190 citations inspirantes sur les mamans
Il n’y a pas que lors de la fête des Mères que nous pouvons célébrer les mamans. La fête des Mères se déroule en général en mai (varie en fonction des pays) et est l’occasion de remercier nos mères pour tous leurs efforts.
Il est bien entendu facile de tomber dans des clichés pour qualifier les mamans : tendres, gentilles, attentionnées… les adjectifs ne manquent pas, et ils sont souvent positifs ! En effet, les mamans sont encore bien souvent celles qui s’occupent le plus des enfants dans un couple. De là à parler de « mère poule », il n’en faut pas beaucoup plus ! Le lien mère-enfant se construit pendant la grossesse et renforce le rôle central, pour les enfants, de leur maman.
Dans cet article, on célèbre les mamans avec 190 citations littéraires. Ces citations sur les mamans offrent différentes perspectives et permettent de mettre en avant le rôle indispensable des mères dans l’histoire de l’Humanité. Bonne lecture et n’hésitez pas à partager cet article avec votre maman !
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Si une fille aime rarement l'amant de sa mère, une mère a toujours un faible pour l'amant de sa fille.
Honoré de Balzac — La Physiologie du mariage -
Le baby-blues, c’est quand on montre l’enfant à la mère et qu’elle s’aperçoit qu’il a quatre mains.
Jean Yanne -
Dans la vie d’un enfant, le père c’est le Nord, la mère le Sud, comme si notre course, analogue à celle du soleil, consistait à aller d’Est en Ouest.
Christian Charrière — Le Maître d’âme -
À la différence du rapport de fils-mère, le rapport d'une fille avec sa mère est quelque chose qui peut s’apparenter à la plongée en apnée.
Victoria Secunda — Les Femmes et leur père -
La mère punit et frappe son enfant ; mais aussitôt après, elle le couvre de baisers.
Proverbe arménien -
L’amour d’une mère c’est comme l’air : c’est tellement banal qu’on ne le remarque même pas. Jusqu’à ce qu’on en manque.
Pam Brown — Maman ou mère -
La mère rit de son arrondissement.
Alphonse Allais -
La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie : la fille très folle d'une mère très sage.
Voltaire — Traité sur la Tolérance, 1763 -
La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage.
Voltaire — Politique et législation -
En vouloir à sa mère n’est qu’une façon négative de s’accrocher à elle, toujours.
Nancy Friday — Ma mère - Moi-même -
Firmaman : notre mère qui êtes aux cieux.
Marc Escayrol — Mots et grumots -
La belle mère ne se souvient pas qu’elle a été un jour une belle-fille.
Proverbe néerlandais -
"France, mère des arts, des armes et des lois...", pourquoi veut-on toujours y brouiller les premiers avec les derniers?
Françoise Sagan — Le régal des chacals -
La mémoire de ma mère et ses enseignements ont été, après tout, le seul capital dont j’ai disposé pour affronter la vie. Et ce capital m’a fait devenir ce que je suis.
Andrew Jackson -
Aucune mère n’est la camarade de son fils.
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Les femmes se divisent en deux catégories : les laides et les maquillées, les mères étant à part.
Oscar Wilde -
Arrive-t-il quelque bonheur ? Vite, à sa mère on le raconte ; C’est dans son sein consolateur Qu’on raconte ses pleurs ou sa honte.
Alfred de Musset — A ma mère -
Une maman c’est comme du coton : elle est douce à l’intérieur comme à l’extérieur et nettoie tous les maux.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
Le conte est difficile à croire ; Mais tant que dans le monde on aura des enfants, Des mères et des mères-grands, On en gardera la mémoire.
Charles Perrault — Peau d'Ane -
A la naissance d’un enfant, si sa mère demandait à sa bonne fée de le doter du cadeau le plus utile pour lui, ce cadeau serait la curiosité.
Eleanor Roosevelt -
Au football, le règlement ne prévoit pas que la maman du centre-avant se précipite sur le terrain chaque fois que son fiston est bousculé.
Bill Scott — Le Monde fou du football -
La fête des mères est la seule fête laïque qui soit aussi spirituelle.
Jean Gastaldi — Le Petit livre de maman -
On ne devient pas mère du jour au lendemain. C'est une lente et progressive élaboration de l'être.
Thérèse Renaud — Le Choc d'un murmure -
Une maman est semblable à une rose qui ne se fane jamais.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
Une maman formidable donne toujours une grand-mère exceptionnelle.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
Une mère connaît les recettes, celles qui nourrissent, celles qui font grandir.
Pam Brown — Maman ou mère -
Le coeur des mères se fond en douces caresses, en gâteries, en mille soins utiles et inutiles.
Jules Michelet — La Femme -
Toute mère est un fleuve.
Proverbe bambara -
D'une mère en fureur épargne-moi les cris.
Jean Racine — Iphigénie -
Si l’amour est doux comme une fleur, alors ma mère est cette fleur.
Stevie Wonder -
Le coeur des mères se glisse derrière les lois des hommes.
Jovette-Alice Bernier — La Chair décevante -
Si les grand-parents et les petits enfants s’entendent si bien... c’est parce qu’ils ont un ennemi en commun : la mère !
