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Citations sur le travers
Il y a 63 citations sur le travers.
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J'aime les paysans, ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers.
Montesquieu — Variétés -
Qui suit les avis de chacun construit sa maison de travers.
Proverbe danois -
Un homme laid ne doit pas reprocher au miroir d’être de travers.
Proverbe chinois -
La bêtise ne comprend pas ; la sottise comprend de travers.
Diane de Beausacq -
La foi aveugle regarde de travers.
Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles pensées échevelées -
Celui qui pense droit marche de travers.
Jean Dypréau — Chemin des proverbes -
Une langue est un prisme à travers lequel ses usagers sont condamnés à voir le monde.
Georges Mounin -
L'optimisme, c'est voir la vie à travers un rayon de soleil.
Carmen Sylva -
Les Hommes sont transportés à travers les siècles par le ventre des femmes.
Jean-Claude Memetai -
Avec une volonté forte, on peut passer à travers la pierre grise.
Aleksis Kivi -
On admire le monde à travers ce qu'on aime.
Alphonse de Lamartine -
Toute vérité est une route tracée à travers la réalité.
Henri Bergson — La Pensée et le mouvant -
Dieu s'exprime à travers toutes choses, le diable seulement à travers l'homme.
Paul Carvel — Jets d'encre -
Les générations sont solidaires à travers le temps et à travers les sottises.
Jacques Bainville — Politique -
Nos travers chaque jour enfantent des travers.
Claude Delavigne — Les comédiens -
Dimanche 1er novembre (Venise).Tiepolo, L’institution du Rosaire. 1737-1739.Venise, les Gesuati. Photo A.G., 15 juin 2014. Manet, Lola de Valence, 1862.7 heures. Gris, puis très bleu.C’est la Toussaint. Messe aux Gesuati à 8 heures. Prêtre très sobre. Vingt personnes sous le plafond de Tiepolo (La Gloire de saint Dominique). « Mistero della fede. » En effet.Je rentre dans ma chambre pour écrire. À droite, dans la fenêtre ouverte, le Redentore, avec, sur la coupole, la statue endiablée du Christ ressuscité, victorieux.Le Christ, pour le Diable, c’est le Diable.Brusquement, tout est rose. « Les dieux sont là. »Heidegger : « Le « temps » n’est pas plus lié au Je que l’espace ne l’est aux choses ; encore moins est-il « objectif ’ et le temps « subjectif ». »Pensée incompréhensible pour l’habitant de la Métaphysique, c’est-à-dire l’esclave de la subjectivité absolue. Mais je vois ce que montre Heidegger. Le temps ne fait que passer par moi, l’espace est son enveloppe.Dans Le Monde, ceci, sur Malevitch : « Dans ses écrits, Malevitch s’est réclamé de l’art des icônes. Il a aussi constamment revendiqué l’icône comme faisant partie de la culture paysanne. Le rouge, le blanc et le noir, que l’on retrouve associés dans les icônes de Novgorod, plus fortement que dans toutes les autres icônes byzantines, sont aussi les couleurs signalétiques du suprématisme. Il est intéressant de noter que le carré rouge que Malevitch peint en 1915, après son premier carré noir et avant son premier carré blanc, a pour titre Réalisme en deux dimensions d’une paysanne. Pourquoi a-t-il donné ce titre ? Il doit y avoir une part d’humour — Malevitch était d’Ukraine le pays de Gogol. »Promenade dans la gare maritime, soleil sur les quais. Le remorqueur Hercules, de Trieste. Large moment de sérénité, la ville au loin, comme un paquebot de rêve.L’avion du retour a deux heures de retard. Arrivée sous la pluie battante. Une autre planète. À la Closerie, cinq filles d’une vingtaine d’années se sont organisées une fête au champagne. Elles passent de la plus folle gaieté tendre entre elles à la plus lourde mélancolie. Et de nouveau dans l’autre sens. Et ainsi de suite. Tantôt nymphes ravissantes (à la Fragonard), tantôt effondrées à la Goya, sans âge. Jeunesse et vieillesse en même temps. Je les regarde, j’ai l’impression de voir toute leur vie à travers elles (hystérie, fusion, amour, drôlerie, pourrissement, tristesse, vide). Film épatant pendant une heure. Destins.
Philippe Sollers — L’Année du Tigre -
[…] tantôt il embrassait follement les frisons d’ébène de son cou, humant par le mince intervalle entre la robe et la peau la douce chaleur de son corps et tout te fumet de sa personne ; tantôt à travers l’étoffe, il la pinçait avec fureur, la faisant crier, saisi d’une férocité rageuse
Guy de Maupassant — Mademoiselle Fifi et autres nouvelles -
Et même lorsque, à travers le cinéma noir, le film policier continue sa route, empruntant quelques éléments dramatiques, quelques recettes pimentées, mais gardant toujours le même ressort le suspense. Qui dit suspense dit réflexion.
