Accueil > Citations > Citations sur le signifiant
Il y a 48 citations sur le signifiant.
Or il se trouve que dans ce pays (le Japon), l’emprise des signifiants est si vaste, il excède à tel point la parole, que l’échange des signes reste d’une richesse, d’une mobilité, d’une subtilité fascinantes en dépit de l’opacité de la langue, parfois même grâce à cette opacité. Roland Barthes — L’empire des signes
On notera que le cœur est un écu héraldique plus que militaire : le lien entre le signifiant et le signifié s’établit probablement à l’origine dans une association entre d’un côté un écu scutiforme, utilisé réellement par ceux qui combattent, et un écu cordiforme qui n’existe pas sur les champs de bataille et désigne donc les roturiers. Laurence Delobette — Paul Delsalle
Le lien qui unit signifiant et signifié est nécessaire: dans la conscience du sujet parlant français, le signifiant bœuf auteur
Allégorie du genre féminin, aux longueurs codées selon les décennies, la jupe — dénoncée comme entravante et signifiante — n’est-elle pas en passe de devenir un symbole de réappropriation et de résistance face à des impératifs faits aux femmes ? — (Véronique Fau-Vincenti, « Ce que soulève la jupe de Christine Brard », dans Le Monde diplomatique, mai 2010, p. 25)
Dans le mot 'honnête', le 'h' et le second 'n' sont quiescents, signifiant qu'ils ne sont pas prononcés. (Citation fictive)
Dans le cas de réalités propres à une région, le signifiant relève du français régional aussi longtemps que la notoriété de ce qu'il désigne n'a pas franchi les limites géographiques de la région (...). Mais quand le référent acquiert une large audience, le mot régional passe lui aussi dans le patrimoine commun (...): il y a longtemps par exemple que chai, cognac ou pineau appartiennent au français général. Réz. — Ouest
Cergy, le 30 mars 2020 Monsieur le Président, « Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ». À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier -L’état compte ses sous, on comptera les morts - résonne tragiquement aujourd’hui. Mais vous avez préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l’Etat, préconisant l’optimisation des ressources, la régulation des flux, tout ce jargon technocratique dépourvu de chair qui noie le poisson de la réalité. Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays : les hôpitaux, l’Education nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, EDF, la Poste, le métro et la SNCF. Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout, eux qui continuent de vider les poubelles, de taper les produits aux caisses, de livrer des pizzas, de garantir cette vie aussi indispensable que l’intellectuelle, la vie matérielle. Choix étrange que le mot « résilience », signifiant reconstruction après un traumatisme. Nous n’en sommes pas là. Prenez garde, Monsieur le Président, aux effets de ce temps de confinement, de bouleversement du cours des choses. C’est un temps propice aux remises en cause. Un temps pour désirer un nouveau monde. Pas le vôtre ! Pas celui où les décideurs et financiers reprennent déjà sans pudeur l’antienne du « travailler plus », jusqu’à 60 heures par semaine. Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d’un monde dont l’épidémie révèle les inégalités criantes, Nombreux à vouloir au contraire un monde où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité. Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie, nous n’avons qu’elle, et « rien ne vaut la vie » - chanson, encore, d’Alain Souchon. Ni bâillonner durablement nos libertés démocratiques, aujourd’hui restreintes, liberté qui permet à ma lettre – contrairement à celle de Boris Vian, interdite de radio – d’être lue ce matin sur les ondes d’une radio nationale. Annie Ernaux Annie Ernaux
Le langage absolu se retrouve en tous les arts, qui, en ce sens, sont comme des énigmes, signifiant impérieusement et beaucoup sans qu'on puisse dire quoi. Émile Chartier, dit Alain — Vingt Leçons sur les beaux-arts, Gallimard