Claudette Colbert -
Il y a quelque chose d’incestueux dans le fait de faire l’amour à la mère de ses enfants. C’est peut-être pour ça que les hommes ont des maîtresses.
Patrick Sébastien -
On ne vous prendra jamais comme grand guérisseur de lèpre si votre mère est couverte de pustules.
Ahmadou Kourouma — En attendant le vote des bêtes sauvages -
La Nature : On me dit une mère et je suis une tombe. Mon hiver prend vos morts comme son hécatombe, Mon printemps ne sent pas vos adorations.
Alfred de Vigny — La Maison du berger -
Une mère devient une véritable grand-mère le jour où elle ne remarque plus les erreurs de ses enfants, étant émerveillée par ses petits-enfants.
Lois Wyse — You don’t look like a Grandmother -
On avait envie de lui dire, comme une mère à un enfant qui se gratte la tête : Veux-tu bien laisser ta conscience tranquille !.
Tristan Bernard — Corentin -
Grèce, ô mère des arts, terre d'idolâtrie, De mes voeux insensés éternelle patrie
Alfred de Musset — Premières poésies -
La beauté des mères dépasse infiniment la gloire de la nature.
Christian Bobin — Le Très-bas -
Une mère veut que toute la vie soit indolore pour son enfant. Ce n'est pas un but réaliste, cependant.
Elaine Heffner — Mothering -
La mère qui laisse voir toute sa tendresse à ses enfants crée en eux l'ingratitude : l'ingratitude vient peut-être de l'impossibilité où l'on est de s'acquitter.
Honoré de Balzac — Psychologie du mariage -
Le doute confine à l'inquiétude, et celle-ci est, au même titre et plus justement que la paresse, la mère de tous les vices, probables ou improbables.
Jean-Claude Clari — Le mot chimère a deux sens -
La mère est celle qui prend le couteau par la lame.
Proverbe bantou -
Une maman est un bon bol à couvercle.
Proverbe martiniquais -
La religion juive, mère du christianisme, grand-mère du mahométisme, battue par son fils et par son petit-fils.
Voltaire — Le sottisier -
Vous me demandez de labourer la terre ! Comment pourrai-je prendre un couteau pour lacérer la poitrine de ma mère ?
Wovoka -
Une maman qui vous borde au lit laisse un parfum de sommeil.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
La mère aimante apprend à son enfant à marcher seul.
Sören Kierkegaard -
C'est la maman de maman, ma mémé C'est le bébé de mémé, ma maman Car ma mémé fut maman Quand ma maman fut bébé...
Anonyme — La Maman de maman -
La mère et l'enfant s'entendent tel le mil et le sac.
Massa Makan Diabaté — Une hyène à jeûn -
Dans toute mère de famille, il y a une belle-mère qui sommeille.
Francis de Croisset -
A l’oreille de tous les enfants, maman est un mot magique.
Arlene Benedict — For Mother with Love -
L'enfant a-t-il moins besoin des soins d'une mère que de sa mamelle ?
Jean-Jacques Rousseau — Emile ou de l’éducation -
Les grand-mères sont des mères qui ont grandi.
Paroles d’enfant -
Il arrive que la mère célibataire, en cessant d'être célibataire, cesse d'être mère.
Pierre Leulliette — Les Enfants martyrs -
On peut grandir, et même vieillir, mais pour sa maman on est toujours un petit enfant.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
Nos mères sont nos enfants et nous voulons que nos enfants soient nos mères.
Natalie Clifford Barney — Grand reportage -
A une maman on ne ment pas. Elle lit notre âme comme en elle-même.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
L'instinct maternel est divinement animal. La mère n'est plus femme, elle est femelle.
Victor Hugo — Quatre-vingt-treize -
Une maman ne dort jamais tout à fait ; elle est liée au sommeil de son enfant.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
Une mère sait mieux.
Edna Ferber -
La femme ne peut être qu'épouse et mère : sinon elle est un monstre.
Anonyme — Le Moniteur universel - 29 Brumaire an II -
La solitude est vraiment la mère de bien des choses. Elle peut même être la mère de l'amour.
Yves Thériault — L'Herbe de tendresse -
Une maman c’est une montagne de compréhension.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
La mère d'un homme assassiné dort ; mais non pas la mère d'un assassin.
Proverbe arabe -
J’ignorais la douceur féminine. Ma mère - Ne m’a pas trouvé beau. Je n’ai pas eu de soeur - Plus tard, j’ai redouté l’amante à l’oeil moqueur. - Je vous dois d’avoir eu, tout au moins, une amie - Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.
Edmond Rostand — Cyrano de Bergerac -
Cajoler les mères pour obtenir les filles.
Molière — Les Amants magnifiques -
Quand la mère ne peut plus donner la becquée à son oisillon, et que le petit va chercher la nourriture pour elle, c'est que l'ordre naturel s'est inversé.
Patrick Poivre d'Arvor — L'irrésolu -
À la mort de leur mère Tous les fils sont venus Pour parler au notaire Afin d'avoir des écus.
Félix Leclerc — L'héritage -
Quand la mère meurt, le père devient un oncle.
