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Il y a 670 citations sur le tout.
Un vieux bonhomme, un pied dans la tombe, il sent le sapin, comme on dit, et il suffit d’un ragot de bonne femme, il est tout de suite là pour écouter; rien ne peut se dire sans lui. Fédor Dostoïevski — Le Double
Je me rendis à l’armoire à pharmacie, m’équipai pour la fin de cette nuit de Noël et pour la fin de tout. Je me jetai encore sur le lit, les yeux morts rivés au plafond. Noël, oui. Il sentait le sapin, celui-là. Le sapin gluant de résine des cercueils à bas prix. René Fallet — Y a-t-il un docteur dans la salle ?
C’est lui le flic, ou c’est nous ? Tout ce qu’on lui demande, c’est de nous dire ce que c’est la poudre jaune, point barre. Laurence Biberfeld — Le chien de Solferino
"Son pied battait des appels, il les provoquait, les menaçait de la voix, du regard, de tout son être tendu comme un ressort. 'Eh ! cria Pontraille, le faquin va m’éborgner !'" Michel Zévaco — Le Capitan
Non, il cultivait toutes sortes de fleurs, pas seulement des ipomées. Keigo Higashino — La Fleur de l’illusion
Il a quatre-vingt-dix ans et se dit gâteux. Je lui demande comment se manifeste son gâtisme. Il me répond : par des larmes. Il n’avait jamais pleuré. Depuis peu, il est envahi à toute occasion par un attendrissement qui lui tire des flots de larmes. Michel Tournier — Journal extime
— François Paradis n’avait quasiment pas de famille : alors comme nous avions tous de l’amitié pour lui, on pourrait peut-être faire dire une messe ou deux… Eh, Laura ?— Sûrement. Trois grand-messes avec chant ; et quand les garçons reviendront du bois, en bonne santé s’il plaît au bon Dieu, trois autres pour le repos de son âme, pauvre garçon ! Et tous les dimanches nous dirons un chapelet pour lui. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
J’ai déjà établi, dans un travail particulier, la correspondance fixe des signes hiératiques avec les signes hiéroglyphiques ; et toutes les fois que la collation des deux rituels présentera dans le rituel hiératique un caractère qui n’est point l’équivalent fixe de l’hiéroglyphe auquel il correspond dans le rituel hiéroglyphique, en cherchant dans le Tableau général de correspondance des deux écritures l’hiéroglyphe dont le signe hiératique est le représentant habituel, on connaîtra alors un nouvel hiéroglyphe phonétique, un homophone de l’hiéroglyphe que porte le rituel hiéroglyphique. Jean-François Champollion — Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens
J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,Parce qu’on les hait ;Et que rien n’exauce et que tout châtieLeur morne souhait ;Parce qu’elles sont maudites, chétives,Noirs êtres rampants ;Parce qu’elles sont les tristes captivesDe leur guet-apens ;Parce qu’elles sont prises dans leur œuvre ;Ô sort ! fatals nœuds !Parce que l’ortie est une couleuvre,L’araignée un gueux ;Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes,Parce qu’on les fuit,Parce qu’elles sont toutes deux victimesDe la sombre nuit.Passants, faites grâce à la plante obscure,Au pauvre animal.Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,Oh ! plaignez le mal !Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;Tout veut un baiser.Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublieDe les écraser,Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe,Tout bas, loin du jour,La vilaine bête et la mauvaise herbeMurmurent : Amour ! Victor Hugo — Les Contemplations
Je sais déjà ce qu’elle va proposer, Paris, Paris, Paris, je ne connais pas une seule femme qui n’en rêve pas. Pour être tout à fait honnête, j’en ai parlé à mes supérieurs, et Paris est une des villes possibles. Tonino Benacquista — Malavita
Vous connaissez la violence du petit vieux. – Elle ne faiblit pas… Mais si maintenant, tout paraît mieux, quels mauvais jours nous avons passés il y a quelques semaines – J’ai bien cru un moment qu’il ne pourrait plus se secouer du plus profond chagrin. Souvent, je l’ai surpris pleurant et ne s’était-il pas mis en tête qu’il aurait dû s’enrôler pour défendre Anvers. C’était devenu une idée fixe et maladive, presque… Lettre de Marthe Verhaeren à Theo Van Rysselberghe — Londres
