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Aga

Définitions de « aga »

Trésor de la Langue Française informatisé

ACA, AGA, subst. masc.

Aca d'eau ou aga d'eau. Région. Pluie torrentielle, trombe d'eau :
1. Il tient la jument qui dansait un peu sur place, mais je lui parlais, tu comprends, comme s'il n'avait pas plu ni tonné, je lui parlais sur un ton de beau temps et de promenade au pas. Et je recevais un agas d'eau incroyable, sur ma malheureuse petite ombrelle en soie... Le nuage passé, j'étais assise dans un bain de siège, Antoine trempé, et la capote pleine d'eau, d'une eau chaude, une eau à dix-huit ou vingt degrés. Colette, Sido,1929, p. 57.
2. ... les cataractes du ciel s'ouvrirent et les lances d'une pluie diluvienne, d'un aca d'eau en collier, verticalement dénoué de diamants et de perles, se précipitèrent vers le sol avec furie. L. Daudet, Les Bacchantes,1931, p. 55.
Rem. Le Glossaire du Vendômois de P. Martellière (1893) donne cet ex. : ,,La pluie tombe par acas``; dans le vocab. berrichon aga fonctionne comme premier élément de loc. :
3. Aga d'iau. S. m. Pluie d'orage très violente. Jaubert (supplément) Coudereau. À St Chartier, tout ce qui tombe avec force et tout ce qui peut écraser se nomme aga : Aga d' terre, Aga d' graine, Aga de prune, etc. Voc. berrichon. L. Vincent, La Langue et le style rustiques de George Sand dans les« Romans champêtres », 1916, p. 353.
Prononc. − Seule transcription ds Land. 1834 : aka.
Étymol. ET HIST. − Pleuvoir d'aca, Duméril, Dict. pat. norm., 1849 cité par Steffen, Die Ausdrücke für « Regen » und « Schnee » im Frz., Rätoromanischen und Italien. 1935, p. 136. Acas « averse », P. Martellière, Glossaire du Vendômois, 1493, p. 4; Verr.-On. t. 1 1908, p. 8. Aqua « id. », Id., ibid., p. 41. Acas d'eau « pluie abondante », J.-M. Rougé, Le Folklore de la Touraine, 1943. Acadeau, Acadiau « averse, trombe d'eau », P. Martillière, ibid.; Rougé, ibid.; Verr.-On., ibid., p. 8; Jaub. 1855, p. 39; J.-M. Simon, Glossaire du parler Solognot, 1942. Laca, laca d'eau « id. », Verr.-On., ibid., p. 507. Agas, Id., ibid., p. 20. Agas d'eau, Sologne Bourbonn., 13; Rougé, ibid.; L. Vincent, La langue et le style rustiques de George Sand dans les « Romans champêtres », 1916, p. 353; Colette, Sido, 1929, p. 57. Agaste « averse », Verr-on., ibid., p. 20; Trév. 1721-1771 s.v. : pluie abondante qui survient tout d'un coup... une agaste d'eau... Ce mot n'est en usage qu'à la campagne. Terme dial. du