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Citations sur le sur - Page 5
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Elle éclata encore de rire, en la voyant ainsi accoutrée, nageant dans le pardessus de son homme, le feutre bois-de-rose vissé sur son front, laissant échapper une mèche blonde. Là, tu es belle, le vrai baigneur ! L'autre jeta un coup d'œil mi-figue, mi-raisin à l'image d'elle que lui renvoyait la grande glace du fond.
Ange Bastiani — Le pain des jules -
Les éruptions volcaniques sont comme des feux de cheminée. Évidemment sur notre terre nous sommes beaucoup trop petits pour ramoner nos volcans. C’est pourquoi ils nous causent des tas d’ennuis.
Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince -
N’a-t-elle pas composé, entre autres, un essai distingué sur Mademoiselle de Montpensier, dans le style de ces ouvrages de femme de l’époque, dont Sainte-Beuve, quand il les mentionnait, ne manquait pas de dire qu’ils étaient écrits d’une fine plume ?
Marguerite Yourcenar — Souvenirs pieux -
Quelle fiance peux-je avoir en vous, qui comme une lascive paillarde, déréglée sur toute impudicité, allez courant les bras tendus après ce félon et traître tyran qui est le meurtrier de mon père ?
William Shakespeare — Introduction aux Deux Hamlet -
Nous nous vîmes ensuite, de jour, au Cream Rica près de La Cabafia, au parc de l’Exposition, et on alla au ciné, en se prenant la main et s’embrassant dans le noir. Je l’avais vue deux ou trois fois encore, sur son lieu de travail ou dans la rue, avant cette soudaine irruption dans ma chambre de clinique.
Mario Vargas Llosa — Le poisson dans l’eau -
Quel coup puis-je sentir, à quelle affection puis-je répondre, quand je vois sur la terrasse Jacques immobile dont la vie ne m’est plus attestée que par ses deux beaux yeux agrandis de maigreur, caves comme ceux d’un vieillard, et dont, fatal pronostic ! l’intelligence avancée contraste avec sa débilité corporelle ?
Honoré de Balzac — Le Lys dans la vallée -
Je crois que, de cette façon, il ne sera pas trop surpris par notre refus, mais je tiens essentiellement à ce que celui-ci soit fait avec le plus grand souci des formes et d'extrêmes manifestations de regret. Je compte sur toi. Merci d'avance et bon courage.
Jean Garmiers — L'Enregistrement -
Aujourd’hui, l’espace est splendide !Sans mors, sans éperons, sans bride,Partons à cheval sur le vinPour un ciel féérique et divin !
Charles Baudelaire — Le vin des amants -
Jamais je ne me recollerai avec toi. −Pourquoi? bégaya-t-il, tandis qu'une contraction d'indicible souffrance passait sur son visage. −Pourquoi? Dame! Parce que... c'est impossible, voilà tout. Je ne veux pas.
Zola — Nana -
Ce spectre singulier n’a pour toute toilette,Grotesquement campé sur son front de squelette,Qu’un diadème affreux sentant le carnaval.Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,Fantôme comme lui, rosse apocalyptique,Qui bave des naseaux comme un épileptique. […]
Charles Baudelaire — Une gravure fantastique -
Zénon douta toujours si quelqu'un avait averti le prieur des Cordeliers, ou si au contraire celui-ci en offrant à un voyageur de monter dans son coche à Senlis savait avoir affaire au philosophe dont on brûlait sur la place publique un ouvrage fort controversé.
Marguerite Yourcenar — L'Œuvre au Noir -
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage.Maître Renard, par l’odeur alléché,Lui tint à peu près ce langage : Et bonjour, Monsieur du Corbeau.Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !Sans mentir, si votre ramageSe rapporte à votre plumage,Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. […]
Jean de La Fontaine — Le Corbeau et le Renard -
Un an, dix-huit mois après notre mariage, M. Willy me dit : – Vous devriez jeter sur le papier des souvenirs de l’école primaire. N’ayez pas peur des détails piquants, je pourrais peut-être en tirer quelque chose.
