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Il y a 25 citations sur la succession.
Le Vieillard et ses enfantsToute puissance est faible, à moins que d'être unie :Écoutez là-dessus l'esclave de Phrygie.Si j'ajoute du mien à son invention,C'est pour peindre nos mœurs, et non point par envie ;Je suis trop au-dessous de cette ambition.Phèdre enchérit souvent par un motif de gloire ;Pour moi, de tels pensers me seraient malséants.Mais venons à la fable ou plutôt à l'histoireDe celui qui tâcha d'unir tous ses enfants.Un vieillard prêt d'aller où la mort l'appelait :« Mes chers enfants, dit-il (à ses fils il parlait),Voyez si vous romprez ces dards* liés ensemble ; (*lances, flèches)Je vous expliquerai le nœud qui les assemble. »L'aîné les ayant pris et fait tous ses efforts,Les rendit, en disant : « Je le donne aux plus forts. »Un second lui succède, et se met en posture ;Mais en vain. Un cadet tente aussi l'aventure.Tous perdirent leur temps ; le faisceau résista :De ces dards joints ensemble un seul ne s'éclata.« Faibles gens ! dit le père, il faut que je vous montreCe que ma force peut en semblable rencontre. »On crut qu'il se moquait ; on sourit, mais à tort :Il sépare les dards, et les rompt sans effort.« Vous voyez, reprit-il, l'effet de la concorde :Soyez joints, mes enfants, que l'amour vous accorde. »Tant que dura son mal, il n'eut autre discours.Enfin, se sentant prêt de terminer ses jours :« Mes chers enfants, dit-il, je vais où sont nos pères.Adieu, promettez-moi de vivre comme frères ;Que j'obtienne de vous cette grâce en mourant. »Chacun de ses trois fils l'en assure en pleurant.Il prend à tous les mains ; il meurt ; et les trois frèresTrouvent un bien fort grand, mais fort mêlé d'affaires.Un créancier saisit, un voisin fait procès :D'abord notre trio s'en tire avec succès.Leur amitié fut courte autant qu'elle était rare.Le sang les avait joints ; l'intérêt les sépare :L'ambition, l'envie, avec les consultants,Dans la succession entrent en même temps.On en vient au partage, on conteste, on chicane :Le juge sur cent points tour à tour les condamne.Créanciers et voisins reviennent aussitôt,Ceux-là sur une erreur, ceux-ci sur un défaut.Les frères désunis sont tous d'avis contraire :L'un veut s'accommoder, l'autre n'en veut rien faire.Tous perdirent leur bien, et voulurent trop tardProfiter de ces dards unis et pris à part. Jean de La Fontaine — Fables
Le terrain ardoisier montre une succession de schistes et de quartzites des nuances les plus diverses, dont l’inclinaison générale est vers le sud de la boussole. Edmond Nivoit — Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes
J'ai servi sous M. de Villars, j'ai fait la guerre de succession et j'ai risqué d'être tué sans raison à la bataille de Parme Anatole France — Rôtisserie
Marx comparait le changement d’ère historique à une succession civile ; les temps nouveaux héritent des acquisitions antérieures. Georges Sorel — Réflexions sur la violence
Les anciens savaient déjà que le destin (...) était, non pas tant une fatalité, conduisant notre vie selon un chemin calculé par quelque divinité, mais avant tout une subtile liaison entre tous les moments d'une même vie; ces moments, qui nous apparaissent ordinairement, dans un ordre de succession chronologique, comme isolés les uns des autres, sont entre eux dans un rapport interne, assez semblable à l'unité d'un développement musical. Béguin — Âme romant.