nord-ouest et du Centre, issu du syntagme il pleut d'aca, formé par agglutination de la prép. à et de l'a. fr. caz, quaz (1100, choir a quaz « tomber comme une masse » Rol., éd. Bédier, 1267 : Li paiens chet cuntreval a un quat; fin xie-début xiies. prendre un quas « s'écraser sur le sol en tombant de très haut » Chans. de Guillaume, vers 1294-95, éd. N. V. Iseley : Contre tere en prist le cors un quas, Tote la langue li turnad une part) dér. de l'a. fr. (sei) quassier « se tasser, s'écraser » (B. de Sainte-More ds T.-L.; cf. 1606 cad d'eau, Nicot 1606 s.v. : cad d'eau, vehemens aque casus c'est grande chute d'eau quand il tombe de la pluye à flac et en grande abondance), du lat. vulg. *coactiare « presser » dér. de coactus, part. passé de cogere « presser ». Forme laca, par agglutination de l'art. déf.; formes agas, agaste par contamination du m. fr. agaster, dep. 1473 « ravager, commettre des dégâts » (cf. ang. agât « dégât » Verr.-On., ibid., p. 20), voir gâter. Hyp. d'un croisement entre les formes issues du lat. aquatio et de *il pleut à cas, a. fr. cas « chute » (Streng, cité par Steffen, op. cit., 136) n'est pas acceptable, la genèse et l'évolution du syntagme aca, acadeau prouvant qu'il ne doit rien au lat. aqua; d'autre part quaz, caz, aca signifient « masse » et ne doivent rien à cadere, casus, la notion « chute » étant dès l'orig. contenue dans le verbe avec lequel ces mots sont en relation syntagmatique (cheoir, abatre...); contamination graphique probable de cadere seulement dans le syntagme cad d'eau 1606. De même la genèse et l'évolution des formes exposées sup. font écarter les étymons gallo-rom. *lacca « flaque » (L. Spitzer ds Lit. Blatt für german. und rom. Philol., XL, col. 251-252, repris par Steffen, op. cit., 136), et bret. caoud-glao « ondée, giboulée » (Jud ds Vos. rom. II, 243).
BBG. − Raoul de Houdenc. Meraugis von Portlesguez, altfranzösischer Abenteuerroman... Hrsg. von M. Friedwagner. 1. Halle, 1897 [Cr. Paris (G.). Romania. 1898, t. 27, pp. 317-318]. − Steffen (M.). Die Ausdrücke für Regen und Schnee im Französischen, Rätoromanischen und Italienischen. Zurich, 1935, pp. 41-43; p. 50 [Cr. Jud (J.). Vox rom. 1937, t. 2, pp. 238-243]. − Streng (W. O.). Himmel und Wetter in Volksglaube und Sprache in Frankreich. 2. Wettererscheinungen. Helsinki, 1915, 198 p. (Annales academiae scientiarum fennicae) [Cr. Spitzer (L.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie. 1919, t. 40, col. 251-252].

