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Citations sur le voyageur
Il y a 31 citations sur le voyageur.
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Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York, c’est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n’est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide là, pas baisante du tout, raide à faire peur.
Louis-Ferdinand Céline — Voyage au bout de la nuit -
Bel homme, hâbleur, faisant sonner haut ses éperons, portant des favoris rejoints aux moustaches, les doigts toujours garnis de bagues et habillé de couleurs voyantes, il avait l’aspect d’un brave, avec l’entrain facile d’un commis voyageur.
Gustave Flaubert — Madame Bovary -
[...] j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine...
Marcel Proust — Du côté de chez Swann -
Zénon douta toujours si quelqu'un avait averti le prieur des Cordeliers, ou si au contraire celui-ci en offrant à un voyageur de monter dans son coche à Senlis savait avoir affaire au philosophe dont on brûlait sur la place publique un ouvrage fort controversé.
Marguerite Yourcenar — L'Œuvre au Noir -
Le Torrent et la RivièreAvec grand bruit et grand fracasUn Torrent tombait des montagnes :Tout fuyait devant lui ; l'horreur suivait ses pas,Il faisait trembler les campagnes.Nul voyageur n'osait passerUne barrière si puissante :Un seul vit des voleurs, et se sentant presser,Il mit entre eux et lui cette onde menaçante.Ce n'était que menace, et bruit, sans profondeur ;Notre homme enfin n'eut que la peur.Ce succès lui donnant courage,Et les mêmes voleurs le poursuivant toujours,Il rencontra sur son passageUne Rivière dont le coursImage d'un sommeil doux, paisible et tranquilleLui fit croire d'abord ce trajet fort facile.Point de bords escarpés, un sable pur et net.Il entre, et son cheval le metA couvert des voleurs, mais non de l'onde noire :Tous deux au Styx allèrent boire ;Tous deux, à nager malheureux,Allèrent traverser, au séjour ténébreux,Bien d'autres fleuves que les nôtres.Les gens sans bruit sont dangereux ;Il n'en est pas ainsi des autres.
Jean de La Fontaine — Le Torrent et la Rivière -
Dans les premiers jours du mois d’octobre 1815, une heure environ avant le coucher du soleil, un homme qui voyageait à pied entra dans la petite ville de Digne. Les rares habitants qui se trouvaient en ce moment à leurs fenêtres ou sur le seuil de leurs maisons regardaient ce voyageur avec une sorte d’inquiétude. Il était difficile de rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. C’était un homme de moyenne taille, trapu et robuste, dans la force de l’âge. Il pouvait avoir quarante-six ou quarante huit ans. Une casquette à visière de cuir rabattue cachait en partie son visage brûlé par le soleil et le hâle et ruisselant de sueur. Sa chemise de grosse toile jaune, rattachée au col par une petite ancre d’argent, laissait voir sa poitrine velue ; il avait une cravate tordue en corde, un pantalon de coutil bleu, usé et râpé, blanc à un genou, troué à l’autre, une vieille blouse grise en haillons, rapiécée à l’un des coudes d’un morceau de drap vert cousu avec de la ficelle, sur le dos un sac de soldat fort plein, bien bouclé et tout neuf, à la main un énorme bâton noueux, les pieds sans bas dans des souliers ferrés, la tête tondue et la barbe longue.
Victor Hugo — Les Misérables -
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant sur les gouffres amers.A peine les ont-ils déposés sur les planches,Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,Laissent piteusement leurs grandes ailes blanchesComme des avirons traîner à côté d’eux.Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !L’un agace son bec avec un brûle-gueule,L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !Le Poète est semblable au prince des nuéesQui hante la tempête et se rit de l’archer ;Exilé sur le sol au milieu des huées,Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire — Les Fleurs du mal -
Tu es sur le point de commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si une nuit d’hiver un voyageur. Détends-toi. Recueille-toi. Chasse toute autre pensée de ton esprit. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. Il vaut mieux fermer la porte ; là-bas la télévision est toujours allumée. Dis-le tout de suite aux autres : « Non, non, je ne veux pas regarder la télévision. » Lève la voix, sinon ils ne t’entendront pas : « Je suis en train de lire ! Je ne veux pas être dérangé. » Il se peut qu’ils ne t’aient pas entendu avec tout ce bazar ; dis-le à haute voix, crie : « Je vais commencer le nouveau roman d’Italo Calvino ! » Ou si tu ne veux pas, ne le dis pas ; espérons qu’ils te laissent tranquille.
