Arthur Rimbaud, Illuminations : Chanson de la plus haute tour
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Illuminations est publié dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Il reste des zones d'ombre sur ce que Verlaine a appelé « de superbes fragments ». Ces textes auraient été composés vers 1872-1875, selon le récit de Verlaine, mais, il n'y a pas de manuscrit proprement dit, uniquement des feuillets détachés, sans pagination, réunis à l'occasion de publication.
Pour citer l'œuvre : Les Illuminations (1886) , Texte établi par Félix Fénéon , Publications de la Vogue, 1886 (p. 72-74).
CHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR
Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah ! que le temps vienne
Où les cœurs s’éprennent !
Je me suis dit : Laisse,
Et qu’on ne te voie.
Et sans la promesse
De plus hautes joies.
Que rien ne t’arrête,
Auguste retraite.
Ô mille veuvages
De la si pauvre âme
Qui n’a que l’image
De la Notre-Dame :
Est-ce que l’on prie
La vierge Marie ?
J’ai tant fait patience
Qu’à jamais j’oublie.
Craintes et souffrances
Aux deux sont parties
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.
Ainsi la prairie
À l’oubli livrée ;
Grandie et fleurie
D’encens et d’ivraies ;
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.
Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah ! que le temps vienne
Où les cœurs s’éprennent !
Commentaire de texte d'Arthur Rimbaud : Chanson de la plus haute tour
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L'auteur : Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville et mort le 10 novembre 1891 à Marseille. Bien que brève, la densité de son œuvre poétique fait d'Arthur Rimbaud une des figures premières de la littérature française.