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Citations sur le temps - Page 33
Il y a 1339 citations sur le temps.
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Muni d'odeurs passeports valables, le 327e mâle traverse sans encombre leurs postes de filtrage. Les soldates sont calmes. On sent que les grandes guerres territoriales n'ont pas encore commencé. Tout près maintenant de son but, il présente ses identifications aux fourmis concierges puis pénètre dans l'ultime couloir menant à la loge royale. Sur le seuil il s'arrête, écrasé par la beauté qui se dégage de ce lieu unique. C'est une grande salle circulaire construite selon les règles architecturales et géométriques très précises que les reines mères transmettent à leurs filles d'antenne à antenne. La voûte principale mesure douze têtes de haut sur trente-six de diamètre (la tête est l'unité de mesure de la Fédération ; une tête équivaut à trois millimètres d'unité de mesure courante humaine). Des pilastres de ciments rares soutiennent ce temple insecte, qui, avec la forme concave de son sol, est conçu pour que les molécules odorantes émises par les individus rebondissent le plus longtemps possible sans imprégner les murs. C'est un remarquable amphithéâtre olfactif. Au centre repose une grosse dame. Elle est couchée sur le ventre et lance de temps en temps sa patte vers une fleur jaune. La fleur se referme parfois sèchement. Mais la patte est déjà retirée.
Bernard Werber — Les Fourmis -
Mais pour une telle recherche, il faut abandonner pour un temps la considération des ensembles, et étudier dans l'individu pensant, la lutte de la vie personnelle avec la vie sociale
Paul Valéry — Variété -
Pendant le peu de temps que nous restons sur la place arrivent et partent de longs courriers, des cars très luxueux, de toutes les couleurs dont certains vont jusqu'à Paris, ou Milan. Dans ceux-là, tout est nickel, autant matériel et chauffeurs que clients des lampes électriques font une grande lumière à l'intérieur et ils descendent lentement la rue étroite, sans presque faire de bruit.
Jean Giono — Les Grands chemins -
Voici venir les temps où vibrant sur sa tigeChaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,Du passé lumineux recueille tout vestige !Le soleil s’est noyé dans son sang qui se figeTon souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Charles Baudelaire — Harmonie du soir -
Le temps a laissé son manteauDe vent, de froidure et de pluie,Et s’est vêtu de broderieDe soleil luisant, clair et beau.Il n’y a bête ni oiseauQu’en son jargon ne chante ou crie :« Le temps a laissé son manteauDe vent, de froidure et de pluie ! »Rivière, fontaine et ruisseau,Portent, en livrée jolie,Gouttes d’argent d’orfèvrerie ;Chacun s’habille de nouveau :Le temps a laissé son manteau.
Charles d’Orléans — Ballades er rondeaux -
Supposons, par exemple, que John ait un rendez-vous avec Mary, mais elle n’arrive pas à l’heure fixée. Combien de temps John devrait-il attendre avant de décider qu’elle lui a posé un lapin ?
Ken Binmore — Jeux et théorie des jeux -
On surveillait les abords. On se méfiait d'être à la « brune » ajusté par un paysan. Il s'en montrait de temps à autre. Ils passaient avec leurs fusils le long des fenêtres, en vélo.
Louis-Ferdinand Céline — Mort à crédit -
C'était sa lecture favorite et il en riait tout seul, oubliant ce qui, peu de temps auparavant, le tracassait tant.
Anne Wiazemsky — Sept garçons -
Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser. De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offrait l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui sans aucun concours actif de mon âme ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et par le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort.
Rousseau — Les Rêveries du Promeneur solitaire -
Depuis le temps où ces pages ont été écrites, j'ai vieilli et traversé beaucoup de choses. J'ai appris sur moi-même, connaissant mes limites, et presque toutes mes faiblesses.
Albert Camus — L'Envers et l'Endroit -
Le temps était radieux. Les grandes malines venaient de commencer, et la mer, en se retirant très loin, découvrait des bancs de sable vierge, des rochers que les estivants ne soupçonnaient pas, où on voyait les femmes du pays ramasser des huîtres.
Georges Simenon — Marie qui louche -
L'immortalité de la race passait pour pallier chaque mort d'homme : il m'importait peu que des générations de Bithyniens se succédassent jusqu'à la fin des temps au bord du Sangarios.
Marguerite Yourcenar — Mémoires d'Hadrien -
Bon souvenir que cette journée de beau temps, hors du temps, passée à peigner la girafe !
Gilles Morris-Dumoulin — Le Forçat de l'Underwood -
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,Assise auprès du feu, dévidant et filant,Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,Déjà sous le labeur à demi sommeillant,Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,Bénissant votre nom de louange immortelle.Je serai sous la terre et fantôme sans os :Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :Vous serez au foyer une vieille accroupie,Regrettant mon amour et votre fier dédain.Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Ronsard — Sonnets pour Hélène -
Bon Dieu, il doit rencontrer ce genre de problèmes tout le temps. Et un voleur astucieux, c’est exactement ce qu’il nous faut, qui puisse entrer dans le bureau de Madison et en sortir les doigts dans le nez.
