Accueil > Citations > Citations sur la traverse
Il y a 27 citations sur la traverse.
Sans doute faudra-t-il reparcourir le chemin en arrière, revenir aux après-midi éperdus de vos dix ans – vos premières embuscades, vos premiers coups. Vos secrets serrés dans de petits papiers. Rebrousser chemin vers ce noir impalpable de l’enfance qui vous fait pleurer sans bruit. Recoller une à une les images de tout petits morceaux de vies, vibrations au ralenti : balançoire, trahison, chute, léger vertige, juxtaposition de certitudes dégrafées au réel. Au final, il ne vous reste dans la main presque rien, une poignée de souvenirs, quelques lieux, deux trois prénoms – au milieu quelque part se trouve votre nom, chuchoté tout bas. Ce nom-là ne vous appartient pas, vous ne le connaissez pas. Il nous fonde et vous traverse. Certains appellent ça l’inconscient. D’autres encore n’y croient pas. Vous croyez l’entrevoir, mais c’est lui qui vous regarde. Anne Dufourmantelle — Éloge du risque
[…] ; enfin, l'on n'a que des boulons d'assemblage ; les croix de Saint-André même sont prises chacune aux extrémités et en deux points intermédiaires entre les traverses qui les moisent. M. Debonnefoy — « Emploi des moises dans la construction des wagons »
Il a eu bien des traverses.
Aussi, les localités que le cortège traverse à vive allure ne se livrent-elles, dans l’ensemble, à aucune manifestation. Seuls, des « gaullistes » vigilants applaudissent à tout hasard. De Gaulle — Mémoires de guerre
Muni d'odeurs passeports valables, le 327e mâle traverse sans encombre leurs postes de filtrage. Les soldates sont calmes. On sent que les grandes guerres territoriales n'ont pas encore commencé. Tout près maintenant de son but, il présente ses identifications aux fourmis concierges puis pénètre dans l'ultime couloir menant à la loge royale. Sur le seuil il s'arrête, écrasé par la beauté qui se dégage de ce lieu unique. C'est une grande salle circulaire construite selon les règles architecturales et géométriques très précises que les reines mères transmettent à leurs filles d'antenne à antenne. La voûte principale mesure douze têtes de haut sur trente-six de diamètre (la tête est l'unité de mesure de la Fédération ; une tête équivaut à trois millimètres d'unité de mesure courante humaine). Des pilastres de ciments rares soutiennent ce temple insecte, qui, avec la forme concave de son sol, est conçu pour que les molécules odorantes émises par les individus rebondissent le plus longtemps possible sans imprégner les murs. C'est un remarquable amphithéâtre olfactif. Au centre repose une grosse dame. Elle est couchée sur le ventre et lance de temps en temps sa patte vers une fleur jaune. La fleur se referme parfois sèchement. Mais la patte est déjà retirée. Bernard Werber — Les Fourmis
Je traverse deux pièces dont la seconde assez vaste, et me trouve dans une troisième plus vaste encore. Gide — Journal
Elle traverse les vitres des appartements du quartier, rougissant même le plafond de la salle à manger, pendant qu'au pays d'Hitachi les écoliers se lèvent dans leur costume bleu marine, leur collation de la demi-journée dans une boîte métallique au bout du bras… Sylvie Gracia — Les Nuits d'Hitachi
Dans cette œuvre, l’auteur imagine le personnage d’Émile, un enfant qu’il aurait à élever. Il expose ainsi les principes qui le guideraient pour lui faire découvrir la vie et le monde. Je ne conçois qu’une manière de voyager plus agréable que d’aller à cheval ; c’est d’aller à pied. On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. On observe tout le pays ; on se détourne à droite, à gauche ; on examine tout ce qui nous flatte ; on s’arrête à tous les points de vue. Aperçois-je une rivière, je la côtoie ; un bois touffu, je vais sous son ombre ; une grotte, je la visite ; une carrière, j’examine les minéraux. Partout où je me plais, j’y reste. À l’instant que je m’ennuie, je m’en vais. Je ne dépends ni des chevaux ni du postillon. Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes ; je passe partout où un homme peut passer ; je vois tout ce qu’un homme peut voir ; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. Si le mauvais temps m’arrête et que l’ennui me gagne, alors je prends des chevaux. Si je suis las... Mais Émile ne se lasse guère ; il est robuste ; et pourquoi se lasserait-il ? Il n’est point pressé. S’il s’arrête, comment peut-il s’ennuyer ? Il porte partout de quoi s’amuser. Il entre chez un maître, il travaille ; il exerce ses bras pour reposer ses pieds. Voyager à pied, c’est voyager comme Thalès, Platon et Pythagore. J’ai peine à comprendre comment un philosophe peut se résoudre à voyager autrement, et s’arracher à l’examen des richesses qu’il foule aux pieds et que la terre prodigue à sa vue. Qui est-ce qui, aimant un peu l’agriculture, ne veut pas connaître les productions particulières au climat des lieux qu’il traverse, et la manière de les cultiver ? Qui est-ce qui, ayant un peu de goût pour l’histoire naturelle, peut se résoudre à passer un terrain sans l’examiner, un rocher sans l’écorner, des montagnes sans herboriser, des cailloux sans chercher des fossiles ? Vos philosophes de ruelles étudient l’histoire naturelle dans des cabinets ; ils ont des colifichets ; ils savent des noms, et n’ont aucune idée de la nature. Mais le cabinet d’Émile est plus riche que ceux des rois ; ce cabinet est la terre entière. Chaque chose y est à sa place : le naturaliste qui en prend soin a rangé le tout dans un fort bel ordre : Daubenton ne ferait pas mieux. Combien de plaisirs différents on rassemble par cette agréable manière de voyager ! sans compter la santé qui s’affermit, l’humeur qui s’égaye. J’ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants ; et les piétons toujours gais, légers et contents de tout. Combien le cœur rit quand on approche du gîte ! Combien un repas grossier paraît savoureux ! Avec quel plaisir on se repose à table ! Quel bon sommeil on fait dans un mauvais lit ! Quand on ne veut qu’arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. Jean-Jacques Rousseau — Émile ou de l’éducation
Et les loques musicales y volent emportées par un vent qui ne vente pas. Je dresse l’oreille, ma voisine éclate de rire, sanglote. C’est faux. Elisabeth et Gaby dorment. Leur silence traverse la cloison qui nous sépare. Je l’écoute. C’est un vrai silence. Les cabines se taisent. Les machines secouent ce silence en musique, me secouent au point que je crois que mon cœur bat la chamade et qu’il me secoue. Jean Cocteau — Maalesh
Le comte des Essarts, parti de Versailles le 9 Février, pour se rendre à sa terre des Essarts, ayant trouvé que la route de traverse de Damville aux Essarts étoit impraticable & dangereuse par la surabondance des neiges, se vit forcé de rester plusieurs jours à Damville chez le procureur fiscal. Journal politique ou gazette des gazettes — mars
Après environ trois semaines d'attente, en raison de l'absence de traversier, les véhicules peuvent maintenant traverser le fleuve, entre Notre-Dame-des-Sept-Douleurs et L’Isle-Verte. Une traverse a eu lieu samedi après-midi à 14h 45. ICI Radio-Canada Télé — Île Verte : les véhicules peuvent à nouveau traverser
J’avais pris par la traverse qui raccourcit de moitié la distance de la gare à chez moi... Octave Mirbeau — Le colporteur
Aucun mortel ne traverse intact sa vie sans payer. Eschyle — Les choéphores
Chaque journée est un élan qui traverse l’histoire. Jim Morrison — Wilderness
La vie est un Dimanche triste et morne, mais il faut qu’on la traverse. Anonyme
Une véritable pensée ne traverse pas l’esprit. Ylipe — Textes sans paroles
Ennui. Un désert qui me traverse. Maurice Chapelan — Amoralités familières
L’oppression de sexe traverse les classes sociales. Coline Serreau — Interview - Octobre 2001
Le bonheur est un chien qui traverse une quatre voies. Cali
La solitude est riche quand on la traverse et que quelqu'un nous attend. Pauline Michel — Mirage