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Citations sur le souffrir
Il y a 47 citations sur le souffrir.
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L'homme est né pour souffrir, oublier et se taire.
Léon Dierx -
Il faut beaucoup souffrir, ou mourir jeune.
Proverbe danois -
Les gens aiment voir souffrir leurs héros.
David Bowie — Télérama - 12 Juin 2002 -
Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.
Voltaire — Mérope -
Qui sait tout souffrir peut tout oser.
Vauvenargues — Réflexions et maximes -
Il faut apprendre à souffrir de soi comme des autres.
Marquis de Lassay -
C'est une loi : souffrir pour comprendre.
Eschyle -
Mieux vaut souffrir d’avoir aimé que de souffrir de n’avoir jamais aimé.
Proverbe anglais -
Il faut souffrir pour comprendre la souffrance.
Albertine Hallé — La vallée des blés d'or -
Les hommes, pour souffrir sont bien nés !
Charles Perrault — Les souhaits ridicules -
Espérer c'est déjà moins souffrir.
Marcel Portal — Au coeur de la chênaie -
Le public aime souffrir par procuration.
Charlie Chaplin — Ma vie -
Trop souffrir rend aigre, pas assez, niais.
Félix Leclerc -
Qui souffre mal fait souffrir.
Christian Chabanis -
L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.
Alfred de Musset — Poésies, la Nuit d'octobre -
Après avoir souffert, il faut souffrir encore ; Il faut aimer sans cesse après avoir aimé.
Alfred de Musset — Poésies, la Nuit d'août -
Qui craint de souffrir, il souffre déjà de ce qu'il craint.
Michel Eyquem de Montaigne — Essais, III, 13 -
Mon Dieu, que ne puis-je souffrir tout ce que je crains que vous ne souffriez !
Julie de Lespinasse — Lettres, à M. de Guibert -
Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes.
Jean de La Fontaine — Fables, la Mort et le Bûcheron -
La manière la plus profonde de sentir quelque chose est d'en souffrir.
Gustave Flaubert — Carnets -
Il y a plus d'héroïsme à souffrir longtemps qu'à mourir vite.
Fernand Crommelynck — Le Cocu magnifique, Gallimard -
Mais est-ce très grave, souffrir ? Je viens à en douter.
Sidonie Gabrielle Colette — La Naissance du jour, Flammarion -
L'homme a beaucoup appris qui a beaucoup souffert.
Anonyme — Chanson de Roland -
L'éducation tout entière se réduit à ces deux enseignements : apprendre à supporter l'injustice et apprendre à souffrir l'ennui.
abbé Ferdinando Galiani — Lettere, 3 avril 1773 -
Il y a dans le cœur d'une femme qui commence à aimer un immense besoin de souffrir.
Charles Nodier — Smarra -
[…] : sous l’ancien régime,en Gascogne, le droit d’aînesse ne souffrait jamais d’exception, et un bien de famille conservé intégralement,
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Souffre que je te dise que tu as trop sacrifié à la Vénus des carrefours.
Anatole France — L’Étui de nacre -
Le roi n’eût jamais souffert qu’un pavillon, autre que le sien, flottât à une corne d’artimon ou au sommet du grand mât […].
Étienne Dupont — Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux -
Je n'aime pas les épinards, et j'en suis enchanté, car si je les aimais, j'en mangerais, et je ne puis les souffrir.
Étienne Arnal : Mot attribué à Arnal par Pierre Larousse dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle — article « Caricature » -
En août, Proust apprend le suicide par pendaison, à Londres, d'Emmanuel Bibesco qui souffrait de paralysie faciale.
Cyril Grunspan — Marcel Proust: Tout dire -
— Je n’ai pas tellement peur de mourir, dit Maillat au bout d’un moment. C’est de souffrir que j’ai peur. — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 148)
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Dans ma pauvre carcasse creusée, vidée par l’anémie, la douleur retentit comme la voix dans un logis sans meubles ni tentures. Des jours, de longs jours où il n’y a plus rien de vivant en moi que le souffrir.
Alphonse Daudet — La Doulou -
Le langage politique est riche de formules de conciliation impossible, car le papier souffre tout. On parlera, par exemple, de « réaliser la volonté de la majorité dans le respect des droits de la minorité » (...) sans admettre ce qui est pourtant évident: à savoir que ce qui est donné à l'un des termes de la formule est nécessairement enlevé à l'autre.