Tony Kenrick — Trois petits soldats -
Étant à la maison, assise à table dans son attitude rigide nouvelle tandis que le mari, le dos tourné, la chemise sortant du pantalon, les mains enfouies dans les poches, muet, se contentait de toussoter de temps en temps et que son plus jeune fils sur le divan, dans un coin, lisait un album de Mickey, les doigts dans le nez, là, elle cognait méchamment du doigt sur la table souvent et soudain mettait les mains sur ses joues.
Peter Handke — Le Malheur indifférent -
À l'ordinaire, elle était prodigue de son temps mais dès qu'on lui demandait un peu de patience, elle s'empressait de démontrer qu'aucun de ses instants ne devait être gaspillé.
Simone de Beauvoir — Les Mandarins -
Puisque cela vous est égal; puisque vous avez le temps; puisque je vous vois. Il s'arrêta. − Je vous écoute comme un frère, Monsieur de Baraglioul, reprit Lafcadio enhardi, − puisque vous voulez bien m'y inviter.
Gide — Caves -
Le premier amour est éternel, le temps ne passe pas, c’est le principe amoureux.
Camille Laurens — Dans ces bras-là -
Les mères n'ont pas de rang, pas de place. Elles naissent en même temps que leurs enfants.
Christian Bobin — Le Très-bas -
Réduction du temps de travail : pour les trente-cinq heures d’ici l’an 2000, rassurons tout le monde, c’est trente-cinq heures par semaine ; ce n’est pas seulement trente-cinq heures d’ici l’an 2000 !
Laurent Ruquier — Le mois par moi -
- Pourquoi ai-je toujours adoré ta mère ? C'est que je n'avais jamais le temps de penser à elle.
Emile Augier — Le gendre de M. Poirier -
Mais l'isolement n'est pas possible en temps d'élections, pas plus que la solitude au milieu d'un champs de bataille.
Victor Hugo — Choses vues -
Il n'est pire douleur que le souvenir du bonheur au temps de l'infortune.
Dante — La Divine Comédie -
"L'histoire a été presque toujours écrite jusqu'à présent au point de vue misérable du fait ; il est temps de l'écrire au point de vue du principe."
Victor Hugo — William Shakespeare -
Autour de cette ville, la monarchie a passé son temps à construire des enceintes, et la philosophie à les détruire. Comment ? Par la simple irradiation de la pensée. Pas de plus irrésistible puissance. Un rayonnement est plus fort qu'une muraille.
Victor Hugo — Paris -
Le temps humain ne tourne pas en cercle mais en ligne droite. C'est pourquoi l'homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désir de répétition.
Milan Kundera — L’insoutenable légèreté de l’être -
Tout travail tend à se dilater pour remplir le temps disponible.
Cyril Northcote Parkinson -
Ce qui est agréable dans l’écriture, c’est qu’on est en même temps l’acteur, le directeur, l’auteur et même le musicien.
Dan Chaon -
Tout travail travaille à faire un homme en même temps qu’une chose.
Emmanuel Mounier -
Si l’on ne souffrait pas de temps en temps, le bonheur ne serait plus supportable.
Henri Jeanson — Les amoureux sont seuls au monde -
En temps de révolution, prenez garde à la première tête qui tombe. Elle met le peuple en appétit.
Victor Hugo — Le Dernier Jour d'un condamné, Préface de 1832 -
Que peu de temps suffit pour changer toutes choses ! Nature au front serein, comme vous oubliez !
Victor Hugo — Les Rayons et les Ombres, Tristesse d'Olympio -
Plus vous laissez de temps à un travail pour se réaliser, et plus il a tendance à prendre ce temps qui s’allonge pour se réaliser.
Cyril Northcote Parkinson -
Entre dépenser du temps et le vivre, il y a un abîme.
Philippe Sollers — Passion fixe -
Tircis, il faut penser à faire la retraite : La course de nos jours est plus qu'à demi faite […] Il est temps de jouir des délices du port.
Honorat de Bueil, seigneur de Racan — Poésies diverses, Stances à Tircis sur la retraite -
Lorsqu'on emploie trop de temps à voyager on devient enfin étranger en son pays.
René Descartes — Discours de la méthode -
Si je parle d'un homme, il sera bientôt mort. Si je parle du temps, c'est qu'il n'est déjà plus.
Raymond Queneau — Les Ziaux, Gallimard -
L'écriture est la seule forme parfaite du temps.
Jean-Marie Gustave Le Clézio — L'Extase matérielle, Gallimard -
Sa haute silhouette noire Domine les profonds labours. On sent à quel point il doit croire À la fuite utile des jours.
Victor Hugo — Les Chansons des rues et des bois, Saison des semailles, le Soir