Découvrez 309 magnifiques citations de Jean d'Ormesson
Jean d’Ormesson (ou Jean d’O pour les intimes) est un écrivain, journaliste et philosophe français. Il a été le directeur général du Figaro et est élu à l’Académie française en 1973.
De par son érudition et après la publication d’une quarantaine d’ouvrages, il est considéré comme l’ambassadeur médiatique de l’Académie. Il participe en effet à de nombreuses émissions télévisées pour défendre les travaux des Immortels et transmettre son amour de la littérature.
Jean d’Ormesson a disparu en 2017 et demeure une figure emblématique de la culture française. Dans cet article, nous listons 309 magnifiques citations de cet écrivain hors norme. Bonne lecture et n’hésitez pas à ajouter les citations qui manquent en commentaire.
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L'être avec qui on meurt est aussi important que l'être de qui on naît.
Jean d'Ormesson — La Douane de mer -
J'aimais beaucoup ne rien faire. Dans cette activité suprême, j'étais presque excellent. Je ne m'ennuyais jamais.
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
Les honneurs, je les méprise, certes, mais comme disait à peu près Mauriac, mon drame, c'est que je ne déteste pas forcément ce que je méprise.
Jean d'Ormesson -
Beaucoup de définitions ont été données du bourgeois. Il est réservé et il a des réserves. Il ne s'engage jamais tout entier. Il a plus d'intérêts que d'idéal. Il aime le confort et il est conformiste. Il est prudent, sûr de lui, parfois chafouin, affolé de culture, près de ses sous. Il se réclame d'un passé d'ailleurs plutôt récent, d'un art souvent moderne pour essayer de donner le change, de la tradition, de la beauté. Il tente toujours de passer pour audacieux, mais il craint l'avenir, les artistes et l'amour. Il est plus familier des banques et des assurance que de l'agriculture et de la pêche en haute mer. Tout tient en seul mot : l'argent.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Les Trois Mousquetaires sont l'oeuvre la plus fameuse des deux cent cinquante livres forgés par la plume de cet écrivain prolifique et de ses soixante-treize assistants. Dumas a travaillé avec le professeur d'histoire Auguste Maquet à qui l'on prête les prémices, voire le premier brouillon des Trois Mousquetaires. (...) La qualité durable des textes de Dumas réside dans la vitalité de ses personnages et dans sa maîtrise du roman-feuilleton, plein d'accroches et de suspense. Les Trois Mousquetaires sont le roman d'aventures par excellence.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
La littérature est faite pour ça : elle n'a jamais cessé de transformer des rêves en réalité, elle pourra bien, pour une fois, transformer un peu de notre vie réelle en fiction et en rêves.
Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie -
Tant qu’il y aura des livres, des gens pour en écrire et des gens pour en lire, tout ne sera pas perdu dans ce monde qu’en dépit de ses tristesses et de ses horreurs nous avons tant aimé.
Jean d'Ormesson — Odeur du temps -
Le 26 juin, un peu avant midi, il m'est arrivé quelque chose que je n'oublierai plus : je suis mort. La vie est injuste. La mort aussi. J'ai eu de la chance. Tout s'est passé assez vite. Le coeur a lâché. J'aurais pu me blesser. Pas du tout. Je suis tombé d'un seul coup, sans la moindre égratignure, dans les bras de Marie, devant la Douane de Mer d'où la vue est si belle sur le palais des Doges et sur le haut campanile de San Giorgio Maggiore. J'avais essayé plus d'une fois de donner à l'un de mes livres le titre de La Douane de mer. On ne fait pas toujours ce qu'on veut. La Douane de mer s'est refusée à entrer dans ma vie. Elle est entrée dans ma mort.
Jean d'Ormesson — La Douane de mer -
Vous le savez, mon Dieu. J’ai aimé les baies, votre mer toujours recommencée, votre Soleil qui était devenu le mien, plusieurs de vos créatures, les mots, les livres, les ânes, le miel, les applaudissements dont j’avais honte, mais que je cultivais. J’ai aimé tout ce qui passe. Mais ce que j’ai aimé surtout, c’est vous qui ne passez pas. j’ai toujours su que j’étais moins que rien sous le regard de votre éternité et que le jour viendrait où je paraîtrais devant vous pour être enfin jugé. Et j’ai toujours espéré que votre éternité de mystère et d’angoisse était aussi une éternité de pardon et d’amour. Je n’ai presque rien fait de ce temps que vous m’avez prêté avant de me le reprendre. Mais avec maladresse et ignorance, je n’ai jamais cessé, du fond de mon abîme, de chercher le chemin, la vérité et la vie.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Dans tous les grands malheurs se glisse un peu de bonheur – et d’autant plus intense. Le bonheur, au contraire….., le bonheur s’use jusqu’à se détruire. Il faut attendre qu’il disparaisse pour comprendre qu’il était là. J’espère qu’on écrira un jour une histoire des sentiments, et d’abord du bonheur.
