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Il y a 1296 citations sur le temps.
Je ne pense pas, au vu de leurs performances, que l’on m’ait envoyé la fine fleur du métier. Mais on s’est rattrapé sur la quantité, et l’on n’a pas lésiné sur le temps de l’opération. Guy Debord — Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici
Je ne me méfie plus je suis un fils de femmeLa vacance de l'homme et le temps bonifiéLa réplique grandiloquenteDes étoiles minuscules Paul Éluard — Poésie ininterrompue
Le reste du temps, ils zigzaguent comme des bécassines, s’aveuglent de soleil au sortir de la cave. Ils passent des conduites les plus folles aux regards les plus sages, des baisers à tire-larigot à la messe du dimanche que Zélie oblige Arthur à servir. Elvire de Brissac — Les Règles
Tu as dit deux sous de poivre ? Deux sous de rien, mon cher ami ! À part les yeux. Alors paye-toi du luxe (pour elle) avec un corps de maison déjà coquet, difficile à remuer avec les ancêtres ; son mari qui faisait la pluie et le beau temps jusqu’à la Préfecture, incluse et y comprise ; qui refusait surtout l’essentiel et à tire-larigot ; un pays cabochard, comme ci, comme ça, pas très rond, prêt à la traîner dans la boue. Jean Giono — L’Iris de Suse
Première LettreConsidère mon amour, jusqu'à quel excès tu as manqué de prévoyance. Ah ! malheureux, tu as été trahi, et tu m'as trahie par des espérances trompeuses. Une passion sur laquelle tu avais fait tant de projets de plaisirs ne te cause présentement qu'un mortel désespoir, qui ne peut être comparé qu'à la cruauté de l'absence qui le cause. Quoi ! cette absence, à laquelle ma douleur, toute ingénieuse qu'elle est, ne peut donner un nom assez funeste, me privera donc pour toujours de regarder ces yeux dans lesquels je voyais tant d'amour, et qui me faisaient connaître des mouvements qui me comblaient de joie, qui me tenaient lieu de toutes choses, et qui enfin me suffisaient ? Hélas ! les miens sont privés de la seule lumière qui les animait, il ne leur reste que des larmes, et je ne les ai employés à aucun usage qu'à pleurer sans cesse, depuis que j'appris que vous étiez enfin résolu à un éloignement qui m'est si insupportable, qu'il me fera mourir en peu de temps. Crébillon — Lettres portugaises
Lettre LIX de monsieur D'Orbe à Julie Je me hâte, mademoiselle, selon vos ordres, de vous rendre compte de la commission dont vous m'avez chargé. Je viens de chez milord Edouard, que j'ai trouvé souffrant encore de son entorse, et ne pouvant marcher dans sa chambre qu'à l'aide d'un bâton. Je lui ai remis votre lettre, qu'il a ouverte avec empressement ; il m'a paru ému en la lisant : il a rêvé quelque temps ; puis il l'a relue une seconde fois avec une agitation plus sensible. […]Lettre LX à Julie Calme tes larmes, tendre et chère Julie ; et, sur le récit de ce qui vient de se passer, connais et partage les sentiments que j'éprouve. J'étais si rempli d'indignation quand je reçus ta lettre, qu'à peine pus-je la lire avec l'attention qu'elle méritait. J'avais beau ne la pouvoir réfuter, l'aveugle colère était la plus forte. Tu peux avoir raison, disais-je en moi-même, mais ne me parle jamais de te laisser avilir. Dussé-je te perdre et mourir coupable, je ne souffrirai point qu'on manque au respect qui t'est dû ; et, tant qu'il me restera un souffle de vie, tu seras honorée de tout ce qui t'approche comme tu l'es de mon cœur. […] Jean-Jacques Rousseau — Julie ou la nouvelle Héloïse
Tu m'avais fait entrer dans le cercle magique de ce temps qui n'était que le tien, les secondes étaient des mots, les minutes des phrases, les heures des paragraphes, les jours et les nuits des chapitres. Nathalie Rheims — Les Fleurs du silence
Mon coeur aussi de l’atteinte soudaine D’un regard lancé. Hors de l’abyme où le temps nous entraîne,T’évoquerai-je, ô belle, en vain ô vaines Paul Jean Toulet — Les Contrerimes
Le Vieillard et ses enfantsToute puissance est faible, à moins que d'être unie :Écoutez là-dessus l'esclave de Phrygie.Si j'ajoute du mien à son invention,C'est pour peindre nos mœurs, et non point par envie ;Je suis trop au-dessous de cette ambition.Phèdre enchérit souvent par un motif de gloire ;Pour moi, de tels pensers me seraient malséants.Mais venons à la fable ou plutôt à l'histoireDe celui qui tâcha d'unir tous ses enfants.Un vieillard prêt d'aller où la mort l'appelait :« Mes chers enfants, dit-il (à ses fils il parlait),Voyez si vous romprez ces dards* liés ensemble ; (*lances, flèches)Je vous expliquerai le nœud qui les assemble. »L'aîné les ayant pris et fait tous ses efforts,Les rendit, en disant : « Je le donne aux plus forts. »Un second lui succède, et se met en posture ;Mais en vain. Un cadet tente aussi l'aventure.Tous perdirent leur temps ; le faisceau résista :De ces dards joints ensemble un seul ne s'éclata.