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Citations sur le seulement
Il y a 94 citations sur le seulement.
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Oh ! ne pas tant vivre, végéter seulement !
Jules Renard — Journal 1893 - 1898 -
Autorisation de se tuer, seulement au parfaitement heureux.
Paul Valéry -
Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous-mêmes.
Marcel Proust — Le temps retrouvé -
Les changements changent seulement le mal de place.
Pierre Filion — Juré craché -
L'erreur, c'est seulement un défaut.
René Descartes — Méditations métaphysiques -
L’hypocrisie est seulement un hommage à l’intérêt.
Eduard Douwes Dekker — Idées -
Le destin existe, mais seulement pour ceux qui y croient.
Michaël Veuillet -
Je n’ai pas de regrets, seulement des projets.
Alfred Brendel -
Nous ne sommes pas seulement corps, ou seulement esprit ; nous sommes corps et esprit tout ensemble.
George Sand — Histoire de ma vie -
L'amour rend aimable, pas seulement les aimés, pas seulement les amants.
Claude Roy -
Que le roi seulement soupire et tout le royaume gémit.
William Shakespeare — Hamlet -
L'homme ne vit pas seulement de pain.
Proverbe français -
Il faut vivre et non pas seulement exister.
Plutarque -
Naître, c'est seulement commencer à mourir.
Théophile Gautier — L'horloge -
J’ai arrêté de boire. Mais seulement quand je dors.
George Best -
Lui, le héros, il avait traversé la rue, bien décidé à mettre son grain de sel. De penser à ça, ça m’a tellement foutu les boules que je suis sorti de derrière ma haie de résineux et j’ai traversé la rue. Tu veux dire que tu es entré dans le jardin de la villa ? Non seulement je suis entré dans le jardin, mais j’avais la ferme intention d’entrer dans la maison.
Pascale Fonteneau — Confidences sur l’escalier -
Les nageurs déjà se classaient, le peloton rapide en tête, quelques suiveurs où se précipitaient deux ou trois espoirs, puis la masse, bon an mal an, et enfin les distancés, ceux qui s’étaient jetés avec les autres, par une illusion extraordinaire, sans connaissance de leurs forces, et qui n’avaient pas seulement froid, qui avaient honte.
Louis Aragon — Aurélien -
[…] il ne disait rien de madame, pour lui elle ne cassait pas trois pattes à un canard, lui il pensait seulement au moment où il ferait jour pour aller se coucher. Les autres, don ? Et Mlle Quêta elle n’avait non plus rien d’extraordinaire ? Non plus, don.
Mario Vargas Llosa — Conversation à «La Cathédrale» -
Je me dis seulement : » À cette heure, en ce lieu,Un jour, je fus aimé, j’aimais, elle était belle. »J’enfouis ce trésor dans mon âme immortelle,Et je l’emporte à Dieu !
Alfred de Musset — Souvenir -
Je me lève en sursaut: si seulement je pouvais m'arrêter de penser, ça irait déjà mieux
Sartre — Nausée -
Je ne parle pas des garces qui se disaient: « Chouette! pourvu seulement que mon amant ne parte pas aussi [à la guerre]... Il est vrai qu'un de perdu... »
Romains — Hommes bonne volonté -
Un peu plus, tu allais être venu à Paris sans seulement avoir vu notre petit!
Martin du Gard — Thibault, ou les Croisades -
− Regardez! ils lui ont donné ça, n'est-ce pas se foutre du monde? − Moi, voyez! je n'ai seulement pas de quoi payer le pain de la quinzaine
Émile Zola — Germinal -
Il s'endormait, non pas seulement entre chaque plat: entre chaque bouchée, − quelques secondes, sa fourchette levée
Vercors — Silence de la mer -
Seulement, elles ont besoin de souffleurs. Livrées à elles-mêmes, elles seraient fort embarrassées de faire la différence entre Sandro et Manet. Elles les croient de la même école.