Jean d'Ormesson — Histoire du Juif errant -
il faut toujours penser comme si DIeu existait et toujours agir comme s'il n'existait pas
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Ne t'occupe pas trop de la vie littéraire. Lis des livres, et écris-en. Lis surtout ce qui te plait. Un bon livre est un livre qui plait. Et si tu as mauvais gout en lisant ou en écrivant, c'est que tu n'es pas fait pour la littérature. Tu as le droit de te moquer de la littérature. Et des littérateurs, le devoir. "Conseils à un jeune écrivain" (pp. 58-59)
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
Le seul moyen honorable d’être séduisant, c’est d’être naturel. D’ailleurs, c’est ce que je pense aussi de l’élégance : vouloir être élégant, c’est vulgaire. Il faut être ce que l’on est. [Entretien publié post mortem le 5 décembre 2018]
Jean d'Ormesson -
Billet d'humour de Jean d'Ormesson Que vous soyez fier comme un coq, fort comme un bœuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche. Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un gardon et là , ... pas un chat ! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin. Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié : cette poule a du chien, une vraie panthère C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien. Vous êtes prêt à gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Une vraie peau de vache, quoi ! Et vous, vous êtes fait comme un rat. Vous roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon). Vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre. C'est pas que vous êtes une poule mouillée, vous ne voulez pas être le dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché, faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie. Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des chiens de faïence. Après tout, revenons à nos moutons : vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.
Jean d'Ormesson -
Le train de ma vie À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos Parents. On croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos Parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie), et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes. On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous. Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.
Jean d'Ormesson -
Au nom de l'espèce humaine, qui est la vôtre autant que la mienne, allez donc à Vérone. Vous y prendrez un repas de rêve aux Dodici Apostoli, vous irez voir les portes de bronze de l'église San Zeno, vous admirerez dans l'église Sant Anastasia le tableau de Pisanello - Saint Georges délivrant la princesse de Tréhizonde - où brille la croupe d'un cheval blanc. Et vous vous promènerez sur le Ponte Pietra où flotte encore au-dessus de l'Adige, le souvenir de Dietrich von Bern.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
... Nous ne sommes presque rien d'autre, entre le hasard et la nécessité, que le fruit des circonstances où nous nous débattons et qui nous constituent.
Jean d'Ormesson — Au plaisir de Dieu -
Il y a une trentaine d'années, Fritz Zorn, un jeune Suisse emporté par le cancer à l'age de trente-deux ans, ouvre par ces mots terribles une autobiographie romanesque et posthume dont le titre était "Mars" : "Je suis jeune et riche et cultivé; et je suis malheureux, névrosé et seul. Je déscends d'une des meilleures familles de la rive droite du lac de Zurich, qu'on appelle aussi la Rive dorée. Ma famille est passablement dégénérée: c'est pourquoi j'ai sans doute une lourde hérédité et je suis abîmé par mon milieu." (p.113)
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
Un jour où je signais " Au Plaisir de Dieu" dans une fête du livre ou à l'occasion d'une séance de dédicaces, il m'est arrivé une minuscule aventure qui m'avait amusé, et même intéressé. "Au Plaisir de Dieu" à la main, une dame déjà âgée s'était avancée vers moi pour me dire des choses aimables : - J'ai beaucoup aimé votre livre. Un détail m'a pourtant étonnée. J'ai bien connu votre oncle Wladimir. Je n'ai pas trouvé trace de son nom dans vos pages. -Madame, lui avais-je répondu, mon livre est plein de souvenirs et d'événements vécus. Mais il est aussi et surtout un roman. Il suit la réalité de très loin et beaucoup de ses thèmes sont inventés. - Inventés! m'avait-elle dit, l'air consterné. Inventés ! Et moi qui croyais que vous aviez tant de talent. (p.202)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Si quelque chose a marqué mon enfance, c'est l'amour. Un amour calme, sans tempêtes, sans fureur. Mais un amour fort. L'amour durable des parents entre eux. L'amour exigeant des parents pour leurs enfants. L'amour, mêlé de respect, des enfants pour leurs parents. (p.27)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Je t'aime dans le temps. Je t'aimerai jusqu'au bout du temps. Et quand le temps sera écoulé, alors, je t'aurai aimé. Et rien de cet amour, comme rien de ce qui a été, ne pourra jamais être effacé.