« Faibles gens ! dit le père, il faut que je vous montreCe que ma force peut en semblable rencontre. »On crut qu'il se moquait ; on sourit, mais à tort :Il sépare les dards, et les rompt sans effort.« Vous voyez, reprit-il, l'effet de la concorde :Soyez joints, mes enfants, que l'amour vous accorde. »Tant que dura son mal, il n'eut autre discours.Enfin, se sentant prêt de terminer ses jours :« Mes chers enfants, dit-il, je vais où sont nos pères.Adieu, promettez-moi de vivre comme frères ;Que j'obtienne de vous cette grâce en mourant. »Chacun de ses trois fils l'en assure en pleurant.Il prend à tous les mains ; il meurt ; et les trois frèresTrouvent un bien fort grand, mais fort mêlé d'affaires.Un créancier saisit, un voisin fait procès :D'abord notre trio s'en tire avec succès.Leur amitié fut courte autant qu'elle était rare.Le sang les avait joints ; l'intérêt les sépare :L'ambition, l'envie, avec les consultants,Dans la succession entrent en même temps.On en vient au partage, on conteste, on chicane :Le juge sur cent points tour à tour les condamne.Créanciers et voisins reviennent aussitôt,Ceux-là sur une erreur, ceux-ci sur un défaut.Les frères désunis sont tous d'avis contraire :L'un veut s'accommoder, l'autre n'en veut rien faire.Tous perdirent leur bien, et voulurent trop tardProfiter de ces dards unis et pris à part. Jean de La Fontaine — Fables
Pourtant ses journées lui paraissaient encore longues. Il n'avait pas encore détaché son temps d'une carcasse d'habitudes qui lui servaient de points de repère. Il n'avait rien à faire et son temps prenait alors toute son extension. Albert Camus — La mort heureuse
Hélas mes tristes recommandations eussent été bien inutiles. L'ordre cruel était venu, en même temps que celui de ma délivrance. Abbé Prevost — Manon Lescaut
La force des tribunaux a été, de tout temps, la plus grande garantie qui se puisse offrir à l'indépendance individuelle, mais cela est surtout vrai dans les siècles démocratiques... Alexis de Tocqueville — De la démocratie en Amérique
L'année suivante, Casanova se brouille avec toute la noblesse vénitienne. Dix ans plus tard, il commence à écrire, avec l'Histoire de sa vie, un des livres de tout temps le plus interdit. Philippe Sollers — Le Cœur Absolu
...je vous joins cette lettre de M. Delzant, reçue en même temps que la vôtre. Bien entendu je n'hésite pas si vous n'avez pas l'intention de dîner chez lui. Pourtant vous seriez bien aimable de me dire votre projet. Stéphane Mallarmé — Correspondance
Ayant de tout temps beaucoup lu les classiques de l'Extrême-Orient, il est probable que je connaissais déjà les Nô à l'époque où j'écrivis cet acte. Marguerite Yourcenar — Le Dialogue dans le marécage
...on pourrait être tenté de regarder ce travail comme un processus psychique spécial auquel rien, à notre connaissance, ne pourrait être comparé et peut-être éveillera-t-il en nous un peu de l'étonnement superstitieux que son produit, le rêve lui-même, y a de tous temps éveillé. Sigmund Freud — Le Rêve et son interprétation
De tous temps, l'art de la vénerie fut le passe-temps favori des rois. Alberto Savinio — Les Rejets électifs
L'inconnu resta impassible. Il se mit à regarder modestement autour de lui, comme un chien qui, en se glissant dans une cuisine étrangère, craint d'y recevoir des coups. Par une grâce de leur état, les clercs n'ont jamais peur des voleurs ils ne soupçonnèrent donc point l'homme au carrick et lui laissèrent observer le local, où il cherchait vainement un siège pour se reposer, car il était visiblement fatigué. Par système, les avoués laissent peu de chaises dans leurs études. Le client vulgaire, lassé d'attendre sur ses jambes, s'en va grognant, mais il ne prend pas un temps qui, suivant le mot d'un vieux procureur, n'est pas admis en taxe. Honoré de Balzac — Le colonel Chabert
Frédéric, en face, distinguait l'ombre de ses cils. Elle trempait ses lèvres dans son verre, cassait un peu de croûte entre ses doigts ; le médaillon de lapis-lazuli, attaché par une chaînette d’or à son poignet, de temps à autre sonnait contre son assiette. Ceux qui étaient là, pourtant, n'avaient pas l'air de la remarquer. […] Plus il la contemplait, plus il sentait entre elle et lui se creuser des abîmes. Il songeait qu’il faudrait la quitter tout à l’heure, irrévocablement, sans en avoir arraché une parole, sans lui laisser même un souvenir ! Gustave Flaubert — L’éducation sentimentale
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,Assise auprès du feu, dévidant et filant,Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. Quand vous serez bien vieille — Ronsard