Vedel — Droit constitutionnel -
Tout contrat de vente passé par devant notaire stipule que l'acquéreur devra « souffrir les servitudes passives conventionnelles ou légales, apparentes ou occultes, continues ou discontinues pouvant grever l'immeuble
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Je dois m’attendre à tout – ayant été l’homme le plus haï et le plus adoré du XVIIIe siècle !… Avec de la gaieté – et même de la bonhomie, j’ai eu des ennemis sans nombre – et n’ai pourtant croisé la route de personne. Or, j’ai trouvé la cause de tant d’inimitiés. Dès ma folle jeunesse, j’ai joué de tous les instruments, mais je n’appartenais à aucun corps de musiciens – les musiciens m’ont détesté. J’ai inventé quelques bonnes machines, mais je n’étais pas du corps des mécaniciens – et l’on a dit du mal de moi. Je faisais des vers et des chansons, mais qui m’eût reconnu pour poète ? – j’étais le fils d’un horloger ! N’aimant pas le jeu de loto, j’ai fait des pièces de théâtre, mais on disait : “De quoi se mêle-t-il ? Ce n’est pas un auteur, car il fait d’immenses affaires”. Faute de rencontrer qui voulût me défendre, j’ai imprimé de grands mémoires pour gagner des procès qu’on m’avait intentés. Les avocats se sont écriés : “Peut-on souffrir qu’un pareil homme prouve sans nous qu’il a raison !” J’ai traité avec les ministres de grands points de réformation dont nos finances avaient besoin, mais l’on disait encore : “De quoi se mêle-t-il, puisqu’il n’est point financier ?” Luttant contre tous les pouvoirs, j’ai relevé l’art de l’imprimerie française par les superbes éditions de Voltaire – mais je n’étais pas imprimeur et j’ai eu tous les marchands pour adversaires. J’ai fait le haut commerce dans les quatre parties du monde – mais je ne m’étais point déclaré négociant. J’ai eu quarante navires à la fois sur la mer – mais, n’étant pas un armateur, on m’a dénigré dans nos ports. Un vaisseau de guerre à moi de cinquante-deux canons a eu l’honneur de combattre en ligne avec ceux de Sa Majesté, mais regardé comme un intrus, j’y ai gagné de perdre ma flottille ! De tous les Français, quels qu’ils soient, je suis celui qui a fait le plus pour la liberté de l’Amérique – mais je n’étais point classé parmi les négociateurs…
Sacha Guitry — Beaumarchais -
Mais le contact de ce corps raidi, de ces bras crispés, lui communiqua la secousse de son indicible torture. L’énergie et la force dont elle retenait avec ses doigts et avec ses dents la toile gonflée de plumes sur sa bouche, sur ses yeux et sur ses oreilles pour qu’il ne la vît point et ne lui parlât pas, lui firent deviner, par la commotion qu’il reçut, jusqu’à quel point on peut souffrir. Et son coeur, son simple coeur, fut déchiré de pitié. Il n’était pas un juge, lui, même un juge miséricordieux, il était un homme plein de faiblesse et un fils plein de tendresse. Il ne se rappela rien de ce que l’autre lui avait dit, il ne raisonna pas et ne discuta point, il toucha seulement de ses deux mains le corps inerte de sa mère, et ne pouvant arracher l’oreiller de sa figure, il cria, en baisant sa robe : « Maman, maman, ma pauvre maman, regarde-moi ! » Elle aurait semblé morte si tous ses membres n’eussent été parcourus d’un frémissement presque insensible, d’une vibration de corde tendue. Il répétait : « Maman, maman, écoute-moi. Ça n’est pas vrai. Je sais bien que ça n’est pas vrai. » Elle eut un spasme, une suffocation, puis tout à coup elle sanglota dans l’oreiller. Alors tous ses nerfs se détendirent, ses muscles raidis s’amollirent, ses doigts s’entrouvrant lâchèrent la toile ; et il lui découvrit la face. Elle était toute pâle, toute blanche, et de ses paupières fermées on voyait couler des gouttes d’eau.
Maupassant — Pierre et Jean (1888) -
Tant pis, que veux-tu c'est l'Amour. Ainsi, soudainement, j'étais aux prises avec un troisième homme et je ne pensais plus aux autres. Rien du tout. Pauvre cher curé abandonné Pauvre spahi déshabillé. Ah tant pis, car je suis lasse de souffrir.
