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Citations sur le vous - Page 4
Il y a 476 citations sur le vous.
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Je suis mortifié que votre départ soit aussi prompt ! J'ai affaire où vous allez; je vous aurais accompagnée.
Restif de La Bretonne — Monsieur Nicolas -
Je vous avais proposé Tyburn, dit lord de Winter, pourquoi n'avez-vous pas voulu ? Parce que je ne veux pas mourir ! s'écria Milady en se débattant, parce que je suis trop jeune pour mourir !
Alexandre Dumas — Les Trois Mousquetaires -
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage.Maître Renard, par l’odeur alléché,Lui tint à peu près ce langage : Et bonjour, Monsieur du Corbeau.Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !Sans mentir, si votre ramageSe rapporte à votre plumage,Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. […]
Jean de La Fontaine — Le Corbeau et le Renard -
Je ne sais pas si vous comprenez un petit peu mieux maintenant ce que je veux dire par ce que je viens de vous dire.
Gertrude Stein — Trois vies -
Un an, dix-huit mois après notre mariage, M. Willy me dit : – Vous devriez jeter sur le papier des souvenirs de l’école primaire. N’ayez pas peur des détails piquants, je pourrais peut-être en tirer quelque chose.
Mes apprentissages — 1936 -
Mignonne, allons voir si la roseQui ce matin avait écloseSa robe de pourpre au Soleil,N'a point perdu cette vêpréeLes plis de sa robe pourprée,Et son teint au votre pareil.Las ! voyez comme en peu d'espace,Mignonne, elle a dessus la placeLas ! las ses beautés laissé choir !Ô vraiment marâtre Nature,Puisqu'une telle fleur ne dureQue du matin jusques au soir !Donc, si vous me croyez, mignonne,Tandis que votre âge fleuronneEn sa plus verte nouveauté,Cueillez, cueillez votre jeunesse :Comme à cette fleur la vieillesseFera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard — Mignonne -
Ici, vous n’apprendrez que des pas qui ne se dansent plus, le menuet, la gavotte (…). Et se rengorgeant : « Je suis professeur de danses mortes ».
Anatole France — Vie littéraire -
Toujours est-il qu’il avait disparu sans qu’on eût eu le temps de s’en apercevoir, comme un dieu. « Vous avez tort, me dit M. de Cambremer, il fait un froid de canard. – Pourquoi de canard ? demanda le docteur. – Gare aux étouffements, reprit le marquis. Ma soeur ne sort jamais le soir. »
Proust — À la recherche du temps perdu -
Alors lui me répondit avec un air de reproche triste « Au moins, vous savez bien, frère, que je suis changé maintenant et qu'il y a quelque chose qui est bien fini ce n'est pas de cela que vous voulez parler ? » Et, moi, je serrai la main de mon frère Yves, en essayant de sourire comme quelqu'un qui aurait tout à fait confiance.
Pierre Loti — Mon frère Yves -
– Je sais bien que c’est ta mère, mais c’est tout de même beau, un amour comme ça. Ça finit par vous faire envie… Y aura jamais une autre femme pour t’aimer comme elle, dans la vie. Ça, c’est sûr. C’était sûr. Mais je ne le savais pas. Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençai à comprendre. Il n’est pas bon d’être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c’est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu’à la fin de ses jours.
Romain Gary — La Promesse de l’aube -
Oyez, oyez, petits sujets, écoutez votre Reine. Je vous dirai comment je devins immortelle.
Anne-Lou Steininger — La Maladie d'être mouche -
Je vais vous expliquer pourquoi ce sont les textes que j'ai écrits qui sont les plus beaux.Il était écrit que je viderais la coupe des humiliations et des déboires jusqu'à la lie.
A. Daudet — Nabab -
Ne vous faites pas de souci, Edwin. Le numéro deux de The Running ne se laissera pas piéger par une poignée d'apprentis-ravisseurs.
Sergio Sinay — Le tango du mal-aimé -
Voulez-vous regarder les documents suivants, s’il vous plaît ? Mais certainement.
Paul Thomas — L’espion -
Je ne permets pas du tout. Avec vos affreuses cigarettes de contrebande, vous allez m'empester la pièce. Je n'ai jamais compris le plaisir qu'on pouvait trouver à fumer ça.
Gide — 1925 -
LE TROUHADEC : Je me permets de vous rappeler que c'est vous-même, hier soir, qui aviez fixé l'emploi de cette après-midi. Je me suis rendu sur vos ordres au garage Eusebius pour y retenir la voiture. ROLANDE : Ah ? Eh bien j'avais décidé cela à la légère. On ne réfléchit jamais assez dans la vie. Presque tous nos ennuis viennent d'un manque de réflexion.
Jules Romain — Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche -
Criez toujours, citoyens affamés. Les murailles des palaces vous renvoient vos cris, car vos cris sont comme des pierres qui roulent… et pierre qui roule n’amasse pas mousse.
Association de solidarité Loiret Algérie — Nous allons sauter les barrières : Lettres d’Algérie -
Je me permets de solliciter de vous une faveur en l'honneur de mon mari, Zelik Pergricht, me permettant de savoir de ses nouvelles et quelques renseignements.
Patrick Modiano — Dora Bruder -
J'use de ma permission de rire tout mon soûl, quand je vous entends parler sérieusement de cet ivrogne.
Renan — Drames philosophiques -
DAMIS — Votre Monsieur Tartuffe est bien heureux sans doute.MADAME PERNELLE — C'est un homme de bien, qu'il faut que l'on écoute ;Et je ne puis souffrir sans me mettre en courrouxDe le voir querellé par un fou comme vous.DAMIS — Quoi ? je souffrirai, moi, qu'un cagot de critiqueVienne usurper céans un pouvoir tyrannique,Et que nous ne puissions à rien nous divertir,Si ce beau monsieur-là n'y daigne consentir ?DORINE —S'il le faut écouter, et croire à ses maximes,On ne peut faire rien, qu'on ne fasse des crimes,Car il contrôle tout, ce critique zélé.MADAME PERNELLE — Et tout ce qu'il contrôle, est fort bien contrôlé.C'est au chemin du Ciel qu'il prétend vous conduire ;Et mon fils, à l'aimer, vous devrait tous induire.
Molière — Le Tartuffe -
Une tasse à café dans laquelle vous mettrez deux cuillerées de lait chaud avec addition d'une cuillère à soupe de sirop de tolu.
Flaubert — Correspondances -
La raison du plus fort est toujours la meilleure :Nous l'allons montrer tout à l'heure.Un Agneau se désaltéraitDans le courant d'une onde pure.Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,Et que la faim en ces lieux attirait."Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?Dit cet animal plein de rage :Tu seras châtié de ta témérité.— Sire, répond l'Agneau, que votre MajestéNe se mette pas en colère ;Mais plutôt qu'elle considèreQue je me vas désaltérantDans le courant,Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,Et que par conséquent, en aucune façon,Je ne puis troubler sa boisson.— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,Et je sais que de moi tu médis l'an passé.— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.— Je n'en ai point.— C'est donc quelqu'un des tiens :Car vous ne m'épargnez guère,Vous, vos bergers, et vos chiens.On me l'a dit : il faut que je me venge."Là-dessus, au fond des forêtsLe Loup l'emporte, et puis le mange,Sans autre forme de procès.
Jean de La Fontaine — Le Loup et l’Agneau -
Vous, bourgeois, regardez, vil troupeau, vil limon,Comme un glaive rougi qu'agite un noir démon,Le coup d'Etat qui sort flamboyant de la forge !Les tribuns pour le droit luttent : qu'on les égorge !Routiers, condottieri, vendus, prostitués,Frappez ! tuez Baudin ! tuez Dussoubs ! tuez !Que fait hors des maisons ce peuple ? Qu'il s'en aille !Soldats, mitraillez-moi toute cette canaille !Feu ! feu ! tu voteras ensuite, ô peuple roi !Sabrez le droit, sabrez l'honneur, sabrez la loi !Que sur les boulevards le sang coule en rivières !Du vin plein les bidons ! des morts plein les civières !Qui veut de l'eau-de-vie ? En ce temps pluvieuxIl faut boire. Soldats, fusillez-moi ce vieux !Tuez-moi cet enfant ! Qu'est-ce que cette femme ?C'est la mère ? tuez. Que tout ce peuple infâmeTremble, et que les pavés rougissent ses talons !Ce Paris odieux bouge et résiste. Allons !Qu'il sente le mépris, sombre et plein de vengeance,Que nous, la force, avons pour lui, l'intelligence !L'étranger respecta Paris : soyons nouveaux !Traînons-le dans la boue aux crins de nos chevaux !Qu'il meure ! qu'on le broie et l'écrase et l'efface !Noirs canons, crachez-lui vos boulets à la face !
Victor Hugo — Les Châtiments -
CHIMÈNESire, il n’est plus besoin de vous dissimulerCe que tous mes efforts ne vous ont pu celer.J’aimais, vous l’avez su ; mais, pour venger mon père,J’ai bien voulu proscrire une tête si chère :Votre Majesté, Sire, elle-même a pu voirComme j’ai fait céder mon amour au devoir.
Corneille — Le Cid -
TOINETTE — Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m'amuser à ce menus fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et de fluxions, à ces fièvrotes, à ces vapeurs et à ces migraines. Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine: c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service.ARGAN — Je vous suis obligé, monsieur, des bontés que vous avez pour moi.TOINETTE — Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l'on batte comme il faut. Ah! je vous ferai bien aller comme vous devez. Ouais! ce pouls-là fait l'impertinent; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ?ARGAN — Monsieur Purgon.TOINETTE — Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade ?ARGAN — Il dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate.TOINETTE — Ce sont tous des ignorants. C'est du poumon que vous êtes malade.[…]TOINETTE — Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin.ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir ?ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ?ARGAN — Il m'ordonne du potage.TOINETTE — Ignorant !ARGAN — De la volaille.TOINETTE — Ignorant !ARGAN —Du veau.TOINETTE — Ignorant !
Molière — Le Malade Imaginaire -
Quant au projet de les ramener à vos principes, j'y trouve plus de zèle que de prudence si vous êtes trop sérieux pour être leur camarade, vous êtes trop jeune pour être leur Mentor, et vous ne devez vous mêler de réformer autrui que quand vous n'aurez plus rien à faire en vous-même.
Rousseau — La Nouvelle Héloïse -
— Je ne vous parlerai pas des habitudes dépensières de M. Arthir ; c’est le tonneau des Danaïdes… Que vous dirai-je ? c’est un panier percé. Le million que vous lui laissez ne durera pas dix ans, vous le savez aussi bien que moi.
Émile Augier — Maître Guérin -
Je tâcherai d'arranger ça, dit-elle. Au revoir. Au revoir, dit Xavière. Françoise retint sa main. Ça me fait deuil, de vous laisser là toute fatiguée et morne.
Simone de Beauvoir — L'invitée -
Il était hors de question que vous cédiez.
Simone de Beauvoir — Les Mandarins -
Pour vous, Monsieur, rien n’est encore perdu et nous vous adjurons de mettre un fond à votre tonneau des Danaïdes où, depuis plus d’un demi-siècle, vous ne cessez de jeter le meilleur de vous-même et de votre pensée dans des flots d’encre, car on a souvent comparé à ce tonneau percé que les malheureuses Danaïdes, pour un crime d’ailleurs intolérable à imaginer (sur cinquante, quarante-neuf d’entre elles avaient égorgé leurs maris le soir de leurs noces), furent condamnées à remplir éternellement ; on a comparé, dis-je, leur vain travail à celui du journaliste, et quoique vous ne soyez capable d’aucun meurtre, vous aussi vous subirez ce châtiment de travailler longtemps pour rien, votre travail au jour le jour n’étant assuré d’aucune durée. Vos amis vous demandent de rétablir cette situation.
Émile Henriot — Réponse au discours de réception de Robert Kempf -
Je vous trouve hors de chez vous, presque dévêtue, dans un appartement meublé. Qu'êtes-vous venue y faire ?
Gui de Maupassant — Bel-Ami -
Grand Thibault se voulent coucherAvecques sa femme nouvelle,S’en vint tout bellement cacherUn gros maillet en la ruelle.O mon doulx amy (ce dict elle)Quel maillet vous voy ie empoingner ?C’est (dist il) pour mieulx vous coingner.Maillet ? dist elle, il n’y fault nul.Quand gros Ian me vient besoingner,Il ne me coingne que du cul. »
Rabelais — Quart Livre -
PYRRHUS.Madame, demeurez.On peut vous rendre encor ce fils que vous pleurez.Oui, je sens à regret qu’en excitant vos larmes,Je ne fais contre moi que vous donner des armes ;Je croyais apporter plus de haine en ces lieux.Mais, madame, du moins, tournez vers moi les yeux :Voyez si mes regards sont d’un juge sévère,S’ils sont d’un ennemi qui cherche à vous déplaire.Pourquoi me forcez-vous vous-même à vous trahir ?Au nom de votre fils, cessons de nous haïr.À le sauver enfin c’est moi qui vous convie.Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ?Faut-il qu’en sa faveur j’embrasse vos genoux ?Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous.Je sais de quels serments je romps pour vous les chaînes ;Combien je vais sur moi faire éclater de haines.Je renvoie Hermione, et je mets sur son front,Au lieu de ma couronne, un éternel affront ;Je vous conduis au temple où son hymen s’apprête ;Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête.Mais ce n’est plus, madame, une offre à dédaigner ;Je vous le dis : il faut ou périr, ou régner.Mon cœur, désespéré d’un an d’ingratitude,Ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude.C’est craindre, menacer, et gémir trop longtemps.Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j’attends.Songez-y : je vous laisse, et je viendrai vous prendrePour vous mener au temple où ce fils doit m’attendre ;Et là vous me verrez, soumis ou furieux,Vous couronner, madame, ou le perdre à vos yeux.
Racine — Andromaque -
Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'œil fixe et assuré, les épaules larges, l’estomac haut, la démarche ferme et délibérée. Il parle avec confiance ; il fait répéter celui qui l’entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu’il lui dit. Il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie. Il occupe à table et à la promenade plus de place qu’un autre. Il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s’arrête, et l’on s’arrête ; il continue de marcher, et l’on marche : tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole : on ne l’interrompt pas, on l’écoute aussi longtemps qu’il veut parler ; on est de son avis, on croit les nouvelles qu’il débite. S’il s’assied, vous le voyez s’enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l’une sur l’autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté et par audace. Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps ; il se croit du talent et de l’esprit. Il est riche.
Portrait de Giton — Les Caractères -
Me voici, Excellence, dit le bandit en se présentant avec un empressement qui parut de bon augure à Danglars, que désirez-vous ? À boire, dit le prisonnier. Excellence, dit Peppino, vous savez que le vin est hors de prix dans les environs de Rome.
Alexandre Dumas — Le Comte de Monte-Cristo -
Tout est silencieux en ce moment, même avec le bruit du ngoma. Vous l'aviez remarqué aussi, monsieur? Oui. J'ai été silencieux à l'intérieur de moi toute la journée.
Ernest Hemingway — La Vérité à la lumière de l'aube -
A quelle heure vous levez-vous le matin ? Dix heures ? Pour qui la prenait-il ? Pauline se sentit insultée. Plus tôt. Neuf heures ? C'est tard. Huit heures ? Je peux faire mieux. Sept heures ? Si vous voulez.
Thérèse de Saint Phalle — Le Tournesol -
Sur ces paroles, qui empruntaient à la bouche d’où elles étaient émanées une autorité sibylline, les matelots se regardèrent furtivement (…).Encouragé par les signes de ses camarades, Pompon-Filasse se décida cependant à faire une nouvelle tentative pour rompre le silence inquiétant de Bertrand.— Maître ? dit-il timidement.— Qu’est-ce qu’il y a, mon garçon ?— C’est y vrai que vous avez servi dans le temps sur le plancher des vaches et que vous vous êtes croché avec les terriens anglais.
Edmond Rousseau — La Monongaléha -
Comment commencer ? Par j'ai l'honneur d'accuser réception et caetera ou bien par je vous remercie très vivement et caetera ? Pour trouver la note juste, il ferma les yeux.
Albert Cohen — Belle du Seigneur -
Je m’y soumettrai sans doute, il vaut mieux mourir que de vivre coupable. Déjà, je le sens, je ne le suis que trop ; je n’ai sauvé que ma sagesse, la vertu s’est évanouie. Faut-il vous l’avouer, ce qui me reste encore je le dois à sa générosité. Enivrée du plaisir de le voir, de l’entendre, de la douceur de le sentir auprès de moi, du bonheur plus grand de pouvoir faire le sien, j’étais sans puissance et sans force ; à peine m’en restait-il pour combattre, je n’en avais plus pour résister ; je frémissais de mon danger sans pouvoir le fuir. Eh bien ! il a vu ma peine et a eu pitié de moi. Comment ne le chérirais-je pas ? je lui dois bien plus que la vie.Ah ! si en restant auprès de lui je n’avais à trembler que pour elle, ne croyez pas que jamais je consentisse à m’éloigner. Que m’est-elle sans lui ? ne serais-je pas trop heureuse de la perdre ? Condamnée à faire éternellement son malheur et le mien ; à n’oser ni me plaindre, ni le consoler ; à me défendre chaque jour contre lui, contre moi-même ; à mettre mes soins à causer sa peine, quand je voudrais les consacrer tous à son bonheur : vivre ainsi n’est-ce pas mourir mille fois ? voilà pourtant quel va être mon sort. Je le supporterai cependant, j’en aurai le courage. Oh ! vous, que je choisis pour ma mère, recevez-en le serment !
Pierre Choderlos de Laclos — Les Liaisons dangereuses -
Je crains l’entre chien et loup quand on ne cause point, et je me trouve mieux dans ces bois que dans une chambre toute seule : c’est ce qui s’appelle se mettre dans l’eau de peur de la pluie ; et je m’accommode mieux de la solitude que de l’ennui d’une chaise. Ne craignez point le serein, ma fille il n’y en a point dans les vieilles allées, ce sont des galeries ; ne craignez que la pluie extrême, car en ce cas il faut revenir, et je ne puis rien faire qui ne me fasse mal aux yeux. C’est pour conserver ma vue que je vais à ce que vous appelez le serein ; ne soyez en aucune peine de ma santé, je suis dans la très-parfaite.
Madame de Sévigné — Lettre à Madame de Grignan -
Ange, pourquoi me tentez-vous ?Je suis poète et vous comtesse,L’esclave doit devant l’altesseNe ramper tremblant qu’à genoux.Pas d’amour possible entre nous :Très-pointilleuse est la noblesse.Ange, pourquoi me tentez-vous ?
Louis Salles — Ange pourquoi me tentez-vous ?