Proverbe tamil -
Dix oncles ou dix tantes n'égalent pas le père et la mère. Comme dix pères et mères n'ont pas l'importance du mari et de la femme.
Anonyme — Syvsvat -
Il était normand par sa mère et breton par un ami de son père.
Alphonse Allais — Les Pensées -
Si la mère a ressemblé si parfaitement à la fille, il est certain qu’un jour, la fille ressemblera parfaitement à la mère.
Alphonse Allais — Vive la vie ! -
Toute mère au bal est un notaire déguisé.
Léon Gozlan -
L’amour d’un père est plus haut que la montagne. L’amour d’une mère est plus profond que l’océan.
Proverbe japonais -
Les hommes étant originaires des différents points du globe, ils ne sont pas tous sortis d'un seul homme, mais qu'ils n'en sont pas moins frères, n'ayant qu'un seul auteur, qui est le soleil, et une même mère qui est la terre.
Nicolas Restif de la Bretonne — Philosophie de monsieur Nicolas -
Le mot paix est orphelin. Il ne connaît pas sa mère qui serait : pacifier.
Jean-Paul Lebourhis — L'Exil intérieur -
La fête des mères est un prétexte, car on fête toute l’année sa maman.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
La mère tient plus à ses petits que le père. Elle sait qu'ils sont d'elle, le père le présume.
Euripide -
La plage est une étendue de sable où les enfants font des pâtés et où les mères font des boulettes.
Georges-Armand Masson -
Une maman se révèle dès qu’elle sent son ventre s’arrondir et sa poitrine se tendre.
Jean Gastaldi — Le Petit Livre de maman -
Ne dites pas à ma mère que je suis dans la pub, elle me croit pianiste dans un bordel.
Jacques Séguéla -
Je compare ma mère aux piliers d’une maison. Sans elle, tout s’écroule.
Cheb Mami -
En prenant l’enfant par la main, on prend la mère par le coeur.
Proverbe danois -
La police doit être une mère et non pas une commère.
Charles Joseph de Ligne — Mes écarts -
Il n'y a peut-être pas de joie comparable à celle de la mère qui voit son premier-né.
Denis Diderot — Sur les femmes -
O ma mère et ma nourrice ! Toi dont l’âme protectrice Me fit des jours composés Avec un bonheur si rare, Et qui ne me fus avare Ni de lait ni de baisers !
Théodore de Banville — A Ma mère -
L’enfant est l’argile, la mère est le potier.
Proverbe tadjik -
- J’ai perdu ma mère ce matin - Elle est morte ? - Non, non, je l’ai perdue. C’est à dire qu’elle était là et pouf... je l’ai perdue !
Alain Chabat — La Cité de la peur -
Il faut savoir profiter des mamans propices.
Roland Topor -
Le Bon Dieu aura plus tôt pardonné à un pécheur repentant qu'une mère n'aura retiré son enfant du feu.
Le curé d'Ars -
Trois filles et leur mère : quatre démons pour le père.
Proverbe espagnol -
L'amour d'une mère remonte des profondeurs de l'océan.
Proverbe russe -
Il n'y a aucune recette pour devenir une mère parfaite, mais il y a mille et une façons d'être une bonne mère.
Jill Churchill — Grime and Punishment -
Même si votre mère vous trouve parfaite, elle aura toujours besoin de replacer l’une de vos mèches de cheveux.
Suzanne Beilenson -
Quand maman rigole On oublie qu'on a faim Que c'est l'heure de l'école Qu'on a peur des voisins
William Sheller — Maman est folle -
Avec ta mère jusqu’au rivage ; avec ton époux, à travers l’océan.
Proverbe albanais -
Arthur Dreyfuss aimait les gros seins. Il s'était d'ailleurs demandé, si d'aventure il avait été une fille, et parce que sa mère les avait eus légers, sa grand-mère lourds, du moins dans le souvenir des étreintes asphyxiantes, s'il les aurait eus gros ou petits. Il trouvait qu'une poitrine conséquente obligeait à une démarche plus cambrée, plus féminine, et c'est la grâce de ces silhouettes en délicat équilibre qui l'enchantait ; le bouleversait parfois.
Grégoire Delacourt — La première chose qu'on regarde -
Tu ne peux retourner dans le ventre de ta mère pour en ressortir avec un autre nom, mais tu peux te replonger dans la femme qui t'accueille avec amour, pour puiser en elle la lumière qui te manque.
Maria de Naglowska — Les Mystères cardinaux et la Messe d'or -
Si l’erreur a une mère, cette mère est la routine.
Zamakhschari -
Une mère nourrit plus facilement sept enfants que sept enfants une mère.
Proverbe alsacien -
La mort d’une mère et un siège en pierre font mal avec le temps.
Proverbe amharique -
Une maman de soixante-trois ans allaite son enfant. Ce qui est pratique, c’est que quand il pleure trop, elle baisse son Sonotone !
Laurent Ruquier — Le Mois par moi -
La mère aime tendrement, le père solidement.
Proverbe italien -
L'oisiveté est, dit-on, la mère de tous les vices, mais l'excès de travail est le père de toutes les soumissions.
