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Il y a 177 citations sur la tête.
Où étais-je ? Où étais-je ? Je voulais savoir à tout prix, je voulais parler, je voulais arracher la sphère de cuivre qui emprisonnait ma tête. Mais je capitaine Nemo vint à moi et m'arrêta d'un geste. Puis, ramassant un morceau de pierre crayeuse, il s'avance vers un roc de basalte noir et traça ce seul mot : Atlantide. Jules Verne — Vingt mille lieues sous les mers
— Allons, c’est très bien, conclut Lisée en lui donnant une petite tape d’amitié sur la tête ; vous voilà copains comme cochons, à présent. Louis Pergaud — Le roman de Miraut.
Et Mamdani, qui n’entendait que pouic dans l’art de la conversation quand il avait la tête farcie par le gris de Médéa, de se mélanger les pinceaux, de se mettre la rate au court-bouillon, de beugler à nouveau ou de pleurer à chaudes larmes. Il ne savait plus où donner de la tête et de la voix. Abdourahman A. Waberi — Les soleils d’Azwaw
Alors, je n'ai plus aucune chance de le joindre à Antibes ? Ah non. sa chambre doit déjà être occupée par quelqu'un d'autre. Peut-être par Monsieur. Il me désigna le grand blond à tête de cheval qui prenait toujours des notes sur son carnet. Et il n'y a aucun moyen de savoir où il est ? Patrick Modiano — Dimanches d'août
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds de haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme, Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse : il ne savait pas lire lui-même.Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche comme il tombait.« Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. »Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique, que pour la perte de son livre qu’il adorait.« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre les noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène. Stendhal — Le Rouge et le Noir
Maintenant, voyez-moi, j’ai cinquante-quatre ans et plus bon à rien, forcément. J’ai lâché mon métier de plombier, je tremble de partout, regardez mes mains, je sucre les fraises, les jambes qui grelottent, elles pèsent comme du plomb et à chaque instant la tête qui s’en va. Comment expliquez-vous ça ? Marcel Aymé — Le passe-muraille
Je soigne des personnes qui ont un poil dans la main, ou qui ont leur idée derrière la tête, ou qui la perdent, qui n'ont pas les yeux en face des trous. Eugène Ionesco — Théâtre
« La question surréaliste fut à deux doigts de faire sauter le bouchon de raison qui restait dans la tête de Lydie. Seulement alors, elle prit conscience des détails. « Le diable se cache dans les détails », leur avait dit l’officier. Pierre Gaulon — La Patte du Diable
J’avais l’impression que ce n’était pas mon cerveau qui produisait cette image, elle faisait irruption de l’extérieur. On aurait dit que cette femme entrait et sortait de ma tête à sa guise. Annie Ernaux — L’occupation
J’ai à peine eu le temps d’apercevoir deux silhouettes sombres avant qu’on me recouvre la tête d’une cagoule. Georges Perec — «53 jours»
CHIMÈNESire, il n’est plus besoin de vous dissimulerCe que tous mes efforts ne vous ont pu celer.J’aimais, vous l’avez su ; mais, pour venger mon père,J’ai bien voulu proscrire une tête si chère :Votre Majesté, Sire, elle-même a pu voirComme j’ai fait céder mon amour au devoir. Corneille — Le Cid
Alors, pendant qu'une ouvrière l'alléchait [l'enfant] avec un morceau de sucre, la femme s'en fut doucement, la tête baissée, bégayant des mercis, avalant ses larmes. Huysmans — Soeurs Vatard
Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français. Albert Camus — L'Étranger
Il pouvait encore voir distinctement une petite image colorée dans la coquille de noix de sa tête la main blanche émaciée qui avait poussé vers lui la boîte sur la table d'acajou. Son père à l'article de la mort lui disant, de l'amertume dans la voix « Tu la vendras, Bruno, pauvre niais, et tu te feras royalement voler. » Iris Murdoch — Le Rêve de Bruno
