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Il y a 373 citations sur le faire.
Tu me reviendras le lendemain tout meurtri de ses caresses anguleuses et soûl de ses larmes, de ses petits bonnets ginguets, de ses pleurnicheries qui doivent faire de ses faveurs des averses ! Balzac — Cous. Bette
Dans cette œuvre, l’auteur imagine le personnage d’Émile, un enfant qu’il aurait à élever. Il expose ainsi les principes qui le guideraient pour lui faire découvrir la vie et le monde. Je ne conçois qu’une manière de voyager plus agréable que d’aller à cheval ; c’est d’aller à pied. On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. On observe tout le pays ; on se détourne à droite, à gauche ; on examine tout ce qui nous flatte ; on s’arrête à tous les points de vue. Aperçois-je une rivière, je la côtoie ; un bois touffu, je vais sous son ombre ; une grotte, je la visite ; une carrière, j’examine les minéraux. Partout où je me plais, j’y reste. À l’instant que je m’ennuie, je m’en vais. Je ne dépends ni des chevaux ni du postillon. Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes ; je passe partout où un homme peut passer ; je vois tout ce qu’un homme peut voir ; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. Si le mauvais temps m’arrête et que l’ennui me gagne, alors je prends des chevaux. Si je suis las... Mais Émile ne se lasse guère ; il est robuste ; et pourquoi se lasserait-il ? Il n’est point pressé. S’il s’arrête, comment peut-il s’ennuyer ? Il porte partout de quoi s’amuser. Il entre chez un maître, il travaille ; il exerce ses bras pour reposer ses pieds. Voyager à pied, c’est voyager comme Thalès, Platon et Pythagore. J’ai peine à comprendre comment un philosophe peut se résoudre à voyager autrement, et s’arracher à l’examen des richesses qu’il foule aux pieds et que la terre prodigue à sa vue. Qui est-ce qui, aimant un peu l’agriculture, ne veut pas connaître les productions particulières au climat des lieux qu’il traverse, et la manière de les cultiver ? Qui est-ce qui, ayant un peu de goût pour l’histoire naturelle, peut se résoudre à passer un terrain sans l’examiner, un rocher sans l’écorner, des montagnes sans herboriser, des cailloux sans chercher des fossiles ? Vos philosophes de ruelles étudient l’histoire naturelle dans des cabinets ; ils ont des colifichets ; ils savent des noms, et n’ont aucune idée de la nature. Mais le cabinet d’Émile est plus riche que ceux des rois ; ce cabinet est la terre entière. Chaque chose y est à sa place : le naturaliste qui en prend soin a rangé le tout dans un fort bel ordre : Daubenton ne ferait pas mieux. Combien de plaisirs différents on rassemble par cette agréable manière de voyager ! sans compter la santé qui s’affermit, l’humeur qui s’égaye. J’ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants ; et les piétons toujours gais, légers et contents de tout. Combien le cœur rit quand on approche du gîte ! Combien un repas grossier paraît savoureux ! Avec quel plaisir on se repose à table ! Quel bon sommeil on fait dans un mauvais lit ! Quand on ne veut qu’arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. Jean-Jacques Rousseau — Émile ou de l’éducation
Il était tout petit enfant encore quand sa grand-mère lui disait, tout en filant sa quenouille, car il était difficile de le faire tenir en place, et l'on était sûr de le trouver précisément dans l'endroit où il n'aurait pas dû être : « Petit-Pierre, mon garçon, souviens-t'en, pierre qui roule n'amasse pas mousse ! » Félix-Henri — « Pierre qui roule »
Lorsqu’à Rome il ne fut plus permis aux pères de faire mourir leurs enfants, les magistrats infligèrent la peine que le père voulait prescrire. Montesquieu — De l’esprit des lois
Mais comme ce passé continue à exister, sauf en nous à qui il a plu de lui substituer un merveilleux âge d’or, un paradis où tout le monde sera réconcilié, ces souvenirs, ces lettres, sont un rappel à la réalité et devraient nous faire sentir par le brusque mal qu’ils nous font combien nous nous sommes éloignés d’elle dans les folles espérances de notre attente quotidienne. Marcel Proust — À la recherche du temps perdu