Pouancé, mon docteur, capable de poudre de succession s'il devait hériter, mais d'un savoir cosmétique merveilleux! Péladan — Vice suprême
Les Américains, qui s’apprêtent à prendre la succession de la civilisation, n’en sont encore au stade que du faux luxe et du brillant et du chichi des empaquetages en papier de cellophane. Blaise Cendrars — Bourlinguer
On raconte qu'à l'époque du mauvais papier, des assignats, on a assassiné et brûlé là un prêtre qui portait Dieu. L'histoire s'est un peu brouillée par succession de temps Pourrat — Gaspard
Ne vous l’ai-je toujours pas dit ? reprit-elle. Quand le docteur Minoret n'aura plus sa tête, cette petite sainte nitouche le jettera dans la dévotion ; et, comme qui tient l’esprit tient la bourse, elle aura notre succession. Honoré de Balzac — scènes de la vie de Province
Je me rappelle le jour où j’ai compris que j’étais devenu adulte. Je vivais déjà avec Marie, nous avions Agustín depuis deux ou trois ans, je travaillais depuis des années comme je le fais toujours plus ou moins aujourd’hui, charpentier ici et là, bricoleur à droite et à gauche, électricien quand il faut, plombier ou même jardinier si on me le demande, ni trop souvent ni trop peu, juste ce qu’il faut pour maintenir le juste équilibre, rapporter à la maison ma part de revenus et me garder du temps à moi, ne pas me perdre tout entier en chantiers. Marie était déjà traductrice, traduisait déjà Lodoli et d’autres auteurs qu’elle aimait. C’est-à-dire que notre vie était déjà à peu près ce qu’elle est maintenant, et que nous en étions satisfaits, nous songions souvent que nous avions de la chance, nous nous plaisions à V., nous avions des amis, nous sentions que c’était un endroit où nous étions susceptibles de rester un bon moment encore, bref nous allions bien.Et un matin je me suis levé et je me suis dit que ça y est, tu es grand. J’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de me répéter ces mots, plus tard quand je serai grand. Que c’était fait : j’étais grand. Je l’étais devenus à mon insu. Sans que personne vienne me prévenir. J’ai compris qu’il n’y aurait pas d’épreuve. Pas de monstre à vaincre ni de noeud à trancher. Pas de coup de gong solennel. Pas de voix paternelle pour me souffler à l’oreille ces mots, c’est maintenant, t’y voilà. J’ai compris qu’il n’y aurait nulle ligne à franchir. Nul cap à passer. Nul obstacle à surmonter. Qu’être grand simplement désormais ce serait ça : la continuation de ce présent, de cette lente translation, de ce glissement presque imperceptible, seulement décelable à l’érosion de certaines de mes facultés, au grisonnement de mes tempes et de celles de Marie, à notre renoncement de plus en plus fréquent à telle ou telle folie qui autrefois nous aurait semblé le sel même de la vie, à la taille chaque année accrue d’Agustín, à son énergie toujours plus fascinante. À son appétit d’ogre lui aussi décidé à nous dévorer chaque jour un peu plus.J’ai réalisé qu’il ne se passerait rien. Qu’il n’y avait rien à attendre. Que toujours ainsi les semaines continueraient de passer, que le temps continuerait d’être cette lente succession d’années plus ou moins investies de projets, de désirs, d’enthousiasmes, de soirées plus ou moins vécues. De jours tantôt habités avec intensité, imagination, lumière, des jours pour ainsi dire pleins, comme on dit carton plein devant une cible bien truffée de plombs. Tantôt abandonnés de mauvais gré au soir venu trop tôt. Désertés par excès de fatigue ou de tracas. Perdus. Laissés vierges du moindre enthousiasme, De la moindre récréation, du moindre élan véritable. Jours sans souffle, concédés au soir trop tôt venu, à la nuit tombée malgré nos efforts pour différer notre défaite, et résignés alors nous marchons vers votre lit en nous jurant d’être plus rusés le lendemain – plus imaginatifs, plus éveillés, plus vivants. Sylvain Prudhomme — Par les routes – L’Arbalète
Les gens adoptent inconsciemment une attitude appropriée aux circonstances. Ainsi la même personne observée dans différents milieux offrirait une succession d'êtres n'ayant presque rien de commun avec eux. Roger Viau — Au milieu, la montagne
La succession de chercheurs est comparable à un seul homme qui apprend indéfiniment. Blaise Pascal — Pensées
La vie est une succession de paragraphes qui finissent tous par un point d’interrogation. Charlélie Couture
Tout semble si simple quand on prend les livres comme une succession d’épisodes, et non comme des objets finis, fermés sur eux-mêmes. Marie Nimier — La reine du silence
La vie n’est qu’une succession de problèmes. Frank Ward O'Malley
L'esprit échappe à la succession des heures et des jours ; il crée lui-même son propre temps et aussi sa liberté. Alain Robbe-Grillet — Le voyageur
Si dieu vient à mourir, nous élirons Saint-Nicolas à sa succession ! Proverbe bulgare
Je ne sais pas, en vérité, pourquoi l'homme tient tant à la vie. Que trouve-t-il donc de si agréable dans cette insipide succession des nuits et des jours, de l'hiver et du printemps ? Claude Tillier — Mon Oncle Benjamin
La vie est une succession d’instants. Les vivre est réussir.
L’existence n’est qu’une succession de souffrances, plus ou moins aiguës, tempérées de moments de bonheur, qui ne finissent qu’avec le dernier souffle. Christian Authier — Une si douce fureur