Albert Jacquard — Petite philosophie à l'usage des non-philosophes -
Les ordres d'une mère sont sacrés ; c'est un crime que de vouloir s'y soustraire.
Théodore Leclercq — La Répétition d’un proverbe -
Je me rappelle les prières de ma mère ; elles m’ont toujours suivi. Toute ma vie, je m’en suis imprégné.
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L’homme le plus prétentieux au monde aurait été celui qui célébrait son anniversaire en envoyant un télégramme de félicitations à sa mère !
Anonyme -
Toutes les femmes sont tantôt mères et tantôt cruelles, elles ont besoin de ça pour se sentir entières.
Hugo Pratt — Jesuit Joe -
Je constate que les sujets des scénarios ont changé, ils traitent davantage des droits de la femme, de l'éducation, d'accès à la propriété que du rôle traditionnel de la mère qui doit se marier et avoir des enfants.
Richa Chadda — Le Figaro, 24 juin 2015 -
Le coeur d'une mère est le thermomètre des sentiments de ses enfants.
Lao She — Quatre générations sous un même toit -
Les filles de joie ont pour mère la tristesse.
Jean Cazeneuve -
Les mères de famille sont les seuls travailleurs qui n’ont jamais de vacances.
Anne Morrow Lindbergh -
Trois ans d’analyse : soixante-dix mille francs. Tout ça pour apprendre que ta mère couche avec ton père. Et qu’en plus elle aime ça !
Patrick Timsit — Fallait pas l’ouvrir -
Ma mère qui n'avait été veuve qu'une fois en avait pratiquement l'habitude.
Geneviève Dormann — La Fanfaronne -
La beauté est soeur de la vanité et mère de la luxure.
Proverbe russe -
De loin la pensée vigilante des mères nous fait comme une enveloppe mystérieuse à notre âme s'emmitouflant à moindre froid et à moindre peur.
Marcel Rivier — Paroles de Poilus - Lettres et carnets du front -
Il est deux femmes qu'il faut saluer avec un infini respect : la vierge volontaire et la mère de famille accomplie.
Marie-Antoinette Grégoire-Coupal — Le Sanglot sous les rires -
Une chemise de toile cousue par sa mère est chaude, une chemise de laine cousue par une étrangère est froide.
Proverbe finnois -
Une mère ne voit jamais le vilain petit canard dans sa nichée de poussins.
Doym -
Un scénariste doit chaque jour tuer son père, violer sa mère et trahir sa patrie.
Luis Bunuel -
Dire qu’être mère n’est pas un instinct naturel mais un choix volontaire nous confronte avec l’horrible possibilité que nous aurions pu naître dans l’indifférence la plus totale.
Elisabeth Badinter -
Ma mère est tellement petite qu’elle saute à pieds joints sur les touches pour composer un numéro de téléphone.
Arthur — Ta mère -
Aucune mère n’est dupe quand on joue faux.
Pam Brown — Maman ou mère -
Le coeur d’une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon.
Honoré de Balzac — La Femme de trente ans -
Qu'est-ce que je vais penser des autres femmes, maintenant que je sais que ma mère peut mentir !
Marcel Pagnol — César -
Si nous pouvions disposer de l’immortalité, c’est notre mère que, la première, nous rendrions immortelle.
Philippe Gerfaut -
La maman est aux anges par définition, attitude que personne ne peut critiquer.
Alain Bosquet — Les Bonnes Intentions -
La mère fait des ménages, la fille les défait.
Georges Feydeau -
Dis maman quand on meurt, est-ce que c'est pour la vie ?
Paroles d’enfant -
L’amour d’une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin.
Agatha Christie — Rendez-vous avec le mort -
Un pull-over est un vêtement que portent par-dessus tous leurs tricots les enfants qui ont une mère frileuse.
Anonyme -
Quand maman est fatiguée, pourquoi c'est moi qui doit aller se coucher ?
Paroles d’enfant -
Une maîtresse est ce qu'on aime le plus ; une femme ce qu'on aime le mieux ; une mère ce qu'on aime toujours.
Jules Petit-Senn -
Pourquoi une maternité ne serait-elle pas mal venue ? Pourquoi la naissance d'une mère par la venue de l'enfant ne serait-elle pas ratée elle aussi ?
Marguerite Duras — Libération -
Il y a chez la mère qui adopte un enfant un sentiment sublime qui se rapproche du don pour le don.
Jean Gastaldi — Le petit livre de maman -
Une fille mère n’enfante pas de fille à papa !
Hervé Bazin -
Je n’étais pas une mère comme les autres. Je ne faisais pas de cookies. Les cookies, on peut les acheter, mais pas l’amour.
Raquel Welch -
Dans le théâtre, il y a beaucoup de filles qui deviennent mères, mais il y a encore plus de mères qui deviennent des filles.
Alfred Capus — Les Pensées -
Il faut battre sa mère pendant qu’elle est jeune.
Paul Eluard et Benjamin Peret -
Il y a des êtres qui sont tellement laids qu'ils pourraient attaquer leur mère en dommages et intérêts, ils toucheraient sûrement quelque chose.
José Artur — Parlons de moi, y'a que ça qui m'intéresse -
De sa mère on sèvre l'enfant par du riz ; de sa mère on sèvre la jeune fille par un mari.
