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Il y a 573 citations sur le comme.
Je pourrais aussi mentionner les deux vieilles dames, Mme Fabrizio aux cheveux teints presque rouges qui était en passe de devenir chauve sur le dessus du crâne, et Mme Olive dont je trouvais qu'elle portait bien son nom car elle était petite et ronde comme une olive. Christian Garcin — J'ai grandi
Mon Dieu, sa sœur, vous faites la discrète,Et vous n’y touchez pas, tant vous semblez doucette :Mais il n’est, comme on dit, pire eau, que l’eau qui dort,Et vous menez sous chape, un train que je hais fort. Molière — Tartuffe
Je m’étais rendue au théâtre contre mon gré. Dans un mot qu’elle avait joint à son invitation, Laura m’avait dit qu’elle me retrouverait à la sortie et m’avait suppliée de ne pas lui faire faux bond. J’aurais certes pu me décommander mais, comme il arrive souvent, la corvée m’avait paru plus facile à remplir qu’à éviter. Nous nous étions effectivement retrouvées à la sortie. Catherine Carone — Marie pleine de grâces
Bah commander des gosses comme des soldats, les faire marcher au pas, les punir à tour de bras, c'était à tout prendre un métier comme un autre. Faire ça ou peigner la girafe. Jean-Marie Dunoyer — les Principes d'Archimède
Les heures passèrent. Dehors, il pleuvait une complainte d’adieux. Elle se farda, utilisa des étoffes, se déguisa. Durant toute la nuit, une ingéniosité diabolique peupla la chambre de femmes venues de toutes contrées, insinuantes, expertes ou naïves, tourmentées, buveuses de saccades. Vers le matin, les femmes disparurent et deux hommes s’effrénaient devant le grand miroir au flamboiement des bûches.L’épuisement passé, il se leva, toucha distraitement les seins d’Adrienne.– Ils te plaisent ? Lui demanda-t-elle avec une maternité étrange. Tu vois, ils commencent à tomber. Je suis devenue une vieille femme. (Songeant à la jeune rivale, elle écrasa, abaissa les seins.) Encore mieux ainsi. (Elle rit.) Je suis vieille. Il faut aller de plus en plus souvent chez le dentiste. Et tout le reste ! Les articulations qui craquent, les cheveux qui se dessèchent, la peau si glorieuse à quatre heures du matin, l’haleine. Je suis fâchée de te faire de la peine. Mon pauvre chéri qui boude.Elle rit. Mais Solal n’écoutait pas et songeait à Aude. Pourquoi, lorsqu’elle était entrée avec son père, avait-il accentué le balancement maudit et avait-il feint de ne pas la reconnaître ? Il n’était même pas fou, il était lucide à ce moment-là. Quel démon plus fort que lui l’avait possédé à ce moment ? Et il ne la verrait plus. Ô son regard, le soir des grandes fiançailles, le geste gauche et le sourire timide avec lesquels elle s’était dévoilée. Quel démon l’avait poussé à hausser les épaules, à faire ce sourire peureux ? Et maintenant, elle gardait l’image dégoûtante de ces deux balanceurs d’Orient qui crevaient de peur devant la fille d’Europe.Il effaça cette pensée, ne voulu pas savoir ce qu’il allait faire et ouvrit le tiroir. Mais elle fut plus prompte que lui, s’élança, saisit sa main, et le revolver qu’il tenait. La balle effleura le front qui saigna. Il s’abattit.La femme nue prit sur ses genoux l’homme nu. Elle baisa les deux plaies, le calma, le berça tout en songeant que la nuit, depuis si longtemps prévue par elle, était arrivée, nuit pareille aux nuits des hivers passés et des hivers qui viendraient lorsqu’elle ne serait plus.Elle regardait le beau corps blessé et il lui semblait tenir sur ses genoux un grand fils évanoui, irresponsable, frappé par les hommes, condamné, trop vivant, irrémédiablement vaincu. Elle pensait à sa propre vie manquée. Elle n’avait pas su se faire aimer. Elle n’avait jamais rien su. Peut-être la faute de son père et l’effroi qu’elle avait de lui dans son enfance ? Cette paralysie, cette passivité. Les autres, celles qui savaient se faire aimer, étaient superficielles. Elle aurait pu aussi, mais elle avait préféré la servitude. Servante, depuis le soir où l’adolescent était entré dans sa chambre jusqu’à cette dernière nuit. Et maintenant impossible de recommencer. C’était l’autre, Aude, qui l’aurait. Si l’autre ne l’empêchait pas de vaincre, tout était bien. Il deviendrait Solal et un grand homme. Mais personne ne viendrait confier à sa tombe les victoires de l’aimé. Tout de même, elle aurait su avant les autres. Avant les autres, elle avait deviné l’attente et l’espoir de cet homme si simple, si bon en réalité, si pur et qui cachait sa naïveté sous des rires et des étrangetés. Et si elle se trompait, s’il devait n’être qu’un homme comme les autres hommes, du moins elle garderait son illusion jusqu’à la fin et personne non plus ne viendrait la détromper Albert Cohen — Solal – Éditions Gallimard 1930
