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Citations sur le comme - Page 13
Il y a 574 citations sur le comme.
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Femme nue, femme noireVétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beautéJ’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeuxEt voilà qu’au cœur de l’Eté et de Midi,Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calcinéEt ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigleFemme nue, femme obscureFruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma boucheSavane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’EstTamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueurTa voix grave de contralto est le chant spirituel de l’AiméeFemme noire, femme obscureHuile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du MaliGazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or rongent ta peau qui se moireA l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.Femme nue, femme noireJe chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’EternelAvant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Léopold Sédar Senghor — « Femme noire » -
Je persiste à penser que le poème n’est accompli que s’il se fait chant, parole et musique en même temps. La diction dite expressive à la mode, à la manière du théâtre ou de la rue, est l’anti-poème. Comme si le rythme n’était pas, sous sa variété, monotonie, qui traduit le mouvement substantiel des Forces cosmiques de l’Eternel !… Il est temps d’arrêter le processus de désagrégation du monde moderne, et d’abord de la poésie. Il faut restituer celle-ci à ses origines, au temps qu’elle était chantée – et dansée. Comme en Grèce, en Israël, surtout dans l’Egypte des Pharaons. Comme aujourd’hui en Afrique noire. « Toute maison divisée contre elle-même », tout art ne peut que périr. La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du Monde ?
Léopold Sédar Senghor — Comment les lamantins vont boire à la source » -
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
Jean Anouilh — Antigone -
Petite silhouette bleue parmi les passants, comme l’apparition d’un geai qui cours toujours au-delà des bornes dans la rue printanière ou même au Luxembourg derrière un ballon, une idée, une simple couleur goûte, ma chérie, à la pulpe de la vie tandis que nous gardons pour toi le souci des barrières en tout genre comme l’écorce amère, indispensable à sa conservation.
Jean-Pierre Lemaire — Le chemin du Cap -
[Pyrrhus] avait perdu une grande partie des forces qu’il avait amenées, et presque tous ses amis et principaux commandants ; il n’avait aucun moyen d’avoir de nouvelles recrues (…). Tandis que, comme une fontaine s’écoulant continuellement de la ville, le camp romain se remplissait rapidement et abondamment d’hommes frais, pas du tout abattus par la défaite, mais gagnant dans leur colère une nouvelle force et résolution pour continuer la guerre.
Plutarque — Apophtegmes de rois et de généraux -
Je voulus lui parler du Clos Joli et de Marcellin Duprat, quelque chose me disait que l’avenir était de ce côté-là, mais nul n’est prophète dans son pays et on était alors encore loin de compte. Le retour d’Ambroise Fleury fut célébré comme une fête nationale, et ce fut un peu pour chacun comme si la France avait retrouvé son vrai visage.
Romain Gary — Les cerfs-volants -
Escartefigue. − Comment font-ils? Le Chauffeur. − Ils font comme ça.
Pagnol — Marius -
Le marquis, comme de juste, aurait été fêté du jour où ses bêtes lui auraient rapporté gros
Montherlant — Les Bestiaires -
L'autre grande place de Parthenay, […], comme tous les mercredis grouillait de paysans en blouses bleues toutes neuves rêches comme des chasubles, […].
Michel Ragon — La Louve de Mervent -
Comme de bien entendu chacun des deux partis s'attribua la victoire
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Il le tenait d'une femme comme il faut
Mérimée — Arsène Guillot -
L'acide arsénieux est un des poisons les plus violents; il agit comme tel sur toutes les classes des animaux et sur les plantes.
Ad. Würtz & al. — Dictionnaire de chimie pure et appliquée -
Les régions orientales de la Colombie, situées au-delà de la cordillère, ainsi que le Trapèze amazonien ont été pendant des siècles considérées comme des « territoires sauvages », des espaces vides ou des « enfers verts ». Même aujourd'hui quand on pense aux Indiens de l’Amazonie colombienne on les imagine souvent comme groupes d'individus isolés […].
Luisa Fernanda Sánchez — Les fils du tabac à Bogotá : Migrations indiennes et reconstructions identitaires -
Comme les pluies nuisent beaucoup à la dessiccation en plein air, on vient d'inaugurer un séchoir artificiel : […].
Jules Leclercq — La Terre de glace -
Si autrefois la littérature était vue comme miroir du monde, ou comme l’expression directe de sentiments, aujourd’hui nous ne pouvons plus oublier que les livres sont faits de mots, de signes, de procédés de construction ; nous ne pouvons plus oublier que ce que les livres communiquent reste parfois inconscient à l’auteur même, que ce que les livres disent est parfois différent de ce qu’ils proposaient de dire ; que dans tout livre, si une part relève de l’auteur, une autre part est oeuvre anonyme et collective.
