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Boulevard

[bulvar]
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Définitions de « boulevard »

Boulevard - Nom commun

  • (Militaire) Terre-plein situé au sommet d'un rempart ou faisant partie d'un bastion ou d'une courtine.

    Nous avancions tristes et mornes, mais tout à coup se présente la magnifique ville de Troyes avec sa porte guerrière, son menaçant béfroi, ses hauts boulevards, ses hautes tours, ses longues murailles crénelées […].
    — Amans-Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles
  • (Urbanisme) Voie urbaine large et souvent arborée, parfois aménagée sur l'emplacement d'anciens remparts.

    À sa propagande de quartier, il alliait une action incessante dans les ateliers du boulevard Masséna.
    — J.-H. Rosny aîné, La Vague rouge
  • (Figuré) (Vieilli) Fortification naturelle ou artificielle protégeant un territoire contre les invasions.

    Nos grandes places de guerre, Strasbourg et Metz, les véritables boulevards de notre défense, n'avaient été ni armées, ni approvisionnées.
    — Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870)
  • (Maritime) Passerelle longeant le pont d'un navire des deux côtés du bâtiment principal.

    Sur le pont en bois du navire, le boulevard s'étirait de part et d'autre du bâtiment principal, offrant une passerelle d'observation aux marins.
    (Citation fictive)
  • (Par ellipse) Théâtre spécialisé dans un répertoire populaire et divertissant.

    On eût dit un de ces mélodrames du boulevard, où le changement à vue n’attend que le coup de sifflet du machiniste.
    — J.-C. Houzeau, La terreur blanche au Texas et mon évasion
  • (Figuratif) Situation offrant une opportunité nette sans entraves pour atteindre un but spécifique.

    Un candidat surprise , qui surferait sur le régalien ou l’écologie donc . Pas question , dès lors , de laisser un boulevard sur ces terrains à fort potentiel .
    — Alexandre Lemarié, Les yeux rivés sur la présidentielle de 2022

Expressions liées

  • Boulevard extérieur (voie à grande circulation en bordure des fortifications du xixesiècle de la capitale ou du centre d'une grande métropole)
    Je crois à l'excellence du projet qui voudrait ceindre tout Manhattan d'un boulevard extérieur, afin de décongestionner le centre...
    — Morand, New-York
  • Boulevards périphériques (autoroutes contournant la capitale au-delà des boulevards extérieurs)
    ... l'autoroute qui y conduit [à Orly], les boulevards périphériques de Paris utilisent aussi pour la plupart des ouvrages d'art, la pierre.
    — Rene-Marc Lambertie, L'Industrie de la pierre et du marbre
  • Le boulevard, les grands boulevards (à Paris, le boulevard qui va de la place de la République à la Madeleine)
  • Pièce, théâtre de boulevard (répertoire des salles de spectacles des Grands Boulevards spectacle léger)

Étymologie de « boulevard »

Du vieux néerlandais bolwerk (digue, bastion, rempart) qui donna bolevers (ouvrage de madriers) avant 1365. Le mot français fut ensuite emprunté par d’autres langues comme l’anglais ou le néerlandais. Le terme de guerre paraît être entré en usage dans le XVe siècle. Il a rapidement passé de l'Allemagne dans les autres pays. Il a pris le sens de promenade, parce que c'est sur les boulevards, fortifications, après leur démolition, qu'on a fait des boulevards, promenades.

Usage du mot « boulevard »

Évolution historique de l’usage du mot « boulevard » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « boulevard » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « boulevard »

Citations contenant le mot « boulevard »

  • La vie est une boulevard où certains ne font pas leurs arrêts et où d'autres restent bloqués au carrefour.
    Michaël Adam — Conférence sur l'humanité à Iberville - Juin 2003
  • On parle toujours du boulevard des Filles du Calvaire, mais jamais du calvaire des filles du boulevard.
    Henri Rochefort
  • Le théâtre de boulevard est un genre, léger, vif, un théâtre de divertissement.
    Pierre Barillet — Le Figaro et vous, 24 janvier 2015
  • Un jour, je suis allée écouter Edith Piaf. Elle chantait sur les boulevards, au Théâtre de l'ABC. Je me souviens d'être restée collée à mon siège. Sa voix m'avait fait pleurer et les yeux et le cœur.
    Barbara — Il était un piano noir...
  • Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris.
    Patrick Modiano — L'Herbe des nuits
  • Barbara tenta bien d'échapper à sa vocation, de contrarier sa nature si encline à la nostalgie, s'essaya au théâtre de boulevard avec Remo Forlani dans Madame, se grima pour le cinéma romantique de Jacques Brel dans Franz, iconographique de Jean-Claude Brialy dans L'Oiseau rare, mais elle tomba de Charybde en Scylla.
    Jérôme Garcin — Barbara
  • La plupart des gens de province ne se rendent évidemment pas un compte exact des procédés que les gens illustres emploient pour mettre leur cravate, marcher sur le boulevard, bayer aux corneilles ou manger une côtelette.
    Honoré de Balzac —  Modeste Mignon
  • Approximativement à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’école des mines, au numéro 60 du boulevard, se dressait, au début du XIème siècle, un château construit pour le roi Robert le Pieux. Les alentours étaient si attrayants, le cadre si campagnard, que ce beau manoir fut appelé Val-Vert. Puis, le temps passa, le castel du souverain fut abandonné, il se dégrada lentement, des pierres en furent arrachées pour être réutilisées dans d’autres édifices. Et de Val-Vert, on fit Vauvert… Le passant frémissait en longeant cette ruine ouverte à tous les vents. Qui se terrait dans les décombres ? Quels étaient ces bruits qui en montaient les soirs de pleine lune ? Que signifiaient ces lumières qui perçaient la nuit ? On imagina, on conjectura, on supputa. On parla d’un monstre – vert, bien sûr – avec une grande barbe blanche, moitié homme, moitié serpent… Vers 1270, Saint Louis offrit l’enclos aux Chartreux, à charge pour eux d’en chasser le mauvais esprit. Les moines, qui n’avaient peur de rien, s’installèrent sur place, et le diablotin olivâtre disparut pour ne plus jamais réapparaître. Mais le diable Vauvert ne fut jamais oublié… Au moment d’entreprendre un voyage lointain et incertain, ne craint-on pas de partir pour ce diable Vauvert ?
    Lorànt Deutsch — Métronome

Traductions du mot « boulevard »

Langue Traduction
Anglais boulevard
Espagnol bulevar
Italien viale
Allemand boulevard
Portugais boulevard
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.