ACA, AGA, subst. masc.

Aca d'eau ou aga d'eau. Région. Pluie torrentielle, trombe d'eau :
1. Il tient la jument qui dansait un peu sur place, mais je lui parlais, tu comprends, comme s'il n'avait pas plu ni tonné, je lui parlais sur un ton de beau temps et de promenade au pas. Et je recevais un agas d'eau incroyable, sur ma malheureuse petite ombrelle en soie... Le nuage passé, j'étais assise dans un bain de siège, Antoine trempé, et la capote pleine d'eau, d'une eau chaude, une eau à dix-huit ou vingt degrés. Colette, Sido,1929, p. 57.
2. ... les cataractes du ciel s'ouvrirent et les lances d'une pluie diluvienne, d'un aca d'eau en collier, verticalement dénoué de diamants et de perles, se précipitèrent vers le sol avec furie. L. Daudet, Les Bacchantes,1931, p. 55.
Rem. Le Glossaire du Vendômois de P. Martellière (1893) donne cet ex. : ,,La pluie tombe par acas``; dans le vocab. berrichon aga fonctionne comme premier élément de loc. :
3. Aga d'iau. S. m. Pluie d'orage très violente. Jaubert (supplément) Coudereau. À St Chartier, tout ce qui tombe avec force et tout ce qui peut écraser se nomme aga : Aga d' terre, Aga d' graine, Aga de prune, etc. Voc. berrichon. L. Vincent, La Langue et le style rustiques de George Sand dans les« Romans champêtres », 1916, p. 353.
Prononc. − Seule transcription ds Land. 1834 : aka.
Étymol. ET HIST. − Pleuvoir d'aca, Duméril, Dict. pat. norm., 1849 cité par Steffen, Die Ausdrücke für « Regen » und « Schnee » im Frz., Rätoromanischen und Italien. 1935, p. 136. Acas « averse », P. Martellière, Glossaire du Vendômois, 1493, p. 4; Verr.-On. t. 1 1908, p. 8. Aqua « id. », Id., ibid., p. 41. Acas d'eau « pluie abondante », J.-M. Rougé, Le Folklore de la Touraine, 1943. Acadeau, Acadiau « averse, trombe d'eau », P. Martillière, ibid.; Rougé, ibid.; Verr.-On., ibid., p. 8; Jaub. 1855, p. 39; J.-M. Simon, Glossaire du parler Solognot, 1942. Laca, laca d'eau « id. », Verr.-On., ibid., p. 507. Agas, Id., ibid., p. 20. Agas d'eau, Sologne Bourbonn., 13; Rougé, ibid.; L. Vincent, La langue et le style rustiques de George Sand dans les « Romans champêtres », 1916, p. 353; Colette, Sido, 1929, p. 57. Agaste « averse », Verr-on., ibid., p. 20; Trév. 1721-1771 s.v. : pluie abondante qui survient tout d'un coup... une agaste d'eau... Ce mot n'est en usage qu'à la campagne. Terme dial. du nord-ouest et du Centre, issu du syntagme il pleut d'aca, formé par agglutination de la prép. à et de l'a. fr. caz, quaz (1100, choir a quaz « tomber comme une masse » Rol., éd. Bédier, 1267 : Li paiens chet cuntreval a un quat; fin xie-début xiies. prendre un quas « s'écraser sur le sol en tombant de très haut » Chans. de Guillaume, vers 1294-95, éd. N. V. Iseley : Contre tere en prist le cors un quas, Tote la langue li turnad une part) dér. de l'a. fr. (sei) quassier « se tasser, s'écraser » (B. de Sainte-More ds T.-L.; cf. 1606 cad d'eau, Nicot 1606 s.v. : cad d'eau, vehemens aque casus c'est grande chute d'eau quand il tombe de la pluye à flac et en grande abondance), du lat. vulg. *coactiare « presser » dér. de coactus, part. passé de cogere « presser ». Forme laca, par agglutination de l'art. déf.; formes agas, agaste par contamination du m. fr. agaster, dep. 1473 « ravager, commettre des dégâts » (cf. ang. agât « dégât » Verr.-On., ibid., p. 20), voir gâter. Hyp. d'un croisement entre les formes issues du lat. aquatio et de *il pleut à cas, a. fr. cas « chute » (Streng, cité par Steffen, op. cit., 136) n'est pas acceptable, la genèse et l'évolution du syntagme aca, acadeau prouvant qu'il ne doit rien au lat. aqua; d'autre part quaz, caz, aca signifient « masse » et ne doivent rien à cadere, casus, la notion « chute » étant dès l'orig. contenue dans le verbe avec lequel ces mots sont en relation syntagmatique (cheoir, abatre...); contamination graphique probable de cadere seulement dans le syntagme cad d'eau 1606. De même la genèse et l'évolution des formes exposées sup. font écarter les étymons gallo-rom. *lacca « flaque » (L. Spitzer ds Lit. Blatt für german. und rom. Philol., XL, col. 251-252, repris par Steffen, op. cit., 136), et bret. caoud-glao « ondée, giboulée » (Jud ds Vos. rom. II, 243).
BBG. − Raoul de Houdenc. Meraugis von Portlesguez, altfranzösischer Abenteuerroman... Hrsg. von M. Friedwagner. 1. Halle, 1897 [Cr. Paris (G.). Romania. 1898, t. 27, pp. 317-318]. − Steffen (M.). Die Ausdrücke für Regen und Schnee im Französischen, Rätoromanischen und Italienischen. Zurich, 1935, pp. 41-43; p. 50 [Cr. Jud (J.). Vox rom. 1937, t. 2, pp. 238-243]. − Streng (W. O.). Himmel und Wetter in Volksglaube und Sprache in Frankreich. 2. Wettererscheinungen. Helsinki, 1915, 198 p. (Annales academiae scientiarum fennicae) [Cr. Spitzer (L.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie. 1919, t. 40, col. 251-252].

AGA1, interj.

