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Étonné

Définitions de « étonné »

Trésor de la Langue Française informatisé

ÉTONNÉ, ÉE, part. passé et adj.

I.− Part. passé de étonner*.
II.− Emploi adj.
A.− Étourdi sous l'effet d'une commotion :
1. Alors il restait là, encore étonné de sa chute, voilà pourquoi il se taisait; et pourquoi elle se taisait, il savait bien aussi, tant ce silence était sur lui lourd de reproches... Ramuz, A. Pache, peintre vaudois,1911, p. 260.
En partic. Qui est ébranlé, lézardé. Pierre, voûte, partie de construction étonnée (Chabat1881).
B.− Frappé de stupeur. Les troupes (...) sont entrées en ordre de bataille; le peuple étonné n'a point fait de résistance (Le Moniteur,t. 2, 1789, p. 329):
2. Ce n'est pas dans les froids pastiches des écrivains d'aujourd'hui qui disent : au fait (pour en réalité), singulièrement (pour en particulier), étonné (pour frappé de stupeur), etc... qu'on retrouve le vieux langage et la vraie prononciation des mots, mais en causant avec une Mmede Guermantes ou une Françoise... Proust, Prisonn.,1922, p. 34.
C.− Sous l'effet de l'étonnement; fortement surpris; qui dénote la surprise. Victime? dit-il (...) d'un air étonné (Balzac, Gobseck,1830, p. 388):
3. Je n'ai rien vu de plus ravissant, parmi tous les visages de femmes qui sont gravés dans ma mémoire, que la figure de Julia (...) avec ce regard étonné levé sur sa mère et sur moi, et ce sourire qui semblait nous dire : « Jouissez, et voyez comme je suis belle aussi! » Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 173.
Emploi subst. Faire l'étonné. Elle lui avait fait honte et maintenant elle faisait l'étonnée (France, Balth., Ab., 1889, p. 179):
4. montaudoin. − Je sais tout. Fernande n'est pas ma fille. pénuri. − Ah! mon Dieu! montaudoin. − Ne fais pas l'étonné. pénuri. − Dame, une pareille nouvelle? montaudoin. − J'ai été trompé par un ami. pénuri. − Vraiment? montaudoin. − Ne fais pas l'étonné... Cet ami, c'est toi, c'est vous, monsieur! Labiche, 37 sous Montaudoin,1863, p. 457.
Fréq. abs. littér. : 4 346. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 767, b) 7 748; xxes. : a) 6 580, b) 4 598.

Wiktionnaire

Adjectif - français

étonné \e.tɔ.ne\

  1. Qui est sous l’effet de la surprise, de l’étonnement.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Littré (1872-1877)

ÉTONNÉ (é-to-né, née) part. passé.
  • 1Qui éprouve du vertige par suite d'un coup ou de quelque maladie. La faiblesse de ma tête toujours vide et étonnée m'empêcherait, quand je l'oserais, de suivre plus loin ces réflexions, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 9 mars 1770.

    Terme d'architecture. Se dit d'une voûte, d'une construction qui a été ébranlée, lézardée par une commotion quelconque.

    Il se dit aussi des pierres, en ce sens. Un certain nombre de ces débris de silex, fendillés, étonnés, craquelés comme les porcelaines de Chine ou du Japon, semblent dénoter l'emploi du feu pour essayer d'attendrir les matières siliceuses, Vibraye, Acad. des sc. Comptes rendus, t. LVI, p. 580.

  • 2Qui est comme sous le coup d'une commotion, stupéfait. Le destin se déclare, et nous venons d'entendre Ce qu'il a résolu du beau-père et du gendre ; Quand les dieux étonnés semblaient se partager, Pharsale a décidé ce qu'ils n'osaient juger, Corneille, Pomp. I, 1. Je sens manquer la force à mes sens étonnés, Corneille, Suite du Ment. v, 3. De vos sens étonnés quel désordre s'empare ? Racine, Athal. III, 5. Ah ! lisons : ma main tremble, et mon âme étonnée Prévoit que ce billet contient ma destinée, Voltaire, Zaïre, IV, 5.
  • 3Saisi par quelque chose d'inattendu, de singulier. Avoir l'air étonné. Ne me regarde plus d'un visage étonné, Corneille, Cid, III, 1. Je fus étonné que, deux jours après, il me montra toute l'affaire exécutée…, Molière, Préf. de la Crit. de l'Éc. des f. Le général accoutumé à une victoire prompte, étonné de la voir balancer si longtemps, Massillon, Or. fun. prince de Conty.

    Cet homme est étonné comme un fondeur de cloches, il est étonné comme s'il tombait des nues, comme si les cornes lui venaient à la tête, il est étonné au dernier point.

    Substantivement. Jouer l'étonné, faire comme si on était étonné. Elle lui apprit ensuite ce qu'elle savait mieux qu'elle, dont elle fit bien l'étonnée, Scarron, Rom. com. I, 22.