Proverbe indien -
Grand est le nombre des femmes qui, sous l'ombre d'un voile ou dans celle d'une tente, sont belles. Mais soulève le voile et tu verras la mère de ta mère.
Mocharrafoddin Saadi -
L'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
Virgile -
Toute mère du peuple veut donner, et à force de se saigner aux quatre veines, donne à ses enfants l'éducation qu'elle n'a pas eue.
Edmond et Jules de Goncourt — Journal -
Depuis que les femmes travaillent, on est passé de Merci mon Dieu, c’est vendredi à Merci mon Dieu, c’est lundi. Si une mère n’a jamais dit ça c’est que ses enfants n’ont pas encore atteint l’adolescence.
Ann Diehl — Vogue - Janvier 1985 -
Le veau ne perd pas sa mère même dans l'obscurité.
Proverbe africain -
Si tu ne trouves pas d'ennemi, songe que ta mère en a mis un au monde.
Proverbe bulgare -
Le fils unique qui se marie perd sa mère et gagne deux belles-mères.
Tristan Bernard -
- Pourquoi ai-je toujours adoré ta mère ? C'est que je n'avais jamais le temps de penser à elle.
Emile Augier — Le gendre de M. Poirier -
Donne ton amour à ta femme, mais ton secret à ta mère ou à ta soeur.
Proverbe gaélique -
Un fils qui fait verser des larmes à sa mère peut seul les essuyer.
Proverbe chinois -
Vis entre une épouse, une mère tendre qui te chériront à qui mieux mieux. Sois indulgent pour elles, heureux pour toi, mon fils ; gai, libre et bon pour tout le monde ; il ne manquera rien à ta mère.
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais — Le Mariage de Figaro -
Une mère doit toujours réfléchir deux fois, une fois pour elle-même, une fois pour son enfant.
Sophia Loren -
Etrange chose que d'être mère ! Ils ont beau nous faire du mal, nous n'avons pas de haine pour nos enfants.
Sophocle — Electre -
La bonne conduite des père et mère est la bénédiction des enfants.
Michel-Jean Sedaine — Le Philosophe sans le savoir -
Toutes les mères sont impossibles - qu'elles aiment trop ou qu'elles n'aiment pas assez. Il n'y a pas en la matière de juste mesure.
Christian Bobin — La plus que vive -
Les mères n'ont pas de rang, pas de place. Elles naissent en même temps que leurs enfants.
Christian Bobin — Le Très-bas -
L'acte de naissance est un acte d'amour entre la mère et l'enfant ; une jouissance douloureuse pour l'un et pour l'autre...
Dominique Blondeau — Que mon désir soit ta demeure -
Ce qu'il y a de plus dur à regarder en face, c'est le visage d'une mère qu'on n'aime pas et qui fait pitié.
Jules Renard — Journal 1893 - 1898 -
Afin de se maintenir, l'économie est en permanence obligée de créer et de répandre davantage de technologie. C'est comme si l'enfant à naître dévorait sa mère dans le ventre de celle-ci.
Edward Bond — Libération - A quoi pensez-vous ? -
Construis pour toi ta propre maison et ne pense pas que celle de ton père et de ta mère te revient de droit.
Ani -
Il faut faire sauter ce qui se fige, ce qui pèse et qui s'installe. Perséverer dans la percée. Ne pas craindre le chagrin d'une ébréchure. Renverser père et mère pour le bonheur d'une ascension.
Martine Le Coz — Céleste -
Notre mère que du nom de savante on honore en tous lieux.
Molière — Les Femmes savantes -
Maudit soit le jour où je suis né ! le jour où ma mère m'enfanta, qu'il ne soit pas béni !
Ancien Testament, Jérémie XX, 14 -
Deux cortèges se sont rencontrés à l'église […] Et - merveilleux retour qu'inspire la prière - La jeune mère pleure en regardant la bière, La femme qui pleurait sourit au nouveau-né.
Joseph-Marie, dit Joséphin Soulary — Sonnets humoristiques, les Deux Cortèges -
Le conte de Peau-d'Âne est difficile à croire, Mais tant que dans le monde on aura des enfants, Des mères et des mères-grands, On en gardera la mémoire.
Charles Perrault — Peau-d'Âne -
C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.
Ancien Testament, Genèse II, 24 -
Le cœur d'une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon.
Honoré de Balzac — La Femme de trente ans -
Mais le vice n'a point pour mère la science, Et la vertu n'est pas fille de l'ignorance.
Théodore Agrippa d'Aubigné — Les Tragiques -
JACK : Dis-moi, Algy, crois-tu que Gwendolen risque de ressembler peu ou prou à sa mère dans environ cent cinquante ans ? ALGERNON : Toutes les femmes finissent par ressembler à leur mère : voilà leur drame. (JACK : You don't think there is any chance of Gwendolen becoming like her mother in about a hundred and fifty years, do you, Algy ? ALGERNON : All women become like their mothers. That is their tragedy.) Acte I.