Je pose donc qu'une délicatesse élémentaire m'empêche de faire des avances directes sans détour à Mlle Dreyfus, car elle serait blessée dans son sentiment d'égalité, elle croirait que je suis raciste et que je me permets de lui proposer un bout de chemin parce qu'elle est une Noire et que donc « on peut y aller, on est entre égaux » et que j'exploite ainsi notre infériorité et nos origines communes. Romain Gary — Gros-Câlin
DAMIS — Votre Monsieur Tartuffe est bien heureux sans doute.MADAME PERNELLE — C'est un homme de bien, qu'il faut que l'on écoute ;Et je ne puis souffrir sans me mettre en courrouxDe le voir querellé par un fou comme vous.DAMIS — Quoi ? je souffrirai, moi, qu'un cagot de critiqueVienne usurper céans un pouvoir tyrannique,Et que nous ne puissions à rien nous divertir,Si ce beau monsieur-là n'y daigne consentir ?DORINE —S'il le faut écouter, et croire à ses maximes,On ne peut faire rien, qu'on ne fasse des crimes,Car il contrôle tout, ce critique zélé.MADAME PERNELLE — Et tout ce qu'il contrôle, est fort bien contrôlé.C'est au chemin du Ciel qu'il prétend vous conduire ;Et mon fils, à l'aimer, vous devrait tous induire. Molière — Le Tartuffe
Dieu aboie-t-il? qu'il n'est nul besoin de calamités naturelles ou surnaturelles pour la raccourcir davantage, que, d'autre part, la patrie n'a pas trop de tous ses enfants pour les envoyer se faire tuer ailleurs le cas échéant et soyez tranquilles, le cas écherra bien un jour ou l'autre. François Boyer — Dieu aboie-t-il ?
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode.Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers ; et, avant que tu eusses reçu ma lettre, tout serait changé. Montesquieu — Les Lettres persanes
Quant au projet de les ramener à vos principes, j'y trouve plus de zèle que de prudence si vous êtes trop sérieux pour être leur camarade, vous êtes trop jeune pour être leur Mentor, et vous ne devez vous mêler de réformer autrui que quand vous n'aurez plus rien à faire en vous-même. Rousseau — La Nouvelle Héloïse
Je vous trouve hors de chez vous, presque dévêtue, dans un appartement meublé. Qu'êtes-vous venue y faire ? Gui de Maupassant — Bel-Ami
PYRRHUS.Madame, demeurez.On peut vous rendre encor ce fils que vous pleurez.Oui, je sens à regret qu’en excitant vos larmes,Je ne fais contre moi que vous donner des armes ;Je croyais apporter plus de haine en ces lieux.Mais, madame, du moins, tournez vers moi les yeux :Voyez si mes regards sont d’un juge sévère,S’ils sont d’un ennemi qui cherche à vous déplaire.Pourquoi me forcez-vous vous-même à vous trahir ?Au nom de votre fils, cessons de nous haïr.À le sauver enfin c’est moi qui vous convie.Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ?Faut-il qu’en sa faveur j’embrasse vos genoux ?Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous.Je sais de quels serments je romps pour vous les chaînes ;Combien je vais sur moi faire éclater de haines.Je renvoie Hermione, et je mets sur son front,Au lieu de ma couronne, un éternel affront ;Je vous conduis au temple où son hymen s’apprête ;Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête.Mais ce n’est plus, madame, une offre à dédaigner ;Je vous le dis : il faut ou périr, ou régner.Mon cœur, désespéré d’un an d’ingratitude,Ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude.C’est craindre, menacer, et gémir trop longtemps.Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j’attends.Songez-y : je vous laisse, et je viendrai vous prendrePour vous mener au temple où ce fils doit m’attendre ;Et là vous me verrez, soumis ou furieux,Vous couronner, madame, ou le perdre à vos yeux. Racine — Andromaque
Et ce soudain déploiement d'énergie délibérée ébranla l'incrédulité des plus sceptiques mieux que n'aurait pu le faire une quelconque démonstration scientifique sur la valeur de ces veines de charbon. C'était impressionnant. Schomberg fut le seul à résister à la contagion. Joseph Conrad — Victoire
