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Citations sur le signal
Il y a 19 citations sur le signal.
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Le signal consisterait à battre le briquet trois fois, ce qui, tout en restant discret, était assez caractéristique pour se faire reconnaître.
Joseph Conrad — Gaspar Ruiz -
Dès quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs, aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers, cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine. Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
Émile Zola — Germinal -
Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser. De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offrait l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui sans aucun concours actif de mon âme ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et par le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort.
Rousseau — Les Rêveries du Promeneur solitaire -
Par les journées de juillet très chaudes, le mur d’en face jetait sur la petite cour humide une lumière éclatante et dure.Il y avait un grand vide sous cette chaleur, un silence, tout semblait en suspens ; on entendait seulement, agressif, strident, le grincement d’une chaise traînée sur le carreau, le claquement d’une porte. C’était dans cette chaleur, dans ce silence – un froid soudain, un déchirement.Et elle restait sans bouger sur le bord de son lit, occupant le plus petit espace possible, tendue, comme attendant que quelque chose éclate, s’abatte sur elle dans ce silence menaçant.Quelquefois le cri aigu des cigales, dans la prairie pétrifiée sous le soleil et comme morte, provoque cette sensation de froid, de solitude, d’abandon dans un univers hostile où quelque chose d’angoissant se prépare.Étendu dans l’herbe sous le soleil torride, on reste sans bouger, on épie, on attend.Elle entendait dans le silence, pénétrant jusqu’à elle le long des vieux papiers à raies bleues du couloir, le long des peintures sales, le petit bruit que faisait la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle entendait se fermer la porte du bureau.Elle restait là, toujours recroquevillée, attendant, sans rien faire. La moindre action, comme d’aller dans la salle de bains se laver les mains, faire couler l’eau du robinet, paraissait une provocation, un saut brusque dans le vide, un acte plein d’audace. Ce bruit soudain de l’eau dans ce silence suspendu, ce serait comme un signal, comme un appel vers eux, ce serait comme un contact horrible, comme de toucher avec la pointe d’une baguette une méduse et puis d’attendre avec dégoût qu’elle tressaille tout à coup, se soulève et se replie.Elle les sentait ainsi, étalés, immobiles, derrière les murs, et prêts à tressaillir, à remuer.Elle ne bougeait pas. Et autour d’elle toute la maison, la rue semblaient l’encourager, semblaient considérer cette immobilité comme naturelle.Il paraissait certain, quand on ouvrait la porte et qu’on voyait l’escalier, plein d’un calme implacable, impersonnel et sans couleur, un escalier qui ne semblait pas avoir gardé la moindre trace des gens qui l’avaient parcouru, pas le moindre souvenir de leur passage, quand on se mettait derrière la fenêtre de la salle à manger et qu’on regardait les façades des maisons, les boutiques, les vieilles femmes et les petits enfants qui marchaient dans la rue, il paraissait certain qu’il fallait le plus longtemps possible – attendre, demeurer ainsi immobile, ne rien faire, ne pas bouger, que la suprême compréhension, que la véritable intelligence, c’était cela, ne rien entreprendre, remuer le moins possible, ne rien faire.Tout au plus pouvait-on, en prenant soin de n’éveiller personne, descendre sans le regarder l’escalier sombre et mort, et avancer modestement le long des trottoirs, le long des murs, juste pour respirer un peu, pour se donner un peu de mouvement, sans savoir où l’on va, sans désirer aller nulle part, et puis revenir chez soi, s’asseoir au bord du lit et de nouveau attendre, replié, immobile.
Nathalie Sarraute — Tropismes -
C’est lundi qu’il est mort. On devrait faire une loi obligeant à percer le cœur pour être tout à fait sûr ou bien à placer une sonnerie électrique ou un téléphone dans le cercueil et une espèce de conduit d’aération aussi. Signal de détresse. Trois jours. C’est un peu long pour les conserver en été. Autant s’en débarrasser dès qu’on est sûr qu’il n’y a plus. La terre tombait plus mollement. Commence à être oublié. Loin des yeux loin du cœur.
James Joyce — Ulysse -
"Signalons que cette fonction de signal est également assurée par la taille de la crête, la forme des plumes de la queue et les barbillons, cette peau flasque qui pend sous le bec.
la crête des poules... — guichetdusavoir.org" -
Le terme de signal d'angoisse met en évidence une nouvelle fonction de l'angoisse qui en fait un motif de défense du moi.
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Les recherches portant sur l'apparition des premiers indices d’anthropisation et l’évolution du signal anthropique sur le territoire français se sont particulièrement multipliées au cours de ces dernières années […].
Émilie Gauthier — Forêts et agriculteurs du Jura: les quatre derniers millénaires -
« Le pavillon en berne », dit MrFogg. Le pavillon fut amené à mi-mât. C'était un signal de détresse, et l'on pouvait espérer que le paquebot américain, l'apercevant, modifierait un instant sa route pour rallier l'embarcation
Verne — Tour du monde -
La façon dont un homme fait l'amour est un des traits les plus caractéristiques de son signalement.
Jules Romains — Les hommes de bonne volonté -
La tombée de la nuit a toujours été pour moi le signal d'une fête intérieure et comme la délivrance d'une angoisse.
Charles Baudelaire — Le spleen de Paris -
En parcourant un livre de médecine, on s'imagine avoir toutes les maladies qu'il décrit, de même, en lisant l'ouvrage d'un moraliste, on découvre tous les travers qu'il signale... mais chez les autres !
Otto von Bismarck -
Comble de l’inattention : se perdre dans la foule et aller chez le commissaire de police donner son signalement.
Alphonse Allais — Le Tintamarre -
Ne pas pouvoir être imité : c'est le meilleur signalement négatif que je connaisse du bon écrivain.
Erik Gustaf Geijer — Souvenirs -
Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme.
Primo Levi — Si c'est un homme -
Je te signale que les flics ont une fâcheuse tendance à remarquer les véhicules pleins de sang !
Samuel L. Jackson — Pulp Fiction -
Anonyme : individu qui se signale par un manque de signalement.
Trébia -
Les voyageurs sont toujours des découvreurs, particulièrement ceux qui voyagent en avion. Dans le ciel on ne trouve pas de panneaux indicateurs signalant les passages précédents.
Anne Morrow Lindbergh — North to the Orient -
« Il n'y a rien de nouveau (...) On a un président de la République enfermé dans sa bulle qui considère que tout va bien dans le pays. C'est de l'autosatisfaction. Dès lundi, on appelle à faire des assemblées générales et à rediscuter de la mobilisation. Il faut que le signal d'alarme soit plus fort ».
Les vœux d’Emmanuel Macron : « déclaration de guerre », « bras de fer » ou - La Roche sur Yon.maville.com