Jean d'Ormesson -
L'argent est la plus funeste des inventions de génie. (p. 203)
Jean d'Ormesson — La Douane de mer -
Nous découvrions avec stupéfaction que les autres nous regardaient, et pas seulement pour nous admirer, et qu'ils nous jugeaient comme nous les jugions.
Jean d'Ormesson — Au plaisir de Dieu -
Selon l'épigraphe d'A l'Ouest rien de nouveau, l'intention de l'auteur n'était d'écrire ni un réquisitoire ni une confession, mais de faire le récit d'une génération dont les survivants étaient "détruits par la guerre". Mais plus qu'une mise en garde ou même une autodéfense, cette épigraphe que caractérisent la simplicité et la clarté déclare en une seule phrase, toute tranquille qu'elle soit, que ce qui suit est une histoire de destruction. A l'Ouest rien de nouveau - Erich Maria Remarque
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
La mort est l'autre nom de la vie.
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
Théoriquement "roman d'amour", Nadja est en réalité une réflexion sur le surréalisme comme mode de vie, qui renverse les distinctions entre art et monde, rêve et réalité. André Breton - Nadja
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
J'ai eu de la chance. Je suis né. Je ne m'en plains pas. Je mourrai, naturellement. En attendant, je vis.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Les mémoires, on écrit ça quand on n'a plus rien d'autre à écrire.
Jean d'Ormesson -
Personne ne craignait la mort moins que lui qui n'attendait rien du ciel, ni du monde, ni des hommes.
Jean d'Ormesson — Histoire du Juif errant -
Le monde est une poupée russe.Dans le grand roman de l'univers,il y a le roman de la terre.Dans le grand roman de la terre,il y a le roman de la vie.Dans le grand roman de la vie,il y a le roman de l'histoire.Dans le grand roman de l'histoire,il y a le roman de chacun de nous...
Jean d'Ormesson — La Douane de mer -
Ce que je voulais te dire, mon amour, depuis le début de ces pages qui sont écrites pour toi, c’est qu’un jour, plus ou moins proche nous serons ensemble tous les deux, unis à jamais l’un à l’autre, hors de ce temps meurtrier, dans le souvenir de la lumière de Dieu.
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
Les départs en mer sont toujours un enchantement. C'est après que les choses se gâtent.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Il me semble parfois que les choses se sont faites presque toutes seules et que je n’y suis pour rien. Je n’ai pas choisi de naître. Je ne suis pas arrivé n’importe quand. On ne m’a pas déposé n’importe où. Je n’ai pas débarqué hier devant Troie, entre Achille et Ulysse. Ni avant-hier pour la guerre du feu. Ni demain ou après-demain parmi des robots distingués et de plus en plus savants. Non. Je me suis retrouvé sans le vouloir entre deux guerres mondiales, au temps de Staline et d’Hitler, dans un corps qui, bon gré, mal gré, a été le mien pour toujours, c’est-à-dire pour un éclair.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
La douceur, la fermeté, la tendresse de mon père, l'espèce d'adoration que me portait ma mère finissaient par me peser. L'amour étouffe très bien. Quand le téléphone sonnait, je me précipitais vers l'appareil. Car je savais que mon père, quand une voix féminine demandait à me parler, n'hésitait pas à répondre : "Qu'est-ce que vous lui voulez encore?
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
...Le tribunal a percé votre système de défense. Vous ne jouez pas, comme beaucoup, le délire,la folie, l'inconscience, l'irresponsabilité. Non. Vous êtes plus malin que ca. Vous vous présentez plutôt comme une sorte de bouchon en train de flotter gaiement sur le eaux de la culture.Vous plaidez la légèreté, le goût de vivre, l'amusement devant le spectacle du monde. (p.177 - Jean, en procureur, s'accuse de ne pas avoir vécu sérieusement, avec humour bien entendu).
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Les institutions ne valent rien pour les écrivains qui ont presque toujours avantage à n'être de rien ni à rien - et peut-être rien.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Deux hommes, à trois cents ans de distance, auront révolutionné votre savoir, rabaissé l’orgueil des hommes, changé ce que vous appelez mon cours : Nicolas Copernic et Charles Darwin. (le cours de l'Histoire)
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Mon grand-père aimait le passé. Moi, j'étais comme tout le monde : je préférais les filles, et les baiser. Je ne pensais à rien d'autre. Je venais d'avoir seize ans. J'étais en terminale. Je préparais le bac. L'école m'ennuyait à périr. Et la vie encore plus.
Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie -
Le passé s'éclaire à mesure qu'il s'éloigne.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Bien qu'il l'ait promis à son éditeur dès 1836, ce n'est qu'au début des années 1860 que Théophile Gautier rend le manuscrit de ce roman (Le capitaine Fracasse) dont la publication en feuilleton dans la Revue nationale et étrangère connaît un immense succès : ces deux décennies d'attente et de mûrissement ont sans doute modifié le projet initial, transformant le récit de cape et d'épée qu'aurait pu écrire l'auteur à vingt-cinq ans en une parodie où l'action se double d'à-côtés descriptifs qui en font toute la saveur.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
Les rêves des hommes sont pleins de grandeur - et ils sont dérisoires. A commencer par les miens. Les plaisirs nous enchantent - et ils sont l'ombre d'une ombre. Le seul sort du bonheur est de se changer en souvenir. La meilleure attitude à l'égard de ce monde et de son histoire, et d'abord et avant tout des réussites sociales et des grandeurs d'établissement si ardemment poursuivies, est de les tenir à distance. Sortir de la poussière et retourner à la poussière ne mérite en aucun cas un excès de révérence. La vie est un songe et le mieux est d'en rire. Je ne cesse de me moquer de moi-même et des autres. J'ai toujours essayé de m'amuser de la brièveté de la vie.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Les sabliers, les clepsydres, les cartels, les horloges nous livrent un temps aseptisé, homogène, embaumé. La durée intérieure est un oiseau sauvage. Le temps de l'ennui passe beaucoup plus lentement que le temps de la joie. Le temps de l'amour est une flèche ; le temps du chagrin, un escargot.
Jean d'Ormesson -
Les siècles ont toujours un peu plus ou un peu moins de cent ans.Le XVIII° est court : il s'ouvre à la mort de Louis XIV, en 1715; il se clôt le 14 juillet 1789 avec la prise de la Bastille. Après un intersiècle de de vingt-cinq ans, qui n'appartient ni à la douceur de vivre ni aux orages désirés, ni aux philosophes ni aux romantiques, le XIX° commence à Waterloo le 18 juin 1815 avec la chute de Napoléon et se termine en août 1914. La Première Guerre mondiale ouvre, à grands sons de trompette, le siècle de la Deuxième et de la crainte de la Troisième. Et elle le fait entrer dans un monde nouveau où les discours de l'ancien sont couverts par les bombes. (p. 351)
Jean d'Ormesson — Le Vent du soir -
La pire erreur à commettre serait de se laisser aller à un rejet en bloc de tout ce qui est islamique, et du même coup arabe, et du même coup de couleur. Dans la situation actuelle, l'impératif capital, tant du point de vue éthique que du point de vue politique, est de rejeter tout racisme et touts intolérance dans le camp de l'ennemi. Les Noirs ne sont pas des ennemis. Les Arabes ne sont pas des ennemis. Et l'islam n'est pas l'ennemi. Il faut le dire haut et fort : l'islam n'est pas l'ennemi. L'ennemi, le seul ennemi, est la violence, l'intolérance, le racisme. ... Il serait à la fois suicidaire et honteux de rejeter les Noirs, les Arabes, les musulmans. ... Il y faut plus de courage, et aussi plus d'intelligence, que dans l'exclusions brutale et inepte de ceux qui n'ont pas notre couleur de peau ou qui ne partagent pas nos croyances. ... La lutte est entre ceux qui refusent la violence et le racisme et ceux qui veulent les imposer. In "Le Figaro, 18 octobre 1995
Jean d'Ormesson — Dieu, les affaires et nous. Chroniques d'un demi siècle -
Comment croyez-vous que Hitler et moi ( Mussolini, Le Duce) sommes parvenus au pouvoir ? Par la puissance de l'argent ? Vous savez bien que non. Par droit de naissance ? Encore moins. Contre le peuple ? Bien sûr que non. Par le peuple. Avec le peuple. P. 279
Jean d'Ormesson — Tous les hommes en sont fous -
Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur, Emouvoir, étonner, ravir un spectateur ! Jamais Iphigénie en Aulide immolée N'a coulé tant de pleurs à la Grèce assemblée, Que dans l'heureux spectacle à nos yeux étalé En a fait sous son nom couler la Champmeslé.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Un nouveau d'Ormesson, c'est toujours une coupe de champagne livrée à domicile. Aucun écrivain français n'est capable de mettre autant de bulles dans la vie. Dominique Bona
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
Toute mort est un mystère parce que toute vie est un mystère. (Jean d'Ormesson)
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
