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Il y a 29 citations sur le savant.
Chaque savant, grâce à une déformation professionnelle bien connue, s’imagine connaître l’être humain, tandis qu’il n’en saisit qu’une partie minuscule. Carrel — L’Homme
Depuis plusieurs années, il avait beaucoup été question du monorail. Mais le mal commença vraiment lorsque Brennan présenta aux divers corps savants d’Europe son monorail à wagon gyroscopique. Ce fut la grande vogue de 1907, […]. H. G. Wells — La Guerre dans les airs
Pour le titre de ma thèse, j'ai voulu conserver le nom wallon de masuirs, original et archaïque. La langue savante moderne a francisé le même radical latin : on dit mansionnaires. Mais quel motif y a-t-il pour préférer ce doublet tout artificiel à la forme naturelle et populaire plus correcte en philologie romane et bien plus harmonieuse ? Paul Errera — Les masuirs : recherches historiques et juridiques sur quelques vestiges des formes anciennes de la propriété en Belgique
Je voyais tous les matins passer à cheval la longue file des élèves de l'École d'application en petite ou en grande tenue, selon les jours, des sous-lieutenants des deux armes savantes Verlaine — Œuvres complètes, Confessions
A la fin du même siècle, l’héréditarisme – la théorie selon laquelle les traits sociaux ont un substrat biologique largement héritable – naissait des idées du grand savant britannique Francis Galton, reprises par le Français Alexis Carrel, Prix Nobel de physiologie et de médecine en 1912. Stéphane Foucart — En biologie
Et il continua, disant les choses crues de l’existence, l’humanité exécrable et noire, sans quitter son gai sourire. Il aimait la vie, il en montrait l’effort incessant avec une tranquille vaillance, malgré tout le mal, tout l’écœurement qu’elle pouvait contenir. La vie avait beau paraître affreuse, elle devait être grande et bonne, puisqu’on mettait à la vivre une volonté si tenace, dans le but, sans doute, de cette volonté même et du grand travail ignoré qu’elle accomplissait. Certes, il était un savant, un clairvoyant, il ne croyait pas à une humanité d’idylle vivant dans une nature de lait, il voyait au contraire les maux et les tares, les étalait, les fouillait, les cataloguait depuis trente ans ; et sa passion de la vie, son admiration des forces de la vie suffisaient à le jeter dans une perpétuelle joie, d’où semblait couler naturellement son amour des autres, un attendrissement fraternel, une sympathie, qu’on sentait sous sa rudesse d’anatomiste et sous l’impersonnalité affectée de ses études. Émile Zola — Le Docteur Pascal
Il y a, dans les écrits du docteur Tillotson, un argument contre la présence réelle, aussi précis, aussi solide, & aussi bien exprimé, qu’on en puisse imaginer contre une doctrine qui mérite si peu d’être sérieusement réfutée. On convient universellement, dit ce docte prélat, que l’autorité, tant de l’écriture que de la tradition, ne repose que sur le témoignage des apôtres, qui furent témoins oculaires des miracles par lesquels notre sauveur prouva sa mission divine. L’évidence de la vérité de la religion chrétienne est donc moindre que l’évidence de la fidélité de nos sens : elle n’étoit pas plus grande dans les premiers auteurs de notre religion, & il est manifeste qu’elle a dû diminuer en passant d’eux à leurs disciples : de sorte que nous ne pouvons jamais être aussi certains de la vérité de leur témoignage, que nous le sommes des objets immédiats de nos sens. Or, une moindre évidence ne sauroit détruire une évidence supérieure : donc, quand même la doctrine de la présence réelle seroit clairement révélée dans l’écriture, on ne pourroit pourtant la recevoir, sans choquer les loix les plus saines du raisonnement, car, d’un côté, elle est en contradiction avec les sens, & de l’autre, les fondemens qu’on lui donne, l’écriture & la tradition, ont moins d’évidence, que ces mêmes sens, tant qu’on ne les considere que comme preuves externes, & quelles ne sont point adressées au cœur par l’opération immédiate du Saint-Esprit.Rien ne vaut mieux qu’un argument décisif de cette nature, pour fermer la bouche à la stupide bigoterie & à la superstition orgueilleuse, & pour nous délivrer de leur ridicule empire. Je me flatte d’avoir découvert un argument semblable, qui, s’il est juste, fera pour le savant & pour le sage, un boulevard éternel contre toute sorte d’illusions superstitieuses : & son utilité, par conséquent, s’étendra aussi loin que la durée du monde ; car, je présume que l’histoire profane ne cessera qu’alors de nous raconter des miracles & des prodiges. David Hume — Essais philosophiques sur l’entendement humain.
