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Il y a 670 citations sur le tout.
Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,Chio, qu’ombrageaient les charmilles,Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefoisUn chœur dansant de jeunes filles.Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,Courbait sa tête humiliée ;Il avait pour asile, il avait pour appuiUne blanche aubépine, une fleur, comme luiDans le grand ravage oubliée. Victor Hugo — L’Enfant
Regarde, c’est nickel ! Saute-la-huche regarda. Il avait raison, le gros Triquette ; tout brillait, propre, rangé, paisible. Martin Rolland — Alcatraz banlieue
Je créchais à l’Hôtel de l’Europe, deuxième ordre, cafards, scolopendres à tous les étages… Je dis pas ça pour en faire un drame… bien sûr j’ai vu pire… mais tout de même c’était pas nickel… et ça coûtait rien que la chambre, en équivalence : deux cent cinquante francs par jour ! Louis-Ferdinand Céline — Bagatelles pour un massacre
Voici venir les temps où vibrant sur sa tigeChaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,Du passé lumineux recueille tout vestige !Le soleil s’est noyé dans son sang qui se figeTon souvenir en moi luit comme un ostensoir ! Charles Baudelaire — Harmonie du soir
Pendant le peu de temps que nous restons sur la place arrivent et partent de longs courriers, des cars très luxueux, de toutes les couleurs dont certains vont jusqu'à Paris, ou Milan. Dans ceux-là, tout est nickel, autant matériel et chauffeurs que clients des lampes électriques font une grande lumière à l'intérieur et ils descendent lentement la rue étroite, sans presque faire de bruit. Jean Giono — Les Grands chemins
Sa femme, une Irlandaise au visage tout boursouflé de petite vérole, et les cheveux teints en noir, régnait sur le local demi-garage et demi-boutique, où la vogue du vélo amenait une foule de jeunes gens à qui ses fils enseignaient l'art de la pédale. Louis Aragon — Les cloches de Bâle
Je mourrai tout ensemble heureux et malheureux, Heureux pour vous servir de perdre ainsi la vie, Malheureux de mourir sans vous avoir servie. Pierre Corneille — Cinna
PAULINE Adorez-le dans l'âme, et n'en témoignez rien. POLYEUCTE Que je sois tout ensemble idolâtre, et chrétien PAULINE Ne feignez qu'un moment, laissez partir Sévère, Et donnez lieu d'agir aux bontés de mon père. Pierre Corneille — Polyeucte
De Perpète-lès-oies, de nulle part, partir à Tataouine ? Se soustraire à la volonté d'embellir et d'améliorer les choses de la vie, de sa petite vie et de son petit monde tout autant que le vaste monde ? Gil Pen — Voyage alambiqué
- Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe pour en diriger la lumière sur le mur qui faisait face au portrait, et regardez cette PEAU DE CHAGRIN, ajouta-t-il.Le jeune homme se leva brusquement et témoigna quelque surprise en apercevant au-dessus du siège où il s’était assis un morceau de chagrin accroché sur le mur, et dont la dimension n’excédait pas celle d’une peau de renard ; mais, par un phénomène inexplicable au premier abord, cette peau projetait au sein de la profonde obscurité qui régnait dans le magasin des rayons si lumineux que vous eussiez dit d’une petite comète. Le jeune incrédule s’approcha de ce prétendu talisman qui devait le préserver du malheur, et s’en moqua par une phrase mentale. Cependant, animé d’une curiosité bien légitime, il se pencha pour la regarder alternativement sous toutes les faces, et découvrit bientôt une cause naturelle à cette singulière lucidité : les grains noirs du chagrin étaient si soigneusement polis et si bien brunis, les rayures capricieuses en étaient si propres et si nettes que, pareilles à des facettes de grenat, les aspérités de ce cuir oriental formaient autant de petits foyers qui réfléchissaient vivement la lumière. Honoré de Balzac — La peau de chagrin
Des océans d'éther personne ne surgira pour te rapatrier. Tu es au large de tout. Tu es naufragé au plein des mers sans orient. Faire le point ? Mais quoi au-delà de l'archipel solaire ? Pourtant tu es hors du cercle. Tu peux te détacher de la roue, supplicié. Pierre Drieu La Rochelle — Fond de cantine
Pour tout renseignement complémentaire, m'écrire à la Poste Restante du bureau de la Tour Eiffel (Paris) au nom de Japhet qui est un pseudonyme… Frédérick Tristan — Le Fils de Babel
Pour tout renseignement elle n'avait qu'un nom : Nel, et une adresse du bord de mer. Serge Brussolo — Aussi lourd que le vent