Mes apprentissages — 1936 -
Ce sont les mères des hibouxQui désiraient chercher les pouxDe leurs enfants, leurs petits choux,En les tenant sur les genoux.Leurs yeux d’or valent des bijouxLeur bec est dur comme cailloux,Ils sont doux comme des joujoux,Mais aux hiboux point de genoux ! […]
Robert Desnos — Les Hiboux -
Dans ces trois expressions [avoir affaire à; - avec; - de] l'usage est d'écrire affaire, en un mot, mais cette orthographe se fonde sur des habitudes prises plutôt que sur des raisons de sens. L'Office de la Langue française (cf. Figaro, 5 févr. 1938) acceptait avoir à faire à aussi bien que avoir affaire à. Pour Littré écrire avoir à faire de « ne peut être considéré comme une faute; car à faire ici convient mieux que affaire ». En fait, pour les trois expressions, il n'est pas rare de rencontrer l'orthographe à faire.
Grevisse — 1964 -
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. Mais, surtout, on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode.Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu n’eusses reçu ma lettre, tout serait changé.Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l’habit avec lequel elle est peinte lui paraît étranger; il s’imagine que c’est quelque Américaine qui y est représentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu’une de ses fantaisies.Quelquefois, les coiffures montent insensiblement, et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même. Dans un autre, c’étaient les pieds qui occupaient cette place : les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l’air. Qui pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir les portes, selon que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement, et les règles de leur art ont été asservies à ces caprices. On voit quelquefois sur le visage une quantité prodigieuse de mouches1, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents ; aujourd’hui, il n’en est pas question. Dans cette changeante nation, quoi qu’en disent les mauvais plaisants, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères.Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de mœurs selon l’âge de leur roi. Le Monarque pourrait même parvenir à rendre la Nation grave, s’il l’avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la Cour; la Cour, à la Ville, la Ville, aux provinces. L’âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres.De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717
Montesquieu — Lettres persanes -
Les premiers vers balbutiés par Victor chez M. La- rivière étaient des vers langoureux et chevaleresques; puis il avait passé au genre guerrier et héroïque. Il va sans dire que ces vers n’étaient pas des vers, qu’ils ne rimaient pas, qu’ils n’étaient pas sur leurs pieds ; l’enfant, sans maître et sans prosodie, lisait tout haut ce qu’il avait écrit, s’apercevait que ça n’allait pas et recommençait, changeait, cherchait jusqu’à ce que son oreille ne fût plus choquée. De tâtonne ments en tâtonnements , il s’apprit lui-même la me sure, la césure, la rime et l’entrecroisement des rimes masculines et féminines.
Adèle Hugo — Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie -
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleurQuand l'aube de ses pleurs au point du jour l'arrose […]
Pierre de Ronsard — Comme on voit sur la branche -
Contre la paroi, une paire de skis d’un ancien modèle. Au bas du placard, une valise en carton bouilli. Elle contenait une paire de chaussures de ski et la page arrachée d’un magazine sur laquelle j’ai distingué quelques photos.
Patrick Modiano — Voyage de noces -
Il se forma ainsi une sorte de radeau sur lequel fut empilée successivement toute la récolte, soit la charge de vingt hommes au moins.
Jules Verne — l'Île mystérieuse. -
Outre les bruits nocturnes et les lueurs, cette maison avait cela de particulièrement effrayant que, si on y laissait le soir sur la cheminée une pelote de laine, des aiguilles et une pleine assiettée de soupe, on trouvait le lendemain matin la soupe mangée, l’assiette vide et une paire de mitaines tricotée.
Victor Hugo — Les Travailleurs de la mer -
Les deux grilles chargées d’ornements dorés, qui s’ouvraient sur la cour, étaient chacune flanquées d’une paire de lanternes, en forme d’urnes égaiement couvertes de dorures, et dans lesquelles flambaient de larges flammes de gaz.
Emile Zola — La Curée -
On fait son entrée sur le turf; décidément, le soleil s'obstine; il fait un froid de canard.
La Vie parisienne : moeurs élégantes — choses du jour -
Douze morts sur les routes, c’est trop. Tout doit être mis en œuvre pour lutter contre ce fléau. C’est un sujet grave, pas un débat sur le sexe des anges.