Anatole Claveau — Les snobs -
L'hélice tournait plus lentement, pour maintenir seulement l'aéronat contre la brise, et son ronflement était beaucoup plus perceptible […].
H. G. Wells — La Guerre dans les airs -
Je restais immobile, sans être capable non seulement de me lever, mais même de décider que je me lèverais
Proust — Fugit. -
Quelqu’un pleure, pleure, pleure, des pleurs de vaincu. Si seulement il pouvait sortir de la lumière qui le capture sans cesse et l’entraîne, comment pourra-t-il supporter cette lumière ?
Birgitta Trotzig — La maladie -
Seulement, il me faudrait la permission de l’organisateur du gala. Si je m’amène à Martignon, la gueule enfarinée, pour lui demander ça, il m’écoutera à peine.
Jean-Pierre Chabrol — Le Bout-Galeux -
Depuis sept ans, la Chine est coupée du monde extérieur, et c'est seulement maintenant que nous parviennent quelques microfilms. On dit que la Septième Symphonie de Chostakovitch a été envoyée en Amérique sur microfilms, mais personne ne nous a encore transmis, par microfilms, des renseignements sur la pénicilline.
Robert Payne — Journal de Chine -
Nul n’est prophète, non seulement chez lui, mais en son pays ; voilà ce que nous apprend l’histoire. […] Dans mon pays de Gascogne, on trouve amusant que je sois imprimé ; plus on est loin de chez moi quand on me découvre, plus ma réputation est grande.
Montaigne — Essais -
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
Jean Anouilh — Antigone -
L’un de nos deux marchands de son arbre descend,Court à son compagnon, lui dit que c’est merveilleQu’il n’ait eu seulement que la peur pour tout mal.Eh bien ! ajouta-t-il, la peau de l’animal ?Mais que t’a-t-il dit à l’oreille ?Car il t’approchait de bien près,Te retournant avec sa serre.Il m’a dit qu’il ne faut jamaisVendre la peau de l’ours qu’on ne l’ait mis par terre.
Jean de La Fontaine — L’ours et les deux compagnons -
Le mort est encore en morceaux. Le jour où l’on enterre, nous nous dispersons en piétinements, en mains d’amis vrais ou faux à serrer, en préoccupations matérielles. Le mort mourra demain seulement, dans le silence. Il se montrera à nous dans sa plénitude, pour s’arracher, dans sa plénitude, à notre substance. Alors nous crierons à cause de celui-là qui s’en va, et que nous ne pouvons retenir. Je n’aime pas les images d’Épinal de la guerre.
Antoine de Saint-Exupéry — Pilote de guerre -
Nos danses dans les rues et dans des bastringues, elles-mêmes quasi désuètes, en ont à leur manière pris la suite, mais désacralisées, sauf peut-être pour quelques lampées de patriotisme, motivées seulement dans la conscience claire des danseurs par quelques images d’Épinal de notre histoire.
Marguerite Yourcenar — Le Temps -
Cependant, couchés côte à côte sur le même oreiller, les deux enfants dormaient. Claude, qui avait huit ans, ses petites mains rejetées hors de la couverture, respirait d’une haleine lente, tandis qu’Étienne, âgé de quatre ans seulement, souriait, un bras passé au cou de son frère.
Emile Zola — L’Assommoir -
Tu m’en veux de ne pas plaindre ce garçon ? Mais, Fani, les souffrances d’un amoureux ne sont qu’un miroir aux alouettes, une des éternelles tactiques de la séduction, et la moins noble. Je ne dis pas qu’elles soient feintes, je dis seulement qu’un homme qui ne sait pas les dissimuler n’est pas digne d’être plaint.
Zoé Oldenbourg — Réveillés de la vie -
Dada a son origine dans le dictionnaire. C’est terriblement simple. En français cela signifie « cheval de bois ». En allemand « va te faire, au revoir, à la prochaine ». En roumain « oui en effet, vous avez raison, c’est ça, d’accord, vraiment, on s’en occupe », etc. C’est un mot international. Seulement un mot et ce mot comme mouvement.