Oscar Wilde — L'Importance d'être constant -
La douceur, la fermeté, la tendresse de mon père, l'espèce d'adoration que me portait ma mère finissaient par me peser. L'amour étouffe très bien. Quand le téléphone sonnait, je me précipitais vers l'appareil. Car je savais que mon père, quand une voix féminine demandait à me parler, n'hésitait pas à répondre : "Qu'est-ce que vous lui voulez encore?
Jean d'Ormesson — Qu'ai-je donc fait ? -
Werth n’en pouvait plus... Tout l’ennuyait, le fatiguait de plus en plus, le dégoûtait... Les demandes des uns, les supplications des autres ; l’atmosphère de malveillance implacable qui entoure la prostitution douce ; la niaiserie dépendante des garçons exigeant sans cesse d’être assistés, maternés, poussés, pistonnés... Pour quelques instants agréables (et encore), quel prix à payer... Téléphones, lettres, démarches, arbitrages... Conseils, indulgence à n’en plus finir, tutelle, pourboires déguisés... A ce jeu de la résignation, Werth était devenu une sorte de saint malgré lui, gardant quand même sa réserve ponctuée de soubresauts rageurs... Il ne vivait pas du tout son homosexualité comme le font la plupart, désormais, de façon triomphante, agressive, militante, dure, prononcée... L’obscénité en vitrine... Boîtes sado-maso, valse du cuir... Torses, poils, muscles, piscines d’argile, mer gluante... Floc-floc des râles et des grognements... La seule chose qui avait toujours fait peur à Werth, c’est que sa mère apprenne ses goûts par la presse... Qu’il y ait comme ça un scandale mettant en cause sa situation, d’ailleurs péniblement acquise, de grand professeur... Déjà, l’hostilité des collègues, l’inlassable calomnie des ratés universitaires... Rien à voir avec le gauchisme viril de Pasolini... Les sous-prolétaires dans le cambouis, sur la plage... Avec le risque d’assassinat au bout, c’est d’ailleurs ce qui a fini par arriver... Non, les Français sont plus réservés, que voulez-vous, ils souffrent de plus en plus, en demi-teintes... Proust dans une boîte de New York ? Charlus et Jupien dans les bains-douches directs de la 72e Rue ? Werth se battait, sans illusions, pour une sorte de sensualité atténuée, une variante d’épicurisme... Bouddhiste, japonisant, légèrement affaissé..
Philippe Sollers — Femmes -
Il lui arrivait de rêver tout à coup à sa Galilée natale, à une femme qui lui avait plu et qui lui plaisait peut-être encore, à sa mère qui était morte quand il avait sept ou huit ans, à des plaisirs évanouis. Alors, il fermait les yeux et toutes ces visions fugitives faisaient une sorte de théâtre à l'intérieur de sa tête et le remplissaient d'un bonheur qui ne se distinguait guère de la tristesse. p30
Jean d'Ormesson — Histoire du Juif errant -
« Voilà, il va retrouver sa mère », m’a dit Deb quand nous sommes sortis de la salle d’urgence de l’hôpital où Werth agonisait sur sa table de perfusion... Il était là, presque nu, des tuyaux partout, comme un gros poisson encore respirant à la dérive... Il faisait un geste lent, mécanique, comme pour demander d’être débranché et qu’on en finisse... Tout le monde, là encore, avait menti. Il n’allait pas si mal, l’accident n’était pas si grave... En réalité, il était perdu tout de suite... Ses yeux, brûlant de fièvre et de mort, se sont levés sur moi, sa bouche a murmuré « merci, merci », quand je lui ai balbutié quelques mots... Quoi ? Je ne sais plus... Qu’il fallait tenir, que j’étais avec lui... Absolument avec lui... C’était un jour de printemps chaud, nauséeux, fermé sur lui-même... Je voyais Werth s’éloigner lentement, à la verticale, comme un noyé
Philippe Sollers — Femmes -
C'était un dimanche, au début de l'après-midi. Ma mère est apparue dans le haut de l'escalier. Elle se tamponnait les yeux avec la serviette de table qu'elle avait dû emporter avec elle en montant dans la chambre après le déjeuner. Elle a dit d'une voix neutre: "C'est fini." Je ne me souviens pas des minutes qui ont suivi. Je revois seulement les yeux de mon père fixant quelque chose derrière moi, loin, et ses lèvres retroussées au-dessus des gencives. Je crois avoir demandé à ma mère de lui fermer les yeux. Autour du lit, il y avait aussi la sœur de ma mère et son mari. Ils se sont proposés pour aider à la toilette, au rasage, parce qu'il fallait se dépêcher avant que le corps ne se raidisse. Ma mère a pensé qu'on pourrait le revêtir du costume qu'il avait étrenné pour mon mariage trois ans avant. Toute cette scène se déroulait très simplement, sans cris, ni sanglots, ma mère avait seulement les yeux rouges et un rictus continuel.
Annie Ernaux — La place -
La femme gelée Elle a trente ans, elle est professeur, mariée à un « cadre », mère de deux enfants. Elle habite un appartement agréable. Pourtant, c'est une femme gelée. C'est-à-dire que, comme des milliers d'autres femmes, elle a senti l'élan, la curiosité, toute une force heureuse présente en elle se figer au fil des jours entre les courses, le dîner à préparer, le bain des enfants, son travail d'enseignante. Tout ce que l'on dit être la condition « normale » d'une femme. Quatrième de couverture, Folio, 2018.