Frédéric Potet — En Auvergne -
Approximativement à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’école des mines, au numéro 60 du boulevard, se dressait, au début du XIème siècle, un château construit pour le roi Robert le Pieux. Les alentours étaient si attrayants, le cadre si campagnard, que ce beau manoir fut appelé Val-Vert. Puis, le temps passa, le castel du souverain fut abandonné, il se dégrada lentement, des pierres en furent arrachées pour être réutilisées dans d’autres édifices. Et de Val-Vert, on fit Vauvert… Le passant frémissait en longeant cette ruine ouverte à tous les vents. Qui se terrait dans les décombres ? Quels étaient ces bruits qui en montaient les soirs de pleine lune ? Que signifiaient ces lumières qui perçaient la nuit ? On imagina, on conjectura, on supputa. On parla d’un monstre – vert, bien sûr – avec une grande barbe blanche, moitié homme, moitié serpent… Vers 1270, Saint Louis offrit l’enclos aux Chartreux, à charge pour eux d’en chasser le mauvais esprit. Les moines, qui n’avaient peur de rien, s’installèrent sur place, et le diablotin olivâtre disparut pour ne plus jamais réapparaître. Mais le diable Vauvert ne fut jamais oublié… Au moment d’entreprendre un voyage lointain et incertain, ne craint-on pas de partir pour ce diable Vauvert ?
Lorànt Deutsch — Métronome -
C'est ce dangereux magicien qui, pendant qu'on discute sur le sexe des anges et autres sublimes questions, s’acharnait aux réalités ; créait la chimie, la physique, les mathématiques.
Jules Michelet — La Sorcière -
Autant dire qu'une nouvelle théologie est née qui ne perd plus de temps en discussions stériles sur le sexe des anges.
Stéphane Zagdanski — Les Intérêts du temps -
. Amis venus de tous les horizons mais tous passionnés de littérature, car c'était l'activité noble par excellence, depuis que la politique était devenue semblable aux disputes sur le sexe des anges. Et pourtant, on y revenait sans cesse, à la « politique », tonneau des Danaïdes, irrésistible tentation de la parole inutile.
Zoé Oldenbourg — La Joie-Souffrance -
Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d’une grive perchée sur la plus haute branche d’un bouleau. À l’instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel ; j’oubliai les catastrophes dont je venais d’être le témoin, et, transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j’entendis si souvent siffler la grive. Quand je l’écoutais alors, j’étais triste de même aujourd’hui ; mais cette première tristesse était celle qui naît d’un désir vague de bonheur, lorsqu’on est sans expérience ; la tristesse que j’éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées. Le chant de l’oiseau dans les bois de Combourg m’entretenait d’une félicité que je croyais atteindre ; le même chant dans le parc de Montboissier me rappelait des jours perdus à la poursuite de cette félicité insaisissable. Je n’ai plus rien à apprendre, j’ai marché plus vite qu’un autre, et j’ai fait le tour de la vie.
François René de Chateaubriand — Mémoires d’outre-tombe -
Les Boches étaient au diable Vauvert, quelque part devant Roye, et n'occupaient que la nuit un petit bois, de l'autre côté de la ravine et d'où partaient leurs patrouilles qui venaient tâter, une nuit sur trois, notre petit poste.
Blaise Cendrars — La main coupée -
Vingt pour cent du budget a déjà été couvert par les sponsors ; pour le reste, nous misons sur les recettes.
Cecilia Alemani — commissaire de la Biennale de Venise 2022 : « Le plus grand risque? Qu'on la rebaptise la Biennale des femmes » -
Mes amies, et Zaza elle-même, jouaient avec aisance leur rôle mondain; elles paraissaient au « jour » de leur mère, servaient le thé, souriaient, disaient aimablement des riens; moi je souriais mal, je ne savais pas faire du charme, de l’esprit ni même des concessions. Mes parents me citaient en exemple des jeunes filles « remarquablement intelligentes » et qui cependant brillaient dans les salons. Je m’en irritais car je savais que leur cas n’avait rien de commun avec le mien: elles travaillaient en amateurs tandis que j’avais passé professionnelle. Je préparais cette année les certificats de littérature, de latin, de mathématiques générales, et j’apprenais le grec ; j’avais établi moi-même ce programme, la difficulté m’amusait; mais précisément, pour m’imposer de gaieté de cœur un pareil effort, il fallait que l’étude ne représentât pas un à-côté de ma vie mais ma vie même: les choses dont on parlait autour de moi ne m’intéressaient pas. Je n’avais pas d’idées subversives; en fait, je n’avais guère d’idées, sur rien; mais toute la journée je m’entraînais à réfléchir, à comprendre, à critiquer, je m’interrogeais, je cherchais avec précision la vérité: ce scrupule me rendait inapte aux conversations mondaines.