Florence Asie — Fascination -
13 juillet.Non, je ne me trompe pas ; je lis dans ses yeux noirs un véritable intérêt pour ma personne et pour mon sort. Je le sens, et, là-dessus, j’ose me fier à mon cœur, elle…. Oh ! pourrai-je, oserai-je exprimer en ces mots le bonheur céleste ? … Je sens que je suis aimé.Je suis aimé ! … Et combien je me deviens cher à moi-même, combien…. J’ose te le dire, tu sauras me comprendre. Combien je suis relevé à mes propres yeux depuis que j’ai son amour ! … Est-ce de la présomption ou le sentiment de ce que nous sommes réellement l’un pour l’autre ? … Je ne connais pas d’homme dont je craigne quelque chose dans le cœur de Charlotte, et pourtant, lorsqu’elle parle de son fiancé, qu’elle en parle avec tant de chaleur, tant d’amour... je suis comme le malheureux que l’on dépouille de tous ses honneurs et ses titres, et à qui l’on retire son épée.16 juillet.Ah ! quel frisson court dans toutes mes veines, quand, par mégarde, mes doigts touchent les siens, quand nos pieds se rencontrent sous la table ! Je me retire comme du feu, et une force secrète m’attire de nouveau…. Le vertige s’empare de tous mes sens. Et son innocence, son âme candide, ne sent pas combien ces petites familiarités me font souffrir. Si, dans la conversation, elle pose sa main sur la mienne, et si, dans la chaleur de l’entretien, elle s’approche de moi, en sorte que son haleine divine vienne effleurer mes lèvres... je crois mourir, comme frappé de la foudre…. Wilhelm, et ce ciel, cette confiance, si j’ose jamais... Tu m’entends…. Non, mon cœur n’est pas si corrompu. Faible ! bien faible !... Et n’est-ce pas de la corruption ?
Johann Wolfgang von Goethe — Les Souffrances du jeune Werther -
On prétend que c'est la chose la moins mauvaise que la faiblesse humaine ait pu inventer... Bien inhumaine, pourtant, et inutile, à mon avis ! Plusieurs peuples, en cela moins « barbares » que les Grecs et les Romains, qui les appellent pourtant ainsi, estiment qu'il est horrible et cruel de faire souffrir et démembrer un homme, dont la faute n'est pas avérée. Que peut-il contre cette ignorance ? N'êtes-vous pas injustes, sous prétexte de ne pas le tuer sans raison, de lui faire subir quelque chose de pire encore que la mort ? Et pour preuve qu'il en est bien ainsi, voyez comment bien des fois il préfère mourir sans raison que de passer par cette épreuve. Elle est plus pénible que le supplice final lui-même, et bien souvent, tellement insupportable, qu'elle le devance et même l'exécute.Je ne sais d'où je tiens cette histoire, mais elle reflète bien la conscience dont sait faire preuve notre justice. Devant le Général d'armée, grand justicier, une villageoise accusait un soldat d'avoir enlevé à ses jeunes enfants ce peu de bouillie qui lui restait pour les nourrir, l'armée ayant tout ravagé. Mais pas de preuves !... Le Général somma la femme de bien considérer ce qu'elle disait, car elle devrait répondre de son accusation si elle mentait. Mais comme elle persistait, il fit alors ouvrir le ventre du soldat pour connaître la vérité. Et la femme se trouva avoir raison. Voilà bien une condamnation instructive.
Michel de Montaigne — Les essais -
Qu'un vain scrupule à ma flamme s'oppose,Je ne le puis souffrir aucunement,Bien que chacun en murmure et nous glose;Et c'est assez pour perdre votre amant.Si j'avais bruit de mauvais garnement,Vous me pourriez bannir à juste cause;Ne l'ayant point, c'est sans nul fondementQu'un vain scrupule à ma flamme s'oppose.Que vous m'aimiez, c'est pour moi lettre close;Voire on dirait que quelque changementA m'alléguer des raisons vous dispose:Je ne le puis souffrir aucunement.Bien moins pourrais vous conter mon tourment,N'ayant pas mis au contrat cette clause;Toujours ferai l'amour ouvertement,Bien que chacun en murmure et nous glose.Ainsi s'aimer est plus doux qu'eau de rose:Souffrez-le donc, Philis, car, autrement,Loin de vos yeux je vais faire une pose,Et c'est assez pour perdre votre amant.Pourriez-vous voir ce triste éloignement?De vos faveurs doublez plutôt la dose.Amour ne veut tant de raisonnement:Ce point d'honneur, ma foi, n'est autre choseQu'un vain scrupule.
Jean de La Fontaine — Rondeau redoublé