A.− Vx (impér. du verbe agarder « regarder »). Vois, regarde :
1. « Claudine, j'ai la fret, mes mains pluchent, aga, mon pouce tout grafigné!... » Colette, Claudine à Paris,1901, p. 74.
Spéc., VÉN. Cri des chasseurs pour exciter les chiens à quêter le gibier, ou les remettre sur la voie du gibier lorsqu'ils l'ont perdue.
P. ext., région. ,,Cri d'appel des bergères pour « ramener » leurs chèvres.`` (J.-M. Rougé, Le Folklore de la Touraine, 1943).
Rem. Attesté ds Boiste 1834, Ac. Compl. 1842, Littré, DG (noté comme étant ,,vieilli`` et ,,populaire``).
B.− Régional :
2. Aga, interj. Particule explétive qui n'ajoute rien au sens, mais qu'on emploie fréquemment dans la campagne pour donner de la force à la phrase ou en accentuer le sens. − Le temps est à la pluie, aga.Aga, oui! P. Martellière, Glossaire du Vendômois,1893, p. 8.
Étymol. ET HIST. − Ca 1285 awar « regarde! » (Adam de La Halle, Robin et Marion, éd. Rambeau, 536 ds T.-L. : Awar dou sot, s'il ne me baise!); ca 1285 agar « id. » (ibid., 772, loc. cit. : Agar les corneurs); 1458 aga, interj. admirative (Greban, Myst. de la Pass., Ars. 6431, fo213b ds Gdf. Compl. : Aga du maistre, Il scet bien prendre le meilleur). Qualifié de « vieux mot » dep. la fin du xviies. Signalé par Besch. 1845 comme terme de vén. Forme abr. de l'impér. du verbe a. fr. agarder « regarder, voir, examiner » ca 1180, lui-même empr. av. 400 à un germ. anc. *wardôn, cf. fr. (re)garder*. À l'appui de cette hyp. le parallélisme entre a. fr. gar « gare! », xiiies. − a. fr. garder « regarder » et a. fr. agar − a. fr. agarder. L'interprétation selon laquelle cette exclam. serait l'impér. d'un verbe *agarer « regarder » est peu vraisemblable (FEW t. 17, s.v. *wardôn note 17), le m. fr. agarez « regardez! » ca 1550, étant prob. une forme tardive refaite sur agar.
BBG. − Holbrook (R. T.). Pour le commentaire de Maistre Pierre Pathelin. Romania. 1928, t. 54, p. 91. − Le Roux 1752. − Timm. 1892.

Wiktionnaire

Nom commun 1 - français

aga \a.ɡa\ masculin

  1. Trombe d’eau, averse.
    • Il tient la jument qui dansait un peu sur place, mais je lui parlais, tu comprends, comme s'il n'avait pas plu ni tonné, je lui parlais sur un ton de beau temps et de promenade au pas. Et je recevais un agas d'eau incroyable, sur ma malheureuse petite ombrelle en soie... Le nuage passé, j'étais assise dans un bain de siège, Antoine trempé, et la capote pleine d'eau, d'une eau chaude, une eau à dix-huit ou vingt degrés. — (Colette, Sido, 1929)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Littré (1872-1877)

AGA (a-ga) s. m.
  • Chef militaire chez les Turcs. Aga des janissaires. Hier… J'avais quarante agas contemplant mon visage, Hugo, Orient. 16.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

AGA. Interjection qui est dans Molière, D. Juan, II, 1, et qui signifie vois, regarde.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « aga »

(Nom 1) Variante de averse, à verse sur le radical de choir qui dans certains dialectes a conservé la prononciation latine de cadere → voir chute et cas.
(Nom 2) Variante de agha.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « aga »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
aga aga

Fréquence d'apparition du mot « aga » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « aga »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « aga »

  • Les répondants ont également été interrogés sur leurs dépenses pour les machines à sous et les jeux de table dans les magasins et sur leurs dépenses légales en ligne pour les machines à sous et les jeux de table afin d’identifier la tendance des répondants à sur ou sous-déclarer leurs dépenses de jeu.
    Chatborgne — Les chiffres sur les opérateurs illégaux montrent que l'AGA est prête pour le long terme. - Chatborgne
  • Issei Sagawa, le « cannibale japonais » devenu superstar, est mort à l'âge de 73 ans
    C’est pas, Versailles, ici ! par le Dr Aga - Elle
  • En rachetant les écuries des hommes d'affaires François Dupré, Marcel Boussac puis Jean-Luc Lagardère, et en s'entourant d'experts en croisements, des meilleurs entraîneurs et jockeys, Karim Aga Khan a été sacré quinze fois propriétaire leader en France.
    Les Echos — En 100 ans, les Aga Khan Studs sont devenus un fleuron de l'élevage français | Les Echos
  • L’Aga Khan IV a déclaré lors d’une interview accordée au magazine La Cohorte qu’il ne cherchait pas à convertir les autres à sa foi.
    Novastan Français — L’histoire de l’Aga Khan IV, chef spirituel des ismaéliens

Synonymes de « aga »

Source : synonymes de aga sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot aga au scrabble : 4 points

Aga

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