Annie Ernaux — La femme gelée -
Midi et soir, je suis seule devant les casseroles. Je ne savais pas plus que lui préparer un repas, juste les escalopes panées, la mousse au chocolat, de l'extra, pas du courant. Aucun passé d'aide-culinaire dans les jupes de maman ni l'un ni l'autre. Pourquoi de nous deux suis-je la seule à devoir tâtonner, combien de temps un poulet, est-ce qu'on enlève les pépins des concombres, la seule à me plonger dans un livre de cuisine, à éplucher des carottes, laver la vaisselle en récompense du dîner, pendant qu'il bossera son droit constitutionnel. Au nom de quelle supériorité. Page 130, Folio, 2018.
Annie Ernaux — La femme gelée -
Je sais maintenant que l'attitude de ma mère était aussi un calcul. Pas parce qu'elle n'appartenait pas à la bourgeoisie qu'il faut tout lui passer. Voulait une fille qui ne prendrait pas comme elle le chemin de l'usine, qui dirait merde à tout le monde, aurait une vie libre, et l'instruction était pour elle ce merde et cette liberté. Alors ne rien exiger de moi qui puisse m'empêcher de réussir, pas de petits services et d'aide ménagère où s'enlise l'énergie. Ce qui compte c'est que cette réussite-là ne m'ait pas été interdite parce que j'étais une fille. Devenir quelqu'un ça n'avait pas de sexe pour mes parents. Page 39, Folio, 2018.
Annie Ernaux — La femme gelée -
Et je l'ai lue la bible des mères modernes, organisées, hygiéniques, qui tiennent leur intérieur pendant que leur homme est au « bureau », jamais à l'usine, ça s'appelait "J'élève mon enfant", je, moi, la mère, évidemment. Plus de quatre cents pages, cent mille exemplaires vendus, tout sur le « métier de maman », il m'a apporté ce guide un jour, peu de temps après notre arrivée à Annecy, un cadeau. Une voix autorisée, la dame du livre, comment prendre la température, donner le bain, un murmure en même temps, comme une comptine, « papa, c'est le chef, le héros, c'est lui qui commande c'est normal, c'est le plus grand, c'est le plus fort, c'est lui qui conduit la voiture qui va si vite. Maman, c'est la fée, celle qui berce, console, sourit, celle qui donne à manger et à boire. Elle est toujours là quand on l'appelle », page quatre cent vingt-cinq. Une voix qui dit des choses terribles, que personne d'autre que moi ne saura s'occuper aussi bien du Bicou, même pas son père, lui qui n'a pas d'instinct paternel, juste une « fibre ». Ecrasant. En plus une façon sournoise de faire peur, culpabiliser, « il vous appelle... vous faites la sourde oreille... dans quelques années, vous donnerez tout au monde pour qu'il vous dise encore : Maman, reste ».
Annie Ernaux — La femme gelée -
Ma mère n'a fermé le commerce que pour l'enterrement. Sinon, elle aurait perdu des clients et elle ne pouvait pas se le permettre. Mon père décédé reposait en haut et elle servait des pastis et des rouges en bas.
Annie Ernaux — La place -
Dans la cour des vacances, avec ses grands nuages blancs, son odeur de cave près des casiers remplis de bouteilles vides, je fais de la balançoire, je me parle toute seule. Un client se glisse dans le café, la blouse blanche de ma mère s'agite près des étagères. Tapements réguliers, métalliques, d'un atelier, élancements tremblés de la scierie, des trains manœuvrent sur la voie toute proche. Les hommes remuent le monde, le font trépider autour de mes dix ans. Ils construisent des routes, réparent des moteurs tandis que les femmes ne font que des petits bruits à l'intérieur des maisons, le balai cogne les plinthes, la machine à coudre murmure. Comme toutes les petites filles, je l'ignorais. La vibration de la ville n'a pas de signification, c'est un creux où se niche mon existence précieuse pour moi, pour mes parents. Le monde des garçons ne me menace pas. Rien qu'un rêve intermittent, une promesse de bonheur. Ni ombre ni lumière absolue encore.
Annie Ernaux — La femme gelée -
De plus en plus, il me semblait que je pourrais entasser des images, des expériences, des années, sans plus rien ressentir d’autre que la répétition elle-même. J’avais l’impression d’être éternelle et morte à la fois, comme l’est ma mère dans ce rêve que je fais souvent et au réveil je suis sûre pendant quelques instants qu’elle vit réellement sous cette double forme.
