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Tomber en quenouilles
Définitions de « tomber en quenouilles »
Tomber en quenouilles - Locution verbale
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(Vieilli) (Péjoratif) Passer, par héritage, en la possession d’une femme.
Le XVIe siècle est celui de l'apogée des Dufort, et aussi de leur décadence. Après l'éclat, jeté sur le nom par François de Durfort le sénéchal, la famille ne tarda pas à tomber en quenouilles et à se fondre dans une race très puissante, celle des Montpezat-Laugnac.
— Revue de l'Agenais, vol. 38 -
(Figuré) (Vieilli) Passer dans l'apanage des femmes.
Le nostre, second en merveilles, a produit aussi, pour la gloire du Parnasse, plus d'une Sappho, plus d'une Corinne, qui devroient nous avoir appris que le genre de merite dont nous avons fait nostre principal appanage, est de tout sexe ; & que les plus beaux talents peuvent tomber en quenouilles.
— « Response de Monsieur de Tourreil au discours prononcé par M. l'Evesque de Strasbourg, […] » -
(Par extension) Tomber dans l’oubli, être laissé à l’abandon, péricliter.
Heinrich Mann est d'autre part connu pour avoir des opinions de gauche, ce qui n'arrange rien. Pis encore, il s'est fait l'avocat d'un cinéma à tonalité sociale sur le modèle soviétique. L'affaire aurait donc pu tomber en quenouilles. Mais Pommer et Jannings unissent leurs forces pour le retenir de mettre son veto.
— Jean-Paul Bled, Marlène Dietrich : La scandaleuse de Berlin
Étymologie de « tomber en quenouilles »
- L'expression vient de la loi salique, instituée par les Francs depuis le VIe siècle, qui reposait sur la crainte que la couronne royale ne « tombât en quenouille », c’est-à-dire aux mains des femmes : la quenouille est un fuseau sur lequel on enroulait les fibres brutes destinées à être filées, ce travail de filature étant réalisé par les femmes.
- On trouve au XVIe siècle l'expression sauteller en quenouilles :
- Voila ce que nous pouons dire pour cest heure de la Loy salique, […], estant ceste Loy plus belle, plus honnorable, & plus proffitable qu'ancienne, & qui de son nom , & de son effect iont à l'ancienne coustume et à la force, garda du temps du susdict Edward, & depuis a gardé ce Royaume de sauteller en quenouilles, & de tomber entre les mains des estrangers. Car si les femmes y succedoient, il aduiendroit qu'elles espouseroient des estrangers, qui aux charges, honneurs & manimens des afaires prefereroient ceux de leur nation […]. — (Bernard de Girard, sieur du Haillan, De l'estat et succez des affaires de France, Paris : à L'Olivier de Pierre l'Huillier, 1572, p. 45)
- Et même sauteller de quenouille en quenouille:
- Vous direz (peut-estre) que je ne fais donques point de cas de monsieur de Lorraine, pource que son duché n'a fait que sauteller de quenouille en quenouille jusques à Ferri de Vaudemont, […]. — (Louis Régnier, sieur de La Planche, Histoire de l'estat de France, tant de la république que de la religion, sous le règne de François II, 1576, p. 323)
- On trouve au XVIe siècle l'expression sauteller en quenouilles :