Connaître, c'est connaitre par les causes. Comprendre, c'est remonter aux origine. Dans la forêt, dans la savane, sur la mer, dans les sables du désert, le commencement des commencements, le début de toutes choses est le mythe majeur des hommes.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Je n'ai jamais cessé d'être un privilégié, peut-être plutôt timoré. Je suis le chroniqueur extérieur des drames de mon époque, le témoin à peine engagé d'un monde en train de changer. (p.210) Je n'aime pas l'argent, mais je n'ai pas détesté en avoir. Je sais : on peut sourire. Je me moque aussi des honneurs. Je ne les ai pas refusés. (p.227) Je cultivais l'ironie, l'indifférence, la légèreté. Mais ma fragilité m'accablait... La plupart du temps, j'étais allègre... Plus j'étais heureux, plus je me sentais menacé par la beauté du monde et par l'histoire cuelle des hommes...Le malaise dont je parlais tout à l'heure ... me semblait venir du fond des âges et d'un espace sans bornes. (p.254-255)
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
J'aimais étudier. Je ne tenais pas tellement à vivre. Peut-être, après une enfance très heureuse, redoutais-je l'épreuve de la vie. Je craignais comme la peste de m'engager dans l'une ou l'autre des voies que m'offrait l'existence. (p.122)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Pour la modestie, je ne crains personne.
Jean d'Ormesson -
Mes rêves oscillaient entre presque rien et presque tout. (C'était bien)
Jean d'Ormesson -
A son propos : Il était de ceux qui nous rappelaient que la légèreté n'est pas le contraire de la profondeur mais de la lourdeur.
Jean d'Ormesson -
Nombre de romans "réalistes magiques" sont décevants tant pour le réalisme que pour la magie, mais Le Dieu manchot de Saramago crée avec succès un monde imaginaire dans lequel les rêves les plus fous ressemblent à la réalité du quotidien, tandis que des événements historiques font penser à un conte de fées ou un cauchemar.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
La littérature et la philosophie règnent très loin au dessus des divergences politiques.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Je le répétais sans cesse à Françoise. Je lui ressassais qu'il était plus dangereux pour une jeune fille d'épouser un écrivain qu'un pilote de chasse ou un coureur automobile. Parce que tout écrivain tiendra toujours moins à son bonheur qu'à ses manuscrits, quelque médiocres qu'ils puissent être. Et pire encore, qu'il acceptera et recherchera aventures, tribulations et même malheurs avec l’espoir qu'ils pourraient être de nature à nourrir ses romans.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Mieux vaut allumer une petite lanterne que maudire les ténèbres
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
Quand Flaubert parle d'un roman sur rien, il se démarque d'Eugène Sue, de Ponson du Terrail et même du cher et grand Dumas qui, dans ses Mémoires comme dans ses romans, nous entraîne au galop dans d'inépuisables aventures. Contre Jules Verne, qui avait une espèce de génie, contre Sherlock Holmes ou Arsène Lupin ou James Bond qui nous ont tant amusés, ce que défend Flaubert, c'est le style. Les livres ne survivent pas grâce aux histoires qu'ils racontent. Ils survivent grâce à la façon dont elles sont racontées. La littérature est d'abord un style qui éveille l'imagination du lecteur.
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
Je crois au fond de moi-même qu'il y a encore de beaux jours à vivre et de grandes choses à faire. Mais tu ne dois plus compter sur les structures qui nous entourent et qui se sont effondrées. Oublie tout ce que je t'ai dit et ne retiens que ceci : la vie est merveilleuse ; il faut tout trouver en toi-même : la justice, le bonheur, la simplicité, la grandeur. Et alors, peut-être, tu reconstruiras un monde.
Jean d'Ormesson — Dieu, les affaires et nous. Chroniques d'un demi siècle -
Et, si longtemps, inexistant,absent de ce monde avant les hommes, le mal prendra toute sa place avec le triomphe de la pensée. (p. 69)
Jean d'Ormesson — Un hosanna sans fin -
L'imprimerie donne le départ à une catégorie d'objets culturels nomades d'une utilisation aisée: les livres. Dans mes jeunesses innombrables et successives, j'ai lu des livres dans des couvents, sur des plages, sur des bateaux, dans des trains, dans de vastes fauteuils, dans des bibliothèques qui étaient leurs cathédrales, à l'ombre des tilleuls, dans des lits où je n'étais pas toujours seule, à l'école, dans le travail et pour le plaisir. Mes vies se sont confondues avec les livres. Les bibliothèques et les librairies ont été mon destin. Vivre, pour moi, pour tous les moi où je me suis glissée les uns après les autres, c'était d'abord lire un livre.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
... j'ai beaucoup aimé la lumière. La lumière du jour, le matin m'a toujours enchanté. Je me réveillais de bonne humeur parce que rayonnante ou couverte, la lumière était là. P. 105
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
Les morts vivent tant qu'un seul vivant les porte encore en lui.