Après un examen minutieux de chaque partie de la maison, qui n’amena aucune découverte nouvelle, les voisins s’introduisirent dans une petite cour pavée, située sur le derrière du bâtiment. Là gisait le cadavre de la vieille dame, avec la gorge si parfaitement coupée, que, quand on essaya de le relever, la tête se détacha du tronc. Le corps, aussi bien que la tête, était terriblement mutilé, et celui-ci à ce point qu’il gardait à peine une apparence humaine.Toute cette affaire resta un horrible mystère, et jusqu’à présent on n’a pas encore découvert, que nous sachions, le moindre fil conducteur. Edgar Allan Poe — Double assassinat dans la rue Morgue
En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva, dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte. Il était sur le dos, un dos aussi dur qu’une carapace, et, en relevant un peu la tête, il vit, bombé, brun, cloisonné par des arceaux plus rigides, son abdomen sur le haut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu’à peine. Ses nombreuses pattes, lamentablement grêles par comparaison avec la corpulence qu’il avait par ailleurs, grouillaient désespérément sous ses yeux. « Qu’est-ce qui m’est arrivé ? » pensa-t-il. Ce n’était pas un rêve. Sa chambre, une vraie chambre humaine, juste un peu trop petite, était là tranquille entre les quatre murs qu’il connaissait bien. Au-dessus de la table où était déballée une collection d’échantillons de tissus – Samsa était représentant de commerce –, on voyait accrochée 5 l’image qu’il avait récemment découpée dans un magazine et mise dans un joli cadre doré. Elle représentait une dame munie d’une toque et d’un boa tous les deux en fourrure et qui, assise bien droite, tendait vers le spectateur un lourd manchon de fourrure où tout son avant-bras avait disparu. Franz Kafka — La métamorphose
Nadja était forte, enfin, et très faible, comme on peut l’être de cette idée qui toujours avait été la sienne, mais dans laquelle je ne l’avais que trop entretenue, à laquelle je ne l’avais que trop aidée à donner le pas sur les autres : à savoir que la liberté, acquise ici-bas au prix de mille et des plus difficiles renoncements, demande à ce qu’on jouisse d’elle sans restriction dans le temps où elle nous est donnée, sans considération pragmatique d’aucune sorte et cela parce que l’émancipation humaine, conçue en définitive sous sa forme révolutionnaire la plus simple, qui n’en est pas moins l’émancipation humaine à tous égards, entendons-nous bien, selon les moyens dont chacun dispose, demeure la seule cause qu’il soit digne de servir. Nadja était faite pour la servir, ne fut-ce qu’en démontrant qu’il doit se fomenter autour de chaque être un complot très particulier qui n’existe pas seulement dans son imagination, dont il conviendrait, au simple point de vue de la connaissance, de tenir compte, et aussi, mais beaucoup plus dangereusement, en passant la tête, puis un bras entre les barreaux ainsi écartés de la logique, c’est-à-dire de la plus haïssable des prisons […]. André Breton — Nadja
En fait d’autres divertissements orientaux, on trouvera au Château-Rouge le tir à l’oiseau égyptien, le jeu de siam, et une grosse tête de Turc sur laquelle le vainqueur de Nézib viendra appliquer un énorme coup de poing pour essayer ses forces. Le Charivari — 3 juin 1846
Un jour, dans je ne sais plus quel jardin public, il [Théophile Gautier] donna sur la « tête de Turc » un coup de poing qui marqua cinq cent vingt livres au dynamomètre. Bien souvent je l’ai entendu s’en vanter et dire : « C’est l’action de ma vie dont je suis le plus glorieux. » Maxime Du Camp — Théophile Gautier
Homme connu par ses mœurs timides et par son courage de lièvre, sur lequel on s’exerce à l’épigramme, à l’ironie, à l’impertinence, — et même à l’injure, — assuré qu’on est qu’il ne protestera pas, ne réclamera pas, et ne vous cassera pas les reins d’un coup de canne ou la tête d’un coup de pistolet. C’est une expression de l’argot des gens de lettres, qui l’ont empruntée aux saltimbanques. Dictionnaire de la langue verte — Argots parisiens comparés