Imaginez-vous une gamine, oh ! si petite, si délicate, blonde et rose comme un petit ange, et douce avec ça, d’une douceur de sainte-n’y-touche à lui donner le bon Dieu sans confession… Émile Zola — La Bête humaine
Ne vous l’ai-je toujours pas dit ? reprit-elle. Quand le docteur Minoret n'aura plus sa tête, cette petite sainte nitouche le jettera dans la dévotion ; et, comme qui tient l’esprit tient la bourse, elle aura notre succession. Honoré de Balzac — scènes de la vie de Province
La victoire de François Mitterrand en 1981 avait souvent été vécue comme un retour de l'espérance au beau milieu de la tourmente économique; cinq ans plus tard, le gouvernement socialiste a dû se plier aux contraintes de la gestion et passer sous les fourches caudines de la rigueur. Alain Duhamel — Les Habits neufs de la politique
De cascade en cascade, j’étais tombé là. J’y étais comme un coq en pâte. J’en suis sorti. Il faudra derechef scier le boyau’, et revenir au geste du doigt vers la bouche béante. Rien de stable dans ce monde. Aujourd’hui, au sommet ; demain au bas de la roue. De maudites circonstances nous mènent ; et nous mènent fort mal. Denis Diderot — Le Neveu de Rameau
Ses écuries étaient grandes ouvertes. Il donna cinq sous à un garçon d’avoine pour lui permettre d’aller se coucher dans la paille. Il s’y trouva comme un coq en pâte. Le roi n’était pas son cousin. Il s’endormit. Il aurait fait la grasse matinée, mais le goujat le fit décamper. Jean Giono — L’Iris de Suse
Agé d'un demi-siècle, je soussigné, Alain Bosquet, pseudonyme du vent, bouffi de corps et ventru d'âme, contradictoire et pur comme un lac endormi qui soudain se réveille pour un accouplement de vieux crapauds, ayant lu trop de livres et rédigé quelques volumes pour nourrir mon orgueil, je t'adresse une lettre, Seigneur, car je n'ai plus d'amis et de ma solitude je fais chaque matin un enfer surpeuplé. Alain Bosquet — Le livre du doute et de la grâce
Ce n'est pas pour se donner licence de vendre leur marchandise au plus offrant qu'ils ont considéré comme un métier la littérature, mais, au contraire, pour se replacer, sans humilité ni orgueil, dans une société laborieuse. Sartre — Qu'est-ce que la littérature ?
Il était tout en vif-argent. Il était pur. Et sensible comme un thermomètre. La sensibilité à fleur de peau. Et par là, il était moderne. Cendrars — Bourlinguer
Tout sera parfaitement légal ; il n’y aura pas lieu à la plus petite plainte ; mais comme les initiés le disent déjà trivialement, en se frottant les mains, on aura manqué le coche (…) Mélanges politiques — « Marche et effets de la censure »
Comme disait mon oncle Amédée, être heureux, ce n’est pas bon signe, c’est que le malheur a manqué le coche, il arrivera par le suivant. Marcel Aymé — Enjambées
Sans doute en mon honneur, elle s'était mise sur son trente et un, revêtant ce qu'elle possédait de mieux comme frusques, vaguement frusques du dimanche. Léo Malet — Nestor Burma
Au reste, lors même que l’on pourrait prouver par écrit, comme il a été dit, que l’obligé a refusé de satisfaire à son obligation, s’il n’y a pas péril dans la demeure il convient, par bienséance, de le mettre en demeure par une sommation. Pierre B. Bouche — Traité de la procédure civile et des formalités des tribunaux de commerce
Il faut qu'il sache que son expression, comme celle du langage, est toujours, quoi qu'il fasse, une démarche en vue de l'assentiment, et non de la révolte. J. M. G. Le Clézio — L'Exstase matérielle
Et loin que la thérapie du serrement indéfini de ma main dans la main du baron me fît approcher, même sans jamais l'atteindre, d'un semblant de guérison (à quoi j'avais d'avance renoncé comme comprenant qu'elle est (ma main) inguérissable, suite à ce sévice ancien dont j'avais oublié le moment, les exactes circonstances)... Jacques Géraud — Proustites
Elle avait soixante-dix-huit ans, encore solide comme sont les vieillards des hautes terres elle faisait chaque jour deux kilomètres aller et deux kilomètres retour dans des chemins scabreux pour aller à la route où passait « le piéton », c'est-à-dire le facteur rural (qui était à vélo d'ailleurs). Jean Giono — Provence