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Croupe
Définitions de « croupe »
Croupe - Nom commun
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(Anatomie) Partie postérieure du corps des quadrupèdes, située après les reins et les hanches et avant la queue, équivalente aux fesses chez l'homme.
Elle se replaça dans le coin de la calèche, et ses yeux se fixèrent sur la croupe des chevaux sans trahir aucune espèce de sentiment.
— Honoré de Balzac, La Femme de trente ans -
(Géographie) Sommet ou élévation arrondie d'une montagne qui s'étend sans être abrupte.
La vallée de la Lanterne […] occupe […] une longue dépression creusée à travers les formations triasiques et liasiques dont les bandes circulaires plus ou moins sinueuses contournent la croupe méridionale des Vosges.
— Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne -
(Architecture) Partie courbée du toit surmontant le chevet d'une église, en continuité avec un mur pignon et reliée aux égouts par des arêtiers.
La croupe d'une église, harmonie architecturale où le toit courbé épouse le chevet, révélant l'élégance discrète des arêtiers en dialogue avec le ciel.
— (Citation fictive) -
(Familier) Fesses volumineuses ou charnues.
Il imaginait Alexis coulant dans l’oreille de son cousin Antoine des suggestions ignobles, sa nièce Juliette dépouillant Frédéric de sa virginité (avec ce mouvement balancé qu’elle avait de la croupe quand elle portait un seau d’eau ; il se représentait la chose et séchait d’une colère rentrée contre Juliette, contre son fils, et contre Honoré : est-ce que les parents devraient tolérer des croupes pareilles à leur fille ?)
— Marcel Aymé, La jument verte
Expressions liées
- Avoir de la croupe (une forte croupe.)
- Chèvre à croupe d'âne
- Claque sur la croupe
- Croupe avalée (Celle qui tombe trop tôt)
- Croupe d'une montagne
- Croupe de gazon
- Croupe luisante
- Croupe lustrée, pommelée
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En croupe (sur la croupe d'une monture, derrière le cavalier.)
La parodie en croupe du désespoir
— Victor Hugo, L'Homme qui rit - Flatter la croupe d'un cheval
- Frapper la croupe, poser sa main sur la croupe
- Jolie croupe
- Porter la croupe au mur (faire marcher un cheval obliquement, l'arrière-train vers le mur du manège)
- Se tortiller de la croupe
- Tendre la croupe
- Torsion de la croupe
Étymologie de « croupe »
Du vieux-francique kruppa. Le radical de ce mot signifiant quelque chose de ramassé, se trouve dans le germanique : scandinave, kryppa; allemand, Kropf, protubérance; et dans le celtique : gaélique, crup, ramasser, conglomérer.Usage du mot « croupe »
Évolution historique de l’usage du mot « croupe » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « croupe » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « croupe »
Antonymes de « croupe »
Citations contenant le mot « croupe »
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Il y a loin de la croupe aux lèvres.
Boris Vian -
Fiançailles vont en selle et repentailles en croupe.
Proverbe français -
Le sexe, à Paris, a la mine jolie, la croupe rebondie.
Jean-François Regnard -
Inscriptible dans un carré, ce chien a un dos droit et fort. Le garrot est un peu sorti. La poitrine s’avère large et bien descendue. Il possède également un ventre faiblement rehaussé. La croupe est large et plate. Le rein est musclé et court.
Demotivateur — Griffon belge : origine, taille, santé, alimentation et comportement -
L’onde approche, se brise, et vomit à nos yeux,Parmi des flots d’écume, un monstre furieux.Son front large est armé de cornes menaçantes ;Tout son corps est couvert d’écailles jaunissantes ;Indomptable taureau, dragon impétueux,Sa croupe se recourbe en replis tortueux.Ses longs mugissements font trembler le rivage.Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage,La terre s’en émeut, l’air en est infecté ;Le flot qui l’apporta recule épouvanté.Tout fuit ; et sans s’armer d’un courage inutile,Dans le temple voisin chacun cherche un asile.Hippolyte lui seul, digne fils d’un héros,Arrête ses coursiers, saisit ses javelots,Pousse au monstre, et d’un dard lancé d’une main sûre,Il lui fait dans le flanc une large blessure.De rage et de douleur le monstre bondissantVient aux pieds des chevaux tomber en mugissant,Se roule, et leur présente une gueule enflamméeQui les couvre de feu, de sang et de fumée
Jean Racine — Phèdre -
Dès qu’ils sont face à face, les deux chevaliers s’élancent l’un contre l’autre à bride abattue et ils se heurtent avec violence. Le choc des lances est tel qu’elles se plient en arc et volent en éclats. Ils prennent leurs épées et se portent de rudes coups qui endommagent les écus, les heaumes et les cottes de maille. Ils font de larges brèches dans le bois des écus, rompent leurs cottes de mailles et se blessent en maints endroits. Ils se rendent leurs coups avec rage comme s’ils respectaient un contrat. Mais souvent, en glissant, les épées atteignent la croupe des chevaux. Elles se rougissent de sang en entaillant le flanc des malheureuses bêtes qui ne tardent pas à tomber mortes toutes les deux. À peine ont-ils roulé à terre, que les deux combattants se ruent à pied l’un contre l’autre. S’ils s’étaient haïs à mort, ils ne se seraient pas battus plus sauvagement avec leurs épées. Ils se frappent à un rythme rapide que celui avec lequel le joueur le plus invétéré lance ses deniers en doublant sa mise chaque fois qu’il perd. (…) Alors il l’assaille de coups redoublés qui pleuvent dru autour de sa tête ; il le bouscule comme un ouragan, le presse et le contraint à céder du terrain. Il le fait reculer et le malmène si durement que l’autre est bien près d’en perdre le souffle et qu’il n’a guère la force de se défendre.
Chrétien de Troyes — Lancelot ou le Chevalier de la charrette