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Étymologie de « étonné »

Du participe passé de étonner.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « étonné »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
étonné etɔne

Fréquence d'apparition du mot « étonné » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « étonné »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « étonné »

  • — Je vous le jure, dit Octave profondément étonné… mais Armance me permettra-t-elle de lui parler de mon amour ? — Ce sera le nom que vous donnerez à notre amitié, dit Armance avec un regard enchanteur. — Il n’y a que peu de jours, reprit Octave, que je sais que je vous aime.
    Stendhal — Armance
  • Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d’entrée la figure d’un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette.Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l’esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d’abord l’idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d’entrée, et qui évidemment n’osait pas lever la main jusqu’à la sonnette. Mme de Rênal s’approcha, distraite un instant de l’amer chagrin que lui donnait l’arrivée du précepteur. Julien, tourné vers la porte, ne la voyait pas s’avancer. Il tressaillit quand une voix douce lui dit tout près de l’oreille:– Que voulez-vous ici, mon enfant?Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu’il venait faire. Mme de Rénal avait répété sa question.– Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu’il essuyait de son mieux.Mme de Rênal resta interdite, ils étaient fort près l’un de l’autre à se regarder. Julien n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d’un air doux. Mme de Rênal regardait les grosses larmes qui s’étaient arrêtées sur les joues si pâles d’abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d’une jeune fille, elle se moquait d’elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c’était là ce précepteur qu’elle s’était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants !
    Stendhal — Le Rouge et le Noir
  • ARAMINTE - Qu'est-ce que c'est donc que cet air étonné que tu as marqué, ce me semble, en voyant Dorante ? D'où vient cette attention à le regarder ?DUBOIS - Ce n'est rien, sinon que je ne saurais plus avoir l'honneur de servir Madame, et qu'il faut que je lui demande mon congé.ARAMINTE, surprise. - Quoi ! Seulement pour avoir vu Dorante ici ?DUBOIS - Savez-vous à qui vous avez affaire ?ARAMINTE - Au neveu de Monsieur Remy, mon procureur.DUBOIS - Eh ! par quel tour d'adresse est-il connu de Madame ? comment a-t-il fait pour arriver jusqu'ici ?ARAMINTE - C'est Monsieur Remy qui me l'a envoyé pour intendant.DUBOIS - Lui, votre intendant ! Et c'est Monsieur Remy qui vous l'envoie : hélas ! le bon homme, il ne sait pas qui il vous donne ; c'est un démon que ce garçon-là.ARAMINTE - Mais que signifient tes exclamations ? Explique-toi : est-ce que tu le connais ?DUBOIS - Si je le connais, Madame ! si je le connais ! Ah vraiment oui ; et il me connaît bien aussi. N'avez-vous pas vu comme il se détournait de peur que je ne le visse.ARAMINTE - Il est vrai ; et tu me surprends à mon tour. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? Est-ce que ce n'est pas un honnête homme ?DUBOIS - Lui ! il n'y a point de plus brave homme dans toute la terre ; il a, peut-être, plus d'honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble. Oh ! c'est une probité merveilleuse ; il n'a peut-être pas son pareil.ARAMINTE - Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D'où vient que tu m'alarmes ? En vérité, j'en suis toute émue.DUBOIS - Son défaut, c'est là. (Il se touche le front.) C'est à la tête que le mal le tient.ARAMINTE - A la tête ?DUBOIS - Oui, il est timbré, mais timbré comme cent.ARAMINTE - Dorante ! il m'a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ?DUBOIS - Quelle preuve ? Il y a six mois qu'il est tombé fou ; il y a six mois qu'il extravague d'amour, qu'il en a la cervelle brûlée, qu'il en est comme un perdu je dois bien le savoir, car j'étais à lui, je le servais ; et c'est ce qui m'a obligé de le quitter, et c'est ce qui me force de m'en aller encore. Ôtez cela, c'est un homme incomparable.ARAMINTE, un peu boudant - Oh bien ! il fera ce qu'il voudra ; mais je ne le garderai pas : on a bien affaire d'un esprit renversé ; et peut-être encore, je gage, pour quelque, objet qui n'en vaut pas la peine ; car les hommes ont des fantaisies...DUBOIS - Ah ! vous m'excuserez ; pour ce qui est de l'objet, il n'y a rien à dire. Malepeste ! sa folie est de bon goût.ARAMINTE - N'importe, je veux le congédier. Est-ce que tu la connais, cette personne ?DUBOIS - J'ai l'honneur de la voir tous les jours ; c'est vous, Madame.ARAMINTE - Moi, dis-tu ?
    Marivaux — Les Fausses confidences 

Traductions du mot « étonné »

Langue Traduction
Anglais surprised
Espagnol sorprende
Italien sorpreso
Allemand überrascht
Chinois 吃惊
Arabe مندهش
Portugais surpreso
Russe удивлен
Japonais 驚いた
Basque harrituta
Corse sorpresu
Source : Google Translate API

Antonymes de « étonné »

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Nombre de points du mot étonné au scrabble : 4 points

Étonné

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