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Il y a 209 citations sur l'aussi.
De la musique avant toute chose,Et pour cela préfère l’ImpairPlus vague et plus soluble dans l’air,Sans rien en lui qui pèse ou qui poseIl faut aussi que tu n’ailles pointChoisir tes mots sans quelque mépriseRien de plus cher que la chanson griseOù l’Indécis au Précis se joint.C’est des beaux yeux derrière des voilesC’est le grand jour tremblant de midi,C’est par un ciel d’automne attiédiLe bleu fouillis des claires étoiles !Car nous voulons la Nuance encor,Pas la Couleur, rien que la nuance !Oh! la nuance seule fianceLe rêve au rêve et la flûte au cor !Fuis du plus loin la Pointe assassine,L’Esprit cruel et le Rire impur,Qui font pleurer les yeux de l’AzurEt tout cet ail de basse cuisine !Prends l’éloquence et tords-lui son cou !Tu feras bien, en train d’énergie,De rendre un peu la Rime assagie.Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?Ô qui dira les torts de la Rime ?Quel enfant sourd ou quel nègre fouNous a forgé ce bijou d’un souQui sonne creux et faux sous la lime ?De la musique encore et toujours !Que ton vers soit la chose envoléeQu’on sent qui fuit d’une âme en alléeVers d’autres cieux à d’autres amours.Que ton vers soit la bonne aventureEparse au vent crispé du matinQui va fleurant la menthe et le thym…Et tout le reste est littérature. Verlaine — L’Art poétique
Père UbuMerdre.Mère UbuOh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.Père UbuQue ne vous assom’je, Mère Ubu !Mère UbuCe n’est pas moi, Père Ubu, c’est un autre qu’il faudrait assassiner.Père UbuDe par ma chandelle verte, je ne comprends pas.Mère UbuComment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?Père UbuDe par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d’Aragon, que voulez-vous de mieux ?Mère UbuComment ! après avoir été roi d’Aragon vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d’estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d’Aragon ?Père UbuAh ! Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.Mère UbuTu es si bête !Père UbuDe par ma chandelle verte, le roi Venceslas est encore bien vivant ; et même en admettant qu’il meure, n’a-t-il pas des légions d’enfants ?Mère UbuQui t’empêche de massacrer toute la famille et de te mettre à leur place ?Père UbuAh ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l’heure par la casserole.Mère UbuEh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccommoderait tes fonds de culotte ?Père UbuEh vraiment ! et puis après ? N’ai-je pas un cul comme les autres ?Mère UbuÀ ta place, ce cul, je voudrais l’installer sur un trône. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l’andouille et rouler carrosse par les rues.Père UbuSi j’étais roi, je me ferais construire une grande capeline comme celle que j’avais en Aragon et que ces gredins d’Espagnols m’ont impudemment volée.Mère UbuTu pourrais aussi te procurer un parapluie et un grand caban qui te tomberait sur les talons.Père UbuAh ! je cède à la tentation. Bougre de merdre, merdre de bougre, si jamais je le rencontre au coin d’un bois, il passera un mauvais quart d’heure.Mère UbuAh ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un véritable homme.Père UbuOh non ! moi, capitaine de dragons, massacrer le roi de Pologne ! plutôt mourir !Mère Ubu (à part).Oh ! merdre ! (Haut.) Ainsi tu vas rester gueux comme un rat, Père Ubu.Père UbuVentrebleu, de par ma chandelle verte, j’aime mieux être gueux comme un maigre et brave rat que riche comme un méchant et gras chat.Mère UbuEt la capeline ? et le parapluie ? et le grand caban ?Père UbuEh bien, après, Mère Ubu ? (Il s’en va en claquant la porte.)Mère Ubu (seule).Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant l’avoir ébranlé. Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je reine de Pologne. Alfred Jarry — Ubu Roi
Oh Madame, j'ai fait, de mon côté, dans ce rocher de Saint-Jouin, une pêche que je veux aussi rapporter chez moi. Guy de Maupassant — Pierre et Jean
Je pourrais aussi mentionner les deux vieilles dames, Mme Fabrizio aux cheveux teints presque rouges qui était en passe de devenir chauve sur le dessus du crâne, et Mme Olive dont je trouvais qu'elle portait bien son nom car elle était petite et ronde comme une olive. Christian Garcin — J'ai grandi
Marie, vous avez la joue aussi vermeilleQu'une rose de mai, vous avez les cheveuxDe couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,Gentement tortillés tout autour de l'oreille. Pierre de Ronsard — Vous avez la joue aussi vermeille
L'univers renaît chaque matin, tout comme nous autres, et cela éveille en moi un enthousiasme tel que certains matins, je me réveille avant le point du jour, et je me dis que le soleil va bientôt se lever, et que tout sera tout neuf, et que je vais me renouveler moi aussi, avec tout ce qui se renouvelle, et que je pourrai voir, lire, apprendre des choses que j'ignore… Orhan Pamuk — La maison du silence
