans la prairie pétrifiée sous le soleil et comme morte, provoque cette sensation de froid, de solitude, d’abandon dans un univers hostile où quelque chose d’angoissant se prépare.Étendu dans l’herbe sous le soleil torride, on reste sans bouger, on épie, on attend.Elle entendait dans le silence, pénétrant jusqu’à elle le long des vieux papiers à raies bleues du couloir, le long des peintures sales, le petit bruit que faisait la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle entendait se fermer la porte du bureau.Elle restait là, toujours recroquevillée, attendant, sans rien faire. La moindre action, comme d’aller dans la salle de bains se laver les mains, faire couler l’eau du robinet, paraissait une provocation, un saut brusque dans le vide, un acte plein d’audace. Ce bruit soudain de l’eau dans ce silence suspendu, ce serait comme un signal, comme un appel vers eux, ce serait comme un contact horrible, comme de toucher avec la pointe d’une baguette une méduse et puis d’attendre avec dégoût qu’elle tressaille tout à coup, se soulève et se replie.Elle les sentait ainsi, étalés, immobiles, derrière les murs, et prêts à tressaillir, à remuer.Elle ne bougeait pas. Et autour d’elle toute la maison, la rue semblaient l’encourager, semblaient considérer cette immobilité comme naturelle.Il paraissait certain, quand on ouvrait la porte et qu’on voyait l’escalier, plein d’un calme implacable, impersonnel et sans couleur, un escalier qui ne semblait pas avoir gardé la moindre trace des gens qui l’avaient parcouru, pas le moindre souvenir de leur passage, quand on se mettait derrière la fenêtre de la salle à manger et qu’on regardait les façades des maisons, les boutiques, les vieilles femmes et les petits enfants qui marchaient dans la rue, il paraissait certain qu’il fallait le plus longtemps possible – attendre, demeurer ainsi immobile, ne rien faire, ne pas bouger, que la suprême compréhension, que la véritable intelligence, c’était cela, ne rien entreprendre, remuer le moins possible, ne rien faire.Tout au plus pouvait-on, en prenant soin de n’éveiller personne, descendre sans le regarder l’escalier sombre et mort, et avancer modestement le long des trottoirs, le long des murs, juste pour respirer un peu, pour se donner un peu de mouvement, sans savoir où l’on va, sans désirer aller nulle part, et puis revenir chez soi, s’asseoir au bord du lit et de nouveau attendre, replié, immobile. Nathalie Sarraute — Tropismes