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Il y a 71 citations sur le tard.
Je vais à Chicago pour voir Hefner. Hugh Hefner. Playboy. Oh, tout le monde connaît Hefner. Pas plus tard que l'autre jour, je lisais dans le Wall Street Journal qu'il fait un chiffre d'affaires de cent cinquante millions par an. Philip Roth — Zuckerman enchaîné
Ce fut seulement un mois plus tard, en vérifiant les relevés bancaires, qu'il y eut le choc : la somme n'avait jamais été débitée. Le chèque n'avait jamais été présenté. Romain Gary — Europa
Diaghilev s'y laissait traîner par ses favoris, y traînait ses favorites toujours prêtes à le sortir de situations financières si désespérées qu'à vingt heures il n'était jamais certain de voir, une heure plus tard, se lever le rideau de ses spectacles. Paul Morand — Venises
A quelle heure vous levez-vous le matin ? Dix heures ? Pour qui la prenait-il ? Pauline se sentit insultée. Plus tôt. Neuf heures ? C'est tard. Huit heures ? Je peux faire mieux. Sept heures ? Si vous voulez. Thérèse de Saint Phalle — Le Tournesol
Et j'ai descendu les huit marches je dis bien huit, car après, avec la postérité historique, il y aura peut-être des doutes et des discussions là-dessus et j'ai tendu à monsieur Tapu la main de l'amitié, vu que c'était un moment de révélation qui méritait un geste que les photographes pourraient immortaliser plus tard. Romain Gary — L'angoisse du roi Salomon
Je me rappelle le jour où j’ai compris que j’étais devenu adulte. Je vivais déjà avec Marie, nous avions Agustín depuis deux ou trois ans, je travaillais depuis des années comme je le fais toujours plus ou moins aujourd’hui, charpentier ici et là, bricoleur à droite et à gauche, électricien quand il faut, plombier ou même jardinier si on me le demande, ni trop souvent ni trop peu, juste ce qu’il faut pour maintenir le juste équilibre, rapporter à la maison ma part de revenus et me garder du temps à moi, ne pas me perdre tout entier en chantiers. Marie était déjà traductrice, traduisait déjà Lodoli et d’autres auteurs qu’elle aimait. C’est-à-dire que notre vie était déjà à peu près ce qu’elle est maintenant, et que nous en étions satisfaits, nous songions souvent que nous avions de la chance, nous nous plaisions à V., nous avions des amis, nous sentions que c’était un endroit où nous étions susceptibles de rester un bon moment encore, bref nous allions bien.Et un matin je me suis levé et je me suis dit que ça y est, tu es grand. J’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de me répéter ces mots, plus tard quand je serai grand. Que c’était fait : j’étais grand. Je l’étais devenus à mon insu. Sans que personne vienne me prévenir. J’ai compris qu’il n’y aurait pas d’épreuve. Pas de monstre à vaincre ni de noeud à trancher. Pas de coup de gong solennel. Pas de voix paternelle pour me souffler à l’oreille ces mots, c’est maintenant, t’y voilà. J’ai compris qu’il n’y aurait nulle ligne à franchir. Nul cap à passer. Nul obstacle à surmonter. Qu’être grand simplement désormais ce serait ça : la continuation de ce présent, de cette lente translation, de ce glissement presque imperceptible, seulement décelable à l’érosion de certaines de mes facultés, au grisonnement de mes tempes et de celles de Marie, à notre renoncement de plus en plus fréquent à telle ou telle folie qui autrefois nous aurait semblé le sel même de la vie, à la taille chaque année accrue d’Agustín, à son énergie toujours plus fascinante. À son appétit d’ogre lui aussi décidé à nous dévorer chaque jour un peu plus.J’ai réalisé qu’il ne se passerait rien. Qu’il n’y avait rien à attendre. Que toujours ainsi les semaines continueraient de passer, que le temps continuerait d’être cette lente succession d’années plus ou moins investies de projets, de désirs, d’enthousiasmes, de soirées plus ou moins vécues. De jours tantôt habités avec intensité, imagination, lumière, des jours pour ainsi dire pleins, comme on dit carton plein devant une cible bien truffée de plombs. Tantôt abandonnés de mauvais gré au soir venu trop tôt. Désertés par excès de fatigue ou de tracas. Perdus. Laissés vierges du moindre enthousiasme, De la moindre récréation, du moindre élan véritable. Jours sans souffle, concédés au soir trop tôt venu, à la nuit tombée malgré nos efforts pour différer notre défaite, et résignés alors nous marchons vers votre lit en nous jurant d’être plus rusés le lendemain – plus imaginatifs, plus éveillés, plus vivants. Sylvain Prudhomme — Par les routes – L’Arbalète
Le sentiment qu'il ne regardait personne en particulier, que ses yeux si clairs, si pâles, d'un gris d'argent, ne distinguaient en nous que nous et, en nous, le plus lointain de nous-mêmes, ne me vint que plus tard comme une image rassurante, et il se peut que ce fût tout le contraire. Maurice Blanchot — Le dernier homme
L'année suivante, Casanova se brouille avec toute la noblesse vénitienne. Dix ans plus tard, il commence à écrire, avec l'Histoire de sa vie, un des livres de tout temps le plus interdit. Philippe Sollers — Le Cœur Absolu
Trop tard pourtant. Qu'il ait franchi le Rubicon sans le vouloir ou non importait peu, il était là où il ne devait pas se trouver, et son père ne ferait pas de quartier. Guy Goffette — Un Été autour du cou.
