Bœuf

Définitions de « bœuf »

Bœuf - Nom commun

• (Élevage) Mâle de l'espèce bovine ayant été castré, utilisé principalement pour les travaux agricoles ou comme animal de boucherie.

  Il avait bu son thé à trois cent mille yuans la livre, […]. Pourtant il l’avait entendu affirmer que chaque tasse valait dans les deux mille huit cents yuans. Soit deux bœufs ou un motoculteur pour les gens des Balou.

• (Par métonymie) Viande provenant d'un animal de la race bovine, destinée à la consommation humaine.

  Mon petit, j’ai deux rougets… Et puis, tu sais, du bœuf en daube… Tu m’en diras des nouvelles, té.

• (Musique) Session musicale improvisée où différents musiciens se réunissent pour jouer ensemble ; souvent associée aux rencontres qui avaient lieu au cabaret « Le Bœuf sur le toit » à Paris dans les années 1920.

  Le bœuf, véritable symphonie spontanée des âmes, éclot lorsque des musiciens de tous horizons convergent pour tisser ensemble des mélodies improvisées, perpétuant ainsi l'héritage artistique du légendaire 'Le Bœuf sur le toit' parisien.

• (Argot, vieilli) Désigne le roi dans certains jeux de cartes.

  Dans les cercles de jeu parisiens du XIXe siècle, les cartes étaient plus qu'un simple amusement; elles étaient un véritable théâtre de stratégie et de superstition, où le 'bœuf', figure royale par excellence, régnait en maître sur la table, orchestrant le destin des joueurs à chaque tour.

• (Argot, vieilli) Expression 'être le bœuf' signifiant supporter les coûts ou les désagréments pour d'autres dans une situation donnée.

  En cette soirée décisive, Jean s'était retrouvé à être le bœuf, payant sans broncher les tournées alors que les autres festoyaient à ses frais, une générosité forcée par les circonstances.

• (Argot, vieilli) Qualifie un second ouvrier en cordonnerie ou en tailleur qui est chargé des pièces majeures du travail; par opposition au 'petit bœuf', l'ouvrier débutant qui prépare ou ébauche une pièce.

  Chez les maîtres tailleurs et cordonniers d'antan, le 'bœuf', souvent méconnu du grand public, œuvrait avec rigueur, s'attelant aux aspects les plus complexes de la confection, là où le 'petit bœuf' ne faisait encore que ses premières armes.

• (Argot, vieilli) Employé pour décrire une mauvaise humeur, un emportement ou une colère chez les typographes; synonyme de 'chèvre'.

  Quand une erreur d'impression fut découverte juste avant le bouclage, le rédacteur en chef a eu un vrai bœuf, lançant des regards qui auraient pu faire fondre l'encre.

• Se mettre en colère, exprimer une forte irritation.

  – […] Finissez de me regarder de travers, ou je me mets en bœuf… Allons, maniez-vous de me montrer le chemin.

• (Typographie) Remplacer temporairement un collègue dans son travail.

  Dans l'effervescence de la salle de rédaction, Martin est venu à la rescousse, bœufant pour sa collègue malade, afin que le journal puisse sortir sans retard.

• (Québec) (Populaire) Agent de police, généralement utilisé au pluriel.

  Les bœufs patrouillaient méthodiquement la ville, veillant à maintenir l'ordre avec une efficacité froide et routinière.

• (Figuré) (Familier) Personne très corpulente.

  En pénétrant dans la pièce, tous les regards se sont posés sur cet homme, un véritable bœuf, dont la carrure imposante semblait occuper tout l'espace.

• (Familier) Personne considérée comme stupide ou dépourvue de finesse.

  Malgré son allure imposante, les collègues le surnommaient souvent 'le bœuf', non pas pour sa force, mais plutôt pour son évidente lenteur d'esprit et son absence criante de subtilité dans les discussions.

• (Familier) Véhicule particulièrement lent et manquant d'accélération.

  Sur l'autoroute, coincé derrière un vieux camion, Jean s'impatientait au volant de ce qui semblait être moins une voiture qu'un bœuf sur roues, avançant avec la lenteur d'une époque révolue.

• (Canada, Jeux de cartes) Variété de jeu de cartes.

  Quand les sujets ordinaires de conversation furent épuisés l’on joua aux cartes : au « quatre-sept » et au « bœuf ».

• (Héraldique) Figure représentant un bovin dans les armoiries, généralement illustré en position passante avec la queue pendante ou entre les pattes, à différencier du taureau dont la queue est relevée. Associé également aux images du bison, buffle, taureau et vache.

  Dans l'héraldique européenne, le bœuf se distingue par sa représentation stoïque et robuste, marchant paisiblement avec la queue pendante, une figure symbolisant souvent la force tranquille et la persévérance, contrairement à la fougue affichée par le taureau, dont la queue relevée évoque un esprit combatif.

Bœuf - Adjectif

• (Familier) Se dit de ce qui est important, impressionnant ou énorme.

  Figure-toi que j’ai une veine bœuf… une vraie chance de […] Jurassieux.

Étymologie de « bœuf »

Évolution historique de l’usage du mot « bœuf » depuis 1800

Citations contenant le mot « bœuf »

• J'ai deux grands bœufs dans mon étable, Deux grands bœufs blancs, marqués de roux ; […] J'aime Jeanne ma femme, eh bien ! j'aimerais mieux La voir mourir que voir mourir mes bœufs.

• Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos rouges tabliers.

• Laissez faire aux bœufs de devant.

• Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne ensemble.

• Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre !C’est en ces mots que le lionParlait un jour au moucheron.L’autre lui déclara la guerre :Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roiMe fasse peur ni me soucie ?Un bœuf est plus puissant que toi ;Je le mène à ma fantaisie.À peine il achevait ces motsQue lui-même il sonna la charge,Fut le trompette et le héros.Dans l’abord il se met au large ;Puis prend son temps, fond sur le couDu lion, qu’il rend presque fou.Le quadrupède écume, et son œil étincelle ;Il rugit. On se cache, on tremble à l’environ ;Et cette alarme universelleEst l’ouvrage d’un moucheron.Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle ;Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau,Tantôt entre au fond du naseau.La rage alors se trouve à son faîte montée.L’invisible ennemi triomphe, et rit de voirQu’il n’est griffe ni dent en la bête irritéeQui de la mettre en sang ne fasse son devoir.Le malheureux lion se déchire lui-même,Fait résonner sa queue à l’entour de ses flancs,Bat l’air, qui n’en peut mais ; et sa fureur extrêmeLe fatigue, l’abat : le voilà sur les dents.L’insecte, du combat, se retire avec gloire :Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,Va partout l’annoncer, et rencontre en cheminL’embuscade d’une araignée ;Il y rencontre aussi sa fin.Quelle chose par là nous peut être enseignée ?J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemisLes plus à craindre sont souvent les plus petits ;L’autre qu’aux grands périls tel a pu se soustraire,Qui périt pour la moindre affaire.

• Qu’ils viennent à mon secours, eux seuls peuvent me délivrer, ils le savent bien. Un signe venu d’eux, un seul petit signe de soutien, d’acquiescement suffirait pour faire pencher en ma faveur. Je tourne vers eux des regards implorants. Dans leurs yeux attentifs, dans leur silence des images, des mots défilent. Roquet aboyant aux chausses, les chiens aboient la caravane passe, le pou dans la crinière du lion, la grenouille et le bœuf.

Traductions du mot « bœuf »

Sources et ressources complémentaires

• Définitions du Littré (1872-1877)
• Définitions du TLFi
• Définitions du Wiktionnaire
• Citations du mot « bœuf » (22)