Paul Verlaine, Poèmes saturniens : Une grande dame
Sûrement le recueil de poésie le plus connu de Paul Verlaine et son premier, les Poèmes saturniens ont été publiés à compte d'auteur en 1866 chez l'éditeur Alphonse Lemerre lorsqu'il n'avait que 22 ans.
Pour citer l'œuvre : Poèmes saturniens , Vanier, 1902, Œuvres complètes, volume I (p. 43).
Belle « à damner les saints », à troubler sous l’aumusse
Un vieux juge ! Elle marche impérialement.
Elle parle — et ses dents font un miroitement —
Italien, avec un léger accent russe.
Ses yeux froids où l’émail sertit le bleu de Prusse
Ont l’éclat insolent et dur du diamant.
Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement
De la peau, nulle reine ou courtisane, fût-ce
Cléopâtre la lynce ou la chatte Ninon,
N’égale sa beauté patricienne, non !
Vois, ô bon Buridan : « C’est une grande dame ! »
Il faut — pas de milieu ! — l’adorer à genoux,
Plat, n’ayant d’astre aux cieux que ces lourds cheveux roux
Ou bien lui cravacher la face, à cette femme !
Commentaire de texte de Paul Verlaine : Une grande dame
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L'auteur : Paul Verlaine
Paul Verlaine (1844 - 1896) est un écrivain et poète français, compagnon de route d'Arthur Rimbaud à partir de septembre 1871. Archétype du poète maudit, il est vu comme un maître par la génération suivante.