Jean d'Ormesson — Au plaisir de Dieu -
Stendhal est dur avec Lamartine : "Dès que Lamartine sort de l'impression de l'amour, il est puéril(...). C'est toujours et uniquement un coeur tendre au désespoir de la mort de sa maitresse." Et Flaubert : "C'est à lui que nous devons tous les embêtements bleuâtres du lyrisme poitrinaire (...). Il ne restera de Lamartine de quoi faire un demi-volume de pièces détachées. " Je ne suis pas sûr que Lamartine répondrait quoi que ce soit. Il avait l'âme trp haute et la tristesse trop noble.
Jean d'Ormesson — Une autre histoire de la littérature française : Coffret 2 volumes -
J’ai été condamné à l’espace et au temps. Je domine l’un, l’autre me tue et m’empêche de mourir. Je suis l’esclave du temps, j’attends qu’il passe et finisse et je ne m’occupe que de lui, le temps. Je ne vous parle jamais de rien d’autre que le temps
Jean d'Ormesson — Histoire du Juif errant -
La Puisaye, avec Saint-Fargeau pour capitale, avec Bléneau, Toucy et Saint-Sauveur, la patrie de Colette, est une petite région française, à l'extrême nord de la Bourgogne, entre le Loing et la Loire, couverte, comme son nom l'indique, de forêts et de points d'eau. Si je m'enracine quelque part.. c'est en Puisaye. je suis un cosmopolite poyaudin et toujours émerveillé, égaré plus tard un peu partout autour de la Méditerannée. (p. 92).
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Les femmes m'ont toujours beaucoup plu. Je crois qu'il m'est arrivé de plaire un peu à des hommes. Bien des années plus tard, en khâgne à Henri- IV ou à l'Ecole de la rue d'Ulm, j'ai beaucoup aimé Jean Beaufret . Il m'épatait. Nous nous promenions tous les deux le long du boulevard Saint-Michel et il me faisait en toute simplicité des propositions qui n'étaient guère dissimulées. Je bredouillais que non, franchement, ca ne me disait pas grand-chose. Mais il insistait : - Ce n'est pas parce que je t'enculerai trois ou quatre fois... - Tant que ca ? demandai-je. - ... que tu passeras de l'autre côté. (pp.60,61)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Le secret des bons, c’est qu’ils sont aussi des méchants.
Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie -
Avec l'aide de la science et de la technique, l'économie et la finance l'emportent sur l'art, la religion, les mœurs, la politique.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
La science d'aujourd'hui détruit l'ignorance d'hier et elle fera figure d'ignorance au regard de la science de demain. Dans le cœur des hommes il y a un élan vers autre chose dont la clé secrète est ailleurs.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
La poussée des Turcs est pour Venise comme l'annonce de son déclin. Mais le coup le plus funeste lui est porté quarante ans après la chute de Constantinople : le 12 octobre 1492, après une traversée de soixante-dix jours, Christophe Colomb découvre l'Amérique. Le coeur du monde se déplace : il passe de la Méditerranée et de l'Adriatique à l'océan Atlantique.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
L'Elégance du hérisson est une promenade philosophique, une réflexion sur le sens de la vie, qui offre au lecteur des sensations multiples et inattendues. Ce roman, à l'écriture élégante et vivante, légère et grave à la fois, nous emporte avec entrain dans un monde riche, subtil et drôle. On tombe sous le charme de ce hérisson.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
La littérature vivante d'aujourd'hui, qui m' a si souvent emmerdé avec son sérieux implacable et son pédantisme expérimental et toujours avorté, je lui rends bien volontiers la monnaie de sa pièce et je l'envoie se faire foutre avec beaucoup de gaieté. (p.26) La vie littéraire s'est changée en un désert surpeuplé sans la moindre oasis. (p.57)
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
Les hommes font l'histoire, mais ne savent pas l'histoire qu'ils font.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Je ne crois pas à un hasard qui aurait organisé, avec une rigueur et un génie surprenants, le monde autour de moi, et moi-même par-dessus le marché. Malgré tous mes doutes, je mets mon espérance dans une nécessité obscure et dans une puissance inconnue où je vois la source de cette vérité, de cette justice et de cette beauté dont nous ne connaissons que les reflets et qu’il est convenu d’appeler Dieu.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
La nature, conformément à son devoir mystique qui est de préserver l’élan créateur, donne à l’enfant l’esprit de révolte et le mépris des goûts paternels.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Mon grand père Sosthène du Plessis-Vaudreuil assistait au mariage d'Hélène Wronski avec le capitaine Brian O'Shaughnessy, mais il aurait détesté qu'un de ses fils l'épousa.