Italo Calvino — La Machine littérature -
Un vieux bonhomme, un pied dans la tombe, il sent le sapin, comme on dit, et il suffit d’un ragot de bonne femme, il est tout de suite là pour écouter; rien ne peut se dire sans lui.
Fédor Dostoïevski — Le Double -
Tu pars pour deux heures et tu reviens le lendemain, la gueule enfarinée, comme un gandin. Et nous, pendant ce temps, la vieille et moi, et Liano Campana, on se fait un mauvais sang !
Marcel Le Chaps — Pas de vacances pour les perdreaux -
Ils ignoraient le mot destrier mais pas le mot cheval, piquaient des deux, la gueule enfarinée, la hure au vent et le cerveau rétréci en répondeur téléphonique. Un type comme Duane Allman, il n’était pas utile de le pratiquer longtemps pour s’apercevoir que son compte à rebours en arrivait aux unités.
Luc Baranger — Visas antérieurs -
N’oubliez pas que je vous aime comme jamais et semble-t-il à jamais. Amour, amour, amour, amour, amour de votre Simone.
Simone de Beauvoir — Lettres à Nelson Algren -
Tous les chemins vont vers la ville.Du fond des brumes,Là-bas, avec tous ses étages Et ses grands escaliers et leurs voyages Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d’un rêve, elle s’exhume. […]La ville au loin s’étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir ; Elle surgit : désir, splendeur, hantise ; Sa clarté se projette en lueurs jusqu’aux cieux, Son gaz myriadaire en buissons d’or s’attise, Ses rails sont des chemins audacieux Vers le bonheur fallacieux Que la fortune et la force accompagnent ; Ses murs se dessinent pareils à une armée Et ce qui vient d’elle encore de brume et de fumée Arrive en appels clairs vers les campagnes. C’est la ville tentaculaire, La pieuvre ardente et l’ossuaire Et la carcasse solennelle. Et les chemins d’ici s’en vont à l’infini Vers elle.
Emile Verhaeren — Les Campagnes hallucinées -
Remarquer que cette attitude n’est pas de la passivité, je n’attends pas les alouettes toutes cuites. Je m’en remets à la volonté de Dieu, en même temps que je me réfère au proverbe Aide-toi le Ciel t’aidera. Une telle attitude élimine singulièrement mille soucis inutiles ; ne pas considérer le bonheur qui en résulte, comme de l’égoïsme.
Raymond Queneau — Journal -
(…) ni les condors des Andes qui s’inscrivent comme des coulées de notes noires, rien que des doubles, des quadruples croches, presto, prestissimo, entre les portées parallèles des Cordillères, dont les volcans enneigés sont les blanches en arpège ou les accords d’accompagnement, la basse chiffrée, le point d’orgue (…)
Blaise Cendrars — Le lotissement du ciel -
Autrefois les grandes dames aimaient avec affiches, journal à la main et annonces ; aujourd’hui la femme comme il faut à sa petite passion réglée comme du papier à musique, avec ses croches, ses noires, ses blanches, ses soupirs, ses points d’orgue, ses dièzes à la clef.
Honoré de Balzac — Autre étude de femme -
Le premier souvenir aurait pour cadre l’arrière boutique de ma grand-mère. J’ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m’entoure complètement […] toute la famille, la totalité, l’intégralité de la famille est là, réunie autour de l’enfant qui vient de naître (n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable. Tout le monde s’extasie devant le fait que j’ai désigné une lettre hébraïque en l’identifiant : le signe aurait eu la forme d’un carré ouvert à son angle inférieur […] et son nom aurait été gammeth ou gammel. La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé, qui se nommerait “Jésus en face des Docteurs”.
Georges Perec — W ou le souvenir d’enfance -
Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient qu’ils auraient su l’être. Ils auraient su s’habiller, regarder, sourire comme des gens riches. Ils auraient eu le tact, la discrétion nécessaires. Ils auraient oublié leurs richesses, auraient su ne pas l’étaler. Ils ne s’en seraient pas glorifiés. Ils l’auraient respirée. Leurs plaisirs auraient été intenses. Ils auraient aimé marcher, flâner, choisir, apprécier. Ils auraient aimé vivre. Leur vie aurait été un art de vivre.
Georges Perec — Les Choses -
Vous n’allez pas rester comme ça à votre âge, et vous farcir de cette saleté sous prétexte que vous êtes dans la mouise. Y a une loi contre ça. C’est ça que vous voulez dire? Non, je veux dire qu’il faut que vous vous en sortiez.