Italo Calvino — Si une nuit d’hiver un voyageur -
Je te vois d'ici deux ans, rougeaud, courtaud, avec une dilatation d'estomac, de grosses fesses, double menton, une petite moustache de commis voyageur et des joues soufflées, salies de poil. Bref, un vrai homme à femmes. Et je te répète que ça viendra très vite
Marcel Aymé — Travelingue -
La troupe voyageuse, qui ne s’était arrêtée à Worringen que pour déjeuner, arriva vers les quatre heures du soir à Neufs.
Alexandre Dumas — Othon l’archer -
À toute allure les autobus, les omnibus et les charrettes de commissionnaires voituraient malles et valises vers la gare ; sur les quais envahis, l'exode des hiverneurs d'élite se heurtait à la bousculade des voyageurs de toute espèce.
Paul Margueritte — Jouir -
Avis au public : un voyageur lyonnais qui fait son état du commerce, et qui jouit d'une fortune assez considérable , a une fille à marier.
Marc Antoine Madeleine Désaugiers — Avis au public -
Nicolas Perrot partage la vie des autres voyageurs – il navigue comme eux, bivouaque comme eux, joue probablement aux cartes comme eux, jeu où l'on s'endette vite en peaux de castor ou de loutre, il participe à des rituels indiens, etc. –, mais dans ses écrits... Gilles Havard
L'Amérique fantôme -
Oui, mesdames et messieurs, je suis un voyageur de commerce et même un commis-voyageur, comme on disait du temps de Balzac
Bloy — Journal -
Ainsi la voyageuse des nuits, la lune, semble garder dans les plaines du ciel les nuages qu'elle mène avec elle
Chateaubriand — Natchez -
Le vrai voyageur ne doit avoir aucun objectif.
Gao Xingjian — La montagne de l'âme -
La vieillesse est une voyageuse de nuit : la terre lui est cachée ; elle ne découvre plus que le ciel.
François René de Chateaubriand — Le Génie du christianisme -
La vie est un voyageur qui laisse traîner son manteau derrière lui, pour effacer ses traces.
Louis Aragon — Les voyageurs de l’impériale -
Le plus lourd bagage pour un voyageur, c’est une bourse vide.
Proverbe allemand -
L'homme : c'est un voyageur qui finit avec sa route.
Antoine de Rivarol -
Le voyageur est encore ce qui importe le plus dans un voyage.
André Suarès -
Le voyageur qui n'a rien passera en chantant devant les voleurs.
Juvénal — Satires -
Le voyageur doit frapper à toutes les portes avant de parvenir à la sienne.
Rabindranàth Tagore — L'Offrande lyrique -
Le paysan prie qu’il pleuve, le voyageur qu’il fasse beau, et les dieux hésitent.
Proverbe chinois -
Oublié dans son pays, inconnu ailleurs, tel est le destin du voyageur.
Marcel Carné — Les Visiteurs du soir -
Conduis-toi sur la terre comme un voyageur et comme un étranger que les affaires du monde ne regardent aucunement.
Gérard de Groote -
Le sentier est unique pour tous, les moyens d'atteindre le but varient avec chaque voyageur.
Proverbe tibétain -
Caméra - Merveilleux instrument de tourisme auquel le voyageur fait voir le pays avant de le voir lui-même.
Pierre Daninos — Vacances à tous prix -
Tout lecteur est soit un voyageur qui fait une pause ou quelqu’un qui rentre chez lui.
Alberto Manguel — La Bibliothèque, la nuit -
J’ai surtout été un voyageur immobile, ce qui a permis à mon imagination de se développer.
Yves Saint Laurent — La Croix du 26 janvier 2007 -
La pègre est de nature et de nécessité voyageuse, le sol honnête lui manque toujours sous le pied.
Jacques Sauriol — Le désert des lacs