Alors, je dis "non" à tout le reste ! Un homme qui a un métier à exercer ne doit pas s'en laisser distraire pour aller faire la mouche du coche dans les affaires auxquelles il n'entend rien. Moi, j'ai un métier. J'ai à résoudre des problèmes précis, limités, qui sont de mon ressort, et dont souvent dépend l'avenir d'une vie humaine d'une famille, quelquefois. Roger Martin du Gard — Les Thibault
A quelle heure vous levez-vous le matin ? Dix heures ? Pour qui la prenait-il ? Pauline se sentit insultée. Plus tôt. Neuf heures ? C'est tard. Huit heures ? Je peux faire mieux. Sept heures ? Si vous voulez. Thérèse de Saint Phalle — Le Tournesol
Sur ces paroles, qui empruntaient à la bouche d’où elles étaient émanées une autorité sibylline, les matelots se regardèrent furtivement (…).Encouragé par les signes de ses camarades, Pompon-Filasse se décida cependant à faire une nouvelle tentative pour rompre le silence inquiétant de Bertrand.— Maître ? dit-il timidement.— Qu’est-ce qu’il y a, mon garçon ?— C’est y vrai que vous avez servi dans le temps sur le plancher des vaches et que vous vous êtes croché avec les terriens anglais. Edmond Rousseau — La Monongaléha
M. Madinier songea à faire une galanterie aux dames; il leur offrit de monter dans la colonne (Vendôme) pour voir Paris (…) ça ne manquait pas d'intérêt pour les personnes qui n'avaient jamais quitté le plancher aux vaches. Emile Zola — L'assommoir
Je m’y soumettrai sans doute, il vaut mieux mourir que de vivre coupable. Déjà, je le sens, je ne le suis que trop ; je n’ai sauvé que ma sagesse, la vertu s’est évanouie. Faut-il vous l’avouer, ce qui me reste encore je le dois à sa générosité. Enivrée du plaisir de le voir, de l’entendre, de la douceur de le sentir auprès de moi, du bonheur plus grand de pouvoir faire le sien, j’étais sans puissance et sans force ; à peine m’en restait-il pour combattre, je n’en avais plus pour résister ; je frémissais de mon danger sans pouvoir le fuir. Eh bien ! il a vu ma peine et a eu pitié de moi. Comment ne le chérirais-je pas ? je lui dois bien plus que la vie.Ah ! si en restant auprès de lui je n’avais à trembler que pour elle, ne croyez pas que jamais je consentisse à m’éloigner. Que m’est-elle sans lui ? ne serais-je pas trop heureuse de la perdre ? Condamnée à faire éternellement son malheur et le mien ; à n’oser ni me plaindre, ni le consoler ; à me défendre chaque jour contre lui, contre moi-même ; à mettre mes soins à causer sa peine, quand je voudrais les consacrer tous à son bonheur : vivre ainsi n’est-ce pas mourir mille fois ? voilà pourtant quel va être mon sort. Je le supporterai cependant, j’en aurai le courage. Oh ! vous, que je choisis pour ma mère, recevez-en le serment ! Pierre Choderlos de Laclos — Les Liaisons dangereuses
Hier soir, après la fête de ~SD au VIP Room, nous avons atterri dans un bar des années 40 avec des filles nées dans les années 80 (mieux vaut cela que l'inverse). Nous étions dopés comme Richard Virenque au col du Tourmalet. Je beuglais : Chuis au taquet ! À côté de moi, comme nous étions très serrés, une poupée mordorée me faisait du genou sans le faire exprès. Frédéric Beigbeder — L’Egoïste romantique
Je crains l’entre chien et loup quand on ne cause point, et je me trouve mieux dans ces bois que dans une chambre toute seule : c’est ce qui s’appelle se mettre dans l’eau de peur de la pluie ; et je m’accommode mieux de la solitude que de l’ennui d’une chaise. Ne craignez point le serein, ma fille il n’y en a point dans les vieilles allées, ce sont des galeries ; ne craignez que la pluie extrême, car en ce cas il faut revenir, et je ne puis rien faire qui ne me fasse mal aux yeux. C’est pour conserver ma vue que je vais à ce que vous appelez le serein ; ne soyez en aucune peine de ma santé, je suis dans la très-parfaite. Madame de Sévigné — Lettre à Madame de Grignan