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Il y a 573 citations sur le comme.
À la vérité, il s'agit d'un vers d'Horace. Ce vers est celui qui précède le Carpe diem de l'Ode XI Dum loquimur fugerit invidia aetas. Carpe diem quam minimum credula postero. (Tandis que nous parlons le temps jaloux de toutes les choses du monde a fui. Coupe et tiens dans tes doigts le jour comme on fait d'une fleur. Ne crois jamais que demain viendra.) Pascal Quignard — La Haine de la musique
Mes compagnons de traversée, en gens pratiques, prirent immédiatement possession des trois chambres de l’hôtel Alexandra […]. Comme la perfide Albion avait accaparé tout le logement disponible, je fus réduit à chercher ce qu’un Espagnol appellerait une casa de huespedes, et je finis par trouver une petite chambre chez la veuve Thorsdal, […]. Jules Leclercq — La Terre de glace
Cet esprit de conversation qui m'animait, outre qu'il ruinait les autres facultés, comme j'ai déjà dit, augmentait encore mon inclination à la jouissance. Je me mis à pratiquer strictement le carpe diem d'Horace, belle sentence qui me séduisait depuis longtemps. Il me devint tout à fait clair... Jean Dutourd — Le Complexe de César
Avec trois hommes courageux nous partîmes quand même en guerre, il fallait bien retrouver Tennessee pour le présenter au public et nous finîmes par le trouver au fond de la plus sinistre des tavernes, toujours gai comme un pinson, mangeant Dieu sait quoi à l'ail, ou je ne sais quel parfum plébéien, et j'imaginai un instant le petit repas anglais raffiné, préparé aux bougies, dans la suite luxueuse du palace de la comtesse. Françoise Sagan — Avec mon meilleur souvenir
Le Rossignol et l’ÉpervierUn rossignol perché sur un chêne élevé chantait à son ordinaire. Un épervier l’aperçut, et, comme il manquait de nourriture, il fondit sur lui et le lia. Se voyant près de mourir, le rossignol le pria de le laisser aller, alléguant qu’il n’était pas capable de remplir à lui seul le ventre d’un épervier, que celui-ci devait, s’il avait besoin de nourriture, s’attaquer à des oiseaux plus gros. L’épervier répliqua : « Mais je serais stupide, si je lâchais la pâture que je tiens pour courir après ce qui n’est pas encore en vue. »Cette fable montre que chez les hommes aussi, ceux-là sont déraisonnables qui dans l’espérance de plus grands biens laissent échapper ceux qu’ils ont dans la main. Ésope — Le Rossignol et l’Épervier
..Je m'explique : votre grand « Carpe diem ! » n 'a-t-il pas effacé tout rapport à l'Histoire, comprise comme quelque chose qui nous dépasse en tant qu'individus prisonniers du hic et nunc. J'y vois l'une des raisons du triomphe a posteriori de cet « esprit de Mai » sourd aux périls dont tu parles, incapable de penser au-delà de l'immédiat, narcissique et conformiste. On ne croit plus à la grande épopée des grandes nations, des grandes idées et des grands hommes. André Glucksmann — Raphaël Glucksmann
Le roi des colombesLes colombes se cherchaient un seigneur.Comme roi, elles choisirent un autour,afin qu’il leur causât moins de mauxet qu’il les protégeât des autres.Mais, quand il fut devenu leur seigneuret qu’il eut obtenu tout pouvoir sur elles,il se mit à tuer et dévorertoutes celles qui s’approchaient de lui.Voilà pourquoi une des colombes prit la paroleet dit ainsi à ses compagnes :« Quelle grave erreur, dit-elle, nous avons commisequand nous avons choisi l’autour comme roi,lui qui nous tue jour après jour.Mieux aurait valu rester pour toujourssans seigneur plutôt que d’avoir celui-ci.Auparavant, nous nous méfiions soigneusement de luiet n’avions à redouter que ses pièges ;depuis que nous l’avons fait venir parmi nous,c’est au grand jour qu’il a commisles actes qu’il faisait auparavant en cachette. »Cette fable s’adresse à la plupart,qui choisissent des seigneurs mauvais.Il commet une grave erreurcelui qui se place sous la couped’un homme cruel ou sans parole :il n’en retirera rien sinon du déshonneur. Marie de France — Le roi des colombes (Traduit par Baptiste Laïd)