Je sais qu’il arrive toujours quelque chose d’intéressant chaque fois que je mange ou que je bois quoi que ce soit, se dit-elle. Je vais voir l’effet que produira cette bouteille. J’espère bien qu’elle me fera grandir de nouveau, car, vraiment, j’en ai assez d’être, comme à présent, une créature minuscule ! » Ce fut bien ce qui se produisit, et beaucoup plus tôt qu’elle ne s’y attendait : avant d’avoir bu la moitié du contenu de la bouteille, elle s’aperçut que sa tête était pressée contre le plafond, si bien qu’elle dut se baisser pour éviter d’avoir le cou rompu (…).Elle continuait à grandir sans arrêt, et, bientôt, elle fût obligée de s’agenouiller sur le plancher : une minute plus tard, elle n’avait même plus assez de place pour rester à genoux, et elle essayait de voir si elle serait mieux en se couchant, un coude contre la porte, son autre bras replié sur la tête. Puis, comme elle ne cessait toujours pas de grandir, elle passa un bras par la fenêtre, mit un pied dans la cheminée, et se dit : « À présent je ne peux pas faire plus, quoi qu’il arrive. Que vais-je devenir ? » Lewis Carroll — Alice au Pays des Merveilles
L'école m'ennuyait à périr. Et la vie encore plus. Je détestais le lycée, les lundis, la roulette russe des examens et, plus tard, des concours, la sombre noria des jours. Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie
C’est alors que M. Patrigent, le juge d’instruction, fut le premier, je ne dirai pas à conseiller, mais à laisser entendre qu’on pourrait bien se risquer à confier la clé des champs à un de ces misérables. On suivit son avis, et trois jours plus tard l’évadé était surpris dans une carrière de champignonniste, en train de déterrer le trésor. Émile Gaboriau — Monsieur Lecoq
Eh bien, monsieur Minoret, dit le maire (ancien meunier devenu royaliste, un Levrault-Crémière), quand le diable devint vieux, il se fit ermite. Votre oncle est, dit-on, des nôtres. Vaut mieux tard que jamais, mon cousin, répondit le maître de poste en essayant de dissimuler sa contrariété. Honoré de Balzac — Ursule Mirouët
Mais elle devait être dans des endroits qu'elle s'amusait bien car elle ne m'a pas seulement dit qu'elle était contrariée d'avoir fait attendre Monsieur, elle m'a répondu d'un air de se ficher du monde "Mieux vaut tard que jamais". Marcel Proust — Sodome et Gomorrhe
Lecteur, j'avais oublié de vous peindre le site des trois personnages dont il s'agit ici : Jacques, son maître et l'hôtesse ; faute de cette attention, vous les avez entendus parler, mais vous ne les avez point vus; il vaut mieux tard que jamais. Denis Diderot — Jacques le Fataliste et son maître
Moi j'aurai mis seulement un peu plus longtemps, mais, n'est-ce pas, il n'est jamais trop tard. Mieux vaut tard que jamais. Nathalie Sarraute — Les Fruits d'or
Les lendemains de culotte, le zingueur avait mal aux cheveux, un mal aux cheveux terrible qui le tenait tout le jour les crins défrisés. Le bec empesté, la margoulette enflée et de travers. Il se levait tard, secouait ses puces sur les huit heures seulement : et il crachait, traînaillait dans la boutique, ne se décidait pas à partir pour le chantier. La journée était encore perdue. Le matin, il se plaignait d’avoir des guibolles de coton, il s’appelait trop bête de gueuletonner comme ça, puisque ça vous démantibulait le tempérament. Aussi, on rencontrait un tas de gouapes, qui ne voulaient pas vous lâcher le coude : on gobelottait malgré soi, on se trouvait dans toutes sortes