Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « penses-tu »
Penses-tu
[pɑ̃sɛsty]
Définitions de « penses-tu »
Penses-tu - Interjection
-
Interjection exprimant la négation ou le rejet d'une proposition précédemment énoncée, souvent accentuée par une ponctuation exclamative.
C'est une chemise de ta mère ? – Penses-tu ! C'est à moi.
— Louis-Charles Royer, Puberté. Journal d’une écolière
Étymologie de « penses-tu »
Du verbe penser à la 2e personne du singulier du présent de l’indicatif, avec inversion du sujet. Équivalent au pluriel : pensez-vous.Usage du mot « penses-tu »
Évolution historique de l’usage du mot « penses-tu » depuis 1800
Citations contenant le mot « penses-tu »
-
Le penses-tu vraiment ? Oui. Tu dis donc la vérité. Voilà une définition de la vérité humaine.
Réjean Ducharme — Le nez qui voque -
Dupont :Tu as vu ça ? ... C’est inouï !... Et sans élan, s’il te plaît ! À ton tour, maintenant ! Allons, n’aie pas peur !Dupond : Hein, qu’en penses-tu ? Encore plus loin que toi, fieu !
Hergé — On a marché sur la lune -
Que tu es drôle, Bernard, avec ta peur de la mort ! N’éprouves-tu jamais, comme moi, le sentiment profond de ton inutilité ? Non ? Ne penses-tu pas que la vie des gens de notre espèce ressemble déjà terriblement à la mort ?
François Mauriac — Thérèse Desqueyroux -
Que penses-tu de ces laïus à perte de vue à la Chambre.
Alain-Fournier — Corresp. [avec Rivière] -
Mon père au téléphone : – Faut pas se faire des illusions, la gauche va prendre une sacrée piquette, qu’en penses-tu ?
Pascal Sevran — Lentement -
Lorsque tu vois bouillonner dans la plaine tes légions innombrables, qui offrent un simulacre de bataille ; lorsque tu vois la mer écumer sous tes flottes qui se développent et manœuvrent au sein des ondes, penses-tu que la superstition timide fuit épouvantée par cet appareil ; que les terreurs de la mort se dissipent, et te laissent à jamais la paix du cœur ?
Lucrèce — De la nature -
Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre !C’est en ces mots que le lionParlait un jour au moucheron.L’autre lui déclara la guerre :Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roiMe fasse peur ni me soucie ?Un bœuf est plus puissant que toi ;Je le mène à ma fantaisie.À peine il achevait ces motsQue lui-même il sonna la charge,Fut le trompette et le héros.Dans l’abord il se met au large ;Puis prend son temps, fond sur le couDu lion, qu’il rend presque fou.Le quadrupède écume, et son œil étincelle ;Il rugit. On se cache, on tremble à l’environ ;Et cette alarme universelleEst l’ouvrage d’un moucheron.Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle ;Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau,Tantôt entre au fond du naseau.La rage alors se trouve à son faîte montée.L’invisible ennemi triomphe, et rit de voirQu’il n’est griffe ni dent en la bête irritéeQui de la mettre en sang ne fasse son devoir.Le malheureux lion se déchire lui-même,Fait résonner sa queue à l’entour de ses flancs,Bat l’air, qui n’en peut mais ; et sa fureur extrêmeLe fatigue, l’abat : le voilà sur les dents.L’insecte, du combat, se retire avec gloire :Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,Va partout l’annoncer, et rencontre en cheminL’embuscade d’une araignée ;Il y rencontre aussi sa fin.Quelle chose par là nous peut être enseignée ?J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemisLes plus à craindre sont souvent les plus petits ;L’autre qu’aux grands périls tel a pu se soustraire,Qui périt pour la moindre affaire.
Jean de La Fontaine — Fables