Les gardes du corps ont été appelés, nous avons ri comme des hystériques, râlé contre ce type qui nous privait de vacances et de week-ends, tout cela pour ne pas avoir su repeindre sa voiture tout seul. Clémence Boulouque — Mort d'un silence
Six mois comme dans un souffle, des soirées, des week-ends, des jours fériés, des heures volées à la course papiers griffonnés dans l'avion, magnétophone qui tourne et ne s'arrête plus. Eva Joly — Notre affaire à tous
Elle était bonne en tout. Pas comme moi. À cette époque, elle offrait des week-ends char à voile aux meilleurs clients. Éric Paradisi — La peau des autres
La fenêtre creusée dans notre chair s’ouvre sur notre cœur. On y voit un immense lac où viennent se poser à midi des libellules mordorées et odorantes comme des pivoines. Vous voyez ce grand arbre où les animaux vont se regarder : il y a des siècles que nous lui versons à boire. Son gosier est plus sec que la paille et la cendre y a des dépôts immenses… Les Champs magnétiques — Glace sans tain
Vous que le printemps opéraMiracles ponctuez ma stance Mon esprit épris du départ Dans un rayon soudain se perd Perpétué par la cadenceLa Seine au soleil d’avril danse Comme Cécile au premier balOu plutôt roule des pépitesVers les ponts de pierre ou les cribles Charme sûr La ville est le val […] Louis Aragon — Feu de joie
Cet homme, je l'ai détesté à un point. et pourtant, comme vous le savez sans doute, dès que j'ai appris qu'il était à l'article de la mort et qu'il voulait me revoir une dernière fois. Yukio Mishima — La Musique
Beau comme une rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie. Lautréamont — Chant VI
ARGAN — (court après Toinette.)Ah ! insolente ! il faut que je t'assomme !TOINETTE — (se sauve de lui.)Il est de mon devoir de m'opposer aux choses qui vous peuvent déshonorer.ARGAN — (en colère, court après elle autour de sa chaise, son bâton à la main.)Viens, viens, que je t'apprenne à parler !TOINETTE — (courant et se sauvant du côté de la chaise où n'est pas Argan.)Je m'intéresse, comme je dois, à ne vous point laisser faire de folie.ARGAN — Chienne !TOINETTE — Non, je ne consentirai jamais à ce mariage.ARGAN — Pendarde !TOINETTE — Je ne veux point qu'elle épouse votre Thomas Diafoirus.ARGAN — Carogne ! Molière — Le malade imaginaire
M. JOURDAIN — Madame, ce m'est une gloire bien grande de me voir assez fortuné pour être si heureux que d'avoir le bonheur que vous ayez eu la bonté de m'accorder la grâce de me faire l'honneur de m'honorer de la faveur de votre présence ; et si j'avois aussi le mérite pour mériter un mérite comme le vôtre, et que le Ciel… envieux de mon bien… m'eût accordé… l'avantage de me voir digne… des…DORANTE — Monsieur Jourdain, en voilà assez : Madame n'aime pas les grands compliments, et elle sait que vous êtes homme d'esprit. (Bas, à Dorimène.) C'est un bon bourgeois assez ridicule, comme vous voyez, dans toutes ses manières. Molière — Le Bourgeois Gentilhomme