Les heures passèrent. Dehors, il pleuvait une complainte d’adieux. Elle se farda, utilisa des étoffes, se déguisa. Durant toute la nuit, une ingéniosité diabolique peupla la chambre de femmes venues de toutes contrées, insinuantes, expertes ou naïves, tourmentées, buveuses de saccades. Vers le matin, les femmes disparurent et deux hommes s’effrénaient devant le grand miroir au flamboiement des bûches.L’épuisement passé, il se leva, toucha distraitement les seins d’Adrienne.– Ils te plaisent ? Lui demanda-t-elle avec une maternité étrange. Tu vois, ils commencent à tomber. Je suis devenue une vieille femme. (Songeant à la jeune rivale, elle écrasa, abaissa les seins.) Encore mieux ainsi. (Elle rit.) Je suis vieille. Il faut aller de plus en plus souvent chez le dentiste. Et tout le reste ! Les articulations qui craquent, les cheveux qui se dessèchent, la peau si glorieuse à quatre heures du matin, l’haleine. Je suis fâchée de te faire de la peine. Mon pauvre chéri qui boude.Elle rit. Mais Solal n’écoutait pas et songeait à Aude. Pourquoi, lorsqu’elle était entrée avec son père, avait-il accentué le balancement maudit et avait-il feint de ne pas la reconnaître ? Il n’était même pas fou, il était lucide à ce moment-là. Quel démon plus fort que lui l’avait possédé à ce moment ? Et il ne la verrait plus. Ô son regard, le soir des grandes fiançailles, le geste gauche et le sourire timide avec lesquels elle s’était dévoilée. Quel démon l’avait poussé à hausser les épaules, à faire ce sourire peureux ? Et maintenant, elle gardait l’image dégoûtante de ces deux balanceurs d’Orient qui crevaient de peur devant la fille d’Europe.Il effaça cette pensée, ne voulu pas savoir ce qu’il allait faire et ouvrit le tiroir. Mais elle fut plus prompte que lui, s’élança, saisit sa main, et le revolver qu’il tenait. La balle effleura le front qui saigna. Il s’abattit.La femme nue prit sur ses genoux l’homme nu. Elle baisa les deux plaies, le calma, le berça tout en songeant que la nuit, depuis si longtemps prévue par elle, était arrivée, nuit pareille aux nuits des hivers passés et des hivers qui viendraient lorsqu’elle ne serait plus.Elle regardait le beau corps blessé et il lui semblait tenir sur ses genoux un grand fils évanoui, irresponsable, frappé par les hommes, condamné, trop vivant, irrémédiablement vaincu. Elle pensait à sa propre vie manquée. Elle n’avait pas su se faire aimer. Elle n’avait jamais rien su. Peut-être la faute de son père et l’effroi qu’elle avait de lui dans son enfance ? Cette paralysie, cette passivité. Les autres, celles qui savaient se faire aimer, étaient superficielles. Elle aurait pu aussi, mais elle avait préféré la servitude. Servante, depuis le soir où l’adolescent était entré dans sa chambre jusqu’à cette dernière nuit. Et maintenant impossible de recommencer. C’était l’autre, Aude, qui l’aurait. Si l’autre ne l’empêchait pas de vaincre, tout était bien. Il deviendrait Solal et un grand homme. Mais personne ne viendrait confier à sa tombe les victoires de l’aimé. Tout de même, elle aurait su avant les autres. Avant les autres, elle avait deviné l’attente et l’espoir de cet homme si simple, si bon en réalité, si pur et qui cachait sa naïveté sous des rires et des étrangetés. Et si elle se trompait, s’il devait n’être qu’un homme comme les autres hommes, du moins elle garderait son illusion jusqu’à la fin et personne non plus ne viendrait la détromper Albert Cohen — Solal – Éditions Gallimard 1930
Aussi, les localités que le cortège traverse à vive allure ne se livrent-elles, dans l’ensemble, à aucune manifestation. Seuls, des « gaullistes » vigilants applaudissent à tout hasard. De Gaulle — Mémoires de guerre
Ils sont plus malins que vous, mais je suis aussi maligne qu’eux. Dumas fils — Ami femmes
À peine débarquée à Chartres, Élodie se montrait étonnante, aussi énergique et maline que Nénesse. Elle avait roulé son père, elle tenait déjà la maison. Emile Zola — La Terre
Selon moi, il n'était pas aussi méchant qu'il s'en donnait l'air. Selon moi, il avait seulement les nerfs à fleur de peau. Ernest Hemingway — En avoir ou pas
Et c'est aussi un plaisir très grand que de voir une certaine hardiesse et licence en de tels esprits qui légitiment d'un mot les opinions que nous aurions voulu avoir et que nous avions repoussées [...] Marcel Proust — Jean Santeuil
Cependant pour beaucoup la liberté ne prend encore que la figure de la licence, les orgies et les crimes des grandes dames et des courtisanes italiennes sont demeurés légendaires. Cette licence est aussi la principale liberté qu'on rencontre dans les siècles suivants parmi les femmes que leur rang ou leur fortune affranchissent de la morale courante [...] Simone de Beauvoir — Le deuxième sexe
