Accueil > Citations > Citations sur le théâtre
Il y a 59 citations sur le théâtre.
Je dois m’attendre à tout – ayant été l’homme le plus haï et le plus adoré du XVIIIe siècle !… Avec de la gaieté – et même de la bonhomie, j’ai eu des ennemis sans nombre – et n’ai pourtant croisé la route de personne. Or, j’ai trouvé la cause de tant d’inimitiés. Dès ma folle jeunesse, j’ai joué de tous les instruments, mais je n’appartenais à aucun corps de musiciens – les musiciens m’ont détesté. J’ai inventé quelques bonnes machines, mais je n’étais pas du corps des mécaniciens – et l’on a dit du mal de moi. Je faisais des vers et des chansons, mais qui m’eût reconnu pour poète ? – j’étais le fils d’un horloger ! N’aimant pas le jeu de loto, j’ai fait des pièces de théâtre, mais on disait : “De quoi se mêle-t-il ? Ce n’est pas un auteur, car il fait d’immenses affaires”. Faute de rencontrer qui voulût me défendre, j’ai imprimé de grands mémoires pour gagner des procès qu’on m’avait intentés. Les avocats se sont écriés : “Peut-on souffrir qu’un pareil homme prouve sans nous qu’il a raison !” J’ai traité avec les ministres de grands points de réformation dont nos finances avaient besoin, mais l’on disait encore : “De quoi se mêle-t-il, puisqu’il n’est point financier ?” Luttant contre tous les pouvoirs, j’ai relevé l’art de l’imprimerie française par les superbes éditions de Voltaire – mais je n’étais pas imprimeur et j’ai eu tous les marchands pour adversaires. J’ai fait le haut commerce dans les quatre parties du monde – mais je ne m’étais point déclaré négociant. J’ai eu quarante navires à la fois sur la mer – mais, n’étant pas un armateur, on m’a dénigré dans nos ports. Un vaisseau de guerre à moi de cinquante-deux canons a eu l’honneur de combattre en ligne avec ceux de Sa Majesté, mais regardé comme un intrus, j’y ai gagné de perdre ma flottille ! De tous les Français, quels qu’ils soient, je suis celui qui a fait le plus pour la liberté de l’Amérique – mais je n’étais point classé parmi les négociateurs… Sacha Guitry — Beaumarchais
Je persiste à penser que le poème n’est accompli que s’il se fait chant, parole et musique en même temps. La diction dite expressive à la mode, à la manière du théâtre ou de la rue, est l’anti-poème. Comme si le rythme n’était pas, sous sa variété, monotonie, qui traduit le mouvement substantiel des Forces cosmiques de l’Eternel !… Il est temps d’arrêter le processus de désagrégation du monde moderne, et d’abord de la poésie. Il faut restituer celle-ci à ses origines, au temps qu’elle était chantée – et dansée. Comme en Grèce, en Israël, surtout dans l’Egypte des Pharaons. Comme aujourd’hui en Afrique noire. « Toute maison divisée contre elle-même », tout art ne peut que périr. La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du Monde ? Léopold Sédar Senghor — Comment les lamantins vont boire à la source »
En effet, le matin même, le cardinal de Bourbon avait uni les deux époux avec le cérémonial usité pour les noces des filles de France, sur un théâtre dressé à la porte de Notre-Dame. Alexandre Dumas — La Reine Margot
Euripide a laissé entendre dans son théâtre qu’il ne faut pas croire aux mensonges de la fable et trahit parfois dans ses vers un agnosticisme complet. Louis Rougier — Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique
Tous les ambitieux qui ont paru jusqu’ici sur le théâtre de la Révolution ont eu cela de commun, qu’ils ont défendu les droits du peuple, aussi long-temps qu’ils ont cru en avoir besoin. Maximilien de Robespierre — Discours contre Brissot & les girondins
Quant au théâtre élisabéthain, son édifice circulaire ou polygonal enserre de ses étages de galeries l'arène centrale où s'encastre l'éperon de la scène Serrière — Théâtre National Populaire
Les deux cellules mères du « théâtre à l'italienne », la scène en perspective et la salle en étages de loges
Très épris de théâtre, et pourvu de remarquables dons comiques, il travailla d’abord pour être acteur, se destinant au Théâtre-Français ; mais, dégoûté par les cabotins pontifiants qu’il était obligé de rencontrer, il se fit acteur de mélodrame et parut, dans des pièces de cape et d’épée, sur les scènes de province et de quartier. Michel Leiris — L’âge d’homme
Ces pièces du théâtre de la foire qui mettent aux prises Arlequin, Colombine et le docteur pour de vils intérêts et des passions basses France — Petit Pierre
Je m’étais rendue au théâtre contre mon gré. Dans un mot qu’elle avait joint à son invitation, Laura m’avait dit qu’elle me retrouverait à la sortie et m’avait suppliée de ne pas lui faire faux bond. J’aurais certes pu me décommander mais, comme il arrive souvent, la corvée m’avait paru plus facile à remplir qu’à éviter. Nous nous étions effectivement retrouvées à la sortie. Catherine Carone — Marie pleine de grâces
J’étais au plus haut point sous l’influence de Victor Hugo, très passionné par la lecture et la relecture de ses œuvres. À l’époque, je pouvais réciter par cœur des pages entières de Notre-Dame de Paris, mais c’étaient ses pièces de théâtre qui m’ont le plus influencé, et c’est sous cette influence qu’à l’âge de dix-sept ans, j’ai écrit un certain nombre de tragédies et de comédies, sans compter les romans. Entretien donné par Jules Verne à Robert H. Sherard — paru dans le Mc Clure’s Magazine en janvier 1894.