Pierre Marcabru — Allons au cinéma -
Le vaisseau se trouvait par le travers de l'île de Corse
Stendhal — Armance -
Tout allait comme sur des roulettes [pour le canal de Gibraltar], quand les Anglais sont venus se mettre en travers
Augier — Contagion -
Il expliqua en long, en large et en travers les circonstances dans lesquelles il avait pris la stoppeuse à son bord
Jérôme Vautrin — Billy-Ze-Kick, Paris, Mazarine -
Il avait mis sa carabine en travers de ses genoux, il s'est assis
Ramuz — La grande peur dans la montagne -
Ce fleuve coulait lentement au travers d'une majestueuse forêt
Eugène Sue — Atar-Gull -
Nous étions à cet instant deux chasseurs lancés à travers la nuit
Gracq — Syrtes -
"Aussitôt après, il reçut un message d'encouragement enjoué d'un utilisateur inconnu, suivi d'une chanson qui alludait au charlatanisme et en dénonçait les travers.
Anne-Céline Auché — Dis" -
Dans la cuisine américaine, morceaux de travers de porc
Courtine — Gastronomie -
Regarde-moi donc: j'suis mouillé quasiment d'un travers à l'autre!
Guèvremont — Survenant -
Il ne signifie pas que les formations [politiques indépendantes] dont nous parlons seraient par cela même supprimées de l'existence effective, et qu'elles n'auraient aucune chance de passer à travers les mailles d'un régime tyrannique quel qu'il soit.
Maritain — Humanisme intégral -
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automneFaisait voler la grive à travers l’air atone,Et le soleil dardait un rayon monotoneSur le bois jaunissant où la bise détone.
Paul Verlaine — Nevermore -
À travers le judas je vois réapparaître mon père, avec son chapeau neuf. Il arrive, l’air affairé, humble, comme il est en réalité.
Elsa Morante — Territoire du rêve -
L’art révèle le transitoire comme absolu et comme l’existence transitoire se perpétue à travers les siècles, il faut aussi qu’à travers les siècles l’art perpétue cette révélation qui ne sera jamais achevée.
Simone de Beauvoir — Pour une morale de l’ambiguïté -
Hier, tu m’as fait faire vingt kilomètres à travers la campagne. Et je n’ai pas du tout aimé ce chandail vert dont tu m’as affublée. C’est le seul que j’aie et il faisait froid.
Romain Gary — Les cerfs-volants -
Non seulement [l’auteur et le lecteur] se méfient du personnage de roman, mais, à travers lui, ils se méfient l’un de l’autre. Il était le terrain d’entente, la base solide d’où ils pouvaient d’un commun effort s’élancer vers des recherches et des découvertes nouvelles […] Quand on examine sa situation actuelle, on est tenté de se dire qu’elle illustre à merveille le mot de Stendhal : « le génie du soupçon est entré dans le monde ». Nous sommes entrés dans l’ère du soupçon.
Nathalie Sarraute — L’ère du soupçon -
Pas un seul bruit d’insecte ou d’abeille en maraude,Tout dort sous les grands bois accablés de soleilOù le feuillage épais tamise un jour pareilAu velours sombre et doux des mousses d’émeraude.Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôdeEt, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeilQui s’allonge et se croise à travers l’ombre chaude.Vers la gaze de feu que trament les rayons,Vole le frêle essaim des riches papillonsQu’enivrent la lumière et le parfum des sèves ;Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,Et dans les mailles d’or de ce filet subtil,Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves.
José Maria de Heredia — « La Nature et le Rêve » -
Sous les noirs acajous, les lianes en fleur,Dans l’air lourd, immobile et saturé de mouches,Pendent, et, s’enroulant en bas parmi les souches,Bercent le perroquet splendide et querelleur,L’araignée au dos jaune et les singes farouches.C’est là que le tueur de bœufs et de chevaux,Le long des vieux troncs morts à l’écorce moussue,Sinistre et fatigué, revient à pas égaux.Il va, frottant ses reins musculeux qu’il bossue ;Et, du mufle béant par la soif alourdi,Un souffle rauque et bref, d’une brusque secousse,Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi,Dont la fuite étincelle à travers l’herbe rousse.En un creux du bois sombre interdit au soleilIl s’affaisse, allongé sur quelque roche plate ;D’un large coup de langue il se lustre la patte ;Il cligne ses yeux d’or hébétés de sommeil ;Et, dans l’illusion de ses forces inertes,Faisant mouvoir sa queue et frissonner ses flancs,Il rêve qu’au milieu des plantations vertes,Il enfonce d’un bond ses ongles ruisselantsDans la chair des taureaux effarés et beuglants.