MADAME,Ce n’est pas sans sujet que je mets votre illustre nom à la tête de cet ouvrage. Et de quel autre nom pourrais-je éblouir les yeux de mes lecteurs, que de celui dont mes spectateurs ont été si heureusement éblouis ? On savait que VOTRE ALTESSE ROYALE avait daigné prendre soin de la conduite de ma tragédie ; on savait que vous m’aviez prêté quelques-unes de vos lumières pour y ajouter de nouveaux ornements ; on savait enfin que vous l’aviez honorée de quelques larmes dès la première lecture que je vous en fis. […] Pardonnez-moi, MADAME, si j’ose me vanter de cet heureux commencement de sa destinée. Il me console bien glorieusement de la dureté de ceux qui ne voudraient pas s’en laisser toucher. Je leur permets de condamner l’Andromaque tant qu’ils voudront, pourvu qu’il me soit permis d’appeler de toutes les subtilités de leur esprit au cœur de VOTRE ALTESSE ROYALE.Mais, MADAME, ce n’est pas seulement du cœur que vous jugez de la bonté d’un ouvrage, c’est avec une intelligence qu’aucune fausse lueur ne saurait tromper. Pouvons-nous mettre sur la scène une histoire que vous ne possédiez aussi bien que nous ? pouvons-nous faire jouer une intrigue dont vous ne pénétriez tous les ressorts ? et pouvons-nous concevoir des sentiments si nobles et si délicats qui ne soient infiniment au-dessous de la noblesse et de la délicatesse de vos pensées ? Racine — Andromaque
[…] L’œuvre littéraire de Zola est immense. Vous venez d’entendre le président de la Société des gens de lettres en définir le caractère avec une admirable précision. Vous avez entendu le ministre de l’Instruction publique en développer éloquemment le sens intellectuel et moral. Permettez qu’à mon tour je la considère un moment devant vous.Messieurs, lorsqu’on la voyait s’élever pierre par pierre, cette œuvre, on en mesurait la grandeur avec surprise. On admirait, on s’étonnait, on louait, on blâmait. Louanges et blâmes étaient poussés avec une égale véhémence. On fit parfois au puissant écrivain (je le sais par moi-même) des reproches sincères, et pourtant injustes. Les invectives et les apologies s’entremêlaient. Et l’œuvre allait grandissant.Aujourd’hui qu’on en découvre dans son entier la forme colossale, on reconnaît aussi l’esprit dont elle est pleine. C’est un esprit de bonté. Zola était bon. Il avait la grandeur et la simplicité des grandes âmes. Il était profondément moral. Il a peint le vice d’une main rude et vertueuse. Son pessimisme apparent, une sombre humeur répandue sur plus d’une de ses pages cachent mal un optimisme réel, une foi obstinée au progrès de l’intelligence et de la justice. […] Anatole France — Éloge funèbre d’Émile Zola
Car ça vaut le coup, la dépense du voyage, et ça vaut le coup aussi, le mépris sur le visage du militaire au poste-frontière qui te demande si tu es bien la personne du passeport, quand après ça tu déballes sur ton bout de trottoir ce que tu vas écouler sans quasiment bouger tes fesses d'où tu les as posées. Marc Trillard — Le Maître et la mort
Mon âme a son secret, // ma vie a son mystère,Un amour éternel // en un moment conçu :Le mal est sans espoir, // aussi j’ai dû le taire,Et celle qui l’a fait // n’en a jamais rien su. Félix Arvers — Sonnet
LE MILAN ET LE ROSSIGNOLAprès que le Milan, manifeste voleur,Eut répandu l'alarme en tout le voisinageEt fait crier sur lui les enfants du village,Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur.Le héraut du printemps lui demande la vie :« Aussi bien que manger en qui n'a que le son ?Écoutez plutôt ma chanson ;Je vous raconterai Térée et son envie.— Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?— Non pas, c'était un Roi dont les feux violentsMe firent ressentir leur ardeur criminelle :Je m'en vais vous en dire une chanson si belleQu'elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »Le Milan alors lui réplique :« Vraiment, nous voici bien : lorsque je suis à jeun,Tu me viens parler de musique.— J'en parle bien aux Rois. — Quand un roi te prendra,Tu peux lui conter ces merveilles.Pour un Milan, il s'en rira :Ventre affamé n'a point d'oreilles. Jean de La Fontaine — Fables
Le en n'est pas un descriptif intérieur-extérieur, il joue un rôle purement instrumental : on dira en pour tout nouveau moyen de locomotion, en tricycle si la machine a trois roues, en side-car, et aussi, par pure logique fonctionnelle, en tandem (et jamais à tandem). Cela montre bien que dans l'esprit du locuteur en n'a pas la connotation « dedans-dehors » mais seulement « par le moyen de ». Claude Duneton — Le Figaro
Quand Julius et moi réintégrons notre chambre, elle est nickel. Jamais été aussi propre depuis des années. Daniel Pennac — Au bonheur des ogres