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Il y a 373 citations sur le faire.
S’ils avaient eu un bébé la seconde année de leur mariage, il serait probablement en cinquième. Ses parents se partageraient la besogne latin, mathématiques, langues vivantes, pour lui faire répéter ses leçons en fin de journée. Un fils de onze ans. Pauline avait souvent imaginé son visage lèvre supérieure retroussée en chapeau de gendarme, cheveux hérissés, dents écartées (les dents du bonheur), taches de rousseur. Thérèse de Saint Phalle — Le Tournesol
Sur quel point su globe était-on ?... Les instruments manquant, on ne pouvait faire le point. La seule chose certaine, c’était qu’on était sur une terre du Pacifique ; il fallait se contenter de ce renseignement pour le moment. Adèle Bourgeois — Némoville
« Il y en a eu une à Cattolica, trois à Rimini, une à Faenza, une à Imola, quatre entre Bologne, Modène et Ancora, donc. »Loris soulève ses lunettes et serre les paupières, levant et baissant la tête pour faire le point sur la feuille. Il murmure « Merde, le gamin m'a rayé les bons verres », puis il tapote ses ongles sur la liste et me la passe en la faisant glisser sur mon bureau. Carlo Lucarelli — Loup-Garou
(…) la moitié des officiers sont condamnés à chômer, ne pouvant prendre leur part d’un service qui souvent pèse lourdement sur l’officier de marine. Or, les mécaniciens ne demanderaient pas mieux que d’être admis à ce partage. Mais ils ne savent ni faire le quart, ni faire le point, ni commander l’exercice du canon ou des petites armes ; Ministère de la marine et des colonies — La revue maritime et coloniale
Mais il nous semble possible, dès à présent, de faire le point. Nous consacrerons une série d'articles à débrouiller ce mélange complexe de faits et de valeurs, de mythes et de réalités, de reculs et d'avances, de mystifications et de vérités. Jean-Paul Sartre — Situations
De ces étranges jeux de mains volantes comme des insectes dans le soir vert, se dégage une sorte d’horrible obsession, d’inépuisable ratiocination mentale, comme d’un esprit occupé sans cesse à faire le point dans le dédale de son inconscient. Antonin Artaud — Le théâtre et son double
À midi, les officiers se dispensèrent de faire le point. Ils connaissaient leur situation par l’estime, et la terre devait être signalée avant peu. Jules Verne — Une ville flottante
Des océans d'éther personne ne surgira pour te rapatrier. Tu es au large de tout. Tu es naufragé au plein des mers sans orient. Faire le point ? Mais quoi au-delà de l'archipel solaire ? Pourtant tu es hors du cercle. Tu peux te détacher de la roue, supplicié. Pierre Drieu La Rochelle — Fond de cantine
Me remettre en question et faire le point sur ma vie me permet de mieux me protéger d’abord. Me protéger face aux gens narquois, mesquins et manipulateurs qui ont su par le passé profité de ma gentillesse — ce qui m’a d’ailleurs longtemps fait souffrir. Ensuite, faire le point pour me reconstruire. Reconstruire une nouvelle vie sera certainement indispensable. À moi de faire de mon mieux. Enfin, faire le point pour vivre mieux. Nathéo Dillenseger — Tout près du vide
Voilà ce que je nomme une amende honorable, faire amende honorable. M'infliger un désaveu. C'est ce que je nomme être timoré. C'est ma manière d'être timoré. C'est comme ça que je porte la chemise longue, et la corde au cou, la corde de chanvre. C'est comme ça que je tiens mon cierge. Charles Péguy — Notre jeunesse
Je me suis rendue compte qu’il y a des choses qu’on perd et des choses qu’on gagne. Et les choses qu’on gagne il faut en faire sa force, donc non je n’ai pas peur de vieillir Grazia — « Je n’ai pas peur » : Laetitia Casta partage ses craintes face au temps qui passe
Elle leva la tête en haut comme au ciel, et je vis ses grands yeux bleus mouillés comme ceux d'une Madeleine. Pendant qu'elle priait, il prenait le bout de ses longs cheveux et les baisait sans faire de bruit. Alfred de Vigny — Servitude et grandeur militaires
Essayez d’entourer « Je ne suis pas de votre avis ». c’est vrai que ce serait trop brutal. On pourrait le faire précéder d’« Excusez-moi ». « Excusez-moi » c’est ça que vous avez trouvé ? vraiment quelle ingéniosité. « Excusez-moi » pourrait être suivi de « mais ». et même de « là ». « mais là » qui montrerait qu’il s’agit d’un seul point, oui, limité. sinon l’accord serait parfait. « Excusez-moi, mais là ». Nathalie Sarraute — Ouvrez
Ils ne vont pas me faire de mal, m’sieur? Mais non, ma belle. C’est des manières qu’on se donne, tu vois. Profite bien de mes leçons ! Articule ! fit Roger. Jean Amila — À qui ai-je l’honneur… ?
Les bâtiments témoins destinés à préserver cette architecture traditionnelle et à en faire un levier face au changement climatique sont sur la sellette. Ouest-France — 6 septembre 2021
Depuis le début, il savait ce qu’il devait faire, la voie étroite à emprunter. « Profite bien de ces instants. Voilà le cœur de ta vie. Tu ne retrouveras plus jamais cela. Après il n’y aura plus rien pour toi, tu auras eu ta part. » Sylvie Doizelet — L’Amour même
Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir. Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
Boule de suif se remit à rire en chatouillant sa femme et répétant « Si tu savais Oh si tu savais » Mais elle lui prit les mains « Voyons, reste tranquille, mon chéri, si tu ris tant que ça, tu vas te faire du mal. » Et elle l’embrassa, doucement, sur les yeux. Guy de Maupassant — Boule de suif
Avant de les faire cuire, elle leur ôte le gésier. Giono — Regain
Elle ne les entendit pas faire ruisseler des brocs d'eau, éteindre le feu, tousser, rouvrir la fenêtre, partager avec les voisins du deuxième étage l'excitation de la découverte. Marguerite Yourcenar — Denier du rêve