SCAPIN.- Cachez-vous. Voici un spadassin qui vous cherche. (En contrefaisant sa voix.) "Quoi ? Jé n'aurai pas l'abantage dé tuer cé Geronte, et quelqu'un par charité né m'enseignera pas où il est ?" (À Géronte avec sa voix ordinaire.) Ne branlez pas. (Reprenant son ton contrefait.) "Cadédis, jé lé trouberai, sé cachât-il au centre dé la terre." (A Géronte avec son ton naturel.) Ne vous montrez pas. (Tout le langage gascon est supposé de celui qu'il contrefait, et le reste de lui.) "Oh, l'homme au sac !" Monsieur. "Jé té vaille un louis, et m'enseigne où put être Géronte." Vous cherchez le seigneur Géronte ? "Oui, mordi ! Jé lé cherche." Et pour quelle affaire, Monsieur ? "Pour quelle affaire ?" Oui. "Jé beux, cadédis, lé faire mourir sous les coups de vaton." Oh ! Monsieur, les coups de bâton ne se donnent point à des gens comme lui, et ce n'est pas un homme à être traité de la sorte. "Qui, cé fat dé Geronte, cé maraut, cé velître ?" Le seigneur Géronte, Monsieur, n'est ni fat, ni maraud, ni belître, et vous devriez, s'il vous plaît, parler d'autre façon. "Comment, tu mé traites, à moi, avec cette hautur ?" Je défends, comme je dois, un homme d'honneur qu'on offense. "Est-ce que tu es des amis dé cé Geronte ?" Oui, Monsieur, j'en suis. "Ah ! Cadédis, tu es de ses amis, à la vonne hure." (Il donne plusieurs coups de bâton sur le sac.) "Tiens. Boilà cé que jé té vaille pour lui." Ah, ah, ah ! Ah, Monsieur ! Ah, ah, Monsieur ! Tout beau. Ah, doucement, ah, ah, ah ! "Va, porte-lui cela de ma part. Adiusias." Ah ! diable soit le Gascon ! Ah !En se plaignant et remuant le dos, comme s'il avait reçu les coups de bâton. Molière — Les fourberies de Scapin
12 mai. - J'ai un peu de fièvre depuis quelques jours ; je me sens souffrant, ou plutôt je me sens triste.D'où viennent ces influences mystérieuses qui changent en découragement notre bonheur et notre confiance en détresse ? On dirait que l'air, l'air invisible est plein d'inconnaissables Puissances, dont nous subissons les voisinages mystérieux. Je m'éveille plein de gaieté, avec des envies de chanter dans la gorge. - Pourquoi ? - Je descends le long de l'eau ; et soudain, après une courte promenade, je rentre désolé, comme si quelque malheur m'attendait chez moi. - Pourquoi ? - Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? Est-ce la forme des nuages, ou la couleur du jour, la couleur des choses, si variable, qui, passant par mes yeux, a troublé ma pensée ? Sait-on ? Tout ce qui nous entoure, tout ce que nous voyons sans le regarder, tout ce que nous frôlons sans le connaître, tout ce que nous touchons sans le palper, tout ce que nous rencontrons sans le distinguer, a sur nous, sur nos organes et, par eux, sur nos idées, sur notre cœur lui-même, des effets rapides, surprenants et inexplicables. Guy de Maupassant — Le Horla
En une demi-heure, elle me raconte sa vie : russe, jamais mariée, nombreux voyages, toute l’Europe ou presque. (Apollinaire m’apparaît soudain ayant hérité en imagination de ce vagabondage). Apollinaire né à Rome. Elle ne me dit rien du père. Elle me parle de l’homme avec lequel elle vit depuis vingt-cinq ans, son ami, un Alsacien, grand joueur, tantôt plein d’argent, tantôt sans un sou […] Elle me dépeint Apollinaire comme un fils un peu tendre, intéressé, souvent emporté… Paul Léautaud — Journal
Avant d’entrer dans ma celluleIl a fallu me mettre nuEt quelle voix sinistre ululeGuillaume qu’es-tu devenu… Le Lazare entrant dans la tombeAu lieu d’en sortir comme il fitAdieu Adieu chantante rondeÔ mes années ô jeunes filles […] Guillaume Apollinaire — À la Santé