Annie Ernaux — Le jeune homme -
Après, il ne nous a plus vus que de loin en loin. On habitait une ville touristique des Alpes, où mon mari avait un poste administratif. On tendait les murs de toile de jute, on offrait du whisky à l'apéritif, on écoutait le panorama de musique ancienne à la radio. Trois mots de politesse à la concierge. J'ai glissé dans cette moitié du monde pour laquelle l'autre n'est qu'un décor. Ma mère écrivait, vous pourriez venir vous reposer à la maison, n'osant pas dire de venir les voir pour eux-mêmes. J'y allais seule, taisant les vraies raisons de l'indifférence de leur gendre, raisons indicibles, entre lui et moi, et que j'ai admises comme allant de soi. Comment un homme né dans une bourgeoisie à diplômes, constamment " ironique ", aurait-il pu se plaire en compagnie de " braves gens ", dont la gentillesse, reconnue de lui, ne compensait jamais à ses yeux ce manque essentiel : une conversation spirituelle. Dans sa famille, par exemple, si l'on cassait un verre, quelqu'un s'écriait aussitôt, « n'y touchez pas, il est brisé ! » (vers de Sully Prud'homme).
Annie Ernaux — La place -
Seuls les faits montrés à la télé accédaient à la réalité. Tout le monde avait un poste en couleur. Les vieux l’allumaient le midi au début des émissions et s’endormaient le soir devant l’écran fixe de la mire. En hiver les gens pieux n’avaient qu’à regarder Le Jour du Seigneur pour avoir la messe à domicile. Les femmes à la maison repassaient en regardant le feuilleton sur la première chaîne ou Aujourd’hui madame sur la deuxième. Les mères tenaient les enfants tranquilles avec Les Visiteurs du mercredi et Le Monde merveilleux de Walt Disney. Pour tous la télé était la mise à disposition immédiate et peu coûteuse de la distraction, pour les épouses la tranquillité de garder leur mari à côté d’elle devant Sport Dimanche. Elle nous entourait d’une constante et impalpable sollicitude, qui flottait sur les visages souriants et unanimement compréhensifs des amateurs (Jacques Martin et Stéphane Collaro), leur mine bonhomme (Bernard Pivot, Alain Decaux). Elle nous unissait de plus en plus dans les mêmes curiosités, peurs et satisfactions, est-ce qu’on allait retrouver l’odieux meurtrier du petit Philippe Bertrand, le baron Empain, attraper Mesrine, est-ce que l’ayatollah Khomeiny regagnerait l’Iran. Elle nous donnait un pouvoir de citation sans cesse renouvelé des événements et des faits divers. Elle fournissait des informations médicales, historiques, géographiques, animalières, etc. le savoir commun s’élargissait, un savoir heureux et sans conséquence dont, à la différence de l’école, on n’avait pas à rendre compte ailleurs que dans la conversation, précédé de ils ont dit ou ils ont montré à la télé, à prendre au choix comme une marque de distance vis-à-vis de la source ou une preuve de vérité.
Annie Ernaux — Les années -
Les dimanches après-midi où il bruinait, nous restions sous la couette, finissant par nous endormir ou somnoler. De la rue silencieuse s’élevaient les voix de rares passants, souvent des étrangers d’un foyer d’accueil voisin. Je me re-sentais alors, à Y., enfant, quand je lisais près de ma mère endormie de fatigue, tout habillée sur son lit, le dimanche après manger, le commerce fermé. Je n’avais plus d’âge et je dérivais d’un temps à un autre dans une semi-conscience
Annie Ernaux — Le jeune homme -
J'essaie de ne pas considérer la violence, les débordements de tendresse, les reproches de ma mère comme seulement des traits personnels de caractère, mais de les situer aussi dans son histoire et sa condition sociale. Cette façon d'écrire, qui me semble aller dans le sens de la vérité, m'aide à sortir de la solitude et de l'obscurité du souvenir individuel, par la découverte d'une signification plus générale. Mais je pense que quelque chose en moi résiste, voudrait conserver de ma mère des images purement affectives, chaleur ou larmes, sans leur donner de sens.
Annie Ernaux — Une Femme -
À nouveau, nous nous adressions la parole sur ce ton particulier, fait d'agacement et de grief perpétuel, qui faisait toujours croire, à tort, que nous nous disputions et que je reconnaîtrais, entre une mère et une fille, dans n'importe quelle langue.
Annie Ernaux — Une Femme -
La honte ne cessait pas de menacer les filles. Leur façon de s'habiller et de se maquiller, toujours guettée par le trop: court, long, décolleté, étroit, voyant, etc., la hauteur de leurs talons, leurs fréquentations, leurs sorties et leurs rentrées à la maison, le fond de leur culotte chaque mois, tout d'elles était l'objet d'une surveillance généralisé de la société. A celles qui étaient obligées de quitter le giron familial, elle fournissait la Maison de la Jeune Fille, la cité universitaire séparée de celle des garçons, pour les protéger des hommes et du vice. Rien, ni l'intelligence, ni les études, ni la beauté, ne comptait autant que la réputation sexuelle d'une fille, c'est-à-dire sa valeur sur le marché du mariage, dont les mères, à l'instar de leurs mères à elles, se faisaient les gardiennes : si tu couches avant d'ètre mariée, personne ne voudra plus de toi - sous- entendu, sauf un autre rebut du marché côté masculin, un infirme ou un malade, ou pire, un divorcé. La fille mère ne valait plus rien, n'avait rien à espérer, sinon l'abnégation d'un homme qui accepterait de la recueillir avec le produit de la faute. Jusqu'au mariage, les histoires d'amour se déroulaient sous le regard et le jugement des autres.
Annie Ernaux — Les années