Simone de Beauvoir — Mémoires d’une jeune fille rangée -
Il invoqua sainte Agnès, devant laquelle tous les siens avaient fait leurs dévotions, et comme Jean V d’Hautecœur allant prier au chevet des pestiférés et les baiser, il pria, il baisa Angélique sur la bouche.
Zola — Le Rêve -
Chacun de nous, quand l’étreint le sentiment de n’être pas compris, d’éprouver un sentiment impossible à communiquer, sentiment douloureux qui fait le corps mal être au milieu des autres, en famille, en société, dans un groupe, dans la foule, ressent la solitude amère que nous traduisons par ennui, angoisse, tristesse, mélancolie, désespoir ou avec des mots populaires encore inadéquats mais plus proches de ce mal-être : « cafard », « bourdon ». Fuyant l’état obsédant qui nous fait prisonniers, nous aspirons alors à retourner sinon en réalité, du moins en imagination, à l’un de ces lieux où la solitude est paix, un de ces lieux de la planète où la nature un jour a su nous redonner vie confiante, espérance dans notre douleur de mal-aimé mal-aimant, lieux de bonheur trouvé.Alors la solitude nous apparaît douce malgré l’impossible communication avec les être chers, les compagnons de travail, malgré les visages rencontrés sans regards échangés, ces bouches parlantes sans mots qui nous touchent, ces corps mobiles étrangers, aux gestes de guignol, sans bras fraternels posés sur notre épaule et sans main secourable.Bénis soit ces lieux terrestres de ressourcement où, solitaires et assoiffés d’amitié, la nature sait nous être fraternellement jumelée, où rien qu’en y rêvant, en retrouvant une photo, un dessin évocateur, un sourire, une joie humanisée nous est rendue. D’abattus que nous étions, nous sentons notre courage revenir, par la nature déchiffonnés, soulagés de ce qu’il y avait d’incommunicable dans notre épreuve et rendus au langage du jour qui reprend son cours.
Françoise Dolto — Solitude – Éditions Gallimard 1994 -
En apparence, rien n'a l'air plus simple que de rejoindre sa chambre au sortir de la salle de bains, mais ne nous y trompons pas, ils sont légion ceux d'entre nous qui ont silencieusement disparu sur de tels trajets.
Louis Calaferte — Promenade dans un parc -
Avant tout, il y a eu rencontre.Isabelle Leblanc et moi, assis chez Isabelle, dans la cuisine, autour d’une bouteille de champagne, parce que cela faisait trop longtemps que l’on ne s’était pas parlés. Pas vus. Pas regardés.Il y avait donc, avant tout, une fille un peu écoeurée, assise en face d’un type un peu perdu. Entre les deux (juste à côté de la bouteille maintenant à moitié vide), la soif des idées. C’est-à-dire le désir de se sortir, de s’extraire d’un monde qui cherchait trop à nous faire croire que l’intelligence était une perte de temps, la pensée un luxe, les idées une fausse route.Il y avait donc deux personnes, l’une en face de l’autre, qui avaient elles aussi une soif insatiable de l’infini, cette soif que les chiens de Lautréamont portent au fond de leurs gosiers.Puis il y a eut des comédiens et des concepteurs, des amis, des gens que nous aimions, qui nous bouleversaient, assis autour d’une table. Une question fut posée : « Nous voici arrivés à notre trentaine. De quoi avons-nous peur ? » Réfléchir autour de cette question, tenter, chacun son tour, d’élaborer un discours, une pensée pour nommer ce qui se trame au fond de notre âme, nous a permis de mettre le doigt sur certaines choses essentielles. Invariablement, nous avons parlé de l’amour, de la joie, de la peine, de la douleur, de la mort. Aussi, nous avons réalisé que, si nous avions peur d’aimer, nous n’avions pas peur de mourir, car la peur, en ce qui concerne la mort, tournait autour de nos parents, en ce sens que nous n’avions pas tant peur de notre propre mort que de la mort de ceux qui nous ont conduits à la vie, et dans la vie ; cela ne concernait pas uniquement nos parents naturel, mais aussi nos parents dans la création.