Barbara tenta bien d'échapper à sa vocation, de contrarier sa nature si encline à la nostalgie, s'essaya au théâtre de boulevard avec Remo Forlani dans Madame, se grima pour le cinéma romantique de Jacques Brel dans Franz, iconographique de Jean-Claude Brialy dans L'Oiseau rare, mais elle tomba de Charybde en Scylla. Jérôme Garcin — Barbara
Un succès de théâtre est un siphon, pompe la foule, et fait le vide autour de lui. Victor Hugo — L'Homme qui Rit
Je connus donc pour la première fois le plaisir, étrange pour un enfant, mais vivement senti par moi, de me trouver seule, et, loin d’en être contrariée ou effrayée, j’avais comme du regret en voyant revenir la voiture de ma mère. Il faut que j’aie été bien impressionnée par mes propres contemplations, car je me les rappelle avec une grande netteté, tandis que j’ai oublié mille circonstances extérieures probablement beaucoup plus intéressantes.Dans celles que j’ai rapportées, les souvenirs de ma mère ont entretenu ma mémoire ; mais dans ce que je vais dire je ne puis être aidée de personne.Aussitôt que je me voyais seule dans ce grand appartement que je pouvais parcourir librement, je me mettais devant la psyché et j’y essayais des poses de théâtre ; puis je prenais mon lapin blanc et je voulais le contraindre à en faire autant ; ou bien je faisais le simulacre de l’offrir en sacrifice aux dieux, sur un tabouret qui me servait d’autel. Je ne sais pas où j’avais vu, soit sur la scène, soit dans une gravure quelque chose de semblable. Je me drapais dans ma mantille pour faire la prêtresse, et je suivais tous mes mouvemens. On pense bien que je n’avais pas le moindre sentiment de coquetterie : mon plaisir venait de ce que, voyant ma personne et celle du lapin dans la glace, j’arrivais, avec l’émotion du jeu, à me persuader que je jouais une scène à quatre, soit deux petites filles et deux lapins. Alors le lapin et moi nous adressions, en pantomime, des saluts, des menaces, des prières, aux personnages de la psyché. Nous dansions le bolero avec eux, car, après les danses du théâtre, les danses espagnoles m’avaient charmée, et j’en singeais les poses et les grâces avec la facilité qu’ont les enfans à imiter ce qu’ils voient faire. Alors j’oubliais complétement que cette figure dansant dans la glace fût la mienne, et j’étais étonnée qu’elle s’arrêtât quand je m’arrêtais.Quand j’avais assez dansé et mimé ces ballets de ma composition, j’allais rêver sur la terrasse. George Sand — Histoire de ma vie
À l’approche de la nuit, souvent, vers l’heure d’entre chien et loup, François va au Théâtre royal des Marionnettes. André Beaunier — Les idées et les hommes
Natacha participa à la cueillette et à la mise au point de l’ultime appareil issu du cerveau bizarre du notaire, une machine à applaudir composée de deux mains en bois, reliées à la base par une solide charnière. On pouvait ainsi les battre à tire-larigot pour acclamer les comédiens au théâtre sans s’échauffer les paumes. Le Zèbre — Alexandre Jardin
Toinette imite les médecins que nous avons vus précédemment; or ces médecins nous apparaissent déjà comme des caricatures qui exercent moins une profession qu’ils ne jouent un rôle. Son travestissement agit donc comme une mise en abyme du rôle de médecin. Cette mise en abyme, comédie à l’intérieur de la comédie, qui réactive le vieux procédé baroque du théâtre dans le théâtre, attire notre attention sur la théâtralité […] Molière — Le Malade imaginaire
Planche et Razac accumulent des objets de collection, pendules, lunettes, postiches, vêtements de théâtre, faux nez. Planche multiplie les maillots de bain, les ombrelles, les réveils, les arrosoirs. Razac s'offre une berline décapotable qu'il remplit de jambons, d'andouilles, de saucissons. De jeunes filles gaillardes lui lisent les guerres Picrocholines. Jean-Pierre Ostende — Planche et Razac
Éduqué par les jansénistes qui avaient le théâtre en horreur, il s’empressa de courir après la gloire procurée par la poésie dramatique [le théâtre]. Puis, l’ayant obtenue, et avec elle la richesse, il chercha à faire oublier qu’il avait été un poète profession, […]. Georges Forestier — Jean Racine
Le nom de ce masque italien vient d'un certain paysan de Sorrente, contrefait, mais de bonne humeur, qui, vers le milieu du XVIème siècle, apportait ses poulets au marché de Naples qu'il égayait de ses saillies. Après sa mort, on eut l'idée de transporter ce personnage sur le théâtre pour l'amusement du peuple, et il obtint un grand succès. Suivant une autre version, une troupe d'acteurs étant venue à Acerra, à l'époque des vendanges, fut accueillie par les sarcasmes des paysans qui se livraient aux folies de ce temps de joie; les acteurs remarquèrent surtout les bouffonneries d'un certain Pulci d'Aniello, et parvinrent à l'engager dans leur troupe. Il parut sur la scène avec une large robe blanche, de longs cheveux, et il plut tellement aux Napolitains qu'à sa mort il fallut trouver un autre Pulcinello. (...) Ce n'est pas tout-à-fait là le polichinelle que nous connaissons, à la double bosse, au nez particulier, au vaste chapeau tricorne, aux jambes grêles avec de gros sabots, au vêtement multicolore, qui amuse la foule dans sa petite baraque, où, armé d'un bâton, il frappe à son tour sa femme, le commissaire, le gendarme (quelquefois même un malheureux chat), qu'il assomme successivement, jusqu'à ce que le diable parvienne à s'emparer de lui. Encyclopédie des gens du monde — répertoire universel des sciences