Et il continua, disant les choses crues de l’existence, l’humanité exécrable et noire, sans quitter son gai sourire. Il aimait la vie, il en montrait l’effort incessant avec une tranquille vaillance, malgré tout le mal, tout l’écœurement qu’elle pouvait contenir. La vie avait beau paraître affreuse, elle devait être grande et bonne, puisqu’on mettait à la vivre une volonté si tenace, dans le but, sans doute, de cette volonté même et du grand travail ignoré qu’elle accomplissait. Certes, il était un savant, un clairvoyant, il ne croyait pas à une humanité d’idylle vivant dans une nature de lait, il voyait au contraire les maux et les tares, les étalait, les fouillait, les cataloguait depuis trente ans ; et sa passion de la vie, son admiration des forces de la vie suffisaient à le jeter dans une perpétuelle joie, d’où semblait couler naturellement son amour des autres, un attendrissement fraternel, une sympathie, qu’on sentait sous sa rudesse d’anatomiste et sous l’impersonnalité affectée de ses études. Émile Zola — Le Docteur Pascal
Pour la troisième fois, j'ai refusé de recevoir l'aumônier. Je n'ai rien à lui dire, je n'ai pas envie de parler, je le verrai bien assez tôt. Ce qui m'intéresse en ce moment, c'est d'échapper à la mécanique, de savoir si l'inévitable peut avoir une issue. On m'a changé de cellule. De celle-ci, lorsque je suis allongé, je vois le ciel et je ne vois que lui. Toutes mes journées se passent à regarder sur son visage le déclin des couleurs qui conduit le jour à la nuit. Couché, je passe les mains sous ma tête et j'attends. Je ne sais combien de fois je me suis demandé s'il y avait des exemples de condamnés à mort qui eussent échappé au mécanisme implacable, disparu avant l'exécution, rompu les cordons d'agents. Je me reprochais alors de n'avoir pas prêté assez d'attention aux récits d'exécution. On devrait toujours s'intéresser à ces questions. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Comme tout le monde, j'avais lu des comptes rendus dans les journaux. Mais il y avait certainement des ouvrages spéciaux que je n'avais jamais eu la curiosité de consulter. Là, peut-être, j'aurais trouvé des récits d'évasion. J'aurais appris que dans un cas au moins la roue s'était arrêtée, que dans cette préméditation irrésistible, le hasard et la chance, une fois seulement, avaient changé quelque chose. Une fois ! Albert Camus — L’étranger
Ce livre est le libre récit d'une vie d'homme d'action. Celle de Patrocle Passavant des Baleines, lieutenant de vaisseau, agent de l'État, aventurier bien vivant, qui, à l'instar de Moravagine ou de Battling, ses prédécesseurs, aurait pu, tout aussi bien, n'être qu'une créature de fiction. François Sureau — La Chanson de Passavant
Muni d'odeurs passeports valables, le 327e mâle traverse sans encombre leurs postes de filtrage. Les soldates sont calmes. On sent que les grandes guerres territoriales n'ont pas encore commencé. Tout près maintenant de son but, il présente ses identifications aux fourmis concierges puis pénètre dans l'ultime couloir menant à la loge royale. Sur le seuil il s'arrête, écrasé par la beauté qui se dégage de ce lieu unique. C'est une grande salle circulaire construite selon les règles architecturales et géométriques très précises que les reines mères transmettent à leurs filles d'antenne à antenne. La voûte principale mesure douze têtes de haut sur trente-six de diamètre (la tête est l'unité de mesure de la Fédération ; une tête équivaut à trois millimètres d'unité de mesure courante humaine). Des pilastres de ciments rares soutiennent ce temple insecte, qui, avec la forme concave de son sol, est conçu pour que les molécules odorantes émises par les individus rebondissent le plus longtemps possible sans imprégner les murs. C'est un remarquable amphithéâtre olfactif. Au centre repose une grosse dame. Elle est couchée sur le ventre et lance de temps en temps sa patte vers une fleur jaune. La fleur se referme parfois sèchement. Mais la patte est déjà retirée. Bernard Werber — Les Fourmis
Pour ma part, je ne voyais pas Anselma d’un mauvais œil. Mais du moment qu’on est pauvre, n’est-ce pas ? on ne vous regarde même pas. Le plus drôle, c’est qu’à force de ménager la chèvre et le chou, elles n’auront rien au tout. Elles étaient aussi pressées que si leur pot avait senti le roussi, croyant déjà tenir le maître. Mariano Azuela — Mauvaise graine
Vous voyez comme il nous la représente souveraine, faisant tout, disposant de tout, réglant tout, jém’y tiens : voilà ce que j’en crois ; et si, en tournant le Feuillet, ils veulent dire le contraire pour ménager la chèvre et les choux, je les traiterai sur cela comme ces ménageurs politiques ; ils ne me feront pas changer, je suivrai leur exemple, car ils ne changent pas d’avis pour changer de note. Mme de Sévigné — Lettres choisies
Ecoutez, maman Vauthier, vous les auriez touchés ce soir si vous n’aviez rien dit à M. Bernard. Vous ménagez la chèvre et le chou, vous n’aurez ni chèvre ni chou ; car, pour ce qui me regarde, vous m’avez trahi. Mon affaire est tout à fait manquée. Honoré de Balzac — L’Envers de l’histoire contemporaine