Wajdi Mouawad — Littoral – Éditions Actes Sud 1999 -
Ainsi nous avons la chance d'arriver (...) au moment où fourbu, démaquillé par la fatigue, son âge écrit sur ses traits, Pitoeff devient tout à coup le héros qu'il joue...
Colette — La Jumelle noire -
Remise en main propre dès sa prise de fonction, elle insistait sur le secret lié à la protection des enquêtes en cours.
Le Figaro — L’ex-garde des Sceaux rattrapé par une «note blanche» -
Âme énigmatique et cœur fermé, il passait pour avoir aimé violemment, autrefois, une femme qui l'avait fait souffrir, et pour s'être ensuite vengé sur les autres.
Guy de Maupassant — Notre cœur -
Je connus donc pour la première fois le plaisir, étrange pour un enfant, mais vivement senti par moi, de me trouver seule, et, loin d’en être contrariée ou effrayée, j’avais comme du regret en voyant revenir la voiture de ma mère. Il faut que j’aie été bien impressionnée par mes propres contemplations, car je me les rappelle avec une grande netteté, tandis que j’ai oublié mille circonstances extérieures probablement beaucoup plus intéressantes.Dans celles que j’ai rapportées, les souvenirs de ma mère ont entretenu ma mémoire ; mais dans ce que je vais dire je ne puis être aidée de personne.Aussitôt que je me voyais seule dans ce grand appartement que je pouvais parcourir librement, je me mettais devant la psyché et j’y essayais des poses de théâtre ; puis je prenais mon lapin blanc et je voulais le contraindre à en faire autant ; ou bien je faisais le simulacre de l’offrir en sacrifice aux dieux, sur un tabouret qui me servait d’autel. Je ne sais pas où j’avais vu, soit sur la scène, soit dans une gravure quelque chose de semblable. Je me drapais dans ma mantille pour faire la prêtresse, et je suivais tous mes mouvemens. On pense bien que je n’avais pas le moindre sentiment de coquetterie : mon plaisir venait de ce que, voyant ma personne et celle du lapin dans la glace, j’arrivais, avec l’émotion du jeu, à me persuader que je jouais une scène à quatre, soit deux petites filles et deux lapins. Alors le lapin et moi nous adressions, en pantomime, des saluts, des menaces, des prières, aux personnages de la psyché. Nous dansions le bolero avec eux, car, après les danses du théâtre, les danses espagnoles m’avaient charmée, et j’en singeais les poses et les grâces avec la facilité qu’ont les enfans à imiter ce qu’ils voient faire. Alors j’oubliais complétement que cette figure dansant dans la glace fût la mienne, et j’étais étonnée qu’elle s’arrêtât quand je m’arrêtais.Quand j’avais assez dansé et mimé ces ballets de ma composition, j’allais rêver sur la terrasse.
George Sand — Histoire de ma vie -
« Quand on est dans la main de Dieu on n'a pas de souci sur ce qu'on a à faire, on n'a pas de remords de ce que l'on a fait », disait au douzième siècle la secte hérétique des amalriciens.
Simone de Beauvoir — Pyrrhus et Cinéas -
LE TROUHADEC : Je me permets de vous rappeler que c'est vous-même, hier soir, qui aviez fixé l'emploi de cette après-midi. Je me suis rendu sur vos ordres au garage Eusebius pour y retenir la voiture. ROLANDE : Ah ? Eh bien j'avais décidé cela à la légère. On ne réfléchit jamais assez dans la vie. Presque tous nos ennuis viennent d'un manque de réflexion.
Jules Romain — Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche