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Hébété

Définitions de « hébété »

Trésor de la Langue Française informatisé

HÉBÉTÉ, part. passé et adj.

I. − Part. passé de hébéter*.
II. − Emploi adj.
A. [En parlant d'une pers. ou, p. méton., d'une faculté physique ou intellectuelle] Qui est dans un état d'hébétude passager ou durable. Synon. abasourdi, abruti, diminué, engourdi.Un septuagénaire hébété, vacillant, blafard (Balzac, Goriot,1835, p. 38).M. Amédée était là, non comme un homme qui fait des chiffres, mais affalé, hébété, le teint brouillé, l'œil vague (Pourrat, Gaspard,1930, p. 194).
Emploi subst. Celui qui en face de l'infini ne se voit pas entouré de mystères et de problèmes, celui-là n'est à mes yeux qu'un hébété (Renan, Avenir sc.,1890, p. 23) :
Christophe regardait, comme un hébété, la bougie se consumer au fond du chandelier. Il ne pouvait se coucher. Il ne pensait à rien. Il sentait ce néant se creuser d'instant en instant. Il s'efforçait de ne pas voir l'abîme qui l'aspirait; et, malgré lui, il se penchait au bord. Rolland, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 263.
P. anal. Il sait l'heure où les autres bêtes dorment, la saison où les perdrix couvent, où les levrauts encore hébétés d'être au monde vagissent en chancelant (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 87).
B. − P. méton. Qui présente les manifestations de cet état. Synon. égaré, perdu.Air, œil, regard, rire, visage, voix hébété(e). Elle avait sur la face le masque hébété de l'ivresse (Zola, M. Férat,1868, p. 279).Le sourire hébété du malheureux, la lenteur calculée de ses gestes (Bernanos, Imposture,1927, p. 502).
Prononc. : [ebete]. Fréq. abs. littér. : 498. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 528, b) 1 151; xxes. : a) 841, b) 544.

Wiktionnaire

Nom commun - français

hébété (h muet)\e.be.te\ masculin (pour une femme, on dit : hébétée)

  1. Celui qui est hébété.
    • Il parle, il agit comme un hébété.
    • Au bout de cinq ans, on ne vient plus voir un hébété. — (Raymond Egrotti, Le tombeau refermé, 1964)

Adjectif - français

hébété (h muet)\e.be.te\

  1. Qui est ou a l’air soudainement stupide.
    • Non, il n’existe pas de plus maussade engeance que celle des femmes de la bourgeoisie turque, au teint blême, aux poitrines en avalanches, niaises, fanatiques, hébétées, badigeonnées de noir, de blanc et de rouge, et qui vivent seulement pour les grossiers plaisirs d’un époux stupide! — (Jérôme-Adolphe Blanqui, Voyage en Bulgarie 1841, chapitre VIII - 1845)
    • Il ne se découvrit pas et se mit à regarder autour de lui, avec ce sourire hébété des ivrognes et des gens grossiers qui se sentent insolents. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
    • J'ai vu des prisonniers jetés à coups de matraque d'un étage à l'autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient plus que murmurer en arabe les premières paroles d'une ancienne prière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Les soldats regardèrent passer Dantès d’un air de curiosité hébétée. — (Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, édition de G. Sigaux, 1981 (date de l’édition), volume 1, page 78)
    • Probablement par déformation professionnelle, c’est à ce titre que j’ai immédiatement pensé en assistant, hébété, à l’assaut des manifestants sur le Capitole dans la journée de mercredi. — (Luc Laliberté, Le départ de Trump ne réglera rien, Le Journal de Québec, 8 janvier 2021)
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Littré (1872-1877)

HÉBÉTÉ (é-bé-té, tée) part. passé d'hébéter
  • J'en ai l'esprit tout hébété, Régnier, Stances rel. Mais il est devenu comme un homme hébété, Molière, Tart. I, 2. Je laisse aux doucereux ce langage affecté, Où s'endort un esprit de mollesse hébété, Boileau, Sat. IX. Il [Socrate] était fort laid, et, outre sa laideur, il avait dans sa physionomie quelque chose d'hébété et de stupide, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IV, p. 387, dans POUGENS. Être heureux comme un roi, dit le peuple hébété, Voltaire, Disc. 1. Les nations hébétées demeuraient dans le silence, Voltaire, Mœurs, 110. Tout le monde se regardait avec des yeux hébétés, Voltaire, Aventure de la mémoire.

    Substantivement. On institue des prêtres, on brûle de l'encens, on présente des sacrifices à l'âme d'un hébété [l'empereur Claude], Guez de Balzac, le Prince, 5. Écrire en sage et vivre en hébété… Muses, gardez vos faveurs pour quelque autre, Rousseau J.-B. Épît. I, 1.

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Étymologie de « hébété »

Du participe passé de hébéter.
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Phonétique du mot « hébété »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
hébété ebete

Fréquence d'apparition du mot « hébété » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « hébété »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Traductions du mot « hébété »

Langue Traduction
Anglais dazed
Espagnol aturdido
Italien stordito
Allemand benommen
Chinois 发呆
Arabe مذهول
Portugais atordoado
Russe ошеломленный
Japonais ぼんやりした
Basque zoratuta
Corse sbagghiatu
Source : Google Translate API

Antonymes de « hébété »

Combien de points fait le mot hébété au Scrabble ?

Nombre de points du mot hébété au scrabble : 8 points

Hébété

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