La science n’a d’ennemis que ceux qui jugent la vérité inutile et indifférente, et ceux qui, tout en conservant à la vérité sa valeur transcendante, prétendent y arriver par d’autres voies que la critique et la recherche rationnelle. Ces derniers sont à plaindre, sans doute, comme dévoyés de la droite méthode de l’esprit humain ; mais ils reconnaissent au moins le but idéal de la vie ; ils peuvent s’entendre et jusqu’à un certain point sympathiser avec le savant. Quant à ceux qui méprisent la science comme ils méprisent la haute poésie, comme ils méprisent la vertu, parce que leur âme avilie ne comprend que le périssable, nous n’avons rien à leur dire. Ils sont d’un autre monde, ils ne méritent pas le nom d’hommes, puisqu’ils n’ont pas la faculté qui fait la noble prérogative de l’humanité. Aux yeux de ceux-là, nous sommes fiers de passer pour des gens d’un autre âge, pour des fous et des rêveurs ; nous nous faisons gloire d’entendre moins bien qu’eux la routine de la vie, nous aimons à proclamer nos études inutiles ; leur mépris est pour nous ce qui les relève. Les immoraux et les athées, ce sont ces hommes, fermés à tous les airs venant d’en haut. L’athée, c’est l’indifférent, c’est l’homme superficiel et léger, celui qui n’a d’autre culte que l’intérêt et la jouissance. L’Angleterre, en apparence un des pays du monde les plus religieux, est en effet le plus athée car c’est le moins idéal. Je ne veux pas faire comme les déclamateurs latins le convicium seculi. Je crois qu’il y a dans les âmes du XIXe siècle tout autant de besoins intellectuels que dans celles d’aucune autre époque, et je tiens pour certain qu’il n’y a jamais eu autant d’esprits ouverts à la critique. L'Avenir de la science — Ernest Renan
On était enclin déjà, je pense, à juger la qualité et la compétence d’un médecin par le prix qu’il fait payer : plus il prend cher, et plus il doit être savant. Ce critérium s’applique encore davantage aux médicastres, aux voyantes et aux charlatans. Revue de Saintonge et d’Aunis — 1908
L'architecture est le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière. Le Corbusier — 1887 - 1965
Lettré, théologien, juriste et philosophe, il est le type parfait, très rare aujourd’hui, du savant arabe : véritable encyclopédie vivante de la science d’il y a un demi-millénaire. Frédéric Weisgerber — Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue
Les savants s’occupèrent de tout dans une paix profonde, depuis la végétation anormale d’un ognon de jacinthe jusqu'aux courants électriques. Louise Michel — La Commune
Feu mon père avait fait toutes les recherches qu’un homme peut faire parmi les gens savants et d’entendement, d’une forme d’éducation exquise. Montaigne — Essais
Elle, du moins, était redevenue mondaine, un peu femme savante. Je ne les entendis bientôt plus parler que Fargue — Piéton Paris
Il faut être bien savant pour saisir un fait. Alain — Propos
L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. Aristote
Le savant sait qu'il ignore. Victor Hugo — Tas de pierres
Jamais savant n’est tombé du ciel. Proverbe alsacien
Le savant généralise, l'artiste individualise. Jules Renard — Journal
L’ignorant aime à nier, le savant aime à croire. Proverbe français