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Il y a 1016 citations sur le dans.
Elle avait soixante-dix-huit ans, encore solide comme sont les vieillards des hautes terres elle faisait chaque jour deux kilomètres aller et deux kilomètres retour dans des chemins scabreux pour aller à la route où passait « le piéton », c'est-à-dire le facteur rural (qui était à vélo d'ailleurs). Jean Giono — Provence
Alors un bruit bizarre se fit entendre et, comme les bras s'en venaient à la suite des épaules, les mains se montrèrent à la suite des bras et, dans les mains, la queue d'une casserole, et, au bout de la queue, la casserole elle-même, qui contenait un lapin sauté. Guy de Maupassant — La Main gauche
[…] Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vueUn trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;Je sentis tout mon corps et transir et brûler ; […] Racine — Phèdre
Son emprisonnement à Fénestrelles, son exil forcé dès le début du mouvement insurrectionnel, à la suite de son évasion spectaculaire, l'avaient placé dans la situation du héros pur. Jean Giono — Le bonheur fou
Pour en revenir à la petite bouchère, poursuit Britta, je sais qu'elle est bonne élève, on me l'a dit. Dans la vie de Britta il y a les bons et les mauvais élèves. Hélène Bessette — Materna
Les soldats prirent d'assaut les camions et la foule se dispersa; hommes, femmes, enfants, vieillards, ils étaient tous vêtus de noir et ils cuisaient à l'étouffée dans leurs beaux habits de deuil; en auto, en carriole, en vélo, à motocyclette, à pied, il en était venu de tous les villages… Simone de Beauvoir — Les Mandarins
Le en n'est pas un descriptif intérieur-extérieur, il joue un rôle purement instrumental : on dira en pour tout nouveau moyen de locomotion, en tricycle si la machine a trois roues, en side-car, et aussi, par pure logique fonctionnelle, en tandem (et jamais à tandem). Cela montre bien que dans l'esprit du locuteur en n'a pas la connotation « dedans-dehors » mais seulement « par le moyen de ». Claude Duneton — Le Figaro
Dans le tumulte, elle entendit les cris terribles que poussait le prince pour se faire obéir et qui, loin d'apaiser son monde, attisaient la bataille. François-Régis Bastide — Les Adieux
La lune blancheLuit dans les bois ;De chaque branchePart une voixSous la ramée… […] Paul Verlaine — La Lune blanche
LE MILAN ET LE ROSSIGNOLAprès que le Milan, manifeste voleur,Eut répandu l'alarme en tout le voisinageEt fait crier sur lui les enfants du village,Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur.Le héraut du printemps lui demande la vie :« Aussi bien que manger en qui n'a que le son ?Écoutez plutôt ma chanson ;Je vous raconterai Térée et son envie.— Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?— Non pas, c'était un Roi dont les feux violentsMe firent ressentir leur ardeur criminelle :Je m'en vais vous en dire une chanson si belleQu'elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »Le Milan alors lui réplique :« Vraiment, nous voici bien : lorsque je suis à jeun,Tu me viens parler de musique.— J'en parle bien aux Rois. — Quand un roi te prendra,Tu peux lui conter ces merveilles.Pour un Milan, il s'en rira :Ventre affamé n'a point d'oreilles. Jean de La Fontaine — Fables
Sur le fond de sa déclaration à l'Assemblée nationale, Édouard Philippe entre dans le concret mais j'ai trois reproches. Quand on veut mobiliser une opinion publique confinée, il faut tracer un chemin d'espoir. Français confiné n'a pas d'oreilles, ai-je envie de dire pour détourner une expression connue (Ventre affamé n'a pas d'oreilles, NDLR). Interview de Roger Karoutchi — www.lepoint.fr
A 96 ans, tous les mois, il va consulter une voyante célèbre pour se faire lire son avenir dans une boule de cristal. Romain Gary — Vie et mort d'Émile Ajar
Il a dit quelque part, dans une chanson adressée au général Sébastiani : Je suis un sou de bon aloi. De bon aloi, nous le voulons bien, mais de quelle époque ? De l’époque où le sou portait d’un côté : République française, et de l’autre, Napoléon Empereur. Eugène Pelletan — Une étoile filante
C'est dans ce bienheureux centre où si le ventre affamé qui n'a point d'oreilles pouvait parler, il dirait bien, n'en déplaise aux puissances de la terre, que messieurs les chartiers savourent des plaisirs dont les rois et les princes ne sont pas capables. Théophile de Viau — Libertins du XVIIᵉ siècle
Dans le vieux parc solitaire et glacéDeux formes ont tout à l’heure passé.Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,Et l’on entend à peine leurs paroles.Dans le vieux parc solitaire et glacéDeux spectres ont évoqué le passé. […] Paul Verlaine — Colloque sentimental
Je demandai à Badu que nous remettions notre rencontre au samedi suivant, me préparant ainsi à poser un lapin à Jaareetu, car, dans mon esprit, il n’était pas question qu’une tierce personne soit présente ce jour-là à notre tête-à-tête. Khadi Fall — Senteurs d’hivernage
Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,Chio, qu’ombrageaient les charmilles,Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefoisUn chœur dansant de jeunes filles.Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,Courbait sa tête humiliée ;Il avait pour asile, il avait pour appuiUne blanche aubépine, une fleur, comme luiDans le grand ravage oubliée. Victor Hugo — L’Enfant
J’aurai des gens, un hôtel, une maison, je serai la reine d’autant de fêtes qu’il y a de semaines dans l’année. Honoré de Balzac — Honorine
C’est un trou de verdure où chante une rivièreAccrochant follement aux herbes des haillonsD’argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme :Nature, berce-le chaudement : il a froid.Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrineTranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Arthur Rimbaud — Le dormeur du Val
Voici venir les temps où vibrant sur sa tigeChaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,Du passé lumineux recueille tout vestige !Le soleil s’est noyé dans son sang qui se figeTon souvenir en moi luit comme un ostensoir ! Charles Baudelaire — Harmonie du soir