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Quoique

[kwakœ]
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Définitions de « quoique »

Quoique - Conjonction

  • Bien que, même si (utilisé généralement avec le mode subjonctif pour exprimer une concession).

    Aussi, quoique le combat fût long et acharné, quoi qu’il fît en courageux et habile homme d’armes, il ne put résister à la force que donnait au comte Karl la conscience de son droit, […].
    — Alexandre Dumas, Othon l’archer
  • Toutefois, néanmoins (suivi de l'indicatif ou du conditionnel pour introduire une réflexion contrastante ou un fait contraire).

    Mais tu as vraiment retrouvé une maman toute neuve quoiqu’un peu fragile. (Pourquoi ai-je dit quoique ? pensait-elle. Ah que les mots me laissent tranquille quand je suis si près d’autre chose où ils périront tous d’un seul coup !).
    — Jules Supervielle, Le voleur d’enfants

Expressions liées

  • Quoique avouons-le
  • Quoique à dire vrai
  • Quoique à vrai dire
  • Quoique ça (malgré cela, cependant, pourtant.)

Étymologie de « quoique »

Composé de quoi et que, qui a supplanté que que, issu de l’ancien français. C'est la locution quoi que (quoi qu'il fasse) qui est devenue une conjonction adversative.

Usage du mot « quoique »

Évolution historique de l’usage du mot « quoique » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « quoique » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « quoique »

Citations contenant le mot « quoique »

  • […] ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre).
    Raymond Queneau — Cent mille milliards de poèmes
  • On fixa ensuite le moment où seraient livrés les otages et où les légions, privées de leurs armes, passeraient sous le joug. (...) Tous courbèrent donc ainsi la tête sous le joug, et, ce qui était en quelque sorte plus accablant, passèrent sous les yeux des ennemis. Lorsqu'ils furent sortis du défilé, quoique, pareils à des hommes arrachés des enfers, il leur semblât voir la lumière pour la première fois, cette lumière même, leur découvrant à quel point était humiliant l'état de l'armée, leur fut plus insupportable que tous les genres de mort.
    Tite-Live — Histoire romaine
  • Attirée, peut-être à son insu, par la force de l'un ou par la beauté de l'autre, mademoiselle Taillefer partageait ses regards furtifs, ses pensées secrètes, entre ce quadragénaire et le jeune étudiant; mais aucun d'eux ne paraissait songer à elle, quoique d'un jour à l'autre le hasard pût changer sa position et la rendre un riche parti. D'ailleurs aucune de ces personnes ne se donnait la peine de vérifier si les malheurs allégués par l'une d'elles étaient faux ou véritables. Toutes avaient les unes pour les autres une indifférence mêlée de défiance qui résultait de leurs situations respectives.
    Honoré de Balzac — Le Père Goriot
  • Entre le neveu de Rameau et les « conquérants du xxe siècle, Byron et Shelley se battent déjà, quoique ostensiblement, pour la liberté.
    Albert Camus — L'Homme révolté
  • La société des châteaux est ce qu'on trouve un peu partout en France. Peu de vieille noblesse, quoique tout le monde croie en être, parfois sincèrement.
    Marguerite Yourcenar — Quoi ? L'Éternité
  • Il se fit un instant de silence, et une voix dit en bon français, quoique avec un accent étranger « Vous êtes le bienvenu chez moi, monsieur, et vous pouvez ôter votre mouchoira. »
    Alexandre Dumas — Le Comte de Monte-Cristo
  • En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds de haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme, Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse : il ne savait pas lire lui-même.Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche comme il tombait.« Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. »Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique, que pour la perte de son livre qu’il adorait.« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre les noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
    Stendhal — Le Rouge et le Noir
  • Quoique Olivier eût souvent affaire avec lui, ils se voyaient très peu.
    Rolland — Jean-Christophe

Traductions du mot « quoique »

Langue Traduction
Anglais though
Espagnol aunque
Italien anche se
Allemand obwohl
Chinois 虽然
Arabe على أية حال
Portugais apesar
Russe хотя
Japonais でも
Basque hala ere
Corse quantunque
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.