La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « toujours »

Toujours

[tuʒur]
Ecouter

Définitions de « toujours »

Toujours - Adverbe

  • À tout moment, de manière continue et ininterrompue.

    Les Québécois ont toujours entretenu un rapport équivoque avec leur langue. Toujours? Non! Au temps de la Nouvelle-France, la question de la « qualité de la langue » ne se posait pas [...].
    — Nuit blanche, n° 162
  • De manière habituelle ou ordinaire.

    Il est interrompu par la venue de Claudette, plus sémillante que toujours, la tétance brandie sous un teeshirt représentant un tigre mordoré en train de feuler comme un con.
    — Frédéric Dard, San-Antonio : La pute enchantée
  • De façon identique à une période antérieure; sans changement.

    Dans la sphère politique, malgré les promesses électorales flamboyantes, le pouvoir semble toujours revenir aux mains des mêmes élites.
    (Citation fictive)
  • "En dépit des circonstances ou en attendant; marque l'attente ou une concession."

    Malgré la tempête, le navire avance toujours.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Ainsi que toujours
    Il ne s'agit pas, ainsi que toujours, de traits sonores réguliers ou vers
    — Mallarmé, Coup de dés
  • Comme toujours
    Ce fut, comme toujours, Huret qui arriva en retard
    — Émile Zola, L'Argent
  • De toujours, loc adj
  • Depuis toujours
    Ils vont de plaine en plaine, Depuis toujours, à travers temps
    — Verhaeren, Campagne dans les hallucinations
  • Il est toujours malade
  • Il était toujours malade
  • Pour toujours
    Elle a existé vingt ans, pas plus, et elle a disparu pour toujours, pour toujours, pour toujours!
    — Maupassant, Contes et nouvelles, Tombe
  • Toujours est-il que
    De quelle nature, cette rencontre? Mystère. Toujours est-il que le jeune Œdipe entre à Thèbes en vainqueur et qu'il épouse la reine
    — Cocteau, Machine infern.
  • Tu peux toujours courir
    Quand une fille est sérieuse, tu peux toujours courir pour la sauter
    — Sartre, La Mort dans l'âme
  • À toujours
    À toujours, si seulement vous savez lire, l'apparence militaire vainement se reformera
    — Alain, Propos
  • Étant toujours malade, il

Étymologie de « toujours »

Du vieux français tousjours. Il a également été écrit toûjours. Il est dérivé de tous et jours. D'autres variantes régionales incluent tôjô, tôjor, torjo (bourg.), tozor (nivern.), toujous (Berry), torjous (ouest du Berry), et teurjoux, teurjaux, trejaux (angoum.). L'ancienne langue utilisait aussi tousdis, qui est l'équivalent de tous jours, et toute jour, dans lequel jour est féminin, comme le latin dies l'est parfois.

Usage du mot « toujours »

Évolution historique de l’usage du mot « toujours » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « toujours » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « toujours »

Citations contenant le mot « toujours »

  • Je repris ma place dans l’escadrille et me livrai à une paisible chasse aux sous-marins italiens au large de la Palestine. C’était un métier de tout repos et j’emportais toujours un pique-nique avec moi.
    Romain Gary — La promesse de l’aube
  • Toujours et jamais, c'est aussi long l'un que l'autre.
    Elsa Triolet — Proverbes d'Elsa, Les Éditeurs français réunis
  • Elle est debout sur mes paupièresEt ses cheveux sont dans les miens,Elle a la forme de mes mains,Elle a la couleur de mes yeux,Elle s’engloutit dans mon ombreComme une pierre sur le ciel.Elle a toujours les yeux ouvertsEt ne me laisse pas dormir.Ses rêves en pleine lumièreFont s’évaporer les soleils,Me font rire, pleurer et rire,Parler sans avoir rien à dire.
    Paul Eluard — Capitale de la douleur
  • Va-t’en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t’en je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance. Va-t’en mauvais gris-gris, punaise de moinillon. Puis je me tournais vers des paradis pour lui et les siens perdus, plus calme que la face d’une femme qui ment, et là, bercé par les effluves d’une pensée jamais lasse je nourrissais le vent, je délaçais les montres et j’entendais monter de l’autre côté du désastre, un fleuve de tourterelles et de trèfles de la savane que je porte toujours dans mes profondeurs à hauteur inverse du vingtième étage des maisons les plus insolentes et par précaution contre la force putréfiante des ambiances crépusculaires, arpentée nuit et jour d’un sacré soleil vénérien.
    Aimé Césaire — Cahier d’un retour au pays natal
  • Au bout de deux semaines, les établissements furent obligés de changer leurs programmes, et, après quelques temps, les cinémas finirent par projeter toujours le même film.
    Albert Camus — La Peste
  • « Je suis un partisan du dialogue (…) Depuis de nombreuses années, j’entends toujours les mêmes requêtes. Nous avons donné droit à certaines, nous travaillons sur d’autres. Mais certaines revendications me paraissent disproportionnées », estime-t-il, citant pour exemple la volonté des syndicats d’obtenir un SMIC à 2.250 euros bruts à Monaco, contre 1.946,88 euros bruts actuellement.
    nice-matin — Le SMIC à 2.250 euros bruts à Monaco? C’est non pour le gouvernement princier
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • Petite silhouette bleue parmi les passants, comme l’apparition d’un geai qui cours toujours au-delà des bornes dans la rue printanière ou même au Luxembourg derrière un ballon, une idée, une simple couleur goûte, ma chérie, à la pulpe de la vie tandis que nous gardons pour toi le souci des barrières en tout genre comme l’écorce amère, indispensable à sa conservation.
    Jean-Pierre Lemaire — Le chemin du Cap

Traductions du mot « toujours »

Langue Traduction
Anglais always
Espagnol siempre
Italien sempre
Allemand immer
Chinois 总是
Arabe دائما
Portugais sempre
Russe всегда
Japonais 常に
Basque beti
Corse sempre
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.