Hugo Ball — Manifeste littéraire -
Non seulement [l’auteur et le lecteur] se méfient du personnage de roman, mais, à travers lui, ils se méfient l’un de l’autre. Il était le terrain d’entente, la base solide d’où ils pouvaient d’un commun effort s’élancer vers des recherches et des découvertes nouvelles […] Quand on examine sa situation actuelle, on est tenté de se dire qu’elle illustre à merveille le mot de Stendhal : « le génie du soupçon est entré dans le monde ». Nous sommes entrés dans l’ère du soupçon.
Nathalie Sarraute — L’ère du soupçon -
Par les journées de juillet très chaudes, le mur d’en face jetait sur la petite cour humide une lumière éclatante et dure.Il y avait un grand vide sous cette chaleur, un silence, tout semblait en suspens ; on entendait seulement, agressif, strident, le grincement d’une chaise traînée sur le carreau, le claquement d’une porte. C’était dans cette chaleur, dans ce silence – un froid soudain, un déchirement.Et elle restait sans bouger sur le bord de son lit, occupant le plus petit espace possible, tendue, comme attendant que quelque chose éclate, s’abatte sur elle dans ce silence menaçant.Quelquefois le cri aigu des cigales, dans la prairie pétrifiée sous le soleil et comme morte, provoque cette sensation de froid, de solitude, d’abandon dans un univers hostile où quelque chose d’angoissant se prépare.Étendu dans l’herbe sous le soleil torride, on reste sans bouger, on épie, on attend.Elle entendait dans le silence, pénétrant jusqu’à elle le long des vieux papiers à raies bleues du couloir, le long des peintures sales, le petit bruit que faisait la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle entendait se fermer la porte du bureau.Elle restait là, toujours recroquevillée, attendant, sans rien faire. La moindre action, comme d’aller dans la salle de bains se laver les mains, faire couler l’eau du robinet, paraissait une provocation, un saut brusque dans le vide, un acte plein d’audace. Ce bruit soudain de l’eau dans ce silence suspendu, ce serait comme un signal, comme un appel vers eux, ce serait comme un contact horrible, comme de toucher avec la pointe d’une baguette une méduse et puis d’attendre avec dégoût qu’elle tressaille tout à coup, se soulève et se replie.Elle les sentait ainsi, étalés, immobiles, derrière les murs, et prêts à tressaillir, à remuer.Elle ne bougeait pas. Et autour d’elle toute la maison, la rue semblaient l’encourager, semblaient considérer cette immobilité comme naturelle.Il paraissait certain, quand on ouvrait la porte et qu’on voyait l’escalier, plein d’un calme implacable, impersonnel et sans couleur, un escalier qui ne semblait pas avoir gardé la moindre trace des gens qui l’avaient parcouru, pas le moindre souvenir de leur passage, quand on se mettait derrière la fenêtre de la salle à manger et qu’on regardait les façades des maisons, les boutiques, les vieilles femmes et les petits enfants qui marchaient dans la rue, il paraissait certain qu’il fallait le plus longtemps possible – attendre, demeurer ainsi immobile, ne rien faire, ne pas bouger, que la suprême compréhension, que la véritable intelligence, c’était cela, ne rien entreprendre, remuer le moins possible, ne rien faire.Tout au plus pouvait-on, en prenant soin de n’éveiller personne, descendre sans le regarder l’escalier sombre et mort, et avancer modestement le long des trottoirs, le long des murs, juste pour respirer un peu, pour se donner un peu de mouvement, sans savoir où l’on va, sans désirer aller nulle part, et puis revenir chez soi, s’asseoir au bord du lit et de nouveau attendre, replié, immobile.
Nathalie Sarraute — Tropismes