Paul Verlaine, Poèmes saturniens : Cauchemar
Sûrement le recueil de poésie le plus connu de Paul Verlaine et son premier, les Poèmes saturniens ont été publiés à compte d'auteur en 1866 chez l'éditeur Alphonse Lemerre lorsqu'il n'avait que 22 ans.
Pour citer l'œuvre : Poèmes saturniens , Vanier, 1902, Œuvres complètes, volume I (p. 19-20).
J’ai vu passer dans mon rêve
— Tel l’ouragan sur la grève,
D’une main tenant un glaive
Et de l’autre un sablier,
Ce cavalier
Des ballades d’Allemagne
Qu’à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon
Rouge-flamme et noir d’ébène,
Sans bride, ni mors, ni rêne,
Ni hop ! ni cravache, entraîne
Parmi des râlements sourds
Toujours ! toujours !
Un grand feutre à longue plume
Ombrait son œil qui s’allume
Et s’éteint. Tel, dans la brume,
Éclate et meurt l’éclair bleu
D’une arme à feu.
Comme l’aile d’une orfraie
Qu’un subit orage effraie,
Par l’air que la neige raie,
Son manteau se soulevant
Claquait au vent,
Et montrait d’un air de gloire
Un torse d’ombre et d’ivoire,
Tandis que dans la nuit noire
Luisaient en des cris stridents
Trente-deux dents.
Commentaire de texte de Paul Verlaine : Cauchemar
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L'auteur : Paul Verlaine
Paul Verlaine (1844 - 1896) est un écrivain et poète français, compagnon de route d'Arthur Rimbaud à partir de septembre 1871. Archétype du poète maudit, il est vu comme un maître par la génération suivante.
J’apprécie beaucoup votre travail.
Merci