Accueil > Citations > Citations sur le tout
Il y a 670 citations sur le tout.
[…] Malgré moi, un grand frisson me courut entre les épaules. Cette vision de l'animal dans ce lieu, a cette heure, au milieu de ces gens éperdus, était effrayant à voir. Alors, pendant une heure, le chien hurla sans bouger ; il hurla comme dans l'angoisse d'un rêve ; et la peur, l'épouvantable peur entrait en moi ; la peur de quoi ? Le sais-je ? C'était la peur, voila tout. Guy de Maupassant — La Peur
Ô souvenirs ! printemps ! aurore !Doux rayon triste et réchauffant !- Lorsqu'elle était petite encore,Que sa sœur était tout enfant... - Connaissez-vous, sur la collineQui joint Montlignon à Saint-Leu,Une terrasse qui s'inclineEntre un bois sombre et le ciel bleu ? Victor Hugo — Ô souvenirs ! printemps ! aurore !
La raison du plus fort est toujours la meilleure :Nous l'allons montrer tout à l'heure.Un Agneau se désaltéraitDans le courant d'une onde pure.Un Loup survient à jeun, qui cherchait aventure,Et que la faim en ces lieux attirait.Qui te rend si hardi (2) de troubler mon breuvage ?Dit cet animal plein de rage :Tu seras châtié de ta témérité.Sire, répond l'Agneau, que Votre MajestéNe se mette pas en colère ;Mais plutôt qu'elle considèreQue je me vas désaltérant[…] Jean de La Fontaine — La Cour du Lion
Harpagon (Il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.) : Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin… (il se prend lui-même le bras.) Ah ! C’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi ; et puisque tu m’ es enlevé, j’ ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ ai plus que faire au monde : sans toi, il m’est impossible de vivre. Molière — L’Avare
Lettre CLIII :Le Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil.Je réponds sur-le-champ à votre Lettre, et je tâcherai d'être clair ; ce qui n'est pas facile avec vous, quand une fois vous avez pris le parti de ne pas entendre.De longs discours n'étaient pas nécessaires pour établir que chacun de nous ayant en main tout ce qu'il faut pour perdre l'autre, nous avons un égal intérêt à nous ménager mutuellement : aussi, ce n'est pas de cela dont il s'agit. Mais encore entre le parti violent de se perdre, et celui, sans doute meilleur, de rester unis comme nous l'avons été, de le devenir davantage encore en reprenant notre première liaison, entre ces deux partis, dis-je, il y en a mille autres à prendre. Il n'était donc pas ridicule de vous dire, et il ne l'est pas de vous répéter que, de ce jour même, je serai ou votre Amant ou votre ennemi. (…)Deux mots suffisent.Paris, ce 4 décembre 17**.Réponse de la Marquise de Merteuil (écrite au bas de la même Lettre).Eh bien ! la guerre. Pierre Choderlos de Laclos — Les Liaisons dangereuses
Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j'en puis dire particulièrement, ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisaient en notre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms. Michel de Montaigne — Les essais
On vient, on va. On est ici ou là, peu importe comme si tout le monde, incapable de suivre une quelconque logique, naviguait dans l'abstraction totale et profonde du pur imaginaire. Ana Maria Ortese — La mer ne baigne pas Naples
Il existe aussi tout un commerce de poisson dans des récipients des couloirs avec des étals de glace pilée et de cacahouètes tout cela se mêlant à des séances de marionnettes, des glapissements de chansons chinoises, des fumeries d'opium... Pablo Neruda — Né pour naître
Tout va bien ? Je fais signe que oui. Faites attention à ce qui se passe en face ; ils ont réglé leur tir sur notre tranchée. Ouvrez l'œil. Nous rallumons des cigarettes. La conversation reprend à bâtons rompus. Charles Yale Harrison — Les Généraux meurent dans leur lit
Tout ce qui peut estre faict un autre jour, le peut estre aujourd'huy. Michel de Montaigne — Essais (I
Et quand ils croisent les vivants, c'est avec un petit sourire de franche supériorité. Car ils les prennent pour des morts. Et ils poursuivent paisiblement leur chemin tout en parlant à bâtons rompus. Jules Supervielle — Oublieuse Mémoire
Faut pas remettre les choses au lendemain. Il faut que cet article sorte tout de suite. Ça fera un numéro spécial! Louis-Ferdinand Céline — Mort à crédit
Il faut toujours tout remettre au lendemain. Les trois quarts des choses s'arrangent d'elles-mêmes. Henry de Montherlant — Le Cardinal d'Espagne
Ils ne rechignaient ni à la peine ni au sacrifice, sachant bien que, de tout le mal qu’ils se donnaient, eux-mêmes recueilleraient les fruits, ou à défaut leur descendance et non une bande d’humains désœuvrés, tirant les marrons du feu. George Orwell — La ferme des animaux
On but de l’alcool de canne en l’honneur de D’Arrast, après que le maire, verre en main, lui eut souhaité la bienvenue et tout le bonheur du monde. Camus — L’Exil et le royaume
Voici le plan qu’il avait arrêté. Il devait tout doucement gagner la chambre de Washington Otis, pousser des cris d’orfraie au pied de son lit, puis par trois fois se passer la dague dans la gorge au son d’une musique grave. Oscar Wilde — Le Fantôme des Canterville et autres contes
Et que fait le Piémont ? A part ce charroi nocturne dans les forêts et sur mon lac ? Il joue un jeu de malice, le roi tout au moins. Il attend qu'on tire les marrons du feu. Jean Giono — Le bonheur fou
Godeschal (…) n’était pas clerc à laisser se perdre la précieuse tradition de la bienvenue. La bienvenue est un déjeuner que doit tout néophyte aux anciens de l’Étude où il entre. Balzac — Un Début dans la vie
Tandis qu'il le prouvait à priori, le vaisseau s'entr'ouvre; tout périt, à la réserve de Pangloss, de Candide, et de ce brutal de matelot qui avait noyé le vertueux anabaptiste: le coquin nagea heureusement jusqu'au rivage, où Pangloss et Candide furent portés sur une planche. Voltaire — Candide
Latchmer chercha son père, mais lui aussi semblait avoir disparu. Tout le monde regardait sa grand-mère, qui courait à travers le cimetière en hurlant « Salope ! Salope ! » Mais miss Mitchell s’était volatilisée. Une haie de buis cacha soudain la grand-mère, mais Latchmer l’entendait toujours pousser des cris d’orfraie. Derrière lui, les gens commençaient à s’en aller. Stephen Dobyns — Un chien dans la soupe