Ernest Hemingway — Paradis perdu -
J’ai jamais fait les papiers, je ne sais pas si j’y ai droit. D’autres se débrouillent comme ils peuvent. Quand on est dans la mouise on voit la société en face, on voit tout ce qu’il y a de plus dégueulasse.
Didier Daeninckx — En marge -
L’un, vertueux et sensible comme Werther, promènerait autour de lui des regards innocents ; l’autre, damné comme Valmont, aurait cet œil dont l’éclair est comparable à une flèche aigüe.
Alfred de Musset — Le Temps -
Il avait à faire un dernier geste pour dignement affronter le jour, mais ce geste était comme la récompense et le sacre de tous les autres par lesquels il avait, au prix de tant d’efforts déchirants, remis en marche et couvert ainsi qu’il convenait son corps rouillé, rebelle.
Joseph Kessel — Les cavaliers -
À cela près, Enjolras Viel n’était qu’un jeune homme vieillissant comme il en est tant, plutôt grand, plutôt maigre, et déjà voûté. On disait volontiers de lui, sans y mettre de méchanceté, qu’il ne cassait pas trois pattes à un canard.
JeanPierre Chabrol — L’illustre fauteuil et autres récits -
Je lui tendis le paquet. Elle en prit une et ramena ses jambes sous elle. J’allumai nos deux cigarettes et elle ferma les yeux, tira trois bouffées de suite, comme si elle fumait le calumet de la paix.
Chris Wiltz — La mort tourne en rond -
Voyez le regard mélancolique c’est encore un regard, mais en suspens, comme vide. Il ne voit plus ce qui l’entoure. Il est fixe, un peu hagard, mais pourtant aimanté.
Roger Munier — L’Extase nue -
Le suspens qu’il [le spectacle] entretient procure une exaltation qui, non moins que celle procurée par une scène érotique, est le produit immédiat, évident, et comme l’objet même de la gestuelle des lutteurs.
Patrick Drevet — Mes images de l’amour -
[…]Ce qui l’excite, c’est de se poser des questions. C’est le suspense. Il prononce très mal. L’AUTEUR, supérieur. Si vous saviez comme je peux m’en moquer, moi, mon pauvre ami, du suspense.
Jean Anouilh — La Grotte -
J’ai besoin du magma poétique, mais c’est pour m’en débarrasser. Je désire violemment (et patiemment) me débarrasser l’esprit. C’est en ce sens que je me prétends combattant dans les rangs du parti des lumières, comme on disait au grand siècle.
Francis Ponge — Entretiens de Francis Ponge avec Philippe Sollers -
Et l’intervalle n’est-il pas encore une fiction ? Un pacte, une machine, un système, une manière, comme posthume, de savoir tout relier? La proximité est la distance, l’intervalle, au contraire, cet éther, est la grille où viendront se transcrire tous les rapprochements.
Daniel Oster — Dans l’intervalle -
Sept ans plus bas, sept étages plus tard, elle voulait donc revenir sur ses pas, remonter le colimaçon du temps, mais comme dans l’intervalle on avait tiré l’échelle et qu’elle avait le vertige, elle s’offrait un premier de cordée.
Camille Laurens — Les Travaux d’Hercule -
Quant à toi, mademoiselle Eugénie, si c’est pour ce mirliflor que tu pleures, assez comme cela, mon enfant. Il partira, d’arre d’arre, pour les grandes Indes. Tu ne le verras plus…
Balzac — Eugénie Grandet -
« Le pauvre garçon était comme fou. Il voulait remonter immédiatement à cheval, repartir pour Coloma. Il me suppliait de l’accompagner daredare […] »
Blaise Cendrars — L’Or -
Je réponds « Ta mère me dit que je ne vais pas faire long feu avec toi. Tout le monde me le dit. En plus, on parle mal de mes parents, au village, comme si j’étais devenue je ne sais quoi. Voilà. »
Sébastien Japrisot — L’été meurtrier -
C’est probablement un intrus, grommelait-il. « Probablement voulait dire que c’était sûr. Un intrus. Ce mot malsonnant, dangereux et comme pointu. […] »
Henri Bosco — Le Renard dans l’île -
Les autres, ceux qui regardent, les embusqués derrière leurs volets, derrière leurs autos, elle les déteste si fort que ses lèvres recommencent à trembler et que son cœur bat la chamade. Toutes ces émotions vont et viennent si vite que Martine sent une ivresse l’envahir, comme si elle avait trop bu et fumé.
J. M. G. Le Clézio — La ronde et autres faits divers