Jean d'Ormesson — Le Vent du soir -
-- Et les gens du pays nous en veulent, j'imagine, d'essayer de mettre de l'ordre ? -- Ils préféreraient sûrement s'exterminer entre eux. NDL : qu'ont fait les Anglais durant la guerre de 100 ans avec les Français, et plus récemment les Allemands avec nous trois fois de suite ?
Jean d'Ormesson — Le Vent du soir -
Vous avez beau vous débattre, chacun de vous est prisonnier de son temps. Il y a un air du temps, il y a un esprit du temps qui est plus fort que tout et dont vous êtes prisonniers. Il commande votre action, il commande votre pensée.
Jean d'Ormesson — La Création du monde -
L'éternité, c'est ce qu'il y a de plus fragile, c'est du papier. Qu'est – ce qui reste de tout le passé ? Non pas les idées parce qu'elles s'envolent, mais des mots écrits.
Jean d'Ormesson -
Disons les choses avec simplicité, avec une espèce de naïveté : il me semble impossible que l'ordre de l'univers plongé dans le temps, avec ses lois et sa rigueur, soit le fruit du hasard. Du coup, le mal et la souffrance prennent un sens - inconnu de nous, bien sûr, mais, malgré tout, un sens. Du coup, je m'en remets à quelque chose d'énigmatique qui est très haut au-dessus de moi et dont je suis la créature et le jouet. Je ne suis pas loin de penser qu'il n'y a que l'insensé pour dire : " Il n'y a pas de Dieu. " Je crois en Dieu parce que le jour se lève tous les matins, parce qu'il y a une histoire et parce que je me fais une idée de Dieu dont je me demande d'où elle pourrait bien venir s'il n'y avait pas de Dieu.
Jean d'Ormesson — Un hosanna sans fin -
Les conquêtes militaires, les empires, l'amour, le succès et l'échec, tout ça, c'est la même chose. Vous commencez peut-être à comprendre comment je fonctionne : tout passe, tout s'écroule.
Jean d'Ormesson — Et moi, je vis toujours -
Je sais bien que la vie est peut-être triste, qu'elle est en tout cas semée d'échecs et de chagrins et qu'elle est vouée à la mort. Mais je crois aussi qu'elle est belle et qu'il faut apprendre à l'aimer. J'ai essayé de l'aimer et d'être, dans cette vallée de larmes, aussi heureux que possible.
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Les choses, dans le travail comme dans l'amour, sont toujours un peu plus compliquées que les mots dont on se sert.
Jean d'Ormesson -
L’espace est un complice, le temps est un ennemi. L’espace peut être affronté, vaincu, apprivoisé ; le temps est toujours vainqueur, et il est sans pitié. Il écrase l’espace de ses dons inquiétants et de son ambition dévorante. Si digne, si raisonnable, toujours prêt à rendre service, l’espace est du temps dégradé.
Jean d'Ormesson — Le rapport Gabriel -
Le romantisme, c'est l'introduction de la météorologie dans la littérature.
Jean d'Ormesson -
L'ambition, comme le courage, est une vertu vide : elle est digne d'estime lorsqu'elle est au service d'une grande cause; elle est haïssable si elle tend à blesser, à humilier, à détruire.
Jean d'Ormesson — Au revoir et merci -
L'amour n'est rien d'autre que la torture par l'espérance. Lorsque nous souffrons parce qu'un être nous quitte, sans doute souffrons-nous d'abord parce que nous sommes seuls, mais aussi et surtout parce que nous espérons sans certitude qu'il nous reviendra un jour. Voilà pourquoi la jalousie est si souvent pire que la mort de l'être aimé.
Jean d'Ormesson — Un amour pour rien -
Les hommes sont aussi passagers que l’histoire, que leurs croyances successives, que leurs sociétés, que leurs empires, que leurs maisons et leurs vêtements : ils sont un miracle qui ne durera pas, une merveille évanescente. Ils brillent quelques millions d’années, et puis ils disparaissent.