de fourbis, on finissait par se laisser pincer, et raide ! Ah ! fichtre non ! ça ne lui arriverait plus ; il n’entendait pas laisser ses bottes chez le mastroquet, à la fleur de l’âge. Mais, après le déjeuner, il se requinquait, poussant des hum ! hum ! pour se prouver qu’il avait encore un creux. Il commençait à nier la noce de la veille, un peu d’allumage peut-être. On n’en faisait plus des comme lui, solide au poste, une poigne du diable, buvant tout ce qu’il voulait sans cligner un œil. Alors, l’après-midi entière, il flânochait dans le quartier. Quand il avait bien embêté les ouvrières, sa femme lui donnait vingt sous pour qu’il débarrassât le plancher. Emile Zola — L’Assommoir
Mariée depuis longtemps, Zina avait continué à habiter rue de La Tour-d’Auvergne avec son mari qui était garagiste. Plus tard il s’installa à Belleville, et elle se partagea entre son foyer et celui de Camille. Mais au cours de ses crises éthyliques, il arrivait de plus en plus souvent que Camille la frappât violemment. Un jour elle vint nous ouvrir la porte avec un œil au beurre noir. Elle finit par s’en aller. Simone de Beauvoir — Tout compte fait
Le thème personnel et ses variations trop répétées ont épuisé l’attention ; l’indifférence s’en est suivie à juste titre ; mais s’il est indispensable d’abandonner au plus vite cette voie étroite et banale, encore ne faut-il s’engager en un chemin plus difficile et dangereux, que fortifié par l’étude et l’initiation. Ces épreuves expiatoires une fois subies, la langue poétique une fois assainie, les spéculations de l’esprit, les émotions de l’âme, les passions du cœur, perdront-elles de leur vérité et de leur énergie, quand elles disposeront de formes plus nettes et plus précises ? Rien, certes, n’aura été délaissé ni oublié ; le fonds pensant et l’art auront recouvré la sève et la vigueur, l’harmonie et l’unité perdues. Et plus tard, quand les intelligences profondément agitées se seront apaisées, quand la méditation des principes négligés et la régénération des formes auront purifié l’esprit et la lettre, dans un siècle ou deux, si toutefois l’élaboration des temps nouveaux n’implique pas une gestation plus lente, peut-être la poésie redeviendra-t-elle le verbe inspiré et immédiat de l’âme humaine. En attendant l’heure de la renaissance, il ne lui reste qu’à se recueillir et à s’étudier dans son passé glorieux.L’art et la science, longtemps séparés par suite des efforts divergents de l’intelligence, doivent donc tendre à s’unir étroitement, si ce n’est à se confondre. L’un a été la révélation primitive de l’idéal contenu dans la nature extérieure ; l’autre en a été l’étude raisonnée et l’exposition lumineuse. Mais l’art a perdu cette spontanéité intuitive, ou plutôt il l’a épuisée ; c’est à la science de lui rappeler le sens de ses traditions oubliées, qu’il fera revivre dans les formes qui lui sont propres. Leconte de Lisle — Poèmes antiques
Il y avait un vers de Racine que ça lui remettait dans la tête, un vers qui l’avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé. Un vers qu’il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin dont la beauté lui semblait douteuse, inexplicable, mais qui l’avait obsédé, qui l’obsédait encore :Je demeurai longtemps errant dans Césarée… En général, les vers, lui… Mais celui-ci lui revenait et revenait. Pourquoi ? c’est ce qu’il ne s’expliquait pas. Tout à fait indépendamment de l’histoire de Bérénice… l’autre, la vraie… Louis Aragon — Aurélien