Doutez, si vous voulez, de l’être qui vous aime,D’une femme ou d’un chien, mais non de l’amour même.L’amour est tout, — l’amour, et la vie au soleil.Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ?Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? Alfred de Musset — La Coupe et les Lèvres
Papa, tu aurais pu sortir les beaux verres, tout de même! Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait, vous connaissez la suite, plaisanta Isabelle. Hervé Jaouen — Hôpital souterrain
Les infirmières n’ont vu que l’acteur. Qu’importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse. La leur. Il y a adjoint un bocal de foie gras que nous ne mangerons pas tout de suite. Je le confie benoîtement à la surveillante générale pour qu’il se conserve dans le réfrigérateur de la salle de garde. Antoine Blondin — Ma vie entre des lignes
Le Phaéton d’une voiture à foinVit son char embourbé. Le pauvre homme était loinDe tout humain secours. C’était à la campagnePrès d’un certain canton de la basse BretagneAppelé Quimpercorentin.On sait assez que le destinAdresse là les gens quand il veut qu’on enrage.Dieu nous préserve du voyage !Pour venir au Chartier embourbé dans ces lieux,Le voilà qui déteste et jure de son mieux.Pestant en sa fureur extrêmeTantôt contre les trous, puis contre ses chevaux,Contre son char, contre lui-même.Il invoque à la fin le Dieu dont les travauxSont si célèbres dans le monde :Hercule, lui dit-il, aide-moi ; si ton dosA porté la machine ronde,Ton bras peut me tirer d’ici.Sa prière étant faite, il entend dans la nueUne voix qui lui parle ainsi :Hercule veut qu’on se remue,Puis il aide les gens. Regarde d’où provientL’achoppement qui te retient.Ôte d’autour de chaque roueCe malheureux mortier, cette maudite boueQui jusqu’à l’essieu les enduit.Prends ton pic et me romps ce caillou qui te nuit.Comble-moi cette ornière. As-tu fait ? — Oui, dit l’homme.— Or bien je vais t’aider, dit la voix : prends ton fouet.— Je l’ai pris. Qu’est ceci ? mon char marche à souhait.Hercule en soit loué. Lors la voix : Tu vois commeTes chevaux aisément se sont tirés de là.Aide-toi, le Ciel t’aidera. Jean de La Fontaine — Fables
La dévotion elle-même admet un nouvel ingrédient qui est l’effort personnel, raisonné et méthodique. Aide-toi, le ciel t’aidera, c’est la devise de saint Ignace, par opposition à celle des protestants, qui se déchargent de tout sur la grâce et sur le sentiment. Paul Claudel — Pages de prose
Je fais un ouvrage de clown. Mais qu’est-ce qu’un tour de force prouve, après tout ? N’importe « Aide-toi, le ciel t’aidera. » Pourtant la charrette quelquefois est bien lourde à désembourber. Gustave Flaubert — Correspondance
La mère fait du tricotLe fils fait la guerreElle trouve ça tout naturel la mèreEt le père qu’est-ce qu’il fait le père ?Il fait des affairesSa femme fait du tricotSon fils la guerreLui des affairesIl trouve ça tout naturel le pèreEt le fils et le filsQu’est-ce qu’il trouve le fils ?Il ne trouve rien absolument rien le filsLe fils sa mère fait du tricot son père fait des affaires lui la guerre Quand il aura fini la guerreIl fera des affaires avec son pèreLa guerre continue la mère continue elle tricoteLe père continue il fait des affairesLe fils est tué il ne continue plusLe père et la mère vont au cimetièreIls trouvent ça naturel le père et la mèreLa vie continue la vie avec le tricot la guerre les affairesLes affaires la guerre le tricot la guerreLes affaires les affaires et les affairesLa vie avec le cimetière. Jacques Prévert — « Familiales »
L’inconnu avait dans toute sa personne quelque chose d’efféminé ; […] ; il portait un jabot et des manchettes du plus beau point d’Angleterre. Julie de Quérangal — Philippe de Morvelle
Le premier souvenir aurait pour cadre l’arrière boutique de ma grand-mère. J’ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m’entoure complètement […] toute la famille, la totalité, l’intégralité de la famille est là, réunie autour de l’enfant qui vient de naître (n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable. Tout le monde s’extasie devant le fait que j’ai désigné une lettre hébraïque en l’identifiant : le signe aurait eu la forme d’un carré ouvert à son angle inférieur […] et son nom aurait été gammeth ou gammel. La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé, qui se nommerait “Jésus en face des Docteurs”. Georges Perec — W ou le souvenir d’enfance