Leconte de Lisle — « Le rêve du jaguar » -
Assises près de la fenêtre, elles coupaient, tailladaient, cousaient ; de temps à autre, elles levaient le nez et regardaient au travers des vitres. Un bout de soleil tachait la voie par places et trempait ses rayons pâles dans le ventre des flaques. Les parisiens abusaient de cette éclaircie pour aller encore à la campagne. Les trains de Versailles se succédaient de dix en dix minutes. Les impériales, bondées de monde, chantaient dans le vent qui cinglait le visage des femmes et secouait leurs jupes. Courbée sur la banquette, les yeux fripés, la main au chapeau, le parapluie entre les jambes, la flopée des voyageurs roulait dans un nuage de charbon et de poudre. Les fusées de cette allégresse indisposèrent les deux sœurs. Ce contentement de gens qui, après avoir pâti pendant toute une semaine, derrière un comptoir, ferment leurs volets le dimanche et délaissent le trottoir où, par les soirées tièdes, ils installent, du lundi au samedi, leurs enfants et leurs chaises ; cette manie des boutiquiers de vouloir s’ébattre, en plein air, dans un Clamart quelconque, cette satisfaction imbécile de porter, à cheval sur une canne, le panier aux provisions ; ces dînettes avec du papier gras sur l’herbe ; ces retours avec des bottelettes de fleurs ; ces cabrioles, ces cris, ces hurlées stupides sur les routes ; ces débraillés de costumes, ces habits bas, ces chemises bouffant de la culotte, ces corsets débridés, ces ceintures lâchant la taille de plusieurs crans ; ces parties de cache-cache et de visa dans des buissons empuantis par toutes les ordures des repas terminés et rendus, leur firent envie.
J.-K. Huysmans — Les Sœurs Vatard (1879) -
Les lendemains de culotte, le zingueur avait mal aux cheveux, un mal aux cheveux terrible qui le tenait tout le jour les crins défrisés. Le bec empesté, la margoulette enflée et de travers. Il se levait tard, secouait ses puces sur les huit heures seulement : et il crachait, traînaillait dans la boutique, ne se décidait pas à partir pour le chantier. La journée était encore perdue. Le matin, il se plaignait d’avoir des guibolles de coton, il s’appelait trop bête de gueuletonner comme ça, puisque ça vous démantibulait le tempérament. Aussi, on rencontrait un tas de gouapes, qui ne voulaient pas vous lâcher le coude : on gobelottait malgré soi, on se trouvait dans toutes sortes de fourbis, on finissait par se laisser pincer, et raide ! Ah ! fichtre non ! ça ne lui arriverait plus ; il n’entendait pas laisser ses bottes chez le mastroquet, à la fleur de l’âge. Mais, après le déjeuner, il se requinquait, poussant des hum ! hum ! pour se prouver qu’il avait encore un creux. Il commençait à nier la noce de la veille, un peu d’allumage peut-être. On n’en faisait plus des comme lui, solide au poste, une poigne du diable, buvant tout ce qu’il voulait sans cligner un œil. Alors, l’après-midi entière, il flânochait dans le quartier. Quand il avait bien embêté les ouvrières, sa femme lui donnait vingt sous pour qu’il débarrassât le plancher.
Emile Zola — L’Assommoir -
D’autres avant lui nous avaient entraînés sur tous les océans et sur tous les fleuves. Mais personne que Loti n’a éclairé pour nous les ténèbres de ces cœurs sauvages : Yves, Ramuntcho, spahis, quartiers-maîtres, pêcheurs, êtres frustes, oiseaux farouches, grands albatros, qu’il a un instant capturés et retenus. Loti avait certes le droit, comme il le fit, de haïr le naturalisme : l’œuvre d’un Zola, d’un Maupassant, calomnie le paysan et l’ouvrier. Lui seul, à travers les grossièretés, les brutalités de surface, a atteint cette âme vierge du peuple, cette terre inconnue dont aucune culture n’a changé l’aspect éternel, cette mer qui, en dépit des pires violences, a sa douceur secrète, sa bonté sans ruse, ses longues fidélités.
Mauriac — Le Roman -
Ceux qui gaspillent leur sensibilité à tort et à travers n'en ont plus quand il faut en avoir.
Milan Kundera — Jacques et son maître -
ALCESTE :Non : elle est générale, et je hais tous les hommes : Les uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants,Et les autres, pour être aux méchants complaisantsEt n'avoir pas pour eux ces haines vigoureusesQue doit donner le vice aux âmes vertueuses.De cette complaisance on voit l'injuste excèsPour le franc scélérat avec qui j'ai procès : Au travers de son masque on voit à plein le traître ;Partout il est connu pour tout ce qu'il peut être ; Et ses roulements d'yeux et son ton radouci N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici. On sait que ce pied-plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est poussé dans le monde, Et que par eux son sort de splendeur revêtu Fait gronder le mérite et rougir la vertu. Quelques titres honteux qu'en tous lieux on lui donne,Son misérable honneur ne voit pour lui personne ; Nommez-le fourbe, infâme et scélérat maudit, Tout le monde en convient et nul n'y contredit. Cependant sa grimace est partout bienvenue : On l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue ; Et s'il est, par la brigue, un rang à disputer, Sur le plus honnête homme on le voit l'emporter. Têtebleu ! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures ;Et parfois il me prend des mouvements soudains De fuir dans un désert l'approche des humains.
Molière — Le Misanthrope