Jean d'Ormesson — Le rapport Gabriel -
L'Empire n'avait jamais connu la paix. Il avait fallu l'édifier, et puis il avait fallu le défendre. Du fond de son histoire montait la rumeur des haches et le sifflement des javelots et les cris des mourants, le soir, après la bataille. Les forêts du nord et de l'est, les hautes montages du sud n'avaient pas suffi à le protéger des attaques et des invasions.
Jean d'Ormesson — La gloire de l'Empire -
Tout au long de l'oeuvre, c'est le lecteur averti, plutôt que les personnages ou l'action, qui est la cible implicite du narrateur. Cervantès invente ici la forme littéraire du roman en mettant en scène le lecteur. Don Quichotte - Miguel de Cervantès
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
Paru trois ans après le chef-d'oeuve de Defoe, Robinson Crusoé, Moll Flanders est considéré comme un précurseur important du roman moderne. Ecrit à la première personne, le livre est une autobiographie de Moll Flanders, qui mène une vie mouvementée. Defoe peint un portrait inoubliable des dessous de la vie en Angleterre.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
Je ne crois pas à grand-chose. Je me dis souvent, avec une ombre de regret, avec un peu d'inquiétude, que je ne crois presque à rien. Je ne crois ni aux honneurs, ni aux grandeurs d'établissement, ni aux distinctions sociales, ni au sérieux de l'existence, ni aux institutions, ni à l'Etat, ni à l'économie politique, ni à la vertu, ni à la vérité, ni à la justice des hommes, ni à nos fameuses valeurs. Je m'en arrange. Mais je n'y crois pas. Les mots ont remplacé pour moi la patrie et la religion. C'est vrai: j'ai beaucoup aimé les mots. Ils sont la forme, la couleur et la musique du monde. Ils m'ont tenu lieu de patrie, ils m'ont tenu lieu de religion.
Jean d'Ormesson — C’est une chose étrange à la fin que le monde -
Tout en l’homme n’en finit jamais d’être l’enfant qu’il a été et, au delà de lui-même, la totalité du passé qui a mené jusqu’à lui.
Jean d'Ormesson — Le rapport Gabriel -
Nothomb ne se borne pas à vitupérer, dans cette attaque en règle, contre ce qu'elle dépeint comme étant les relations de travail démentes qui régnaient dans les compagnies japonaises : elle y démontre aussi une certaine sympathie pour ceux qui se conforment à leur sens de l'honneur et de la tradition. Ce roman à la fois satirique et profond ridiculise l'Orient et l'Occident, mais fait preuve d'une certaine tendresse pour les petites manies de chaque individu. Stupeur et tremblements - Amélie Nothomb.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
A coté des horreurs qui n'avaient jamais cessé de s’enchaîner les unes aux autres et en attendant les désastres qui ne pouvaient manquer de survenir, il y avait aussi des roses, des instants filés de soie à toutes les heures de la journée, de vieilles personnes irascibles qui laissaient derrière elles un souvenir de tendresse, des enfants à aimer, de jolies choses à lire, à voir, à écouter de très bonnes choses à manger et à boire, des coccinelles pleines de gaieté sous leur damier rouge et noir, des dauphins qui étaient nos amis, de la neige sur les montagnes, des îles dans une mer très bleue. J'étais plutôt porté au rire et à dire oui qu'aux larmes et à dire non. Plutôt à la louange et à l’émerveillement qu'à la dérision ou à l'imprécation. J'étais une exception. Quelle chance ! Il y a toujours avantage à être un peu invraisemblable.
Jean d'Ormesson — C'était bien -
Rien de plus fragile que l'honneur. Il est à la merci du moindre manquement. C'est une terrible illusion que de croire à un équilibre entre le bien et le mal. Le bien est détruit par le mal, mais le mal n'est pas détruit par le bien : il demeure à jamais dans le temps comme une tache ineffaçable. C'est pourquoi il est si important de sauver l'honneur de toutes les atteintes qui le menacent.
Jean d'Ormesson — Au plaisir de Dieu -
Par sa prose nuancée et son attention pour les détails, Murakami harmonise les tons d'un univers chaotique et surréaliste en une sorte de méditation zen. Kafha sur le rivage est une oeuvre qui tente de se réconcilier avec le monde moderne en mariant la pensée orientale et occidentale de manière à mieux explorer et mettre en exergue nos attitudes envers les mystères du temps, de la vie et de la mort.
Jean d'Ormesson — Les 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie -
Ma foi n'est peut-être pas ardente mais mon espérance l'est.
Jean d'Ormesson